Chapitre 13

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Une semaine plus tard, mon sourire était bien loin. J'avais passé un maximum de temps avec mes amis et ma tante, j'étais à jour dans mes devoirs et révisions, et j'avais appris que mes grands-parents s'absenteraient bientôt, ce qui nous offrait une occasion idéale de passer à l'action, même si je n'avais pas atteint le stade suprême de mes pouvoirs. Mais rien de tout cela n'avait réussi à chasser Hayden de mon esprit. Moi qui pensais que les choses avaient... évoluées, je m'étais visiblement trompée, car je n'avais pas eu de nouvelles de lui de la semaine. Dire que j'étais en colère était un euphémisme. J'étais furieuse, contre lui d'agir comme un goujat, contre moi-même d'avoir osé croire qu'il en serait autrement.

J'étais tellement à cran que j'avais fini par faire léviter Lissa et la maison entière. Cette dernière m'en avait chassée et c'est ainsi que je me retrouvais à déambuler dans mon parc préféré, muselant mes pouvoirs de toutes mes forces mentales, à chercher un point isolé dans le but de lâcher un peu de lest. Je sentais le point de rupture arriver, et je n'avais franchement pas envie de passer l'arme à gauche tout de suite. J'aperçus enfin un bosquet d'arbres assez éloignés, et je m'y enfonçais en courant. Je me laissais tomber sur le sol et relâchais la bride sur mes dons, tout doucement d'abord, puis de plus en plus vite, la magie s'évacuant de mon corps comme des vagues. Je ne lui commandais rien, l'expulsant sous sa forme la plus brute. Et soudain, tout me parut plus vif. Les rayons du soleil étaient plus chauds, l'herbe était plus douce, la brise plus caressante. Quand je rouvris les yeux, j'étais entourée de fleurs luxuriantes et colorées, qui n'étaient pas là à mon arrivée. Si l'on regardait bien, même les arbres semblaient plus fournis. Un peu plus sereine, je m'allongeais et regardait le ciel, jouant avec les nuages. Je fermais les yeux, profitant de la langueur et de la sensation de bien-être qui s'emparait de moi après une telle dépense d'énergie. Toutefois, ma tranquillité ne dura pas longtemps. Je sentis plus que je n'entendis quelqu'un s'allonger à côté de moi. Je fus la première à briser le silence.

- Comment tu m'as trouvée ?

- Tu es prévisible, ricana-t-il. Et puis, la magie est visible quand on sait où la chercher.

- Pas comme d'autres, marmonnais-je.

Je l'entendis se tourner vers moi et sentis sa main se glisser dans la mienne, que je retirais.

- Tu es mignonne quand tu es en colère.

- Et quand je t'aurais mis mon poing dans la figure, je serais toujours mignonne ? grognais-je.

Je l'imaginais parfaitement me sourire avec son petit air arrogant, ce qui suffit à raviver mon irritation. Envolé le bien-être. Il ne se laissa pas démonter, et commença à caresser mon bras.

- Je ne t'ai pas ignorée par plaisir, tu sais, dit-il d'un ton cajoleur qui fonctionnait un peu trop bien. Il a fallu que j'aille au siège du clan et je ne pouvais décemment pas passer mon temps au téléphone avec l'héritière du clan ennemi. Même si tu n'as pas quitté mes pensées. Tu m'as manqué.

- Arrête de jouer les jolis cœurs et dis-moi ce que tu veux vraiment, répondis-je avec une fausse hargne.

Il rit, et je ne pus retenir un sourire. Signal qu'il semblait attendre, car il me prit dans ses bras, ses mains et son nez farfouillant dans mes cheveux. Je l'enlaçais à mon tour.

- Tu m'as manqué aussi, abruti, chuchotais-je contre son torse.

- Ça fait plaisir à entendre.

Nous restâmes un moment ainsi, moi me noyant dans son parfum, lui jouant avec les mèches de mes cheveux.

- Est-ce qu'il reste de la place dans ton planning ? demanda-t-il soudainement.

L'Héritière PerdueWhere stories live. Discover now