17 - Orage menaçant

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Point de vue de Leyla :

 Je pousse un petit grognement tout en fronçant les sourcils et essaie d'ouvrir les yeux. La lumière me force à papillonner des yeux, le temps pour moi de me réveiller une bonne fois pour toute. Je me mets à souffler et me redresse doucement, essayant de me reconnecter au mieux à la réalité. En observant la pièce autour de moi, je finis par baisser les yeux sur mon corps.

 Je suis assise dans le lit, les jambes allongées sous la couverture. Je ne suis plus attachée, il n'y a même plus aucun signe des cordes dans la pièce. Il en va de même pour le bandeau et le tissu, plus rien. Il faut croire que quelqu'un s'est ramené cette nuit pour me détacher.

 Pour être honnête, je ne sais même pas comment j'ai réussi à m'endormir, ma position était de loin horrible. Je peux encore sentir les cordes frotter ma peau et une grimace vient traverser mon visage. En reportant mon regard sur mes articulations, je peux voir à quel point ma peau est affreuse. Elle n'a jamais été autant éraflée...

 Je tourne la tête vers la fenêtre, la lumière du soleil entrant dans la pièce. C'est le seul point positif, j'ai au moins l'honneur de me réveiller avec la douceur des rayons du soleil. Il parvient à transpercer la majorité des branches, signe qu'il est déjà haut dans le ciel. Combien de temps j'ai pu dormir au juste ?

 D'une part, je leur suis reconnaissante de m'avoir retiré mes attaches, le réveil aurait été affreux. Je replie mes jambes et viens les serrer contre ma poitrine. Regardant tout autour de moi, je peux presque sentir les larmes monter.

 C'est vide, c'est silencieux, l'endroit est triste. Il n'y a personne, je suis seule et je risque encore de l'être pendant un moment. Quand vont-ils venir me voir ? Est-ce que seulement ils ont pour projet de venir me voir ? Je n'arrive pas à me faire à l'idée que je suis bloquée dans cet endroit avec un mec détraqué. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que je suis certainement loin de chez moi. Il n'y a absolument rien qui va.

 Je me frotte le visage et essaie de me remettre. Je ne peux pas non plus passer tout mon temps à me lamenter comme ça, remuer sur ce que je vais devenir est très clairement la pire des idées. Il va falloir que j'essaie de trouver quelque chose pour m'occuper... Et si je lui demandais ? Je ris intérieurement, sachant parfaitement qu'Enzo ne me donnera rien pour m'occuper l'esprit.

 Les yeux rivés sur la fenêtre, coincée au fin fond de mes pensées, j'entends brièvement la porte de la chambre s'ouvrir. Je peux voir du coin de l'œil l'un des deux hommes d'Enzo entrer. Après quelques secondes, je finis par me tourner lentement vers lui.

 Je me mets soudainement à froncer les sourcils lorsque je remarque l'absence de son patron. Il est seul, et Enzo est aux abonnés absents. Pourquoi est-il ici ? Que vient-il faire ici ? Pourquoi Enzo n'est-il pas là ? Au fond de moi, j'ai envie de croire qu'il est là pour m'aider, mais à la vue de son visage sérieux, je sais parfaitement que ce n'est pas le cas.

 Sans un mot, il s'approche de moi avec une assiette en main. Il vient me la déposer devant moi et m'intime silencieusement de manger. Avec hésitation, je prends alors l'assiette des mains tout délicatement puis me mets tranquillement à manger.

 C'est silencieux et plutôt gênant. Je suis vraiment mal à l'aise avec la présence de cet homme auprès de moi, il ne fait que me fixer et c'est assez désagréable. Alors rapidement, je finis mon assiette et recule jusqu'à la tête de lit, le regardant à mon tour.

 Le brun s'approche pour reprendre mon assiette et me donner un verre d'eau. Je mets quelques mèches de cheveux derrière mon oreille et lâche un minuscule merci en prenant le verre. Ici aussi, je le bois rapidement et le lui tends sans le regarder dans les yeux.

Avocate sans droits [Réécriture en cours]Where stories live. Discover now