Chapitre 21

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Je sors de la voiture encore troublée par sa phrase et l'intensité de ce baiser. Fiou ! Il fait cinq degrés mais j'ai chaud, je suis bouillante même, ai-je de la fièvre ? Non je ne pense pas. Cette soirée était incroyable et je ne pensais pas apprendre autant de choses sur elle. Bien sûr nous ne sommes pas entrées en détail sur toutes les parties importantes de sa vie car nous n'avions pas le temps. 

Plus je la vois, plus le besoin de la voir grandit. J'aimerai rentrer avec elle, me coucher dans ses bras et discuter jusqu'au bout de la nuit. Je n'attends qu'une seule chose, qu'on puisse se revoir au plus vite. C'est ça tomber amoureuse je crois. Ne plus pouvoir vivre sa vie sans penser à l'autre, ne plus pouvoir vivre sans vouloir voir l'autre... Ce n'est pas ce que je vivais avec Elisa, par contre c'est ce qu'elle vivait avec moi. Je comprends maintenant ce qu'elle a pu ressentir, ce vide au creux de mes entrailles qui me tiraillent dès que Camille n'est plus dans les parages.

A peine rentrée que déjà, je reçois des messages de mes amis. Je leur explique donc à quel point j'ai apprécié chaque minute en sa compagnie, comment j'ai bu chaque parole qui sortait de sa belle bouche pulpeuse. Je leur parle aussi un peu de sa vie sans entrer dans les détails, car elle reste leur prof et je ne tiens pas à ce qu'ils aient une autre vision d'elle. Ce qui est un peu hypocrite en soi, parce qu'il est certain que moi, je ne la vois plus du tout de la même manière. 

Ce soir j'ai rencontré Camille, vingt-quatre ans, qui craque pour moi autant que je craque pour elle. Ce soir j'ai rencontré une femme bien différente de la prof d'histoire géo que je vois le lundi et vendredi. Une femme bien moins sûre d'elle que dans sa salle de classe. Cette timidité que je ne connaissais pas lui donne un charme fou d'ailleurs. Eux ne connaissent que Venturini, cette prof stricte, mais que tout le monde apprécie pour sa pédagogie et sa relation privilégiée avec ses élèves. Je parle bien sûr d'une relation tout à fait professionnelle. 

- Alors, elle embrasse bien ? Demande Thomas

- Tu m'as déjà posé la question ! Ma réponse ne change pas : sûrement mieux que n'importe qui.

Je ne mens pas, personne ne m'a jamais embrassé comme ça. Pourtant j'ai embrassé plusieurs filles avant de la rencontrer, pas uniquement Elisa, mais aucune ne me procurait autant d'émotions.

Je me glisse dans mes draps, éteint la lampe de chevet posée sur ma table de nuit et ferme les yeux, me remémorant chaque minute de cette soirée, son odeur, sa peau sur la mienne, ses lèvres contre les miennes, sa voix... 

Je me réveille difficilement vers onze heures du matin. On a beau être dimanche, j'ai beaucoup de travail qui m'attend. Cette semaine, c'est bac blanc et comme d'habitude, j'ai repoussé mes révisions jusqu'au dernier moment. Je comptais sur le tutorat pour m'aider à me motiver mais les derniers temps, ce n'est pas ce genre de motivation que j'ai eu, et notre séance d'embrassade dans ma chambre, bien qu'infiniment motivante, ne m'a pas aidé à apprendre mes cours. Je me prévois donc un planning de révision, comme me l'avait conseillé Camille. C'est un peu tard, mais je sais que mes capacités de mémorisation sont au dessus de la moyenne et, si je commence dès maintenant, je peux réussir à au moins avoir au-dessus de 10 partout. 

***

J'ai révisé toute la journée d'hier et ma tête et pleine de connaissance, peut-être un peu trop d'ailleurs parce que tout semble se mélanger... En tout cas j'espère avoir retenu le maximum parce que ça la fout mal si j'obtiens une mauvaise note, surtout en histoire géo. C'est la première épreuve que j'ai en plus alors j'ai intérêt à assurer. 

Comme à son habitude, mon père m'a préparé le petit déjeuner ainsi qu'un petit mot d'encouragement. J'espère enfin le rendre fier en réussissant mon bac...

L'amour a ses raisons que la raison ignoreOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz