L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'Élue

Chapitre 31

À peine Ma'Fatou eût-elle ainsi fini de lire la lettre qu'a laissé derrière elle Zeyna que Ma'Khady balança le téléphone contre le mur le plus proche d'elle avant de ramener des jambes contre sa poitrine, fondant en larmes. Craignant qu'ils n'aient droit à une crise de la part de Ma'Khady, Fa'Bintou mit fin au Facetime avec Mountakha, malgré ses protestations. Mais étonnamment, après un moment, celle-ci se calma avant de se lever pour aller se réfugier dans sa chambre. Pour éviter que ce soit pour se faire du mal, Fa'Bintou voulut la suivre mais Ndeye et Ibra la retinrent. Ils lui firent comprendre à travers des gestes que Ma'Khady avait besoin de rester seule et qu'il fallait respecter cela. Elle ne risquait pas tant que cela de se faire du mal. Fa'Bintou accepta alors, avec réticence, leur faisant à son tour comprendre qu'au moindre bruit suspect, elle allait partir voir ce qui se passait avec Ma'Khady, quoi qu'ils en pensent et éventuellement intervenir.
Ma'Khady s'en alla ainsi s'enfermer dans sa chambre et une fois que Ndeye qui était alors debout fût sûre qu'ils étaient seuls, elle se rassit avant de le faire signe d'en faire autant.

_ En vérité, si j'ai insisté pour laisser Ma'Khady s'en aller dans sa chambre, c'est pour pouvoir vous faire part d'une importante chose tout en évitant d'en rajouter sur la couche pour elle, leur fit-elle alors savoir.
_ Cela la concerne ? Demanda Ibra.
_ Pas exactement.
_ Il s'agit de la lettre de Zeyna.
_ La lettre de Zeyna ? Elle a quoi de si important ? Demanda Rokhaya, confuse.
_ Ce que Ma'Fatou a lu est une façade, elle ne l'a pas vraiment lu.
_ C'est quoi encore ce délire ! S'exclama Fa'Bintou.
_ C'est une lettre double, la vraie cachée à travers la première, celle apparente.
_ Et tu as pu déchiffrer la lettre pour en tirer la vraie ?
_ Pas entièrement.
_ Il faut donc rappeler Ma'Fatou tout de suite.

Sans hésiter, Fa'Bintou alla de suite chercher son téléphone et contacta Ma'Fatou qui décrocha dans les secondes qui suivirent. Ils lui demandèrent alors de relire la lettre de Zeyna, ce qu'elle fit et tout au long de la lecture, Ndeye qui, les yeux fermés, répétait ses mots, serrant les poings quelques fois. Une fois que la lecture fut terminée, celle-ci leur fit signe de raccrocher, ce qu'ils firent sans discuter. Elle se mit alors à répéter la lettre mot pour mot jusqu'à s'arrêter en plein milieu de la septième lecture. Elle secoua alors la tête un bon moment et ce, frénétiquement avant de subitement s'arrêter et se lever tel un robot pour venir s'asseoir en face d'eux, en position de méditation avant d'ouvrir ses yeux, entièrement blancs.

Ma'Khady,
Tu croyais que partir sans prévenir et semer mes hommes quatre ans auparavant pour aller vivre au Brésil avec ton âme sœur, Mountakha, sauverait Zeyna. Vous lui avez inculqué de nobles valeurs, appris des balivernes, tout pour qu'elle puisse être de votre côté mais tu as oublié une chose, mon sang est celui qui coule dans ses veines. Sous vos yeux aveugles, je l'ai imprégné et à présent, elle est complètement à mes ordres....

Le bruit d'une verre qui tomba, s'éclatant attira leur attention, forçant Ndeye à interrompre sa lecture. Ma'Khady se tenait à la dernière marche des escaliers menant à sa chambre, les yeux vitreux.

_ Ma'Khady, que fais-tu ici ? Lui demanda Ibra sous le coup de la surprise.
_ C'est donc pour cela que tu voulais tant que je parte me réfugier dans ma chambre ! S'exclama-t-elle à l'endroit de Ndeye, en entreprenant de descendre.
_ Non ! Attends ! Tenta de l'en empêcher Fa'Bintou pour lui éviter de marcher sur les débris du verre qui s'était brisé.

Elle ne l'écouta cependant pas et marcha dessus pour descendre et les rejoindre les plantes de ses pieds en sang et pourtant, elle ne l'avait pas ressenti. Elle vint se mettre en face de Ndeye qui n'avait pas bougé d'une semelle, dans la même position qu'elle.

_ Parle ! Continue la lecture de la lettre ! Que je puisse constater à quel point j'ai été conne de laisser ma fille !  À quel point j'ai été aveugle jusqu'à ce que ma fille se fasse intoxiquer par ce monstre, sous mes yeux, sans que je ne le sache ! S'exclama-t-elle, sans masquer sa tristesse.
_ Ma'Khady.... Tenta Rokhaya, en s'approchant d'elle pour poser une main sur son épaule.
_ Je vais bien et veux juste écouter jusqu'au bout ce que ce monstre a pu me laisser comme message. Est-ce trop demander ? (D'une voix calme, bien trop calme)
_ C'est ce que tu crois mais...
_ Ce qui m'arrive est mon karma et je l'ai mérité, cela n'est rien d'autre. Alors, pourquoi ne pas bien aller ? Je vais bien. Le coup à juste été trop dur et soudain mais je saurai le surmonter.
_ Mon enfant...
_ Laissez-la faire ! Le temps joue contre nous ! Intervint enfin Ndeye, jusque là silencieuse et immobile.

Craignant d'interrompre la concentration de Ndeye si jamais ils s'entêtaient à vouloir convaincre Ma'Khady de ne pas se faire plus de mal, même si celle-ci s'entêtait à vouloir faire croire que tout allait bien, ils la laissèrent faire comme l'avait souhaité Ndeye. Cette dernière reprit donc sa lecture, comme si de rien n'était.

_ Fais-moi donc une faveur et porte à la connaissance de ta bande de justiciers que j'ai toujours un coup d'avance sur vous. Ne croyez pas que je ne sais pas pour tous vos préparatifs dans le but de nous attaquer ainsi que le fait que Ndeye aie retrouvé son pouvoir, maintenant accomplie en tant qu'Élue mais mes préparatifs à moi ont commencé, près de six siècles auparavant et je viens d'en récupérer la pièce maîtresse.
Grâce à elle et Amy, le monde pourra enfin être purifié de vos minables et enfin importunantes existence, en vous exterminant. Débutera alors mon règne, celui du Chaos.
Plus de raison de dormir sur vos lauriers,
Je vous vois bientôt.

La lecture terminée, Ndeye revint aussitôt à elle, ses yeux retournés à la normale, Ma'Khady se retenant de craquer et fondre en larmes, prétendant être forte. Rokhaya intervint donc pour leur dire à tous ce qu'ils craignaient et avaient malheureusement deviné à la fin de la lecture de la lettre de Saliou.

_ C'est définitivement une déclaration de guerre, sans date précise, dit-elle.
_ L'heure de vérité est enfin arrivé, vint l'appuyer Ndeye.

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