50| Étoile

24 2 0
                                    

Nami : 22 ans

Je ne pouvais détourner le regard de mon reflet. On m'avait retiré mes bandages il y a quelques minutes et j'étais à présent face à mon nouveau corps. C'était à peine si l'on pouvait y voir de la peau intacte. Mon visage avait était épargné mais mon cou était devenu quasiment entièrement violet. Mais je crois que ce qui me répugnait le plus dans cette partie c'était que la brûlure était en forme de main. J'avais l'empreinte de ce psychopathe sur mon cou et la trace de tout son alter sur tout le reste du corps.

Ça faisait 2 semaines que je m'étais réveillée et je pouvais a présent sortir bien que je devais continuer les exercices pour la marche. Hawks m'avait dit que j'irai à UA car les grandes écoles héroïques avaient installé un dispositif de sécurité qui protègerait tous les habitants du Japon.

Je n'avais revu aucun de mes élèves depuis la bataille et bien que je savais qu'ils s'en étaient tous sortis je ne peux m'empêcher d'imaginer les séquelles mentales qu'ils subissent.

J'étais debout à la fenêtre de ma chambre fixant la ville plongée dans le chaos qui entourait l'hôpital. Des gardes sont postés le long de la façade et la pluie ne cesse de tomber depuis des jours. Je n'aime pas ça. Depuis le premier jour où j'ai pu me redresser, je ne ressentais plus le contrôle que j'exerçais sur mon alter. Comme si à tout moment je pouvais en faire l'usage sans vraiment le vouloir. Les médecins disent que c'était lié aux lésions cérébrales mais j'étais assez sceptique car j'avais déjà ressenti ça auparavant...pendant des années.

« Madame Hisuki ? »
Je me retournais à l'entente de mon nom. Une jeune femme se tenait devant moi habillée d'une blouse d'infirmière.
« Je me présente, je m'appelle Suzuki Hoshi, je serais votre infirmière à domicile tout le long de votre guérison. Si cela vous convient bien entendu. »
Elle ne devait pas avoir plus de quelques années de plus que moi et étais très mignonne. Ses cheveux bruns était attachés en un chignon négligé et ses yeux de la même couleur montraient la passion que lui procure ce métier. Je lui souris :
« Ravie de faire votre connaissance Suzuki, j'ignorais qu'on allait m'en assigner une.
- Mes confrères pensent que c'est préférable afin de pouvoir observer l'évolution de votre guérison quotidiennement. Je suis spécialisée dans les accompagnements personnalisés et je suis surtout une grande fan. J'ai suivi tout votre parcours depuis le jour où vous avez sauvé de la noyade une mère et son enfant lorsque vous n'étiez encore qu'au lycée. Nous avons à peu près le même âge et j'ai toujours admiré votre courage !
- Je ne crois pas vraiment mériter toutes ces éloges. Mais c'est très gentil de votre part. Quel âge avez-vous si ce n'est pas indiscret ?
- Je me dirige vers mes 27 ans !
- J'espère que nous nous entendrons bien et que vous ne serez pas trop déçue.
- Pourquoi le serais-je ?
- Disons que Nami n'est pas exactement la même personne que Yunami Hisuki. Je quitte la structure demain matin si je ne me trompe pas ?
- Oui... »

***

J'avais demandé à Hawks de m'apporter des vêtements qui recouvriraient l'entièreté de ma peau pour ma sortie. Mon visage faisait déjà peine à voir avec la fatigue et les taches blanchâtres causées par le poison qui ne s'étaient pas complètement estompées. Mes cheveux étaient cassés et irrégulièrement coupés. Pour ajouter à ce spectacle désastreux, je ne marchais pas bien et je devais toujours me tenir au bras de mon infirmière pour être sûre de ne pas tomber. Elle voulait d'ailleurs me faire sortir en fauteuil roulant mais j'avais refusé catégoriquement. J'étais bien décidée à combattre à la prochaine bataille et ce n'est pas en me reposant sur un siège que j'y parviendrai.

On m'a faite entrer par une entrée secondaire afin de ne pas attirer l'attention des civils quant à ma venue. M.Aizawa a été l'un des premiers à m'accueillir. C'est avec le regard rempli de tristesse et une jambe en moins qu'il m'a enlacée. Je ne souhaitais pas voir les élèves aujourd'hui. Je n'avais pas la force de me tenir devant eux sachant pertinemment que si l'on avait battu en retraite c'était en partie à cause de mon incapacité à mener le plan a bien. Mais aussi et surtout car je ne pouvais assumer d'être encore debout alors que tant d'êtres qui leur étaient chers y ont laissé leur peau. Je pense d'ailleurs à Midnight qui avait aussi été l'une de mes professeurs.

Présent Mic était aussi venu au côté de mon ancien professeur principal. Il avait perdu son enthousiasme habituel.
« Heureux de te revoir Yunami...
- Bonheur partagé. répondis-je tristement.
- Il ne vaut mieux pas qu'un civil te voit, ni toi ni nous n'avons la force de gérer une dispute... » dit Eraserhead.
J'acquiesçais et fit signe à Suzuki d'avancer à l'intérieur du bâtiment.

J'avais repris mes appartements que j'avais habité quelques semaines lorsque j'enseignais encore le français aux élèves de seconde. Mon infirmière avait tout de suite installé tout le nécessaire à la guérison. Un autre lit devrait être installé dans la journée pour elle. Le manque de place obligeait le partage de chambre mais peu m'importait.
« Avez vous pris vos médicaments ce matin en vous réveillant ?
- Vous pouvez me tutoyer vous savez... et oui.
- D'accord mais seulement si vous en faites  de même. Très bien vous en reprendrez ce midi comme vous l'a expliqué votre médecin. »
Je hochais la tête.

Puis, j'allais m'assoir sur mon lit afin de pouvoir observer les activités qui se faisaient à l'extérieur. Vu la météo, c'est normal qu'il n'y ait quasiment personne. Après quelque instant, alors que Hoshi s'était installé sur le bureau pour travailler sur son ordinateur, je la questionnai :
« Pardon si c'est indiscret mais je me demandais si tu avais un alter. »
Elle s'arrêta de taper avant de tourner la tête en ma direction tout en souriant :
« Ne t'inquiète pas cela ne me dérange pas. J'en ai un, je peux générer des sortes de rêves éveillés qui s'apparentent à des hallucinations chez les autres. Mais seulement des choses positives ! C'est assez utile notamment pour contrer les cauchemars. Je l'utilisais souvent sur mon petit frère lorsqu'il était petit... C'est le même que celui de ma mère et mes parents souhaitaient y faire allusion avec mon prénom, Hoshi, qui signifie étoile.
- C'est un bel alter. Tu ne peux donc que procurer le bonheur autour de toi avec ça...
- Peut être, mais il n'est pas très puissant et ne me sert pas beaucoup quotidiennement... »

Pourtant qu'est ce que je donnerais tout pour avoir un pouvoir comme le sien. Incapable de causer du malheur autour de lui... J'aimerais ne pas avoir à me soucier constamment si je ne risque pas de tuer des gens a la moindre perte de contrôle...





Merci de votre lecture !!!

La vague du Tsunami : tome 2 Where stories live. Discover now