Chapitre 4

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Le lendemain soir, je lisais tranquillement dans mon lit, le cœur battant au rythme de ma chanson préférée, quand des coups furent frappés à ma porte. D'un geste, je baissais le son, levais le sort d'insonorisation et invitais ma tante à entrer. Elle ne put retenir un gloussement quand elle remarqua ce que je lisais.

- Encore ce stupide manga ? ricana-t-elle tandis que je me redressais.

- Eh ! Je t'interdis de te moquer ! Lis donc, avant de critiquer !

- Très peu pour moi, merci ! Les ninjas, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.

- Tu ne sais pas ce que tu rates. Mais je suppose que tu n'es pas venue pour me parler de la politique de Konoha* ?

- Non, en effet. Je suis venue t'informer que j'avais eu la proviseure de ton nouvel établissement au téléphone. Elle veut que te voir dans son bureau à la première heure demain matin.

- Super, grognais-je. Je n'ai pas encore mis un orteil dans ce bahut que je suis déjà convoquée.

- Elle tient à discuter avec toi des mesures de sécurité qu'elle souhaiterait mettre en place.

- Je peux très bien me défendre toute seule, marmonnais-je. Et, de toute façon, mes cheveux et mon nom de famille ne sont pas remplaçables, ajoutais-je devant son air peu convaincu.

- On pourrait les teindre, proposa-t-elle en saisissant une mèche desdits cheveux.

- Hors de question !

Mes longues boucles argentées, marque du clan Kane, étaient ce que je préférais chez moi, avec mes yeux verts. Je tenais les premiers de mon père et les seconds de ma mère. Mon patrimoine génétique et des albums photos étaient tout ce qu'il me restait d'eux, hors de question que je les cache. Lissa n'insista pas devant la véhémence de ma réaction. Elle lisait probablement mes émotions pour savoir quelle attitude adopter.

- Très bien, mais tu pourrais au moins changer de nom. Tes cheveux seuls ne pourraient pas confirmer ton identité. Ton existence seule te mets en danger Summer, et je refuse de te perdre toi aussi.

Mes traits s'adoucirent. Je comprenais son inquiétude, mais je ne pouvais pas accéder à sa requête. Je voulais qu'ils me trouvent, et leur rendre au centuple la douleur qu'ils m'avaient infligée. Je lui pris la main, tentant de faire passer la pilule de ce que j'allais lui dire.

- Écoute Lissa, je... Je te suis reconnaissante de ta sollicitude, vraiment. Mais je ne veux pas poser les bases de ma nouvelle vie sur des mensonges. Je ne peux pas. J'espère que tu le comprends.

Ses yeux gris sondèrent les miens, testant ma résolution. Elle dut trouver ce qu'elle cherchait car, vaincue, elle soupira.

- Très bien. Pas de mesures drastiques. Mais promets de considérer toutes les mesures qu'elle te proposera avant de les refuser. Et sois prudente. Des jeunes Mages de tous les clans fréquentent cet établissement.

- Je te le promets, dis-je avec un sourire sincère.

- Bien, conclut-elle. Il va être temps d'aller dormir, ajouta-t-elle en déposant un baiser sur mon front. Et coupe-moi cette musique de dépressif !

J'éclatais de rire et changeait de playlist d'un geste. Je lus un dernier chapitre et éteignit la lumière, me laissant bercer par la musique. Une bonne nuit de sommeil ne serait pas de trop pour être la nouvelle en plein milieu du semestre.

L'hymne de la Quatrième Grande Guerre Ninja dans les oreilles, je m'approchais des grilles de mon nouvel établissement scolaire. Un flot continu d'élèves passait le portail, qui ressemblait davantage au manoir des Malfoy qu'à celui d'un lycée. Je me fondis dans la masse et pénétrais dans la cour immense. Je me figeais, tellement éblouie par la beauté du bâtiment que je ne faisais plus attention à ceux qui m'entouraient et me bousculaient. Le lycée était tout simplement subliment, une merveille de l'architecture gothique. A l'instar du manoir de ma tante, il était fait de pierre noire. Une rosace surplombait l'entrée et les nombreuses tourelles étaient surveillées par le regard mort de nombreuses gargouilles. J'eus un petit pincement au cœur.

L'Héritière PerdueWhere stories live. Discover now