Chapitre 2

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PV MIRA

Je savais que ma mère était toujours en contact avec mon père, car malgré tout ce qu'il lui avait fait, elle éprouvait toujours des sentiments pour lui. Elle n'avait pas compris qu'il ne la méritait pas et qu'elle méritait un homme qui reconnaisse sa valeur. J'avais essayé en vain de l'éloigner de nous. J'avais inscrit ma mère sur des sites de rencontres, des ateliers, mais en vain ! Elle commençait quelque chose, mais ne terminait jamais, car à chaque retour de son voyage en Côte d'Ivoire, ses yeux étaient remplis d'étoiles. Cependant, un mois plus tard, elle se retrouvait dans sa chambre en pleurs car mon père lui assurait qu'il ne remettrait plus les pieds en France et préférait désormais l'avoir comme maîtresse plutôt que comme femme.

À chaque fois, en tant que sa fille n'ayant jamais connu les relations amoureuses, je me mettais à lui expliquer des choses que je ne connaissais que par les films ou les livres. Tante Esi essayait parfois de la consoler, mais ses paroles étaient toujours tournées dans le même sens : "Attrape ton cœur, ma sœur, ça va aller !" Il faut dire que Tante Esi n'était pas mieux avec cet homme qu'elle voulait à tout prix faire venir de Côte d'Ivoire, alors que son directeur la courtisait pour l'épouser.

Je ne savais pas si les femmes de la famille maternelle étaient maudites, mais toutes les histoires d'amour, de ma grand-mère à ma tante, étaient désastreuses. C'est pourquoi je ne veux pas d'homme dans ma vie, car j'ai toujours eu peur d'être en déni face à mes relations amoureuses.

Moi : Maman, je croyais que papa était de l'histoire ancienne...

Efia : Ma fille, ton père appelle sûrement pour prendre de vos nouvelles.

Moi : S'il voulait vraiment prendre de nos nouvelles, il se déplacerait d'où il est pour venir nous voir !

Esi : Mira, ce sont des histoires d'adultes. Tu es trop jeune pour comprendre...

Moi : Et pourtant, c'est moi qui ne cesse d'essuyer ses larmes.

Efia : Mira, tu comprendras quand tu...

Moi : Grandiras... Je sais. Fais ce que tu veux. J'en ai marre de ramasser les pots cassés.

Je pars dans ma chambre car il ne sert à rien de discuter. C'est à chaque fois le même discours. Mon père reste mon père, et je ne dois en aucun cas lui en vouloir de m'avoir abandonnée. Cette vision qu'a l'Afrique de dire que nos parents sont nos dieux sur terre m'horripile. NON ! Mon père n'est pas mon Dieu. Je ne le considère déjà pas comme un père alors.

Je veux me changer les idées, alors je sors mes livres et commence à les feuilleter. Cette année, il ne faut en aucun cas que je me laisse distraire par leur bêtise. Ma réussite, mon combat.

PV ALEXANDRE

Cela fait 15 minutes que je suis assis dans ce café à attendre mon ami Quentin. Je me sens si perdu dans cette région, que d'avoir quelqu'un à mes côtés va beaucoup m'aider dans mon intégration. J'ai quitté la région parisienne pour m'installer dans le sud grâce à mon nouveau poste de professeur de mathématiques dans ce lycée. Je vais enfin pouvoir être titulaire et envisager de vrais projets.

Je suis célibataire, et ce n'est pas pour me déplaire. Ayant été en couple durant 5 ans, cette dernière relation m'a vraiment anéanti lorsque j'ai retrouvé ma fiancée au lit avec son soi-disant collègue.

Venir dans le sud va me permettre de me reconstruire, de revivre. Et surtout, de me reposer enfin.

Quentin : Salut mec, désolé pour l'attente !

Moi : Sérieux ? Ça ne te fait rien de laisser ton meilleur ami attendre 15 minutes dans un café comme ça !

Quentin : Je t'ai dit que j'étais désolé ! Mais tu aurais quand même pu en profiter pour faire la connaissance de ces belles filles là-bas.

L'amoureux de ma mèreWhere stories live. Discover now