Chapitre 41

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J'ouvre doucement les yeux, ramener peu à peu des limbes par un mal de tête grandissant.

Une pluie fine, frappe mon visage par des éclats froids et dans un sens, soulage mon mal de tête. Le ciel est sombre, uniquement éclairé par le feu crépitant posé ici est là. Devant moi, près du feu, deux hommes sont assis dos à moi, une tasse dans les mains.

Je ne comprends absolument rien à leurs conversations, mais, en réalité, je m'en contre fiche. Je dois trouver un moyen de m'échapper. La tête posée sur une couverture à l'odeur douteuse, mon esprit ne peut pas s'empêcher de vagabonder.

Où est Rafale et comment va-t-il ?

Je me redresse, essayant de faire le moins de bruit possible, mais, avec les mains entravées par la corde, mes gestes ne sont pas assis précis.

Soudain, je suis tiré en arrière par les bras.

¿Estamos tratando de escapar? Rigole Jo.

Et, il me jette devant lui. Rico, assis devant l'un des feux, me regarde d'un œil presque amusé.

— Eestá despierta !

— Vi, no estoy ciego, Jo.

Puis, Rico se lève et me saisit le bras avec force. Il tire, forçant mon corps à se lever, mais, aussitôt debout, la nausée monte dans ma gorge. Ma tête tourne comme si j'étais sur bateau de croisière en pleine tempête. Mes pieds suivent le mouvement de Rico, plus par instinct que par logique.

Rico avance, m'entraînant à sa suite, à travers le camp de fortune, au milieu de tous ses hommes à l'allure de bandit. Leurs sourires graveleux me font peur. Me rappel que ce sont des mercenaires qui volent et qui pille. Puis, peu à peu, Un groupe se dessine sous mes yeux, devant une tente fine verte. Un homme et un autre discute, assis devant un feu, une carte entre les mains.

Jefe ! Appelle Rico.

Le plus petit se retourne immédiatement, dévoilant un visage familier.

Cortes !

— Vous !

— Eh eh ! Comme on se retrouve ma jolie, dit-il.

Puis, lentement, le plus grand lève la tête et se retourne, dévoilant un visage que j'ai déjà vu.

Le chef qui a volé mon sac avec son groupe. Sauf qu'à l'époque, ils étaient moins nombreux. Il s'approche et pose sa main sur mon visage, puis me pousse de droite à gauche comme s'il voulait vérifier quelques choses.

Puis, il me relâche et s'assoit sur sa chaise de camping.

Paititi ?

Je serre les dents.

— Aller ma jolie, ne lutte pas, tu n'y gagneras rien, dit Cortes.

Le chef sort une carte de sa poche et la positionne devant mon nez.

— Paititi ? redemande-t-il.

— Dites-lui où est votre père, ça vous évitera des ennuies, explique Cortes.

— Attendez, je n'en ai aucune idée, je ne sais pas où est mon père.

Il ricane et d'une main récupère un objet derrière lui. Mon carnet.

— Vous l'avez lu, non ? Vous-même pouvez voir que ces gribouillis ne sont que des annotations sur la culture maya.

— Pourtant, vous et votre guide avancée plutôt vite dans la forêt, comme si vous aviez un but précis.

— Je veux retrouver mon père au plus vite, uniquement ça.

— Rafael Santos, le sang mêlé, ne par pas à l'aveuglette, répond Cortes. Donc, nous avons bien un indice dans ce carnet.

— Je vous dis que non !

— Très bien ! Vous protégez votre père et c'est tout à votre honneur, mais qu'êtes-vous prête à faire pour sauver votre guide ?

Mes yeux se fixent aux siens.

— Il a tué deux hommes. On ne peut pas le laisser vivre.

La peur s'insinue en moi comme une traînée de poudre.

— Quoi ?

— Il est revenu vous chercher, mais ces hommes que vous voyez, l'ont immobilisé rapidement. Le problème, c'est qu'il s'agitait beaucoup trop alors...

— Vous mentez...

— Toutes mes condoléances pour votre ami...

Nonnnnnn!

Je me débats, la rage au ventre et m'élance en avant, directement sur lui, mais avant d'avoir pu arriver jusqu'à cet homme, je suis tiré en arrière.

La peur au ventre, je traine mes pieds. 

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant