03| Discrétion

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Nami : 21 ans

« C'est hors de question !!! »

Cela faisait au moins une heure que nous étions rentrés de notre journée et que j'avais remis le sujet sur le plat. Et Keigo était catégorique, il ne voulait pas me revoir à UA.

Je pouvais comprendre puisqu'il est vrai qu'il ne s'est pas vraiment passé de très bons événements là bas.

Mais nous parlions simplement du championnat.

Ou du moins, c'est ce que Hawks pensait.

En réalité, la CSPH souhaitait que j'intègre le personnel pour avoir à l'œil les élèves.

J'avais été satisfaite de savoir qu'eux aussi partageaient mes craintes pour cette mystérieuse organisation de vilain. Et cet homme avec ses mains sur le corps...il donnait froid dans le dos !

Nous n'allions pas prendre d'élèves en stage, mais j'avais pour consigne de les observer.

La commission ne pouvait pas le nier, j'avais un meilleur sens de l'observation et de l'analyse que Keigo. Et de loin.

Je soufflais bruyamment :
« Je n'en ai pas particulièrement l'envie mais c'est seulement pour deux ou trois jours maximum !
- C'est déjà trop ! Yunami, All Might à intégrer UA ! Imagine seulement des centaines de héros professionnels réunis à un même endroit parmi lesquels le symbole de la paix et la numéro 3 ! »

Je n'allais tout de même pas lui dire qu'il risquait en théorie d'y avoir le numéro 2 aussi. Puisque c'était l'année de la génération de Shoto; son petit prodige !

Je n'avais pas revu les Todoroki depuis longtemps. Le plus jeune de la fratrie avait à présent 15 ans passé et j'avais su, grâce aux informations sur l'incident, que ce dernier avait réussi à intégrer mon ancien établissement.

« UA est vigilant et puis, qui viendrait s'attaquer à un endroit truffé de héros ?! Il faudrait être suicidaire !
- Yuyu... »

J'aimais quand il m'appelait par ce surnom, c'était le seul (avec Touya) a utiliser un surnom affectif. Ma mère devait sans doute le faire aussi mais je ne la compte pas...ou plus...

« Je te promets de rester discrète... »

Il me fixa longuement, avant de lever les yeux au ciel et de souffler :

« De toute façon je ne pourrais pas te faire changer d'avis...
- Pas le moins du monde !
- Mais si tu croises d'anciens camarades, tu ne leur parles pas !!!
- Tu croyais vraiment que j'en aurais la foie ?!
- Avec toi, tout est possible ! »

***

Et voilà donc comment je me suis retrouvée dans un train, deux jours plus tard, en direction de Musutafu; la ville où mon ancien lycée se situait.

Dans le transport en commun, je tachais de me camoufler pour ne pas me faire reconnaître et ne pas avoir à confronter de nombreuses questions.

J'étais entrain de lire lorsque le contrôleur passa. Il me tendit le bras, et alors qu'il relevais le regard sur mon visage, il parut surpris de me voir. Il tourna la tête pour voir si quelqu'un d'autre m'avait remarqué et fut étonné que ce ne soit pas le cas.

Je portais mon annulaire à ma bouche lui faisant signe de se taire tout en lui tendant mon ticket.

Il le perfora et hésita avant de retirer sa casquette et de me la tendre. Je mis du temps a comprendre ce qu'il voulait. Mais, lorsqu'il me tendit un stylo, je compris qu'il souhaitait un autographe. Je souris tandis qu'il restait le plus discret possible. J'écrivis sur l'objet :

Au meilleur contrôleur, merci pour votre discrétion !
Nami.

Quelque heure plus tard, je descendis du véhicule, écouteurs aux oreilles, toujours une illusion autour de moi pour cacher ma présence.

Le championnat était dans moins d'un jour et cela se voyais. Les héros grouillaient dans toutes les rues.

Je songeais aux différentes épreuves que l'on pourrait retrouver, et il était évident que la course d'obstacles (élément assez redondant chaque année ) allait tout de suite attirer des regards. Mais la deuxième épreuve variait presque tous les ans. J'ignorais ce qui était tombé l'an dernier mais la partie de ballon prisonnier revisité de ma génération m'avait particulièrement marqué.

L'air moins humide que Kyushu ne m'avait pas manqué. J'avais toujours cette impression d'étouffer lorsque j'étais dans cette région.

La chambre d'hôtel était correcte, et puis de toute façon, je n'allais pas être exigeante pour deux nuits.

J'avais une vue incroyable depuis la fenêtre et je ne pouvais nier la beauté de la ville malgré tous les souvenirs péjoratifs que j'en gardais.

J'étais entrain de défroisser mon costume d'héroïne lorsque mon portable sonna. Sans surprise, Hawks m'appelait :

« Alors, le train ?
- Personne ne m'a reconnu si c'est ta question. Enfin, sauf le contrôleur, qui semblait être au bord de la crise d'hystérie !
- Prévisible. Il doit y avoir du monde à l'hôtel et dans la ville.
- Oui mais je m'y attendais, le championnat est un bon moyens aux héros débutant de se faire connaître en proposant des stages aux élèves. Ils sont en repérages.
- C'est ce qu'on dit.
- Rien de nouveau de ton côté ?
- Non, comme d'habitude... Je me demande parfois comment on a fait pour se faire connaître avec ce calme persistant à Kyushu !
- Ah ça ! Sans doute ton charismes indéniables !

Je l'entendis rire à travers l'appareil.

- Ca doit être ça oui..!
- Je crois que je vais avoir du mal à me fondre dans la foule demain...
- Pourquoi ?! Il y a des milliers de personnes, ça ne devrait pas être compliqué !
- Méprend toi, il est difficile de trouvé une bonne place pour bien voir !
- Tu vas y arriver !
- Ai-je réellement le choix ?!
- Tu connais la réponse ! Bon, je vais devoir te laisser, à bientôt Yuyu !
- Bisous Kei-! »

Il venait de raccrocher. Et un grand sentiment de solitude m'avait immédiatement emplie.

J'allais mal dormir ce soir... j'en pouvais être certaine...


Merci de votre lecture !!!

La vague du Tsunami : tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant