Chapitre 17

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PDV Stiles

- Qu'est-ce que c'est ? Dis-je en le voyant sortir tous ces livres d'une valise.

- Ce qu'il reste des Hale.

Malgré ma rancœur envers lui, je ne peux pas m'empêcher de me sentir mal en entendant la douleur dans sa voix. J'ai beau dire qu'il ne représente rien pour moi et que je me contrefiche de ce qu'il lui arrive, mais je n'arrive pas à être complètement détaché.

- J'ai essayé de sortir tout ce qui concerne ma famille à l'époque de Joseph.

- Génial, ça va certainement nous servir.

J'attrape le premier livre à ma portée et commence à le feuilleter, cherchant une information intéressante, même si je doute d'avoir assez de chance pour choisir le bon livre du premier coup alors qu'il en a ramené plus d'une vingtaine.

- Et bien heureusement que les élèves ont quartier libre pour la fin d'après-midi, ça va nous permettre d'étudier ça. Dis-je.

- Tu penses sincèrement qu'une soirée sera suffisante... il faudrait au moins un mois pour étudier tout ça.

- Tu oublies que c'est ce que je fais de mieux, à la fin de la semaine on saura tout ce qu'il y a à savoir dans ces bouquins !

Faire des recherches, étudier des dossiers, fouiller dans des archives, je fais ça depuis toujours, c'est comme ça que je suis devenu un des meilleurs enquêteurs de la police de San Francisco avant de quitter la ville.

Derek retire la lampe posée sur la table de chevet entre nos deux lits et la remplace par le contenu de sa valise. On s'installe chacun sur nos lits pour commencer les recherches, c'est assez étrange de parcourir la vie de personnes disparues depuis des décennies, encore plus quand on connait un de leur descendant.

Après plus de deux heures de lecture acharnée, je lâche un peu mes bouquins et mon regard se pose sur Derek. Il est concentré sur ce qu'il lit et ne me remarque pas, c'est une bonne chose parce que je suis incapable de dévier mes yeux de lui.

J'aimerais qu'il ne soit jamais revenu, sa présence remue trop de choses en moi, elle fait remonter des souvenirs et des sensations dont je ne veux pas. Je sais bien que ma vie depuis son départ n'est pas idéale, que je me suis fermé aux sentiments trop forts, mais c'était la seule chose à faire. Une seule personne a le droit à mon amour inconditionnel, Kylie, ma filleule, elle est comme un petit rayon de soleil dans ma vie.

Évidemment, j'aime chacun des membres de la meute comme un membre de ma famille, mais j'ai choisi de garder avec eux un minimum de distance. Depuis Derek, j'ai compris qu'à trop aimer, on faisait trop confiance. Et qui d'autre que ceux à qui l'on accorde son entière confiance ont la meilleure place pour la trahir...

Le problème c'est qu'à cet instant, dans cette chambre, en regardant Derek, je n'arrive pas à empêcher les souvenirs heureux de notre relation de se balader dans mon esprit. Pourtant je ne veux pas me souvenir de ça, je déteste y penser, parce que me souvenir de l'amour infini que j'ai ressenti, me conduit irrémédiablement à me rappeler de la douleur que ça m'a provoquée.

Et elle finit par arriver, cette sensation que quelqu'un enfonce sa main dans ma cage thoracique et la serre autour de mon cœur, le faisant tourner, encore et encore. Suffisamment pour me donner l'impression d'être aux portes de la mort, mais jamais assez pour me tuer. Ça fait des années depuis que j'ai lu ce putain de mot qu'il m'a laissé et pourtant j'ai l'impression que la douleur est toujours aussi présente, comme si mes nerfs étaient restés à vif depuis ce jour là.

- Est-ce que ça va ? Demande Derek, me sortant de mes terribles pensées.

- Je... Oui, ça va bien.

- Stiles, ton coeur bat tellement vite que j'en ai mal à la tête et tu sens tellement la souffrance que si je ne te voyais pas, je serrais certain qu'on te torture.

- J'étais dans mes souvenirs.

- Quel genre de souvenirs peuvent provoquer ça ?

- Tu ne veux pas savoir...

Il faut que cette conversation s'arrête, je ne veux plus avoir cette dispute, ça ne rime à rien, c'est toujours la même discussion. Il veut me parler de ce qu'il s'est passé et je fais tout ce que je peux pour l'empêcher de le faire parce que je ne veux pas savoir ce qu'il pense.

- Dis plutôt que tu ne veux pas me le dire.

- Et ça t'étonne ?

- Bordel Stiles ! Crit-il alors que nous nous relevons. Parle-moi, malgré notre passé, si quelque chose te fait tant de mal, tu dois m'en parler.

Il se fout de moi, comment peut-il poser cette question. Pense-t-il vraiment que j'ai pu vivre quelque chose de plus douloureux que notre séparation alors que ce jour-là une part de moi est morte. Une vague de rage s'empare de moi et certains des mots que j'avais pris tant de soin à garder pour moi sortent sans que je ne contrôle.

- À quel point tu es stupide pour ne pas comprendre que la seule chose qui m'ait détruite, c'est notre histoire. Tu es là, à vouloir me parler, faire partie de ma vie, chercher à comprendre ce qui ne va pas chez moi, en refusant de voir que c'est toi qui as provoqué ma façon actuelle de vivre. Tu es parti comme un lâche et maintenant tu oses me demander des comptes...

- Tu ne voulais pas être avec moi ! Crit-il avec colère et tristesse.

Le choc que provoque cette phrase me fait reculer d'un pas, je manque de tomber sur mon lit. Je suis incapable de détacher mon regard du sien, cherchant une réponse à mes interrogations. Je ne suis pas sûr de comprendre le sens de cette phrase, comment peut-il dire avec tant de certitude que je ne voulais pas être avec lui alors que mon amour pour lui était plus intense que ce que je pensais humainement possible.

- Qu-quoi ? bégayais-je à court de mots.

- Je l'ai compris un peu avant de partir de Beacon Hills. soupire-t-il en passant la main dans ses cheveux. Je ne pouvais pas rester et attendre que tu m'annonces que tu ne voulais plus être auprès de moi, alors j'ai pris les devants, je t'ai laissé ce mot et j'ai quitté la ville malgré ma tristesse.

C'est stupide, je ne l'aurai jamais quitté, j'avais tellement peur de le perdre que je lui ai même fait promettre de ne jamais me laisser, promesse qu'il a rompue.

- Qu'est-ce qui a bien pu te montrer que j'allais te quitter ?

- Tu ne voulais pas parler de nous deux à la meute, tu as refusé de t'installer au loft. Tu allais choisir de faire passer ta carrière en priorité.

Je le regarde complètement perdu, je suis sans voix, cette situation est tellement ridicule. Finalement, j'ai ressenti toute cette souffrance pour rien, il m'a détruit pour rien, on était amoureux et il a tout gâché pour une simple idée au lieu de me parler.

Je passe devant lui et me dirige vers la porte sans aucune parole, il faut que je sorte de cette pièce, j'ai besoin de respirer.   

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Ça y est, Stiles connait la vérité et il ne s'attendait clairement pas à ça. Ils vont devoir s'expliquer, mais comment va se passer cette conversation... 

À demain ! 

~~Kyara

Les blessures du passé ~~ SterekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant