Chapitre 13 | Adrien

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— Cataclysme !

Ma griffe se charge d'une puissance absolue, je touche les fondations d'un bâtiment qui s'écroulent en poussières. La vue de toutes ces pierres qui s'entrechoquent parvient à satisfaire un pour cent de mon désir de destruction.

Alors que j'admire mon travail, un ouvrier en gilet orange fluo m'applaudit.

— Bon boulot Chat Noir, merci pour votre aide ! Cela aurait pris des lustres avec les machines !

Dommage, j'aurais aimé en essayer celle munie d'une boule de chantier.

— Je vous en prie, c'était trois fois rien.

Ma bague bipe pour me prévenir de me cacher. Je fais signe aux ouvriers puis file me derrière les décombres pour me détransformer. Dès que Plagg apparait dans ma main, je lui offre un des morceaux de fromage que je garde toujours dans une poche.

— Je ne comprends pas ta soudaine passion pour les zones de démolition.

Je lui souris, rien d'étrange à tout cela.

— Disons que plutôt de me défouler sur de vrais objets et de détruire n'importe quoi, je préfère me montrer utile.

Et ça marche, mes épaules sont dénouées, je me sens libre et bien plus heureux que la veille. Certes, réduire des bâtiments en poussière pour la collectivité ne va pas me rendre Marinette, mais au moins je ne laisse pas la colère prendre le dessus. La dernière chose que je souhaite, c'est que le Papillon se serve de moi contre Ladybug.

— Et qu'est-ce que tu comptes faire pour empêcher ton père d'accaparer Ladybug ?

Je ne m'attendais pas une question si pertinente de la part de mon kwami. Je frotte mon menton avec mon index, pensif.

— Je n'en sais rien, avoué-je en me grattant l'arrière du crâne. Marinette a accepté pour venir en aide à Yan et Rose, donc si je suis sa logique, pour qu'on se sépare, il faudrait que les deux conditions soient réunies.

Mon ami savoure lentement son fromage en me regardant, amusé.

— Tu es en train de dire que tu vas faire de la lèche à ton pire ennemi qui connait ton identité secrète ?

Cette idée me fait froid dans le dos. Je me revois plaquer mon ancien assistant dans le bureau de Marinette. Si Yan lui avait parlé de petit incident, elle me l'aurait reproché hier, preuve qu'il tient sa parole pour la protéger. Heureusement, il n'est pas au courant que Ladybug et Marinette ne forment qu'une personne.

— Il faudra lui dire tôt ou tard. Je ne peux pas continuer à lui mentir, mais je préfèrerai que la situation soit plus calme.

Ce qui me laisse une seule option pour la reconquérir. Je déniche mon téléphone portable dans ma poche et consulte ma liste de contacts. Je descends vers la fin de l'alphabet et compose un numéro. Poser un ultimatum à Marinette n'était pas la solution, je le regrette aujourd'hui et je suis prêt à me rattraper, si elle me le permet. Au bout de cinq tonalités, l'appel décroche.

— « Allô ? »

La voix est méfiante, je mets quelques secondes avant de répondre.

— Salut, Rose, c'est Adrien. Je ne te dérange pas ?

Le silence, j'entends un petit gémissement, comme quelqu'un qui vient de se réveiller.

— Non, pas du tout.

— Parfait, est-ce qu'on peut se voir tout de suite ? N'importe où, je peux t'inviter à prendre un café si tu veux, entre amis.

Cécité [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant