25 - Nuit difficile

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Point de vue de Leyla :

 Les yeux fixés sur l'extérieur, j'observe la lumière du jour entrer peu à peu dans la pièce. Le soleil s'est levé il n'y a pas si longtemps, et je peux sentir l'angoisse grandir en moi, c'est le signe qu'Enzo ne devrait pas tarder à arriver. Je n'ai pas dormi de la nuit si ce n'est qu'une petite heure tout au plus, je me sens comme barbouillée de l'intérieur à cause de la fatigue et c'est vraiment une sensation désagréable.

 J'ai les paupières qui se ferment par elles-mêmes et qui se collent, ma gorge devient sèche tellement le bâillon me donne soif. D'ailleurs il ne me permet pas d'avaler ma salive, de ce fait elle coule le long de mon menton puisque je suis incapable de la contenir dans la bouche. Ma mâchoire me fait mal aussi à rester ouverte comme ça, j'ai juste envie de retirer ce truc horrible de ma bouche.

 Je ne parle pas non plus de mes attaches. Les cordes me brûlent la peau, je peux être certaine de la retrouver bien abîmée au niveau de mes articulations. Elle l'était déjà avant, ça ne fait donc qu'empirer les choses... Je suis tombée aussi. Je me retrouve donc allongée sur le lit, toujours attachée malheureusement et je ne peux qu'attendre de voir ce qu'on me réserve par la suite. À ne pas bouger comme ça, j'ai l'impression que mes muscles sont tout engourdis. Je suis certaine que si je tente de me mettre debout c'est perdu d'avance.

 Je suis tellement dans les vapes que je réagis à peine en entendant la serrure de la porte. Cette dernière s'ouvre alors et laisse entrer Enzo et Adrien dans la pièce. Je grimace intérieurement en croisant le regard de l'associé d'Enzo. Je n'arrive vraiment pas à l'aimer, et je suis certaine que c'est réciproque...

 Ils referment la porte derrière eux et s'approchent tous les deux du bord du lit pour se mettre face à moi. Leurs sourires me font comprendre qu'ils sont ravis de me voir dans cet état. Je suis sûre qu'Enzo doit trouver cette situation plus que réjouissante. Me retrouver à sa merci et vidée de toute énergie, je sais parfaitement que c'est ce qu'il cherche. Je n'aurais même pas la force de me battre contre lui dans mon état actuel...

 Les mains dans les poches, il se contente de pencher la tête légèrement sur le côté alors que son associé s'appuie contre le mur, les bras croisés sur son torse.

   – Bonjour ma jolie, d'après ce que je vois tu sembles cruellement manquer de sommeil...

   – Effectivement, j'ai même envie de dire que c'est triste de voir un si beau visage déformé par l'épuisement.

 Je peux voir le sourire d'Enzo s'agrandir davantage alors qu'Adrien est presque en train de rire de sa propre remarque. Mes yeux fatigués restent fixés sur Enzo qui se rapproche de moi d'une démarche posée et confiante. Il vient me retirer délicatement le bâillon et je ne peux m'empêcher de lâcher un petit soupir de satisfaction. Ne plus avoir cet objet de malheur dans ma bouche me réjouit...

 Je peux sentir mes attaches quitter mes poignets puis mes chevilles doucement, chose qui une nouvelle fois me soulage énormément. Je peux sentir les deux hommes me manipuler comme une marionnette et tenter de me redresser sur le lit. Leur manipulation est un échec puisque, deux secondes plus tard à peine, je m'écroule complètement entre les draps, totalement épuisée. Je n'ai même plus la force de me tenir droite, je veux simplement dormir...

 Le visage d'Enzo n'est pas dans mon champ de vision, mais je sais déjà qu'il doit être ravi de voir ça. C'était pile l'état dans lequel il espérait me retrouver ce matin, et bien ses espérances ont été accomplies il semblerait... Je peux sentir mon corps se soulever, et, les yeux mi-clos, c'est uniquement en sentant le parfum d'Enzo que j'ai compris qu'il me portait. Quelques secondes plus tard, je suis déposée de nouveau sur le lit avec la couverture me recouvrant.

Avocate sans droits [Réécriture en cours]Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu