Chapitre 29

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Disclaimer, j'aborde ici un sujet sensible. Alix va utiliser des mots qui peuvent heurter les personnes ayant un membre de leur entourage en état de conscience minimal. En aucun cas je ne veux manquer de respect à ces personnes, et c'est uniquement les mots d'Alix pour décrire sa situation.

Je me réveille difficilement. J'entends des machines dont je reconnais les bips incessants. L'odeur de désinfectant aussi. Aucun doute, je suis à l'hôpital. Des souvenirs me reviennent vaguement en mémoire. Je ne pouvais plus respirer et j'ai perdu connaissance. Depuis combien de temps suis-je ici ? Quelques heures ? J'espère pas plus, sinon cela signifierait qu'en plus d'avoir perdu connaissance, mon cœur s'est arrêté. En me concentrant mieux, je constate que quelque chose est dans ma gorge. Quelque chose qui me gêne et qui m'empêche de respirer normalement. J'entends les bips se faire plus rapide et beaucoup de monde entrer dans la pièce. J'entends la voix de Julie, ah, c'est visiblement mon médecin. Pourquoi est-ce que je n'arrive ni à bouger ni à ouvrir les yeux ? Me dit pas que je suis devenue un légume ? Oh non, tout mais pas ça, je veux pas vivre enfermée dans mon corps ! J'ai mal à la tête, j'ai mal à la gorge, ... Il faut que je me réveille.

- Alix, c'est moi, Julie, tu te souviens ?

Bah bien sûr que je me souviens ! Mon état est si grave que ça pour qu'elle me pose ce genre de question ?

- ...Tout va bien. Tu te réveille tranquillement et tu respires par toi-même

Chouette, je suis plus qu'un demi légume, youpi, fêtons ça ! Non sérieusement, elle ne peut pas prendre une voix si heureuse pour ça... Depuis combien de temps est-ce que je dors ? Pas vingt ans j'espère... Et puis si je respire seule depuis seulement trente secondes, ça veut dire que j'étais sous respirateur artificiel... Putain ça n'annonce vraiment rien de bon...

- ...On va procéder à une désintubation ok ? Tu vas sentir une gêne dans ta gorge, c'est normal. Surtout ne te crispe pas. Je vais compter jusqu'à trois et tu vas souffler ok ? un... deux... trois.

J'ai l'impression qu'on me retire tous les organes de ma gorge. Je souffle et je tousse longuement lorsque le tube sort finalement de ma bouche. Mes poumons n'avaient visiblement plus l'habitude de fonctionner seuls car l'air ambiant me fait un effet étrange, comme un bébé qui prend un bouffée d'oxygène pour la première fois. Je n'arrive toujours pas à parler ou à bouger, mais au moins je respire seule, c'est déjà une bonne chose. Elle a raison finalement, chaque petite victoire doit être fêtée...

Je n'y connais pas grand-chose en médecine, mais les 17 saisons de Grey's Anatomy m'ont permis d'avoir des bases. Si j'ai été sous respirateur, dans le coma, et que je n'arrive toujours pas à bouger le moindre membre... C'est que mon cerveau a été privé d'oxygène pendant plusieurs minutes et donc, que j'ai bien fait un arrêt cardiaque plus ou moins long. Maintenant, je dois me battre, il est hors de question que je reste dans cet état végétatif.

Visiblement, Julie a prévenu mes proches, car j'entends des bruits de pas se rapprocher. Je reconnais l'odeur de ce parfum... c'est Camille. Mon coeur s'emballe un peu et j'espère qu'elle prendra ça comme un signe que je sais qu'elle est là et pas comme le signe d'un quelconque problème cardiaque. Je sens son souffle près de moi et sa main se poser sur la mienne. Elle semble avoir beaucoup pleuré. J'aimerai tellement pouvoir bouger les doigts, dire ne serait-ce que je l'aime et qu'elle n'a pas à avoir peur, je vais me réveiller.

- Alix, je t'en prie, réveille-toi. Tu me manques, ton rire, ton sarcasme, tes flirts, ta voix... Tout en toi me manque.

Oh wouah... Si je pouvais pleurer, je pense que je le ferai. Ses mots me touchent au plus profond de mon être. C'est la preuve que oui, elle tient à moi.

L'amour a ses raisons que la raison ignoreUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum