Avocate sans droits [Réécriture en cours]

27 - Abandon

 J'ai fini le plateau qu'Enzo m'a ramené depuis quelques minutes à peine. Aucun de nous deux n'a daigné bouger de sa position. Je suis toujours contre lui, le dos appuyé contre son torse. Quant à lui, il a commencé à jouer avec mes cheveux, enroulant des mèches autour de ses doigts ou bien à me masser délicatement le crâne.

 Ses gestes me perturbent énormément. La différence de comportement est flagrante. Entre ses gestes violents et son regard dénué d'émotion et ses gestes doux et rassurants, je ne sais plus exactement donner de la tête. Je ne sais pas si ce côté doux est pour lui une façon de s'excuser de ce qu'il me fait subir ou bien une technique pour m'avoir plus facilement dans ses filets.

 Les caresses dans mes cheveux m'endorment, au point que je dépose ma tête dans le creux de son cou et commence peu à peu à fermer les yeux. Je me déteste de réagir de cette façon à ses caresses, mais je n'arrive pas à détester ce geste qui se veut affectueux.

   – Leyla...

   – Hm...

 Je peux l'entendre soupirer en ralentissant de plus en plus ses gestes, jusqu'à s'arrêter complètement. Je rouvre les yeux et finis par me redresser presque brusquement. Je n'ai pas envie de me laisser faire, je ne veux pas qu'il pense qu'il pourra facilement m'avoir avec deux ou trois caresses dans les cheveux...

   – Leyla, tu sais que ta punition n'est toujours pas finie, n'est-ce pas ?

 Puis je me fige, serrant les poings sur les genoux. Ta punition n'est pas terminée Leyla, tu vas devoir encore souffrir. Je grimace et pousse une plainte, retenant presque mes larmes de couler. Je ne sais pas si je réussirais à supporter une nouvelle vague de coups. Je ne sais toujours pas si j'arriverais à garder la tête froide encore longtemps. Déjà maintenant, j'ai l'impression de perdre pied à chaque seconde qui passe.

   – S'il vous plaît...

 Je me doute que je dois faire pitié au moment présent. Mais tout ce dont je pense à l'heure actuelle, c'est de pouvoir sortir d'ici assez rapidement et de le supplier pour qu'il arrête toute cette histoire.

   – Tu souhaites qu'on s'arrête ici ?

 Je n'arrive pas à savoir s'il est heureux ou s'il est déçu que je ne veuille plus supporter cette punition. Voyant mon manque de réaction, il continue de me parler.

   – Regrettes-tu d'avoir été insolente envers moi ?

   – Oui monsieur...

 A peine je finis de répondre que la porte de la pièce s'ouvre de nouveau. Adrien, Brade et Mike avancent calmement. Alors que les deux chiens de garde restent à l'écart, Adrien avance calmement jusqu'au centre de la pièce, les mains dans les poches. Reportant mon regard sur Mike et Brade, je peux remarquer que le blond tient des cordes dans les mains.

   – Je ne veux pas continuer...

 Voyant tout ce monde dans la pièce, je ne peux que continuer à supplier d'Enzo d'arrêter tout ça. La peur est en train de prendre possession de mon corps, laissant mon instinct de survie prendre le dessus. Je suis prête à tout pour ne pas laisser un seul de ces hommes me toucher ou me faire du mal. Quitte à devoir accepter les conditions d'Enzo.

   – Leyla, je t'avais déjà prévenue. Je continuerai cette punition jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux de toi.

   – Je ferai ce que vous voudrez, mais s'il vous plaît... Je veux arrêter...

 La fin de ma phrase se brise, trahissant mon angoisse grandissante. Je suis terrifiée à l'idée que, malgré mes supplications, il veuille continuer à me faire du mal.