Chapitre 91 :

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KATLIJN

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KATLIJN

Je suis en train de faire le repas de ce midi quand une masse percute mes jambes, je me tourne vers la petite brune qui vient de se jeter dans mes jambes.

- Maman !

- Viens là, je la prend dans mes bras et sert mon petit ange contre moi, tu m'as manqué mon bébé.

- Aussi 'qué.

Je souris et la sert un peu plus fort.

Idriss, Lilith et Hakim sont partis deux semaines voir de la famille, j'ai pas pu aller avec eux ayant du retard sur mon travail à Paris. J'ai profité qu'ils soient partis pour m'incruster chez Hakim et Louise pour être au plus près de mes locaux et pouvoir y accéder tous les jours. Comme ils sont rentrés dans la nuit, je n'ai pas pu avoir ma fille dans les bras, j'ai juste senti la chaleur du corps de mon mari quand il m'a rejoint dans le lit.

Et si ma fille est dans mes bras, ça veut dire que son papa n'est pas très loin, j'ai la confirmation quand ses bras finissent par m'entourer.

- Bonjour marmotte, je ricane.

- Chut, profite du silence.

Je souris et me laisse aller contre son torse contre mon dos.

- 'Os 'lin maman.

- Oui, maman a besoin d'un gros câlin.

On reste enlacé tous les trois durant plusieurs minutes, jusqu'à ce que le four me rappel à l'ordre.

- Profite avec Lilith, je m'en occupe.

- Fait pas brûler la maison.

Il me tire la langue, je ricane en rejoignant le salon. Je me mets dans le canapé en gardant ma fille dans les bras, elle glisse sa tête contre ma poitrine. J'essaye de parler un peu avec elle, de savoir comment se sont passées ses vacances. Elle me raconte avec les quelques mots qu'elle connait, ça me fait beaucoup rire puisque je comprend pas forcément tout ce qu'elle me dit.

[...]

Après qu'on ai mangé, j'ai mis Lilith à la sieste et on s'est mis l'un contre l'autre dans le canapé avec Idriss.

Les moments où l'on se retrouve rien que tous les deux et où profite seulement l'un de l'autre sont rares depuis la naissance de Lilith. Seuls nos respiration se font entendre, si je ne sentirai pas les caresses de mon mari dans le bas de mon dos je me demanderait presque si il ne dort pas.

- Tu m'as manqué, chuchote Idriss à mon oreille.

- Toi aussi.

Je resserre mes bras autour de sa taille alors qu'il dépose ses lèvres sur ma joue.

- Elle a été calme là bas ?

- Elle était émerveillée de tout. J'ai jamais vu ses yeux briller autant.

- Je suis contente.

- Faudrait qu'on aille chez toi.

Je lèverais bien les yeux au ciel, mais je sais qu'il a raison.

- Je sais. Mais je n'en ai pas envie.

- Pourquoi ? Elle a le droit de connaître ton pays, comme elle a découvert le mien.

- C'est pas que j'en ai pas envie, c'est que je peux juste pas, je souffle, je sais qu'il peut pas comprendre, il est fier de ses origines mais moi pas, j'ai l'impression d'avoir le cœur qui se compresse quand on en parle, j'ai vécu trop de chose là bas, entre ma mère, ma sœur, je peux pas y retourner sereinement. Pas maintenant, plus tard peut-être.

Il embrasse une nouvelle fois mon front et c'est à son tours de me serrer fort contre lui.

- On a le temps, elle a qu'un an.

- Ouais, je suis convaincu qu'il m'en reparlera d'ici quelques années.

Je ferme les yeux.

Je repense dans un premier temps à ma mère et aux horreurs qu'elle a pu me dire ou faire. Je suis tellement reconnaissante d'être venu vivre en France, que mon père ai pu me sauver à temps, d'avoir rencontré les garçons, qu'ils soient toujours dans ma vie, d'être maman et d'être marié à l'homme que j'aime.

Et je peux pas m'empêcher de penser à Kania, elle est mariée et maman elle aussi. Je n'arrive pas à regretter ma soeur, elle a choisi de partir et de couper les ponts. Elle a décidé de ne pas nous prévenir pour son mariage ou pour sa grossesse.

Les rires de ma fille à travers le babyphone me ramène sur la terre ferme, je relève la tête vers Idriss, je souris quand je le vois endormi la bouche grande ouverte. Je me relève doucement pour aller chercher mon petit ange, elle ouvre ses bras en grand pour que je la prenne dans mes bras. Je la mets contre ma poitrine avant de la poser sur le sol pour qu'on puisse jouer toutes les deux.

- Maman ?

- Oui bébé ?

- Triste ?

Je la récupère pour la mettre face à moi entre mes jambes, je remets une mèche de ses cheveux brun derrière son oreille. Ses petits yeux marron, les mêmes que ceux d'Idriss, plongent dans les miens.

- Je peux pas être triste, j'ai la meilleure petite fille du monde, je sais qu'elle ne comprend pas mais elle sourit quand même, un jour je t'emmènerai là-bas, je te ferai visiter mon pays, et peut être que je t'apprendrais le Néerlandais si tu veux, elle continue de me sourire, et quand je regarde cette petite beauté, je me demande comment on peut haïr son enfant, sa chair, comme on m'a haïs moi, mais je te promet de pas être comme elle, je te promet de continuer de t'aimer du plus profond de mon âme mon bébé. Ik beloof jou (je te promet).

Elle ouvre en grand ses bras, et je me baisse un peu pour la prendre dans mes bras. La seule larme qui a quitté mon œil s'écrase contre la manche de son t-shirt.

- T'aime maman.

- Je t'aime aussi mon bébé.

Je me sépare d'elle et embrasse mille fois son visage qui la fait éclater de rire. Ce son, je pourrais l'entendre le restant de ma vie, j'aimerai le graver à jamais dans ma mémoire.

Je continue de jouer avec elle jusqu'à ce que des pas dans mon dos ne viennent nous couper, et que les yeux de ma fille se mettent à briller. Je me retourne et sourit à la vue de mon mari encore endormi, il vient se mettre dans mon dos et il entoure ma taille de ses bras avant de plonger son visage dans mon cou.

- T'as bien dormi ?, je lui demande.

- T'étais pas là, il marmonne.

- Notre fille voulait jouer, hein mon ange, je souris à Lilith qui a continué de jouer avec l'une de ses peluches.

- Bon argument alors.

Ils m'ont manqué, je suis heureuse de retrouver ma famille, qu'on se retrouve tous les trois.

TijdWhere stories live. Discover now