19| Qu'un criminel...

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Nami : 22 ans

« C'est sensé me convaincre ?
- C'est l'un de mes arguments. Mais je ne suis pas dupe. Je sais très bien qu'il en faudra plus que de pauvres informations sur une école pour que vous acceptiez.
- C'est bien, on dirait que UA a très bien su t'enseigner les choses. »

Je le fixais droit dans ses yeux bleus et il l'en faisait de même :
« Qu'est ce qui me dit que tu ne veux tout simplement pas m'arrêter ou me tuer ? demanda t il d'un air faussement apeuré.
- Tu pourrais en faire de même. »

Un homme essayait de s'échapper derrière, Dabi le remarqua et ordonna à la personne qu'il formait de le tuer. Il s'exécuta non sans hésitation. Puis l'homme brûlé reprit :
« Nous pourrions te dénoncer pour le meurtre de cet homme.
- Ce serait ma parole contre la vôtre. Qui croyez vous que les autorités prendraient en considération ? »

Il sourit avant de demander à la future recrue d'avancer. Une haine dans les yeux de celui-ci était clairement visible, et elle était dirigée vers moi. Dabi lui tapa sur l'épaule et il frémit. L'ordre que le membre de l'alliance donna ensuite me fit soupirer de dégoût envers moi même :
« Très bien, voyons le quel de vous deux est le plus fort ! Le premier qui bute l'autre aura son dossier réexaminé. »

Je fermais les yeux histoire de visualiser l'eau qui me restait. Je décidai néanmoins de ne pas user de mon alter, puisque mon adversaire ne semblait pas en posséder un qui pouvait lui être favorable.

Je me répétais en boucle dans ma tête :

C'est un criminel

C'est un criminel

C'est un criminel.

UN PUTAIN DE CRIMINEL.

Après avoir hésité comme moi, mon adversaire me fonça dessus. Ses gestes étaient prévisibles je m'écartai facilement ce qui lui causa un déséquilibre. Je lui assignai un coup violent dans le torse, sa respiration se coupa tandis que je visais avec mon coude sa nuque.

Il se retourna au dernier moment, j'eus la surprise de voir des lames au bout de ses doigts. Je n'eus pas le temps de réagir qu'il me planta les cinq dans la poitrine.

Me perforant sans doute les deux poumons ainsi que la trachée.

Je ne me laissais pas tomber et me dépêcher d'utiliser mon alter au même titre que lui avait usé du sien. Je tenais fermement son bras pendant que j'effectuai la translation de mon corps au sien.

Il se dégagea de ma poigne très vite, mais pas assez pour lui éviter son sort.

Je toussotais un peu sous l'effet de la douleur bien que celle-ci avait tôt fait de disparaître.

« On dirais que la numéro 2 n'était pas si forte que... »

Il fut coupé par un flot de sang remontant dans sa bouche. Il le cracha me regardant désespérément.

J'entendais les paroles de mon père : «Tu ne peux pas refouler tes vraies origines, ma fille ! Tôt ou tard, elles referont surface. »

Je tirais un mouchoir de ma poche et me rapprochai de lui pour lui placer sur les lèvres pour essuyer le fluide qui ne cessait de couler. Puis je dis, de manière parfaite audible pour tout le monde :
« Les lames et toutes entailles qu'elles engendrent ne me causent rien... c'est pourtant écrit en gros sur ma page Wikipedia.
- Tu n'es pas une...vraie...héroïne... sale garce... parvint il à articuler à travers toi ce sang.
- Je n'ai jamais dit que je l'était. Tu peux le garder, le sang ne se lave pas de toute façon. » terminal-je en désignant le morceau de tissu.

Et il tendit son dernier souffle.

Je venais de tuer un homme...volontairement.

C'était un criminel.

C'était un criminel.

C'était un criminel.

Je me redressais, cachant mon angoisse du mieux que je le pouvais. Dabi me regardait, l'air pas trop étonné :
« Nous discuterons de ta potentiel adhésion. »

Je hochais la tête avant de tendre un bout de papier où mon numéro de téléphone personnel y était inscrit. Je lâchai avant de partir pour de bon :
« Tu sais où me trouver. »

Tandis que je remontai le long de la ruelle, une orbe de cris de fit entendre. Suivi d'une odeur de chair calcinée qui me donna la nausée.

Je me décomposai rapidement pour me rendre à l'appartement que j'avais réservé pour la semaine.

Là-bas, je lâchai tout. Je n'avais pas pleuré comme ça depuis mon obtention de diplôme. 

J'eus à peine la force de me lever pour aller me vider l'estomac dans les toilettes. Ma respiration saccadée et mes tremblements incessants m'empêchaient de me redresser. Alors je restai dans la salle de bain, regardant dans le miroir une femme saccagée pas son vécu.

Je savais que tuer était ma limite mais j'avais quand même accepté la mission. Je ne pouvais en vouloir qu'à moi même.

Dire que j'allais devoir faire bien plus que tuer deux pauvres criminels.

Après encore quelques minutes à rester au sol, je décidai de me relever, de prendre les clés de l'appartement et de sortir. M'occuper des problèmes des autres au lieu des miens, tel était l'histoire de ma vie.

Dehors, il s'était mis à pleuvoir. Conditions optimales pour que je repère les besoins des civils.

Aider les personnes âgées à traverser la route ou à porter leurs courses, fournir des protections contre la pluie à des écoliers rentrant de l'école (non sans leur dédicacer quelque chose au passage), j'avais enchainé les petits gestes comme ça.

Tout cela en ayant une énorme douleur à la poitrine mais en gardant le sourire.

Au fur et à mesure que la nuit tombait, il y avait de moins en moins de personnes. Et les équipes de nuits des agences travaillant ici prenaient le relais.

Très vite, je me mis à résoudre des problèmes de vilains rôdant dans les rues. En l'espace de quelques heures à peine, je devais avoir arrêté plus d'une vingtaine d'individus en recherche de rébellion.

Mais la fatigue me gagnait de plus en plus et la douleur au cœur ne faisait qu'accroître.

Je m'assis quelques instants histoire de reprendre mon souffle devenu court. J'étais au bord du malaise.

Je relevai la tête lorsque je vis une voiture rouler très vite passer devant moi. Des héros étaient à sa poursuite.

Mais, alors que je me mettais debout je remarquai la présence d'une héroïne qui s'approchait de moi.

A l'entente de sa voix qui m'étais familière, je m'évanouis :
« Nami ? C'est toi ? »

La tachycardie avait eu raison de moi...





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La vague du Tsunami : tome 2 Where stories live. Discover now