Chapitre 27

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Je retrouve mon guide, près des autres, accroupie devant la carte de Rafael. Je reste un moment à la lisière de la foret, l'observant avec ses deux frères.

Je prends une grande inspiration et m'approche du groupe. Je m'accroupis à mon tour, mais sans surprise, Rafael, ne me regarde pas.

— Nous, nous sommes ici. Le groupe à accoster ici pour se reposer, dit-il en posant le doigt sur un point sur la carte. Et, ils sont allés vers le nord, la question est où ?

Dantae montre du doigt une zone de la carte.

— Ils ne sont sûrement pas partis à l'aveuglette dans la foret sans aucune destination. Surtout avec des guides aguerris.

— Les traces sont nombreuses, trop pour un petit groupe, explique Sergio. Ils sont partis précipitamment, pour fuir, sans avoir le temps d'effacer toute trace de leurs passages.

— Pour l'instant, allons au nord, en les pistant le plus possible, mais, si on s'avait ou ils se dirigent, on gagnerait du temps.

— Malheureusement le carnet n'est pas très clair. Il ne parle que ...

Hanan pacha, le condor, continue Rafael.

— Le condor ? questionné-je.

— Oui, Hanan pacha, le monde d'en haut. Celui qui domine le monde d'en haut est le condor.

— Mon père en parle dans le carnet, mais, ce ne sont pas des lieux, ce sont des dieux ?

— Et si, il faisait, référence justement à un lieu ? Chez les autochtones, les animaux sont des représentations.

— Mais, oui, c'est une trilogie chez les Incas : le condor, le puma et le serpent...

Soudain, un éclair de lucidité remonte dans mon esprit. Le condor était un oiseau sacré pour les Incas qui croyaient qu'il communiquait avec le monde supérieur (Hanan Pacha)

— Il nous faut un endroit qui représente le monde d'en haut.

— Il y a des ruines avec l'emblème du condor à environ une journée de marches et ... au nord ! Autrefois, les Quechuas vivaient dans la réserve Madre de dios, ce sont des restes du passé.

Ça coïncide, c'est certain.

— Et si mon père n'y est pas aller ?

— Alors, on reviendra sur nos pas.

Je regarde le carnet. Je sais que les indices sont là-dedans. Sinon pourquoi me l'envoyé.

— Est-ce qu'on peut vraiment retrouver un lieu abandonné depuis des milliers d'années dans une forêt aussi dense ?

Rafael me regarde enfin, mais détourne le regard aussitôt.

— Tu oublies que nous sommes des pisteurs, dit-il en se relevant. Sergio prépare nos affaires, avec Dantae, on va cache les canots et en route, il nous reste encore quelques heures avant la nuit.

Dantae se lève, suivit de Rafael et s'éloignent jusqu'à la rivière, où se trouvent encore nos canots. Ils les soulèvent sans aucun gène et les éloignent sur les côtés, là où l'herbe est plus dense, en les portant sûr à bout de bras, ensemble. Puis, ils reviennent et réitèrent la manipulation sur l'autre canot. Sans attendre, ils coupent les branches des arbres et les déposent sur nos canots, de tout long, camouflant tous les partis des canots.

— Non, je ne l'oublie pas, murmurè-je pour moi-même.

Ça, et le reste non plus.

Puis, Rafael fait un signe à son ami de le suivre et tous deux disparaissent plus loin vers les canots.

Au cœur de la forêtWhere stories live. Discover now