Drago Malefoy 7

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Se passe après les livres/films

Tu as le droit de pleurer

Mes yeux posés sur Drago, je le regarde jouer avec sa nourriture. Depuis qu'il est rentré, il a tout fait pour paraitre normal, mais son manque de discussion le trahit. Je n'ai pas osé lui poser la question, pensant que c'était juste passager, mais c'est plus profond. Comprenant qu'il ne compte pas finir son repas, trop perdu dans ses pensées, je me décide à le ramener à la réalité. Il secoue vite la tête et pose son attention sur moi :

- Désolé, qu'est-ce que tu disais ?

- Je te demandais si tout allait bien.

- Pourquoi cette question ? demande-t-il en faisant semblant de ne pas comprendre.

- Je ne sais pas, on dirait que quelque chose te perturbe.

- Il n'y a rien.

Peu convaincue de sa réponse, je lui lance un regard insistant et il se redresse légèrement avant de reprendre :

- Je te le promets. Je n'ai pas trop faim, je vais aller me coucher.

- Très bien, je lui dis alors qu'il se lève et m'embrasse sur la tête. Bonne nuit.

Après avoir débarrassé son assiette, Drago s'isole dans la salle de bain avant d'aller dans notre chambre. N'étant pas fatiguée, je reste dans le salon quelques temps, tentant de me distraire. Malgré mes efforts, je continue à penser à l'état de Drago. Il n'est pas rare qu'il garde les choses pour lui. Il a toujours eu du mal à s'ouvrir. On essaye de travailler sur ce problème. Il fait tout son possible, mais ces vieilles habitudes restent. J'espère juste qu'il viendra me parler rapidement. Commençant à sentir la fatigue, je me mets au lit. Drago semble endormi alors je me glisse sous les draps sans faire de bruit.

Changeant de position, je pose mon bras sur le côté de Drago, mais ne sens pas son corps. J'ouvre mes yeux avec difficulté, découvrant un espace vide. En remarquant qu'il est une heure du matin, je quitte la chambre. La lumière du salon allumée, je me rapproche de la pièce et entends des pleurs étouffés. L'inquiétude prend possession de mon corps et je marche précipitamment. En arrivant, je vois Drago de dos, ses épaules bougeant au rythme de ses sanglots.

- Drago, qu'est-ce qui ne va pas ? je lui demande en touchant son épaule.

Il sursaute, brisant notre contact physique. Il essuie rapidement ses yeux avant de me répondre :

- Rien.

- Tu ne peux pas me dire ça. Tu es en train de pleurer, quelque chose te tourmente.

- Je ne pleurais pas.

- Drago, tu sais que tu peux...

- Je ne veux pas en parler, d'accord ?! m'interrompt-il. Laisse-moi tranquille. J'ai besoin de prendre l'air, ajoute Drago en s'éloignant de moi.

- Il est une heure du matin, tu veux aller où ? Retourne te coucher.

- Je vais marcher.

- Tu devrais aller...

- Je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer.

Drago transplane, m'empêchant de le retenir. Je pousse un soupir d'exaspération, détestant quand il fuit. Il y a longtemps qu'il ne m'avait pas autant repoussé, me faisant comprendre la gravité de son problème. Je m'angoisse encore plus, ignorant où il se trouve en plus de ce qui ne va pas. Avec sa réaction, je sais que je n'ai plus qu'à attendre. Il va m'éviter jusqu'à ce qu'il soit prêt à me parler. Je m'assois sur le canapé, espérant le voir revenir avant l'aube. L'inquiétude me garde éveillée jusqu'au moment où je dois partir pour le travail.

Après avoir passé ma journée à m'occuper l'esprit, je rentre, pensant être seule, mais je vois Drago en train de lire. Ne voulant pas recréer la même scène que la nuit dernière, j'agis comme si rien ne s'était passé. Je l'embrasse chastement et m'habille plus confortablement. En le rejoignant, Drago attire mon attention. On s'assoit tous les deux sur le canapé. Je reste silencieuse, lui laissant tout le temps dont il a besoin pour parler :

- Je m'excuse pour hier. Je n'aurais pas dû agir comme ça.

- Tu n'étais pas prêt à parler, je comprends, je lui assure, me retenant de prendre sa main.

- Ce n'est pas une raison. Je sais qu'à cause de moi, tu as été préoccupée toute la nuit. C'est juste que je ne m'attendais pas à ce que tu me vois pleurer, surtout pour quelque chose d'aussi ridicule.

- Si tu as ressenti le besoin d'extérioriser ce que tu ressens, c'est que ce n'était pas ridicule, peu importe la raison.

- Crois-moi, j'ai réagi excessivement, insiste Drago avec un petit rire. Ce n'est pas grand-chose. Je ne devrai pas pleurer autant.

- Tu as le droit de pleurer, Drago.

- Si je pleurais à chaque fois que quelque chose n'allait pas qu'est-ce que tu dirais ? demande-t-il rhétoriquement en évitant mon regard.

- Je me dirais que tu écoutes enfin tes émotions et que tu as besoin de soutien. Tu sais que je ne te jugerais jamais. Je ne sais pas qui t'a fait croire que ça serait le cas, mais cette personne avait tort.

- C'était mon père. Tu devrais lui dire, ça pourrait peut-être l'aider. C'est à propos de ça, d'ailleurs.

- "Ça" quoi ? je le questionne et il ose enfin me regarder.

- Parler à mon père. Hier, j'ai reçu une lettre d'Azkaban. Il a demandé à me parler, explique Drago en sortant la lettre de sa poche.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Je ne sais pas. Tu vois, c'est n'importe quoi de pleurer pour ça !

- Pas du tout. Sachant ce qu'il a pu te faire, c'est compréhensible.

- Tu crois que je devrais faire quoi ?

- Tu devrais faire ce qui te semble le mieux. Ce n'est pas une décision que je peux prendre à ta place.

- Je sais, dit-il, frustré. En fait, une partie de moi voudrait lui parler parce que c'est mon père. S'il a demandé à me voir, c'est sûrement pour une bonne raison. Et puis, je ne peux pas faire comme si j'étais mieux que lui. J'étais un Mangemort, j'ai été autant rempli de préjudices que lui, tu en as été témoin. Je suis aussi mauvais que lui. J'ai réussi à échapper à Azkaban car j'étais mineur lorsque j'ai eu la Marque. Mais une autre partie de moi veut juste rester loin de lui. Je l'ai trop laissé longtemps m'influencer. Il ne mérite pas que je lui accorde mon temps, surtout qu'il va sûrement me demander de lui pardonner et je ne sais pas si un jour j'en serais capable. Mais après, je pense à ma mère et je me dis qu'elle voudrait que j'aille lui parler et puis, je pense à toi et je me dis que tu veux sûrement que je reste loin de lui. Quand j'ai pensé à tout ça hier, je me suis senti dépassé et j'ai commencé à pleurer sans m'en rendre compte, explique Drago, les larmes aux yeux.

- Je maintiens ce que j'ai dit, tu devrais être le seul à décider. Ne pense pas à ce que ta mère peut penser ou même à ce que moi, je peux penser. Dans tous les cas, je te soutiendrai. Tes deux points de vue sont valides. Tu dois juste faire ce que tu penses être juste. Au fond de toi, tu sais ce dont tu as besoin. Ecoute ce dont tu as besoin pour avancer, peu importe si c'est lui parler ou pas. Tu n'es pas obligé de prendre une décision maintenant, fais-le quand tu seras prêt.

- Merci, Y/N.

- C'est normal, je suis là pour toi. Je serai toujours là pour toi.

Une larme coule sur la joue de Drago, suivie d'une deuxième puis une troisième. En une seconde, il tombe dans mes bras. Je le serre contre moi, le laissant pleurer. Ma main dans ses cheveux, je le caresse tout en lui chuchotant des phrases rassurantes. Quand il est question de son père, Drago essaye toujours d'éviter le sujet. Même si la discussion n'est pas allée en profondeur, c'est la première fois qu'il en parle en s'ouvrant autant. Malgré la difficulté, Drago a réussi à faire un pas en avant vers l'acceptation de ses émotions.

Chanson qui m'a inspirée : Boys Don't Cry - Camila Cabello

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