Chapitre 18

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Un cri strident me réveille. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que c'est moi. Isaac se redresse brusquement et me prend dans ses bras. J'ai arrêter de crier mais je tremble de partout. Il me berce d'avant en arrière en chuchotant dans mon oreille des mots que je n'arrive pas à comprendre. J'ai la bouche sèche et les paumes des mains moites. J'arrive à me calmer en me focalisant sur les battements de son cœur.
- Ça va aller, murmure-t-il.
J'aimerai bien le croire mais j'en suis incapable. Il y a trop de chose qui se sont passées en peu de temps, je n'arrive pas à tout encaisser. Je sors de mon lit et descends à la cuisine. Je suis encore secouer de tremblements que je n'arrive pas à contrôler. Je me sers un verre d'eau que je bois d'un trait puis respire un bon coup pour empêcher mes larmes de couler. Je suis obligée de m'assoir sur une chaise tellement mes jambes tremblent. Je pose mes coudes sur la table et me prends la tête dans les mains. Je me mords la lèvre inférieur jusqu'au sang, un goût ferreux envahit ma bouche. Ma tante m'a dit que leurs funérailles sont prévus demain matin mais je ne sais pas si j'aurai la force d'y aller. En tout cas, je n'irai pas toute seule. Je sais que ma tante et Scott seront là puisqu'ils font partis de la famille mais j'aimerai bien qu'Isaac vienne aussi. Mais je ne vais pas le forcer s'il ne veut pas. Je sursaute quand je sens une main de poser sur mon épaule.
- Ce n'est que moi, dit Isaac.
Je soupire. Je dois vraiment faire pitié à voir.
- Je sais ce qu'il te faut, continua-t-il. Une séance au SPA, et je sais qui voudra bien t'accompagner.
J'ai aussi ma petite idée la dessus mais je ne pense pas qu'Alison acceptera. Je le vis pianoter sur son téléphone et quelques minutes plus tard il reçut une réponse.
- Alison et Lydia sont d'accord, elles vont venir dans un quart d'heure.
J'essaye de lui sourire mais ça ressemble plus à une grimace.
- Au fait, dit-il, t'aimes bien Derek ?
Je faillis m'étouffer avec ma salive.
- Quoi ?
- Derek. Tu l'aimes bien ?
- Je pense...oui. Mais pourquoi tu me demandes ça ?
- Pour rien, me répondit-il en souriant.
- Isaac !
- Tu rêves souvent de lui ?
- Je ne...rêve pas...
- C'est pour ça que tu dis son nom quand tu dors ?
Je me sentis devenir cramoisie.
- C'est pas vrai, réussis-je à articuler.
- Crois moi, j'aimerai bien.
- Oh non, gémis-je.
C'est ce qu'on appelle se taper la honte.
- Ne t'inquiètes pas, je ne dirai rien.
Je me retenais de soupirer. Je ne savais pas que j'étais accro à ce point là et ça m'embête. J'allais m'habiller en vitesse puis redescendus en même temps que quelqu'un frappa à la porte. J'allais ouvrir et me retrouvais face à Lydia et Alison.
La journée passa trop vite à mon goût. La séance de SPA terminée, nous étions allées faire les magasins. Lydia nous avait offert des tenues qu'on était obligée de mettre le soir de son anniversaire. Elle n'arrêtait pas de parler de sa soirée qui se passe dans moins d'une semaine. Alison et moi reparlons toutes les deux comme si rien ne c'était passé et ça m'allais très bien. Je devais bien admettre que Lydia avait un comportement étrange, parfois elle est comme déconnectée du monde réel mais elle est comme ça depuis qu'elle s'est faite mordre par Peter. Alison veut bien m'accompagner à l'enterrement de mes parents demain, c'est d'ailleurs elle qui me l'a proposé. J'allais dans ma chambre et m'apprêtais à m'écrouler sur mon lit mais la présence d'une personne m'en dissuada.
- Tout va bien ? Lui demandais-je.
- C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça, dit Derek.
- Je vais bien, mentis-je.
Il me scrutait et j'eus soudain peur qu'il puisse lire dans mes pensées, je me sentais vulnérable.
- Je sais que la meute ne les remplacera pas mais tu peux compter sur nous si tu as le moindre problème.
Je hochais la tête. C'est gentil de sa part de vouloir m'aider mais se sont mes problèmes alors c'est à moi seule de les gérer.
- Tu veux qu'on vienne demain ?
Sa question me déstabilisa.
- Non ça va aller.
C'est vrai que je voulais qu'Isaac vienne mais maintenant Alison m'accompagne et ça me suffis. Je crois aussi que j'ai une trop grande fierté et que je ne veux pas qu'ils me voient pleurer. Je le vis soupirer comme s'il était exaspéré.
- On sera quand même là, finit-il par dire.
Je fronçais les sourcils. Il est sérieux ? Je lui ai dit non alors qu'il n'insiste pas.
- Pourquoi tu fais ça ? Demandais-je énervée
- Tu es trop triste et en colère pour voir que tu as besoin de soutient.
- Qu'est-ce que t'en sais ?
- Je suis aussi passé par là et crois moi j'aurai bien aimé que quelqu'un m'aide.
Je lui tournais le dos et m'apprêtais à partir mais il bloqua la porte et m'obligea à lui faire face.
- Laisses moi tranquille, dis-je agressive.
Il ne dit rien, il se contentait de me regarder dans les yeux. Je soutiens son regard aussi longtemps que je le pouvais mais la réalité me rattrapa. J'avais perdu mes parents. Ils ne me verront jamais avoir mon diplôme, me marier, fonder ma famille. Pire que tout, j'ai perdu les personnes qui ne m'auraient jamais laissé tomber. Je vis flou pendant quelques secondes avant que mes larmes inondent mes joues. Je sentis des bras se refermer autour de moi et me ramener vers un torse musclé. J'étais secouée par des sanglots incontrôlable. Après quelques minutes je réussis à me calmer et à reprendre mes esprits. Je ne m'étais même pas rendue compte que je m'étais assise sur mon lit. Derek se tenait à genou devant moi et me regardait sans trace d'émotion. Heureusement, car je n'aurai pas voulu qu'il me regarde avec pitié, je suis déjà assez mal comme ça. Il se leva et s'apprêtait à sortir par la fenêtre mais au dernier moment il se ravisa. Il se retourna et me fit face. Je ne sais pas ce qu'il attend pour partir mais je n'ai toujours pas changé d'avis pour qu'ils m'accompagnent demain. Je ne compris pas tout de suite ce qui se passait mais quand mon cerveau percuta, je sentis mon cœur battre plus vite et plus fort. Ça ne dura que trois secondes mais je sentis la pression de ses lèvres sur les miennes. Quand je repris mes esprits, il était déjà partis.

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