Chapitre 44

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Camille toque à la porte et nous patientons quelques secondes avant qu'une femme lui ressemblant trait pour trait n'ouvre la porte. Elle a quelques années de plus, une coupe différente, mais les mêmes yeux bleus gris, la même fossette, le même nez droit et les mêmes lèvres pulpeuses. Elle nous embrasse chaleureusement sur les joues, puis nous invite à entrer

- Noémie, je te présente Alix. Alix, voici ma très chère sœur, dit Camille encore dans ses bras.

- Ça fait deux mois que j'attends de te rencontrer, s'exclame Noémie en repoussant sa sœur. Avec tout ce que Camille a dit à ton sujet, plus le fait que tu aies réussi à la sortir des griffes de cette vipère de Laura, j'avais hâte !

Savoir que Laura n'était pas appréciée m'enlève une épine du pied. C'est quand même plus facile de se faire accepter dans une famille lorsque la comparaison avec l'ex est de notre côté. Moi qui pensais qu'avant les tromperies de Laura, tout allait bien pour elles et qu'elles représentaient tout ce à quoi un couple devait ressembler... j'avais tort.

- Pour Laura, je n'y suis pour rien, mais pour le reste, j'espère qu'elle ne parlait de moi qu'en positif !

- Eh bien avant même qu'elle m'avoue que vous sortiez ensemble, tu étais clairement son élève préférée, ça c'est certain ! Mais j'avoue que je n'aurai jamais pensé que vous finiriez ensemble, Camille est toujours si droite dans son travail d'habitude !

- Mouais, je suis sûre que tu préfères Chloé, m'esclaffé-je à l'attention de Camille.

- Eh bien, s'il est question uniquement du lycée... C'est vrai que Margot et Chloé sont un peu plus studieuses et posent bien moins de problèmes que toi, mais que veux-tu, dans tous les domaines, je suis attirée par la difficulté !

Nous rions en cœur puis faisons la connaissance de Lucas, son futur mari que Camille ne connaît visiblement pas beaucoup. Nous nous installons sur le canapé et je commence à expliquer le déroulé de la séance qui nous attend. Je suis déstabilisée par le regard fier et amoureux que me lance Camille pendant mon discours. En tout cas, ils ont l'air motivés et impatients de commencer. Nous prenons donc la voiture en direction du lieu du shooting, quelques kilomètres plus loin. Camille m'aide à installer le matériel et nous nous amusons à constater que nos rôles de prof/élève sont à nouveau inversés. Je lui dicte ce qu'elle doit faire et où poser les choses, puis nous commençons. Sans grande surprise, je n'ai pas vraiment besoin de donner beaucoup de consignes. Ils se regardent déjà amoureusement et ils sont très photogéniques. Nous prenons des dizaines de clichés dans différentes positions. Parfois au bord de mer, parfois côté falaise... Je ferai le tri une fois rentrée chez moi. Il vaut mieux en avoir un peu trop que pas assez.

Une fois terminé, je montre rapidement les clichés bruts et cela semble leur plaire étant donné les yeux émus et brillants qu'ils ont. Je garderai la version finale pour le jour du mariage.

***

Le jour J est arrivé. J'ai bossé pendant des heures pour que les photos soient parfaites. Peut-être que ses parents ne feront pas de scène s'ils aiment mes photos ? Peut-être qu'ils se rendront compte que je suis quelqu'un de bien ? Mouais c'est assez optimiste, peu importe qui je suis et ce que je fais, je reste une femme et c'est bien ça le problème. Camille n'a vraiment pas envie de les voir et je sens que cette rencontre l'angoisse. Cela fait plus de cinq ans qu'elle ne les a pas vu.

Je rêvasse un peu, pensant à la soirée qui nous attend, mais suis vite interrompue par Camille qui me demande de l'aide pour fermer sa robe. Mon dieu, c'est censé être une tâche simple, mais à la vue de son dos nu, j'ai plus envie de la lui enlever complètement plutôt que de l'aider à la fermer. Je fais glisser lentement mes mains sur sa peau, laissant une série de frissons derrière mon passage, puis remonte lentement la fermeture éclair. Après un léger baiser sur son omoplate, je m'habille moi aussi. Je ne suis pas très robe et opte pour un tailleur avec un haut blanc. Ma tenue semble plaire à Camille puisqu'elle ne me lâche pas du regard depuis que je me suis habillée. A vrai dire, c'est réciproque. Je vais avoir du mal à me concentrer sur autre chose qu'elle. Nous nous maquillons puis nous coiffons. N'ayant pas les cheveux très longs, je n'ai pas un nombre important de possibilités. Je les laisse donc détachés en ramenant simplement quelques mèches à l'arrière que je tresse ensemble. Camille quant à elle opte pour un chignon avec quelques fleurs entremêlées.

L'amour a ses raisons que la raison ignoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant