redémarrer

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Il fait bientôt nuit, les lampadaires sont déjà allumés dans certaines rues munichoises. J'ai la tête qui vibre, posée contre la vitre du taxi. Étonnamment, je ne suis pas stressée, mes mains ne sont pas moites et je ne me mords même pas lèvres. 

Au bout de quelques minutes seulement, le chauffeur s'arrête puis je descends du véhicule. Je me retrouve devant la résidence comme une semaine auparavant mais cette fois-ci j'ai délaissé la robe et les talons pour des bottes et une parka. Je m'avance alors dans l'allée puis monte sur les marches. Je sonne à l'interphone en attendant qu'il réponde.

Malheureusement, c'est le silence ma seule réponse. Encore aujourd'hui, il m'évite...Mais qu'est ce que j'ai fait !...Je continue de croire qu'il n'est pas malade et que je joue un rôle dans l'absence du numéro 8 aujourd'hui à l'entraînement.

Je retourne donc dans le taxi, puis demande au chauffeur de retourner chez moi en lui indiquant mon adresse cette fois-ci. Je suis perdue, encore mais en mal cette fois-ci. Je ne sais plus quoi penser...

Je prends une petite inspiration, paye puis descends du véhicule. Mon visage vient fixer le sol. Mon sourire a déménagé sur un autre continent.

J'arrive au marche devant les portes d'entrée de mon immeuble et remarque la présence d'un homme...

Moi- Leon ? Qu-Qu'est ce que tu fait là ?

Leon- Je...je suis là pour m'excuser...

Moi- Oooh et bien viens, suis moi.

Je le fis rentrer puis nous montons l'ascenseur.

L'ambiance est à la fois tendue et au fond le fait de se retrouver là me rend un peu joyeuse, en bref c'est très bizarre. Je rentre alors dans mon appartement.

Il s'installa un blanc mais qui fut rapidement coupé par le joueur allemand.

Leon- Bon, tu mérites des explications, Jeanne.

Sa mine devint désolante. Il s'approcha un peu de moi, le visage en bas tel un enfant ayant fait une grosse bêtise.

Moi- Je veux juste savoir ce qui t'a retenu de venir hier soir...surtout dis-moi la vérité...j'ai été tellement déçue...ma

Leon- Je sais...je sais...Ca va te paraitre con..Depuis mon anniversaire, les garçons s'amusaient à me chambrer. Et je m'enfichais enfaite cela m'amusais plus qu'autre chose. Mais...enfin...elle...

Je le vis comme paniqué, je senti en lui de la honte, de la peur...

Il fixa alors mon visage puis je l'emmena s'asseoir sur le canapé.

Moi- Je veux que tu saches que je ne pourrais jamais t'en vouloir.

J'arriva à attraper un petit rictus mais son sourire disparu aussi vite.

Leon- Hier, je me suis levé, j'étais si heureux de te voir et de pouvoir passer du temps avec toi Jeanne...

Mon prénom sortant de sa bouche résonna dans ma tête. Mon cœur s'emballa. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui. Mais, rappelons pourquoi il est là...Être restée, 30 minutes, dehors, dans le froid...

Leon- Mais, Mathea, mon ex m'envoya ce message. C'était 2h, je crois, avant que l'on se voit. Je ne sais pas comment elle l'a su...Mais, elle...elle m'a dit que...que ça allait se passer pareil avec toi. Comme avec elle.

Je m'approcha un peu plus de lui, je chercha son regard. Je ne connais pas cette femme, mais elle a l'air de le terroriser.

Moi- Et ? Comment ça s'est passé entre vous ? Dis moi, Leon...

Leon- Je l'ai aimé. Trop. Trop pour ce qu'elle m'aimait. Car, lors de mes déplacements, elle en profitait pour me tromper, ensuite, elle pompait tous mon argent, elle faisait circuler des rumeurs totalement fausse à mon sujet. C'était vraiment horrible...Elle a insisté sur le fait que tu es connue et donc que ses choses là vont forcément arriver...Ca a été tellement dur ces derniers mois, si tu savais. J'avais plus que le foot. Et puis, je suis passé à autre chose, tu es arrivée et...elle est revenue. 

Moi- Oh-je...je savais pas tout ça...

Je me sentis si désolée pour lui. 

Leon- Après avoir relu des centaines fois ses messages, je me suis senti si mal, pire qu'avant un match de Champions League. Et puis, et puis, j'ai essayé de me préparer mais, enfin...j'ai tout gâché, je suis tellement désolé...

Je m'approcha de lui, encore un peu plus. Je me plongea dans ces yeux bruns.

Moi- Si tu savais hier comme j'étais en colère. J'ai attendu 30 minutes dehors en attendant car je pensais que tu allais venir. Et puis, j'ai perdu tout espoir...

Leon- Je suis tellement désolé. Et bon, je dois aussi t'avouer un autre truc, je suis quand même venu. Je...je t'ai vu rentrer. Et c'est là que j'ai compris la connerie que j'avais faite. Et donc, je comprends si tu ne veux plus jamais me voir...

Moi- Fais pas cette boude. Même si, je le voulais, nous travaillons au même endroit et je m'occupe entre autres de ton image donc je ne pourrais pas "plus jamais te voir". Leon, je ne t'en veux pas, plus du moins. Et maintenant que tu m'as dit la raison du comment, du pourquoi tu n'es pas venu hier, pas à l'heure. Bref, je ne t'en veux plus. Et sache, que, que jamais je ne pourrais te faire ce que cette...Mathea t'a fait. 

Leon- Jeanne, je... j'avais une autre question...

Il se leva puis tendit sa main pour que la prenne dans la mienne. Il m'emmena alors sur le balcon. A cette heure, il fait déjà nuit. Il me mis alors ma parka sur mes épaules. On se pencha alors sur la barrière.

Leon- Tu as froid ?

Moi- Un peu. Mais, il ne neige plus donc ca va.

Leon- Je...je vais faire vite alors...Pour me rattraper, acceptes tu de venir diner avec moi, mercredi prochain ? Mais, je te promets de ne pas commettre la même erreur.

Moi- Bien sur Leon ! Donc, cette fois, si cette "Mathea" rend de nouveau impossible notre rendez-vous, appelle moi et elle ne t'embêtera plus jamais je te le dis. 

Nous nous mirent à rigoler. Et son sourire confirme le fait, que malgré tout, il est parfait. Je ne pouvais pas refuser !

Leon- Bon rentrons avant qu'il ne neige à nouveau. 

Moi- Je suis d'accord.

Nous rentrons alors de nouveau dans l'appartement.

Moi- Bon cette fois-ci, il n'y a pas tout une vague d'hommes qui hurlent...

Un dernier sourire puis il pris sa veste et s'en alla.

Nés pour être ensembleWhere stories live. Discover now