Chapitre 14

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Le dimanche passe encore plus vite que le samedi et, à 15 h, Martin doit à nouveau reprendre le train dans le mauvais sens. Je ne suis certes pas dépendant de cet alpha mais, bon, tout de même...

La semaine suivante commence pour le moins mal dès que je mets les pieds dans la salle de philosophie et que je vois qu'une pile de copies doubles est posée sur le bureau.

— J'ai déjà corrigé vos devoirs sur table, nous annonce notre prof, Mme Trignart, d'un air satisfait tandis que nous nous asseyons.

Oh non !

Je me tasse sur mon siège dans l'espoir d'y disparaître. Moi qui espérait qu'elle les avait perdues ou que son chien les avait mangées (ce sont des choses qui arrivent, croyez-moi) !

Je jette un regard désespéré au loup qui hoche la tête mais, comme d'habitude, il ne m'est pas d'une grande aide. Il se contente, eh bien, de hocher la tête, justement.

— Dans l'ensemble ce n'était pas trop mal, malgré quelques contresens récurrents, commente la prof en soulevant le tas de feuilles. Il n'y a qu'une seule copie vraiment mauvaise dont l'auteur a manifestement le cerveau ramolli.

Mon cœur bat douloureusement. Est-ce qu'elle pourrait parler de moi ? Il est vrai que mon cerveau ne fonctionne pas toujours très bien, et...

Je manque défaillir lorsque Mme Trignart se lève, la pile de copies dans les mains. Elle commence par le haut de la pile. Mes mains se mettent à trembler.

— Les copies sont par ordre décroissant de notes, nous annonce-t-elle avec un sadisme certain.

Tac tac tac.

Elle commence à parcourir la salle à petits pas lents, prenant tout son temps certainement dans l'espoir de voir l'un ou l'autre d'entre nous exploser de stress (ce qui lui ferait moins de copies à corriger pour la prochaine fois).

Joséphine est la deuxième personne à recevoir son devoir. Je jette un œil sur ma droite. Elle a eu 17.

La distribution continue. Je ne reçois toujours rien. Le tas diminue de plus en plus.

— Nous arrivons aux notes en-dessous de la moyenne, annonce la prof en tendant quelque chose à Simon, un bêta de la meute Imbert, qui fait la grimace. Mais il se reprend presque aussitôt et chuchote quelque chose à son voisin. Ce n'est pas lui qui risquerait d'exploser de stress, c'est sûr.

Toujours rien pour moi. Plus que six feuilles doubles. Plus que trois. Plus qu'une.

Mme Trignart me la balance sur ma table sans le moindre commentaire. Mes yeux tombent sur le chiffre tracé en rouge tout en haut à gauche.

3/20.

Je tourne aussitôt la feuille avec que quelqu'un d'autre que Joséphine ait pu voir le chiffre qui y était écrit. Tout le monde a cependant pu constater que j'étais le dernier à recevoir ma copie et donc que c'est moi l'élève au cerveau ramolli. Comme si j'avais besoin de cela !

— Ce n'était que le premier contrôle, essaie de me consoler Joséphine après le cours. Tu auras beaucoup d'autres occasions de te rattraper. Et puis ce texte était difficile.

Je lui jette un regard découragé.

— Mais tu avais dit que tu le trouvais plus simple que d'autres !

La jeune fille se mord la lèvre.

— Euh... oui... Mais il n'était pas pour autant des plus limpides.

Nous avons une heure de trou avant le prochain cours et nous traversons donc le couloir d'un pas lent. Nous passons devant un banc sur lequel sont affalés Éric et un groupe de Raspail qui nous suivent du regard sans un mot. Les yeux de mon soi-disant grand frère se posent sur ma camarade. À ma grande surprise, je vois les joues de Joséphine se colorer et elle enroule nerveusement une mèche de ses cheveux autour de son index.

Le loup et moi 2 [terminée]Where stories live. Discover now