Avocate sans droits [Réécriture en cours]

4 - Poulet et attirance nouvelle

Quatre mois plus tard.

 Posée contre les parois de l'ascenseur, j'attends patiemment que la petite cabine atteigne le dernier étage de cette tour de verre. J'ai de nouveau rendez-vous avec Alexander aujourd'hui pour travailler sur l'affaire. Espérons qu'on va avancer davantage... Une fois arrivée à l'étage, je sors de l'appareil après tout le petit monde.

 Je soupire et avance en traînant des pieds. J'adore mon travail, vraiment, mais là... Je ne suis vraiment pas motivée. De nouveau face à cette porte en bois, je me renseigne auprès de la secrétaire qui me précise que je peux entrer en frappant avant. Il devrait être au téléphone apparemment et ne devrait pas en avoir pour longtemps. Je fais ce qu'elle dit et entre discrètement dans la grande pièce.

   – Alexander ?

   – Oui, oui, je sais tout ça mais il faudrait qu'on en parle un peu plus si on veut vraiment se lancer...

 Il me voit entrer et me sourit, me faisant signe de venir m'asseoir. Je pars alors m'installer sur un des deux sièges en face de son bureau alors qu'il me mime une phrase : Je reviens, je n'en ai pas pour longtemps. Je lui souris et hoche la tête pour lui dire que j'ai compris. Il me renvoie alors mon sourire, se dirigeant vers sa salle de réunion pour s'isoler. Pendant ce temps, je me contente de sortir mes affaires.

 Presque quatre mois qu'on est coincé sur la même affaire et je commence sérieusement à fatiguer. Heureusement, nous commençons enfin à voir le bout du tunnel. Le procès devrait avoir lieu d'ici quelques jours, voire quelques semaines tout au plus. J'ai vraiment hâte d'en finir.

 Alexander a été dénoncé par un de ses anciens employés pour escroquerie. Il avait décidé de renvoyer cet homme parce que ce dernier négligeait énormément son travail. Lorsqu'Alexander ou son associé lui demandaient un document, l'employé le rendait toujours en retard ou alors ceux qu'il rendait étaient hors sujet vis-à-vis du projet d'origine.

 On peut dire que ce renvoi n'a pas vraiment plu puisqu'il s'est dit que porter plainte contre Alexander était une bonne idée. Selon lui, son patron ne lui payait pas toutes ses heures. Alors pour prouver qu'Alexander lui payait bien tout, on a dû ressortir les fiches de paies et des preuves au niveau de la banque sur les virements qu'a effectué l'entreprise d'Alexander pour cet employé.

 Seulement, si cette affaire a pris tant de retard, c'est parce qu'en face de nous l'homme donnait des faux papiers. Le procureur et le juge recevaient de fausses fiches de paie juste pour justifier sa plainte. Les rendez-vous avec eux n'en finissaient donc plus. Cependant, la prochaine fois que nous reverrons tout ce petit monde, ce sera lors du procès. Et j'en suis heureuse. Parce que je trouvais que cette affaire prenait énormément de temps, mais aussi parce que les maths et la compta, honnêtement, c'est un enfer.

 Alors que je réorganise mes papiers sur le bureau, la porte vitrée de la salle de réunion s'ouvre et laisse entrer le patron de cet endroit. Patron qui n'est clairement pas au meilleur de sa forme. Alexander est en train de tirer la tête, semblant épuisé et dépassé par le boulot et un peu plus stressé que d'habitude. J'imagine qu'il a beaucoup à faire en ce moment.

   – Et bien bonjour, j'imagine qu'un bon café ne te ferait pas de mal.

 Il se met à rire de ma taquinerie tout en prenant place devant moi. Il s'enfonce dans son siège et se gratte la tête tout en soupirant.

   – Ouais, je le prendrais volontiers ce café.

   – Le boulot et la fatigue ne vont pas ensemble, il faut sérieusement que tu penses à te reposer.

 Il se met à hausser un sourcil puis à plisser les yeux. Je hausse à mon tour un sourcil, curieuse de savoir pourquoi il me regarde ainsi. Quelle connerie j'ai dit encore ?