Bonne lecture !
PDV RAIN
Je me fraye un chemin entre les invités qui se dressent devant moi, quand je percute violemment quelqu'un. Si violement que je rencontre le sol.
Je savais bien que j'allais tomber avec ces talons aujourd'hui !
C'était quoi au juste cette personne ?
Un séquoia ?
Et pourquoi y a-t-il la moitié de la planète à cette réception ?
Je frotte mes mains, jusque là couverte d'un mélange de terre et d'herbe. Mes yeux gagnent de la hauteur et je peux voir la silhouette d'un homme dans mon champ de vision. Et une centaine de regards rivés sur moi ! Moi à terre, totalement impuissante. Et remplie d'une honte démesurée. Merci la réputation !
"Vous voulez de l'aide mademoiselle" me demande une voix douce et troublante à la fois.
Tiens, le séquioa !
Je détaille plus amplement le visage qui appartient à cet arbre. Un regard perçant, une rangée de dents impressionnantes, et des traits fins. Ses cheveux châtains bataillent sur le haut de son crâne. Je m'arrête sur sa tenue, un simple smoking bleu foncé et une cravate camel qui fait tout son style.
Je saisis la main qu'il me tend et me relève avec une grâce inexistante.
Son visage m'est familié une fois à sa hauteur, et je suis aussitôt frappée par sa beauté accablante.
Je demande en m'éclaircissant la gorge.
"Dîtes-moi que j'avais l'air moins ridicule que ce que je ne pense"
Son sourire s'élargit et ses yeux se plissent.
"Vous étiez ridiculement jolie" m'annonce-t-il en riant presque.
Je réajuste ma robe et jette un coup d'oeil pas du tout discret à mon postérieur. Il est sale et tâché de terre mais je m'en doutais. J'entends déjà Naomi me crier dessus, me demandant comment j'ai fait pour ruiner une si jolie robe en si peu de temps. Mes mains se posent sur le carnage.
Ma tête se retourne ensuite quand l'homme prend la parole.
"Au cas où vous vous le demandiez, je m'appelle Gene Sierra"
Encore un Sierra. Ca ne m'étonne plus vu l'endroit où je me trouve. Un nid de Sierra.
Il me tend sa main.
"Pas la peine Gene, vous me l'avez déjà tendu et je préférerais sincèrement oublier la position dans laquelle je me trouvais à cet instant. Rain Viola enchantée"
"Je sais qui vous êtes" m'informe-t-il alors que mes yeux explosent.
Littéralement.
"Vraiment ?"
"Vous êtes la femme dont Hunter m'a parlé"
Je rougis et secoue un peu mes cheveux. Il parle de moi à des gens maintenant ?
"Et vous qui êtes-vous ?" je demande soucieuse.
Un rictus mesquin me jauge.
"Je suis son cousin"
Evidemment. La beauté c'est de famille.
Je me contente de répondre calmement.
"Oh je vois"
Il me tend son bras et j'hésite à l'accepter.
"Désolé Gene, mais je dois me débarasser de cette affreuse tâche de terre"
Il me fixe quelques instants puis agite son doigt de façon bizarre.
"Attendez quelques minutes"
Gene s'empare de son téléphone et tape un rapide SMS. Il se fiche de moi ?
Je soupire, énervée. Quelques secondes plus tard j'aperçois l'imposante carrure de Hunter. Je rêve ou il court ? Comment fait-il pour courir avec tous ces gens sur sa route ?
Hunter me regarde avec insistance. Il n'est même pas essouflé. Je le soupçonne de ne pas avoir beaucoup courut. Quoi qu'il en soit, il est là, et je suis soudainement gagnée par un agréable sentiment de confort.
"Ca ne va pas Rain ?" me demande-t-il.
J'ai l'impression d'être une gamine qui s'est tâchée en mangeant une crème au chocolat. Sauf que Hunter ne va pas me réprimander en insistant sur l'usage nécessaire d'un bavoir.
"Je me suis tâchée" j'avoue en sentant mon estime frôler l'insuffisance réglementaire.
Je pouffe de rire en me sentant terriblement bête à ce moment précis. Gene a disparu.
Mais Hunter ne rigole pas. Il est même très sérieux.
"Passe devant moi" il m'ordonne en faisant en geste de sa main, m'incitant à m'éxécuter.
Je me tourne vers lui en couvrant toujours mes fesses, pensant même que mon geste devient vraiment très étrange.
"Pardon ?"
"Passe devant moi ! Bordel Rain fais-moi confiance !"
Je suis frappée par la fermeté de sa voix rauque et menaçante. Mieux vaut ne pas contester.
Hunter est trop différent. Pourquoi est-ce qu'il ne se contente pas d'enlever son blazer afin que je puisse le nouer autour de ma taille ? Ca aurait été parfaitement suffisant, bien que bizarre sur ma tenue.
Je ne m'oppose pas à lui et passe devant. Il marche de très près derrière moi. Son abdomen collé à mes fesses. Ses mains posées sur mes épaules dénudées m'indiquent le chemin à suivre. Je ne fais pas attention aux regards que les gens peuvent nous lancer. Je m'en moque.
Puis je comprends. Il reste derrière moi pour que personne ne puisse voir les dégâts. Je devrais le remercier. Non, il aurait toute la saisfaction et prendrait peut-être la grosse tête. Hors de question que ça arrive.
"Par là" dit-il en désignant l'escalier.
Nous montons marches après marches ledit escalier. Je m'arrête soudain.
"Qu'est-ce qu'il y a encore Rain ?" grogne-t-il.
"Il faut que je me déchausse, ces talons me martyrisent" dis-je en faisant une moue ridicule.
Il fait un geste de sa main, et je m'éxécute derrière les voix méconnaissables des personnes présentes ici.
"C'est l'une des pires phrases que j'ai entendu venant d'une femme" lance-t-il soudain.
Je m'empresse de lui répondre du tac au tac.
"La ferme Hunter, je ne suis pas au niveau de ta belle-mère ! D'ailleurs je suis à peu près sûre qu'elle me bat largement à ce jeu"
Je m'apprête à reprendre la route dans un nouveau silence, mais sa voix me surprend en me répondant.
"Je ne peux pas te contredire" se contente-t-il de rétorquer en me poussant à nouveau.
Le corridor est vide et il se place désormais devant moi. J'apprécie sincèrement le fait qu'il se soit mit derrière ma silhouette tout le long du trajet pour que je ne paraisse pas ridicule. Mais au fond, c'est déjà fait.
Hunter ouvre une porte au fond du corridor. Mais la poignée a l'air bloquée. Il insiste lourdement, contractant ses mucles, et elle finit par céder. Je remarque en entrant qu'une chaise en bois bloquait son entrée.
Un lit a baldaquin est assailli par deux silhouettes cachées par un simple drap blanc.
Je crois rêver !
Deux personnes sont actuellement en train de s'envoyer en l'air à une réception officielle et j'en suis témointe. J'observe mieux la scène m'algré moi. Les coups de reins répétés qu'envoie l'homme m'assènent des propos désogligeants à son égard. Je baisse les yeux. Ils n'ont même pas remarqués notre présence.
Hunter n'a pas l'air touché et s'approche. J'ignore si c'est pour en prendre plein les yeux ou si c'est uniquement pour savoir de qui il s'agit. Dans les deux cas, il n'hésite pas.
Mes joues virent au rouge complet et j'ai envie de partir en entendant les cris distincts et aiguës de la femme. Elle prend son pied et les miens ont seulement envie de courir pour quitter cet endroit.
La voix grave d'Hunter hurle des injures, et j'essaie de détourner le regard. C'est vraiment écoeurant. J'ai presque la nausée.
"Bordel de merde Eugene ! Pas dans mon lit putain !"
Hunter empoigne le drap fermement et dévoile les corps nus de deux personnes. Et contre toute attente je reconnais l'une d'entre elles.
Gene.
Eugene ?
Je blêmis d'un coup et recouvre ma bouche de ma main. C'est dégueulasse.
"Attends Hunt mon pote, je peux t'expliquer" annonce Gene en se détachant de la femme.
Il se lève impunément en couvrant son sexe d'un simple oreiller blanc, laissant sa plastique de mannequin à découvert. La femme saisit des vêtements et quitte la pièce dans un courant d'air, complètement nue. Je ne la connais pas, mais son comportement m'en dit long sur elle.
"Non mec, contrôle tes foutues pulsions sexuelles ! Sinon la prochaine fois je coupe tes testicules pour les offrir en collier à ta prochaine pute !"
Sa menace me choque un peu, mais lance un message clair. Il est entré dans une rage démesurée, je ne l'avais jamais vu comme ça.
"Tu savais où tu allais en plus sale enfoiré !" crâche-t-il sur le visage éberlué de Gene. "Le hangar aurait été suffisant pour toi ! Putain !"
Celui-ci ramasse ses vêtements et mes yeux en profite pour regarder ses fesses. Je me détend enfin dans une situation qui ne le permet pas.
Hunter remarque tout de suite ce que je fais.
"Sors de la pièce Rain"
Je m'y oppose, décidée.
"Mais Hunter, la robe ?"
"SORS MAINTENANT !" hurle-t-il.
Un frisson de peur me parcourt et je tourne immédiatement des talons en lui lançant un regard noir par dessus mon épaule.
Quelques minutes plus tard, un Gene retourné émerge sans m'adresser un regard. Je ne cherche pas à avoir des réponses et me contente de le regarder partir, vêtue cette fois-ci. Je souris en baissant la tête au souvenir de ses fesses à découvert.
Hunter est appuyé à l'embrasure de la porte. L'expression de son visage est moins dangereuse que tout à l'heure mais rien n'est sûre quand il s'agit de Monsieur Hunter Sierra. Il est si lunatique parfois.
"Entre Rain" lance-t-il d'une voix douce.
Je réponds à son ordre d'un hochement de tête, me détachant du mur où je m'adossais. Quand je mets un pied dans la pièce, je remarque tout de suite que le lit est fait. Et je n'ose pas imaginer Hunter forçant son cousin à le refaire, mais je pense que ça s'est exactement déroulé de cette manière.
Il est autoritaire et ça me plaît. Du moment qu'il ne l'est pas trop avec moi bien sûr.
"Déshabille-toi" dit-il en entrant dans une pièce ouverte au fond de sa chambre.
Je cligne des yeux et me tourne vers lui. C'est une blague ?
Je rétorque en préservant mon calme.
"Tu plaisantes ?"
Il ne daigne pas m'adresser un regard et pioche des vêtement dans un immense dressing. Mon prochain look apparemment.
"Je ne regarde pas Rain, détends-toi"
J'hésite un certain temps. J'ai cette marque éternel gravé sur la peau de mon ventre et je ne veux pas attiser la curiosité. Elle me fait déjà assez honte. Je préfère sincèrement éviter les grands miroirs, déjà qu'il y en a un géant à ma droite.
Puis voyant qui'il ne se retourne pas. J'ôte ma robe rapidement en la laissant tomber par terre. Mes talons en main, je finis par les poser sur une malle située au bord du lit. Je suis en sous vêtements dans une chambre avec un homme aussi sexy qu'un Dieu. Et je ne suis pas en train de rêver pour une fois
Je tourne des talons pour ramasser ma robe et la jette sur ce lit sali. Je reste dans cette position, le devant de de mon corps à l'abri des yeux de cet homme.
Je tourne légèrement la tête pour regarder derrière moi, et vois un Huter immobile, les yeux plus gros qu'une pleine lune un soir d'été.
Je l'interpelle sur le champ.
"Hé Hunter !"
Il lâche les vêtements qu'il tient. Je rêve ou ses yeux sont rivés sur mes fesses ?
"Qu'est-ce que tu es en train de me faire princesse ?" s'interroge-t-il en grognant.
Je me pose exactement la même question à propos de lui. Je tire sur le couvre lit et m'enroule avec, avant qu'il ne s'aperçoive que je m'empourpre comme jamais.
Il a dit qu'il ne regarderait pas.
FIN DU CHAPITRE VINGT-TROIS
J'espère que vous avez aimé ce chapitre. En attente du prochain ?
BONNE ANNEE ! * - *