C'était une froide nuit

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Londres n'avait pas connu plus glacial nuit, avec un épais brouillard d'où -pour les connaisseurs- on pouvait entendre des râles lugubres. C'était la fête pour les faucheurs d'âmes et de bonheurs. On appela le mois de novembre de cette année là, l'Effroyable Novembre. Il l'était surtout pour une petite communauté, dévastée et faisant encore son deuil. Dans un petit appartement, dans une ruelle, la plus sombre de toute l'Angleterre, se cachaient les derniers qui espéraient encore que l'Effroyable Novembre ne perdure pas. Parmi eux, le dernier garant de la lumière, épuisé par le combat, mais dont les yeux brillaient encore avec intensité, d'un bleu électrique.

Il attendait assis sur un pouf rouge vif, dans un salon qui semblait tout droit sortir d'un décor de théâtre, d'une pièce à la morale légère. Il leva la tête vers un rideau qui bougea, puis s'écarta sur une femme brune, dans la cinquantaine, les yeux aussi bleus que les siens mais étincelants d'une volonté à toute épreuve.

- Elle est bien enceinte, dit-elle sans prélude.

Des murmures s'élevèrent alors, tous peinés. Un peu à l'écart, quelques hommes et femmes, dont certains avec les marques de combat sur le visage.

- Qu'a t'elle dit ? Demanda celui qui les guidait tous dans une guerre terrifiante.

- Rien... Toujours rien. Elle n'a pas réagi. Severus est avec elle, mais il a senti sa marque.

- Merci, Lucie.

Le vieil homme se leva du pouf et attrapa un chapeau pointu mauve.

- Je dois retourner à Poudlard, dit-il.

- Et pour Black ? Grogna une voix.

Le plus hideux des hommes s'avança, son vissage plus ravagé que ceux de ses camarades.

- Je ne comprends pas, murmura alors le chef du groupe, l'air d'un coup déboussolé.

- Pourtant... il l'a fait...

- Albus ? Murmura une femme. Que fait-on maintenant ? Le ministère ne tiendra pas longtemps... il va finir par le prendre. On parle de la ministre malade... sûrement empoisonnée...

- Même dans les ténèbres, il reste toujours de l'espoir, murmura le vieux sage. Rejoignez vos familles. Chérissez vos enfants. Alastor... les Londubat sont toujours en sécurité ?

- On les a déplacés. Vous pensez qu'il va aussi... tenter de tuer leur petit garçon ?

- Peut-être... C'est très probable même.

- Oh... mon dieu..., murmura une femme.

- J'irais les voir, dit-il. Il faut absolument mettre cet enfant à l'abri. Lucie... merci encore pour ton accueil. Tu fais le contraire de ta famille.

- Tant que le loyer est payé, répondit la femme brune. Elle recevra les meilleurs soins.

Albus hocha de la tête, se la couvrit avec son chapeau pointu et fit signe qu'il était l'heure de partir.

- Professeur, appela alors la propriétaire des lieux, je ne suis pas sans cœur, certes... mais j'ai des bouches à nourrir, et des gens qui comptent sur ma protection... Si vous mourrez... si je ne reçois plus d'argent pour l'hébergement de cette femme...

- L'or arrivera tous les mois, comme promis, coupa Albus.

- Bien.

- Profiteuse, maugréa l'affreux bonhomme.

Cela ne sembla pas atteindre la femme qui alla ouvrir sa porte, indiquant clairement qu'ils abusaient maintenant de son hospitalité. Ils sortirent tous la tête basse. Elle referma la porte, sortit une fine baguette en bois, avec de belles gravures aux reflets argentés et noirs, puis tapota sur la poignée qui émit un déclic. Elle traversa à nouveau le rideau de velours rouge et gravit des marches en bois, jusqu'à un petit couloir étroit, et alla au fond, puis entra dans une chambre minuscule.

Elle observa avec une moue de dégoût une femme allongée sur le lit, les yeux grands ouverts sur le plafond. Un homme était assis sur un tabouret, le dos courbé, silencieux.

- Vous devriez y aller, dit Lucie. Je m'occupe d'elle. Elle sera soignée.

- Et... le... ce qu'elle a... ?

- Nous n'avons pas le droit de choisir pour elle. Malgré son état.

L'homme était brun, les cheveux gras, encadrant un visage blanc, où deux billes noires brillaient de rage.

- Contenez vous, ordonna Lucie. Il a fait ça pour vous faire souffrir et vous rappeler qu'il ne vous doit rien.

Elle sourit alors, l'air moqueuse, croisant ses bras.

- Il fallait peut-être mieux choisir son maître, non ? Dit-elle.

- Ne...

Il souffla furieux.

- Dehors. Vous ne payez pas de loyer, vous, dit Lucie avec froideur. Passez par la porte des clients. Je ne vous interdit pas de venir la voir.

- Merci, dit l'homme avec difficulté.

Elle s'écarta pour qu'il sorte. Il jeta un coup d'œil vers la femme muette aux yeux verts éteints. Il émit un petit sanglot qui ressembla à un grognement étouffé, puis se retourna vivement et quitta la chambre. Le pas lourd, Lucie l'entendit descendre.

- On devrait te tuer, jolie cœur, dit-elle avec douceur à la femme, le regard cette fois brillant de pitié. Pauvre petite chose... J'imagine que ton âme n'était déjà plus là quand il a tué ton bébé... et celui que tu attends... je doute que... qu'il vivra bien longtemps...

Mais elle se trompait. Neuf mois plus tard, exactement, le ventre de cette femme était devenue bien rond, prêt à éclater. Incapable de fournir l'effort nécessaire, il fut décidé de faire une césarienne, dans cette petit chambre. La femme, vide de toute émotion, ne réagit même pas. Pas un seul clignement des yeux.

Albus était là, le premier à prendre alors un bébé qui hurla d'un coup à plein poumon, puis se tut pour observer ce vieux visage. Ses yeux étaient d'un vert aussi terne que ceux de sa mère, presque gris.

- Est-ce que... est-ce qu'il a dit sa décision ? Demanda Lucie en recouvrant le petit corps recouvert de sang d'une couverture verte émeraude.

- Oui... Il est temps qu'elle rejoigne sa famille, murmura Albus en étouffant un sanglot. Quel curieux destin... il né le même jour que son frère...

- Hmm... Pas de chance, dit Lucie. Je m'occupe de cette pauvre créature... mon âme est déjà habitué... Qu'allez vous faire de cet enfant ?

- Le confier à sa famille... la seule qui lui reste...

- Ah ? Bien. Ils avaient peut-être leur avis sur la question non ?

- Ils ne sont pas de notre monde, répondit Albus avec douceur. Je crois qu'il a faim.

Lucie soupira et prit le bébé.

- Nettoyez moi tout ce sang, dit-elle sèchement. Je serais dans la cuisine.

Albus observa le corps de la mère, pour une dernière fois. Il pleura d'un coup et alors qu'il savait qu'elle ne pouvait plus l'entendre, il fit pourtant une promesse. Le combat n'était pas terminé. Il y avait encore un espoir, un petit espoir. Ce jour là, alors que le soleil se couchait en ce dernier jour du mois de juillet, on nomma un petit garçon Dillion. Dillion Evans. Il fut conduit auprès de la famille de sa mère, qui ferma enfin ses yeux définitivement et surtout en paix.




Je reprend un peu de l'histoire Le fils de Lily que j'avais abandonné, mais en bien plus sombre.
Une idée eut alors que je me fais c**** à mourir au boulot ! Vivement que je parte et commence dans ma nouvelle boîte ! Pitié... plus de Power BI !!!

La suite après la fin de BLACK SOL !

Il y a donc une modification de mes publications, mais bon... ce ne sera pas la première fois et puis... avouez... vous adorez mes fanfictions ! Surtout les pires !

Alors à bientôt !


P.S. : la couverture sera élaborée soit ce soir ou dans le week-end. Une présentation de Dillion avec un petit poème suivra pour vous faire patienter.

Une Âme dans les TénèbresTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang