Chapitre 10

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Ma'Khady, étant ainsi partie se réfugier dans sa chambre tout de suite après leur confrontation, Fa'Bintou attendit qu'Ibra qui se chargeait de descendre leurs valises ne la rejoigne au salon pour lui indiquer leur chambre avant de se rendre à la chambre de Moha.
En arrivant à celle-ci et l'ouvrant, la première chose fut tout un tas de bouteilles d'alcool jonchant le sol. Elle en repoussa alors quelques unes du pied afin de pouvoir entrée, vite rejointe Ibra qui avait fini de déposer leurs valises dans leur chambre.
À l'intérieur, c'était pire, entre encore plus de bouteilles d'alcool vides ou non, vêtements un peu partout, déjà portés et sales ou non, des feuilles vides et déchirés, la chambre de Moha était définitivement un bazar sans nom. Ne pouvant le supporter et ayant d'autres idées, Fa'Bintou entreprit de faire le ménage dans celle-ci avec l'aide d'Ibra.
En un peu plus d'une heure, la chambre de Moha passa ainsi de bazar sans nom à une chambre plus que présentable, toutes les bouteilles ramassées et jetées, pareil avec les papiers et tous ses habits mis dans la machine à laver puisqu'elle ne savait quoi en faire ni comment les distinguer. Le plus fou dans tout cela fit que tout au long de ce grand ménage, Moha ne bougea pas d'un iota, encore moins n'ouvrit les yeux, plongé dans un très profond sommeil.
Mais heureusement ou malheureusement, Fa'Bintou n'en avait pas encore fini. Maintenant que la chambre était propre, elle se rendit compte que celle-ci sentait le renfermé, un détail qu'elle décida de changer, tout en profitant de l'occasion pour un peu déranger le sommeil de Moha et éventuellement le réveiller. Et entre coups de balais, parfums, elle réussit à enfin faire se retourner Moha dans son sommeil, quelque peu mal à l'aise, surtout en raison du parfum qui était celui avec la senteur la plus fort, de même sur ce coup qu'Ibra qui dut même sortir un moment pour revenir.
Tout étant enfin propre, il ne restait plus qu'à réveiller la belle au bois dormant, ce que Fa'Bintou décida de faire à sa manière. Elle s'avança en effet et alors qu'Ibra s'attendait à ce qu'elle ne crie sur Moha ou ne tire sur sa couverture, elle changea soudainement de direction pour aller tirer sur les rideaux qui maintenaient la chambre dans le noir, faisant entrer d'un seul coup trop de lumière dans la chambre, suffisamment pour réveiller Moha, à la grande surprise d'Ibra.

_ Qui est là ? Demanda-t-il en ouvrant lentement les yeux qu'il referma à cause de la lumière qui était alors trop forte le temps de s'y adapter...
_ Fa'..... Fa'Bintou ? Demanda-t-il en voyant une silhouette se dessiner dans son champ de vision, sa vision encore quelque peu indistincte.
_ En chair et en os, répondit celle-ci.
_ Rabaisse les rideaux s'il te plaît ! Je.... Je veux dormir.... J'ai pas envie de voir le soleil.
_ Non, tu te réveilles ! (En tirant sur sa couverture)
_ Lâche ça !
_ Non !
_ Je t'ai dit de lâcher cette couverture ! (Complètement réveillé alors, en tirant avec une telle force que Fa'Bintou dut se faire rattraper par Ibra pour éviter de tomber)
_ Et jusqu'à quand comptes-tu dormir ?
_ J'en sais rien. Pour l'éternité, si c'était possible.
_ Jusqu'à quand vas-tu continuer de noyer te peine dans l'alcool ? Jusqu'à quand ? Tes responsabilités en tant qu'Alpha suprême délaissés ! Ton apparence négligée ! Isolé du monde ! Jusqu'à quand ?
_ Ce ne sont pas tes affaires ! Tu peux dégager si c'est ce qui t'amène ici.
_ Moha ! Tu ne peux pas continuer !
_ Si. Je ne suis pas ton fils après tout et tu n'as donc pas le droit de le donner d'ordre.
_ Tu ne peux sérieusement pas continuer à gâcher ainsi ta vie. Tu dois te reprendre, au moins, essayer de te reprendre.
_ Me reprendre ? À quel fin ? Pour encore mieux plonger ? Pour qui ? Les animaux ?
_ Ne peux-tu pas le faire pour toi ? Tu te le dois !
_ Moi ? Je me le dois ? Dois-je te rappeler que j'ai perdu tout ce qui compte le plus pour ma pauvre personne depuis cette nuit, en premier Aras qui ne veut plus me parler et ne s'est point manifesté d'une quelconque manière que ce soit depuis trois mois, ensuite la confiance de mes parents, je l'ai su en les regardant dans les yeux même s'ils le disent pas, celle de la meute, que je ne suis plus en mesure de continuer à gouverner, la tienne, toi qui me fait la gueule depuis et par dessus tout Ndeye, mon âme sœur, que j'aime plus que ma vie et à qui je ne cesse de penser mais vers qui je ne peux aller parce qu'une autre porte mon enfant.
_ Un enfant qui n'est pas de toi.
_ La bonne blague.
_ Pourquoi pas pour moi ? Je suis ta sœur ! Jumelle en plus !
_ Pour toi ? Laisse-moi rire ! Je te rappelle qu'il y a de à peine plus de trois mois auparavant, tu m'en voulais plus que tout au monde pour avoir fait du mal à Ndeye et ne voulait même pas me parler, moi, ton frère,  encore moins me voir, même le jour le plus heureux de ta vie, celui de ton mariage.
_ C'était comme tu l'as dit il y a de cela trois mois auparavant. C'est tout à fait différent maintenant que je connais la vérité.
_ Quelle vérité !
_ Celle...
_ Tu vous ? Tu ne peux même pas aller jusqu'au bout de tes propos et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai du mal à te croire !
_ Pourquoi est-ce si difficile de te faire entendre raison ? De te convaincre de te reprendre ?
_ Parce que cela a été facile, bien trop pour moi de sombrer, sans personne à mes côtés pour m'en empêcher, tous plus occupés à me faire la tête et m'en vouloir.
_ Mais fais-le quand même ! Je t'en prie ! Tu le peux !
_ Tu sais quoi ? J'en ai assez de t'écouter raconter du n'importe quoi ! Laisse-moi seul maintenant ! (En haussant encore plus le ton et lui montrant du doigt la sortie)
_ Moha !
_ Sors ! Va-t-en ! J'en ai de toi !
_ Mais....
_ J'ai dit sors ! Disparais de ma vue !
_ Même pas pour Ndeye qui t'aime toujours autant qu'avant ainsi que votre fils à naître ? Demanda-t-elle en dernier recours.
_ Quoi ?!
_ Même pas pour Ndeye qui t'aime toujours autant qu'avant ainsi que votre fils à naître ?

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L'Alpha suprême et Elle : Le destin de L'ÉlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant