47| Séquelles

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Hawks : 23 ans

Je ne saurais décrire toutes les émotions que je ressentais depuis mon réveil.

De la colère...
De l'incompréhension...
De la frustration...
Mais surtout de l'inquiétude.

Éveillé depuis quelques heures, je n'avais pas encore eu le droit de me lever. Je savais que mon corps entier avait souffert face aux flammes. Cependant, depuis que j'avais appris de la part d'un infirmier que Yunami avait été retrouvée dans un état cadavrérique, j'avais beaucoup de mal à tenir en place. Tout cela malgré la vive douleur constante qui me collait au dos.

Mais alors que je fixais le plafond en me bâtant intérieurement contre ma frustration la porte de la chambre s'ouvrît. Je m'attendais à voir entrer un énième infirmier mais à la place ce fut Akura Kawasaki qui apparut.

J'attrapais mon téléphone et écrit : « Je te préviens, je ne peux pas parler. » avant de le lui tendre.

« Je sais, je suis simplement venu t'informer de la situation extérieur et te donner des nouvelles de Hisuki. »
Je me redressai précipitamment en entendant ses dernières paroles.
« Du calme, je vais commencer par ça si tu veux mais il faut que tu sois posé et attentif. »

Je lui dis du regard de poursuivre. Elle soupira et se lança enfin :
« D'abord il faut que tu saches qu'elle n'est toujours pas tirée de l'affaire... Les médecins peinent à la maintenir en vie, la ligue lui aurait administré un poison mortel dans le sang en plus de lui avoir fait subir des tortures inimaginables. Ils ont déjà dû relancer son cœur plusieurs fois et elle est sous respirateur automatique. Enfin...elle a toujours meilleure mine que lorsque nous l'avons retrouvée... »

Je fermais les yeux pour mieux intégrer la chose. J'étais persuadé qu'elle ne mourait pas aussi facilement mais il fallait quand même que je me prépare a l'éventualité de son décès...

« Ce n'est pas tout... Dabi a diffusé beaucoup d'informations sur toi, Endeavor mais aussi Nami. Le monde entier sait pour elle et son passé. Le désordre règne dans les rues. Selon ses dires, Yunami aurait... elle aurait assassiné Aïko Hori... »

J'arrêtais de respirer un instant.

Elle a quoi ?

Non, non il devait y avoir une erreur. Je n'attendis pas plus longtemps pour rappliquer avec l'aide de mon mobile :

« Quelles preuves avons nous ?
- La vidéo de Dabi...
- Je ne croirais rien venant de lui.
- Peut être mais le public n'est pas de cet avis. D'autant plus qu'il n'a pas apprécié apprendre que Kyushu était protégé par une femme avec des tendances suicidaires et par un homme qui, semble t-il, en a tué un autre alors qu'il tentait de fuir. »

Je soupirais. Il allait sans doute falloir que nous nous adressions au Japon le plus tôt possible. Et par « nous » j'entendais l'ensemble du top 3. Mais avant ça il était essentiel que j'aille causer deux trois mots avec le numéro 1, parce que j'avais entendu des choses pendant le combats qui me semblaient suspectes.

« Quand pourrais je la voir ? demanda la voix automatique de mon téléphone.
- Tu peux maintenant mais elle n'est pas consciente et... dans un état malheureux.
- Merci. Pourrais- tu m'appeler une infirmière ? »

Elle le fit et je pus donc être aux côtés de ma coéquipière quelques minutes plus tard.

En entrant dans la pièce stérile, la première chose qui me choqua fut la quantité de bandages qui recouvraient son corps.

Les médecins ne l'avait même pas habillée pour ne pas risquer un contact entre sa peau meurtrie et diverses bactéries, seul un tissu était placé au niveau de son bas ventre pour ne pas trop en dévoiler. Des tubes et des fils la reliaient à des machines. Une était un respirateur artificiel et une autre semblait extraire une liquide de son corps, sans doute les résidus de poison. Je m'approchais un peu plus.

Sa peau était pâle et ses yeux n'étaient meme pas complètement fermés, je comprenais maintenant ce qu'Akura avait sous entendu en me disant que son état n'était pas rassurant. J'inspectai sa peau partie par partie. Sa poitrine était recouverte de bandage qui ne devraient pas tarder à être changés. Sa peau était glacée.

J'effleurai sa joue du bout de mes doigts lorsque la porte s'ouvrît laissant entrer une infirmière :
« Oh... excusez moi, je ne voulez pas vous déranger. »

J'hochai la tête pour lui faire comprendre que ce n'était pas le cas.
« Je suis venue lui changer les bandages.... Elle fait peine à voir. Vous voulez m'aider ? »
J'acquiesçais. Elle me dit alors d'aller me désinfecter les mains. Sous ses consignes, je ramenais également un seau d'eau propre.

Lorsque je revint dans la pièce, elle lui avait déjà ôté celui de la cuisse. Je m'approchais et constatai l'ampleur de la blessure. Je devinais à la forme qu'une lame avait été plantée et que la plaie avait eu le temps de s'infecter. Mais on aurait dit que la peau était carbonisée...comme si le couteau qui lui avait été enfoncé avait été préalablement chauffé. Des points de suture étaient présents mais je savais déjà que cela allait laisser une vilaine cicatrice.

La spécialiste médicale plongea une nouvelle bande dans l'eau avant de l'enrouler autour de la cuisse.
« Habituellement, nous ne faisons pas ça mais nous avons remarqué que les plaies avaient tendance à mieux guérir sur elle quand elles étaient en contact de l'eau. D'autant plus qu'à chaque fois le bandage est complètement sec à la fin. Je n'ose même pas imaginer ce qu'ils lui ont fait. »

Au fond, je m'en voulais terriblement de l'avoir laissé partir ce jour là. Je m'en voulais de ne pas avoir su encore une fois la protéger...de ne pas avoir su lui donner une vie sans problème...
J'attrapais sa main et fixais son visage qui avait l'air si calme et apaiser... Et pour la première fois je me demandai vraiment s'il ne vaudrait pas mieux qu'elle se repose pour de bon. Qu'elle n'ait plus à vivre dans ce monde qui est rempli de monstres...qu'elle n'ait plus jamais à souffrir par leur faute.

« Vous savez, je m'en doutais. »
Je me tournai vers la doctoresse qui venait de parler et l'interrogeai du regard.
« Votre relation, la manière dont elle vous regarde et dont vous la regardez ne trompait pas. Elle vous voit comme son hero et vous aussi, ai-je tord ? »
J'acquiesçais en guise de réponses.
« Qu'est ce que ça change que vous ayez un passé compliqué ? Vous faite bien votre métier c'est tout ce qui compte. Je ne suis pas la seule à penser comme ça...mais ce sont généralement ceux qui sont mécontents qui se font le mieux entendre. Alors ne vous découragez pas, vous aurez toujours des personnes qui vous soutiennent. »

Elle rangea tous les pansements sales et partit en direction de la sortie :
« Mais je pense que la nouvelle risque d'en rendre plusieurs jalouses de la chance qu'a mademoiselle Hisuki de vous avoir. »
Puis elle partit dans les couloirs sans fin de cet hôpital.

Il allais falloir que j'y aille aussi mais avant cela, je me penchais au dessus du visage de ma petite amie et lui déposai un baisai sur le front avant de lui murmurer :
« N'abandonne pas... je sais que tu vas y arriver et je te promets d'être là à l'arrivée... »





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La vague du Tsunami : tome 2 Where stories live. Discover now