Chapitre 22

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PDV Derek

J'ai passé de longues minutes à calmer Stiles, je me suis pris quelques coups en passant. Son cœur battait tellement fort qu'il lui a fallu longtemps pour reprendre un rythme normal. Je l'ai serré contre moi jusqu'à ce qu'il finisse par s'endormir.

Je l'ai installé dans son lit avant d'essayer de remettre en ordre son salon, je ne sais pas s'il s'est rendu compte des dégâts qu'il a faits. Si l'on oublie les papiers qui parsèment maintenant le sol, les traces de ses coups sont ancrées plus ou moins profondément dans les murs.

Quand la pièce est à peu près rangée, je m'installe sur une chaise en laissant échapper dans un souffle tous les sentiments négatifs qui m'ont envahi. Je me laisse un peu aller en profitant d'être un peu seul pour laisser tomber le masque derrière lequel je me cache toujours.

Mon regard se pose finalement sur le livre que j'avais posé sur la table en arrivant, après la crise de nerfs de Stiles, je dois avouer que je l'avais totalement oublié. Vu son épaisseur, je doute qu'il parle uniquement du procès de Georges Collins. Il me suffit de l'ouvrir pour en avoir le cœur net, une bonne quinzaine de dates sont inscrites les unes en dessous des autres, chacune suivie par un ou plusieurs noms de famille, un peu comme un sommaire de ce qui va suivre.

Le nom que je cherche est le premier de la liste, il est vrai que dans son journal, mon ancêtre disait qu'il n'y avait jamais eu d'incident avant que Collins commence à tuer. Si j'en crois ce que je vois, il a déclenché une réaction en chaîne.

Je commence à lire ce qui est en réalité la description du procès minute par minutes, chaque parole prononcée, chaque geste fait et même chaque silence pensant sont relatés sur les pages sous mes yeux.

"Georges Collins a le regard froid et garde le silence depuis le début de son procès, jusqu'à ce qu'on lui demande d'expliquer ses actes.

"Quelle importance ce que j'ai pu faire à ces gens, ce n'était que de simple humain. Nous sommes bien au-dessus de ces minables insectes, nous avons plus de pouvoir qu'ils n'en auront jamais, ils devraient être nos esclaves. Je suis un sorcier et si je dois sacrifier quelques-unes de ces misérables créatures pour utiliser une puissante magie, je le fais sans aucun remords."

À l'entente de ces terribles paroles, presque toutes les personnes présentes montrent une mine d'horreur jusqu'à ce que Joseph Hale, président du procès, prenne la parole en s'exprimant avec colère.

"Nous avons fondé cette ville dans l'espoir de laisser vivre ensemble nos différentes espèces, nous avons signé le traité, prenant chacun la responsabilité au nom de nos semblables de respecter la paix. Vous, Georges Collins, avez trahi cette promesse alors même que vous étiez un des fondateurs de cette idée. Votre crime est impardonnable et vous ne nous laissez pas le choix, au nom du conseil des espèces de Beacon Hills, je vous annonce que vous êtes condamné à mort et la sentence sera immédiate."

Les visages des membres du conseil restent sans émotion alors que l'on entend les sanglots de la sorcière Eloïse Collins, femme du condamné, couvrir les sons de la forêt où se déroule le procès. Rick Collins, leur fils de 13 ans tient sa mère dans ses bras pour l'empêcher de s'écrouler. Il regarde toutes les personnes présentes avec haine puis se met à crier.

"Vous n'êtes que des minables, mon père est l'un des vôtres, vous devriez le soutenir. Traîtres ! Vous le payerez ! "

C'est sous les insultes du fils que les membres du conseil emmènent le père vers la corde qui..."

Je sors de ma lecture en entendant le cœur de Stiles battre de plus en plus fort, les bruits de frottement de tissus me font penser qu'il est en train de s'agiter dans son lit. Inquiet, je me lève et entre doucement dans sa chambre, il fait sombre, seules la lune et quelques étoiles éclairent la pièce me permettant de le voir. Son corps s'agite, ses poings serrent les draps comme s'il s'y raccrochait pour ne pas tomber et son visage est empli de douleur.

Je viens m'asseoir sur le bord du lit et attrape son bras pour essayer de le réveiller, je le secoue légèrement, mais ce n'est pas suffisant, ce n'est qu'après l'avoir appelé plusieurs fois qu'il se relève encore un peu paniqué.

- Calme-toi Stiles, tout va bien !

- D-Derek ? Qu'est-ce que...

- Tu n'avais pas l'air bien, je me suis inquiété.

À cet instant, je vois toute la douleur qu'il traîne avec lui depuis si longtemps, toute la tristesse sur son visage, tout ce qu'il cache d'habitude derrière toute sa rage. Mais cette nuit, sa façade de colère est retombée, le laissant se montrer sincère face à moi.

Touché par toutes les émotions que je lis en lui, je ne résiste pas à l'envie de le réconforter. Doucement, ma main remonte le long de son bras pour aller jusqu'à sa joue, la peur d'un rejet me tiraille, mais je ne supporte pas de le voir si mal sans rien faire. Il ne fait aucun mouvement de recul, au contraire, il relève un regard suppliant vers moi.

Lentement, je m'avance vers lui, nos yeux incapables de se détacher. Je m'arrête, nos visages n'étant plus qu'à une dizaine de centimètres l'un de l'autre. Si proche de lui, dans l'obscurité de cette chambre, c'est une sensation dont j'ai rêvé pendant toutes ces années loin de lui.

Quand je sens ses doigts caresser doucement mon torse, mon souffle se coupe et au moment où il s'avance un peu plus vers moi, je ne tiens plus, c'est comme une invitation que j'accepte avec bonheur. Nos lèvres se rejoignent dans un baiser passionné, je me sens si bien, je ressens toutes ces sensations qui m'avaient tant manquées. J'ai l'impression de retrouver un sens que j'avais perdu, comme un aveugle à qui l'on rend la vue.

Stiles m'enlève doucement ma chemise avant de m'attirer vers lui pour qu'on se retrouve allongé ensemble. Cette nuit est celle où je suis à nouveau complet, parce qu'il est mien comme je suis sien.  

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On sait maintenant ce qu'il y a dans le fameux livre même si Derek a été interrompu dans sa lecture. Nos deux héros se retrouvent enfin, mais est-ce que ce n'est pas un peu trop simple... 

À demain ! 

~~Kyara

Les blessures du passé ~~ SterekWhere stories live. Discover now