Avocate sans droits [Réécriture en cours]

28 - Obéissance

 A genoux devant lui et la tête toujours baissée, j'attends calmement qu'il vienne me voir. Il faut encore attendre quelques secondes qui me paraissent aussi longues que des minutes pour qu'il prenne enfin la peine de venir vers moi. Il vient s'asseoir juste à côté et me prend délicatement le menton afin de me relever la tête. Mes yeux se dirigent automatiquement vers les siens, où je peux voir une lueur victorieuse briller.

 S'il y a quelques minutes il était en colère parce que je n'étais pas à genoux devant lui, maintenant c'est tout le contraire. Évidemment qu'il est heureux de me voir comme ça. C'est ce qu'il voulait, et maintenant qu'il a eu ce qu'il cherchait, je ne vois pas pourquoi il cacherait sa joie sur ce sujet...

   – N'oublie jamais Leyla, je te veux dans cette position à chaque fois que je viendrai te voir, que ce soit dans cette chambre ou dans un autre endroit. Est-ce bien clair ?

   – Oui monsieur...

 Il acquiesce doucement la tête, savourant chacune de mes paroles.

   – Bien. Je ne veux plus avoir à me répéter. J'espère pour toi que ça ne se reproduira plus.

   – Non monsieur.

   – Parfait.

 Sa main lâche mon menton et ses doigts se lèvent en direction de mon visage. J'ai un mouvement de recul lorsqu'ils viennent toucher ma joue. Encore une erreur... Enzo se met à grogner et vient déposer sa main complète sur ma joue, me défiant du regard de bouger un centimètre. Il ne veut pas que je m'éloigne de lui, il veut que je reste sous sa poigne et que je le laisse me toucher comme il le souhaite...

   – Nous allons discuter de certaines petites choses tous les deux, je pense qu'il faut que j'éclaircisse un peu mieux la situation pour toi. Je me trompe ?

 Je secoue doucement la tête, les yeux toujours dans les siens. Je peux voir un froncement de sourcil naître sur son visage et c'est alors que je comprends que ça ne lui convient pas.

   – Non, vous ne vous trompez pas...

 Son visage se détend et il hoche la tête, satisfait que j'ai compris ce qu'il voulait. Je déglutis et attends simplement. De toute manière, je ne peux rien faire d'autre...

   – Bien. Commençons simplement. Je t'interdis de me fixer droit dans les yeux à partir de maintenant. Si tu le fais, ce sera seulement parce que je te le demanderai, comme c'est le cas maintenant. C'est clair ?

    – Oui monsieur.

   – Je ne veux pas t'entendre parler non plus, pas sans mon autorisation. Lorsque je te pose une question, tu me réponds par des mots. Lorsque je te demande quelque chose, tu le fais. Sans discuter, sans te plaindre. Si tu ne suis rien de tout ça, tu sais très bien ce qu'il risque de t'arriver.

   – Oui...

 Je souffle difficilement et déglutis silencieusement. Bien sûr que je sais ce qu'il risque de m'arriver si je ne lui obéis pas. Evidemment que je n'ai pas envie que ça arrive de nouveau. Je pense avoir déjà suffisamment souffert comme ça...

 Enzo hoche de nouveau la tête, satisfait de ma docilité pour le moment. Je sais qu'il reste tout de même un peu méfiant sur les bords, il doit probablement penser qu'à tout moment je peux oublier toutes ces règles et n'en faire qu'à ma tête, mais je ne le ferai pas. Je sais que je peux parfois être plus ou moins impulsive si on vient à trop me chercher, mais je sais aussi me contenir si besoin...

­   – Mike et Brade m'ont dit que tu n'étais pas capable de te lever parce que tu étais trop épuisée, donc je t'ai laissée te reposer. Tu peux te lever maintenant ou non ?