FICTION, Teen Wolf 2

Chapitre 19

Trois heures. Trois heures que je n'arrive pas à trouver le sommeil. Trois heures que je souris bêtement. Je sors de mon lit et commence à faire les cents pas dans ma chambre. Il y a quelque chose qui me préoccupe. Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ? Je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il l'a fait par pitié. Ça se trouve je lui ai demandé de m'embrasser sans m'en rendre compte, je n'arrive pas à m'en souvenir. Rien que le fait de penser qu'il puisse avoir des sentiments pour moi me parais absurde. Derek avoir des sentiments ? Ce n'est pas possible. Pas lui. Je sursaute quand j'entends quelqu'un frapper à la porte.
- Oui ?
Je vis Scott entrer dans ma chambre et refermer la porte derrière lui.
- Je t'ai entendu marcher. Tout va bien ?
- Oui.
Il hausse les sourcils.
- Je t'assure que tout va bien, continuais-je.
- Si tu le dis, dit-il en soupirant.
Il s'apprêtait à partir mais il se ravisa.
- Je peux savoir pourquoi ça pue Derek ici ?
J'ouvris la bouche mais aucun son en sortie.
- Je sais que tu fais partie de sa meute, dit-il, mais il y a quand même des limites.
- Scott calmes toi ! Il est jute venu pour me dire qu'il sera là demain avec la meute.
Il me fixait comme s'il espérait pouvoir lire dans mes pensées. Quand il se détourna, j'en fus soulagée. Il sortit en me souhaitant une bonne nuit et referma la porte. Je m'installais dans mon lit en espérant pouvoir trouver le sommeil rapidement. Je n'avais toujours pas refermé ma fenêtre et je ne comptais pas le faire. Je ne sais pas ce que j'espère. Enfin si je le sais mais c'est complètement absurde. Il ne reviendra pas, en tout cas pas cette nuit. Je me sentais étrangement sereine alors que demain sera une journée pénible. Je ferme les yeux en soupirant. J'espère que je ne craquerai pas devant tout le monde. Je l'ai déjà fait devant Derek et il m'a trouvé tellement pitoyable qu'il m'a embrassé. Je m'endormis en repensant à la pression de ses lèvres sur les miennes.

- Sarah.
Une voix douce chuchotait mon nom.
- Sarah, recommença-t-elle.
Je ne pouvais pas résister à cette appel et ouvris les yeux. Je vis ma tante penchée au-dessus de moi, elle me souriait avec une certaine tristesse.
- Il faut que tu te lèves dit-elle.
Elle m'embrassa sur le front avant de quitter ma chambre. Je me redressais dans mon lit et restais bloquée quelques secondes avant de comprendre que je ne rêvais pas. Il y avait une veste posée au pied de mon lit. Une veste en cuire pour être précise. Je n'avais aucun doute sur le nom du propriétaire mais je la reniflais pour être sûre. L'odeur de Derek m'envahie le nez et me fit sourire. J'avais bien fait de laisser ma fenêtre ouverte cette nuit. Pour certaines personnes ce geste pourrait être insignifiant mais pour moi il veut dire quelque chose. Derek veut me faire comprendre, à sa manière, qu'il sera avec moi même s'il ne pourra pas être à mes côtés. Je m'étais peut être trompée en disant qu'il ne ressentait rien. J'enfilais un slim et un tee-shirt noirs. Je pris la veste et descendis en bas. Je m'assieds sur le canapé, pas la peine que j'aille dans la cuisine. Je sais que je ne mangerai rien. D'ailleurs en y repensant je ne mange pas beaucoup depuis l'accident, j'ai remarqué que j'ai perdu du poids. Je me rongeais les ongles en essayant de me convaincre que tout va bien se passer. N'ayant plus rien à ronger je commence à me mordre la lèvre inférieur. J'ai l'habitude de faire ça quand je suis stressée ou que je réfléchis. C'est Scott qui me tire de mes pensées pour me dire qu'il est temps d'y aller. J'enfile mes converses puis la veste en cuire. Elle est un trop grande pour moi mais je m'en fiche. Il me suffit de respirer pour sentir son odeur et ça me conviens parfaitement. Scott regarde la veste pendant quelques secondes avant de sourire.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demandais-je.
- Elle te va bien, répondit-il.
Il ne s'était pas moqué en disant ça et ça me surpris. Je m'étais vue dans le miroir et je ne ressemblais à rien avec cette veste. Mais depuis la mort de mes parents j'ai tendance à trouver tout s'en intérêt ou moche. Autant le dire, je me trouvais franchement moche avec cette veste mais Scott m'a affirmé le contraire alors autant le croire.
- Merci, finis-je par dire.
Nous montions dans la voiture de Mélissa. Dix minutes plus tard nous étions arrivés au cimetière. La mise en terre n'était dans pas longtemps. Je respirais un bon coup avant de sortir de la voiture à la suite de Scott. La lumière du jour m'aveugla et je dus plisser les yeux le temps que je m'y habitue. Bien sûre ma famille vient me trouver mais je ne me sentais pas à l'aise avec eux. Je n'avais pas l'habitude de les voir souvent. Mon téléphone vibra et je lus le message que je venais de recevoir.

On est là. Ne t'inquiètes pas, on te surveilles.
Erika.

Je relevais la tête de mon écran et les cherchais dû regard. Je ne les trouvais nul part, ils ont dû se cacher je ne sais où. Je reçus un autre message.

Arrêtes tu vas avoir un torticolis. Au fait le mot "discrétion" te dit quelque chose ?
Isaac.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Je rangeais mon téléphone dans la poche de la veste et m'apprêtais à rejoindre Scott mais une personne se plaça devant moi. Je faillis me cogner à elle mais me stoppais juste à temps. Je me figeais quand je vis que c'était Gérard, le grand-père d'Alison.
- Qu'est-ce que vous faites là ? Demandais-je agressive.
- Je suis venu te présenter mes condoléances.
Je me mordais l'intérieur des joues. Une chose est sûre, il ment très mal. Je m'apprêtais à partir mais il me retient par le bras.
- Tu étais toute seule avec tes parents quand ils sont morts et il s'avère qu'on leur a tranché la gorge avec des griffes.
Je ne mis pas longtemps avant de comprendre là où il voulait en venir. Il me soupçonne d'avoir tué mes parents.
- Jamais je ne leur aurais fait du mal.
- Tu es tellement imprévisible Sarah.
Je me dégageais d'un coup sec.
- Je vous interdits de m'accuser de quoi que se soit.
On se regardait dans les yeux, aucun de nous ne voulait les baisser. C'est Alison qui interposa entre nous et m'emmena de force avec elle. La cérémonie passa vite et ça m'arrangeais. J'avais envie d'être seule. Une fois rentrée j'allais dans ma chambre et me laissais tomber sur mon lit. La porte claqua à cause d'un courant d'air, j'avais complètement oublié de fermer la fenêtre ce matin. Je voulais le faire mais je n'eus pas le temps de bouger qu'une main se posa sur mon épaule et me força à me retourner. Je ne fus même pas surprise de me retrouver face à Derek.