Bon, de toute façon je n'avais plus d'idées à ajouter.

Ma chambre est certes plus grande que celle dans laquelle j'ai grandi à Paris, mais je n'ai cependant que quelques pas à faire pour gagner le lit dans lequel je m'allonge sur le dos. Martin resserre ses bras autour de moi et me fait pivoter. Je me retrouve au-dessus de lui. Je colle mon nez contre son torse. Mon copain sent vraiment super bon. J'ai un peu tendance à radoter à ce sujet, je le crains.

Nous nous embrassons sans plus tarder et je sens mon corps se détendre d'un seul coup sous l'effet du plaisir. Coller ma bouche contre celle de l'alpha est devenu depuis peu l'une des activités que j'aime le plus au monde. Oui, elle est dans le top 10. Peut-être même dans le top 1, à égalité avec le reniflement de son odeur. Puis, lorsque Martin entreprend de me caresser doucement les cuisses, mon contentement ne fait que s'accentuer.

Lorsque nous avons achevé de perdre notre souffle, nous détachons lentement nos lèvres. Le jeune homme pousse un soupir d'aise et s'allonge à nouveau sur le matelas en me gardant au-dessus de lui comme une sorte de couverture. Nous sommes bien, serrés l'un sur l'autre. Chaque respiration de l'alpha me fait me soulever légèrement, paisiblement. J'en oublie presque que c'est le dernier jour des vacances et que nous ne nous réveillerons pas ainsi demain matin. En fin d'après-midi, Martin va monter dans un train pour Lyon et commencer sa nouvelle vie d'étudiant. Sans moi. Pour deux ans. Mais cela ne me fait rien. Je peux y survivre. Ce n'est pas comme si j'étais dépendant de lui.

L'alpha se racle la gorge.

— Est-ce que tu crois que l'on pourrait un jour... tu vois...

Je fronce les sourcils.

— On pourrait quoi ?

Il fait glisser ses doigts sur mes fesses.

— Eh bien... Ça...

— Ça quoi ?

Il soupire et paraît se dégonfler d'un coup.

— Rien. Laisse tomber. Tu n'es pas prêt.

Ce qui ne m'avance pas beaucoup. Comment suis-je censé comprendre ce qu'il dit s'il se met à ne pas terminer ses phrases, hein ?

Des bruits de pas dans l'escalier me font soudain bondir en l'air. Quelqu'un arrive !

— Vite ! Cache-toi ! je chuchote furieusement.

Je soulève dans le même temps la couverture en faisant signe à l'alpha de s'y glisser promptement. Il m'obéit sans protester, pour une fois. Je pousse sur sa tête pour accélérer le mouvement et je rabats mon dessus de lit par dessus lui. On a l'impression, ainsi, que la bosse que forme le jeune homme provient en réalité de mes jambes repliées. Du moins je l'espère. Tout comme mes parents adoptifs ignorent que je suis un loup-garou (enfin, un demi loup-garou), ils ne savent pas non plus que Martin passe très régulièrement la nuit dans mon lit. Et il est hors de question qu'ils l'apprennent un jour. Sauf quand nous serons mariés. Si nous nous marions un jour.

Ma mère passe la tête par la porte la seconde d'après.

— Je venais voir si tu étais réveillé, lapin. Le petit-déjeuner est prêt.

J'essaie de prendre l'air détendu alors que je suis bien trop conscient de la présence du corps chaud de l'alpha collé contre moi et de son odeur enivrante. Heureusement, les humains n'ont pas le flair aussi développé que les loups.

— D'accord, j'arrive dans une minute, Maman.

Inquiet, je la vois jeter un regard suspicieux dans toute la pièce. Puis ses yeux tombent sur la bosse.

Le loup et moi 2 [terminée]Where stories live. Discover now