Chapitre 9 : Je l'aime à mourir :

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-Alors qui a gagné Anna ? Demandèrent Pieter et Amarok essoufflés. 

Ils en étaient à leur huitième combat d'entraînement depuis ce matin et testai leurs agilités avec leurs lances. J'étais là pour vérifier que leurs tactiques de positionnement de jambes et de mains étaient bonnes. Ainsi, je faisais l'arbitre pour eux. Je n'avais plus que ça à faire après tout depuis deux ans. Nous avions entretenu une relation chaste avec mon futur mari et ne passions toujours pas de grands moments ensembles. Cela avait fini par arranger Maman qui m'avait expliqué que la distance était importante puisque pour l'instant nous n'étions pas encore fiancés officiellement. Je n'avais plus eu de nouvelles d'Elysia et Yélana. Je leur en voulais toujours... Sauf quand je me perdais dans mes moments d'intimité solitaire avec les souvenirs de mon ancien faux frère. Je m'en voulais encore d'être toujours amoureuse de lui après toutes les horreurs qu'ils m'avaient sorties. Mais il n'y avait rien à faire. J'avais beau me mettre une carapace, me jurer que je le détestai, le simple fait de penser à son être me meurtrisser au plus profond de mon âme. Essayant de ne pas voir tout en noir, j'estimais qu'un point positif était ressorti de cette expérience : J'avais retrouvé une immense complicité avec Pieter.

-Alors Anna ? Répéta ce dernier, lequel a mis l'autre au sol le plus vite ?

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas suivi leur énième altercation aussi j'inventais rapidement :

-C'est toi ! Tu as été plus souple dans tes gestes !

Vexé, Amarok le fusilla immédiatement du regard et rétorqua avec un sourire vengeur :

-Je souhaiterais une revanche !

Mon frère blêmit tout de suite alors que je poussais un soupir. Ce n'était que ça depuis ce matin...Quand ce n'était pas l'un c'était l'autre qui revenait à la charge. En ayant un peu marre de les voir s'échiner à savoir qui était le plus viril, je déclarai aussitôt :

-Faites-en une dernière ! Moi je vous abandonne ! J'ai promis d'aller aider Maman avant que Tonton Yuma n'arrive !

-Ah oui c'est vrai qu'il doit rendre visite à Parrain et Marraine ! A tout de suite dans ce cas ! Clama le fils du chef tout en me volant un baiser.

Acceptant son étreinte, je fis tout de même une légère grimace une fois qu'il eut le dos tourné. Seul mon frère l'aperçut et me lança un sourire amusé tandis que je le trouvais plus détendu du haut de ses vingt ans. Toujours aussi discret, il avait peut-être enfin trouvé un fille qu'il allait bientôt nous présenter ? Qui sait ?! Prenant le temps d'y songer, je retournai activement vers la maison. Quand j'arrivais Maman et Marraine Ylva avaient fait un délicieux repas. N'ayant jamais oublié à quel point je m'étais sentie trahie deux ans plus tôt par ma petite tante, j'avais toutefois retrouver une relation cordiale avec elle, aussi j'allais brièvement l'embrasser. Elles étaient en train d'installer la table quand ma mère me dit :

-Tu as reçu du courrier ma petite Chamane !

-Ah bon ? Et de qui ? Demandai-je surprise.

-Je ne me permets pas de regarder ma chérie, voyons ! Et j'ai interdit à ma chère Nordlys de poser ses pattes dessus ! Ajouta-t-elle en lançant un regard complice à Marraine, tiens, le voilà !

Sans attendre, elle me tendit alors une enveloppe et je décidai de ne pas l'ouvrir devant elles, deux. Sentant ma gêne, l'historienne clama aussitôt :

-Viens ma Grosse Gaga ! Allons, chercher du bois pour alimenter le feu !

Elles me laissèrent ainsi un peu d'intimité et j'attendis qu'elle sortent définitivement de la hutte pour déplier la lettre. Mon sang ne fit qu'un tour quand je compris qu'elle était d'Elysia.

Retour vers le passé 2 : Les souvenirs d'une grand-mère :Where stories live. Discover now