Une question de temps

By Jen_D_

225K 10.4K 11.7K

Les SkyRunners de l'université d'Arkadia, menés par Clarke Griffin, leur capitaine, entrent dans le championn... More

Quelques petites infos à propos de la fic !
1. Une entrée remarquée
2. Retour à la réalité
3. « Who is in control ? »*
4. Un entraînement tendu
5. « C'est quoi ce bordel ? »
6. Tensions
7. Journée d'ouverturePartie 1. Jalousie
7. Journée d'ouverturePartie 2. Évacuation
8. Fêlures
10. SkyRunners vs Hillfighters - match aller
10.5 Souvenirs douloureux
11. SkyRunners vs Grounders - match allerPartie 1. Corps à corps
11. SkyRunners vs Grounders - match allerPartie 2. Rapprochements et révélations
12. Confrontation
13. « I know you want me »*
14. Aussi destructrices qu'une tempête
15. Désunion et affinité
16. Grounders vs Ice Warriors-match allerPartie 1...
16. Grounders vs Ice Warriors match allerPartie 2...
17. Le coeur a ses raisons...
18. Et si... ?!
19. « Prends soin d'elle »
20. Grounders vs Reapers match aller
21. « Me fais pas ça » / Ce n'est pas juste
22. Remise au point
23. SkyRunners vs Reapers match allerPartie 1 Hell Sisters
23. SkyRunners vs Reapers match allerPartie 2. Mais à quoi elle joue ?!
24. Moi aussi j'en ai eu envie
25. Tourmentées
26. SkyRunners vs Ice Warriors match allerPartie 1. Complotage
26. SkyRunners vs Ice Warriors - match aller Partie 2...
27. Un avant goût du bonheur
28. Impatience
29. Une soirée mémorable (défi shooters)
30. Rééducation
31. En famille
32. Des liens indéfectibles
33. Le calme avant la tempête
34. Comme un mauvais pressentiment
35. Ça peut pas recommencer ! Pas encore ?!
36. Seconde chance
37. Ça, pour une surprise...
38. Nouveau départ
39. Trahison et désaccord
40. Les sentiments, ça ne se contrôle pas
41. Aveux et pardon
42. Enfin aller de l'avant // Saint Valentin
43. SkyRunners vs Reapers - match retour
44. Que de chemin parcouru
45. Grounders vs Ice Warriors match retour
46. Une soirée étonnante
47. SkyRunners vs Ice Warriors match retourLe grand retour
48. « Mais qu'est-ce qu'elle a fait à ma capitaine ? »
49. Une décision difficile
50. Ice Warriors vs Reapers match retour
51. Costia
52. SkyRunners vs Grounders match retourPartie 1.
52. SkyRunners vs Grounders match retourPartie 2. Prolongation
53. Des retrouvailles attendues
54. C'est ce qu'on appelle une famille
55. « Déesse de la séduction érotique et de la baise sauvage »
56. Ninja Time
57. C'est l'heure des au revoir
58. Une avant première épique
59. Quand les rôles s'inversent + Fin
EPILOGUE1. « Comment t'aurais géré ça toi ? »
EPILOGUE2. « Comme des visions du passé »
ÉPILOGUE3. « Ça aura été une belle aventure »
BONUS 1. RETROUVAILLES CLARKE/LEXA
BONUS 2. RÉSUMÉ RAPIDE DES CARRIÈRES
Bonus Lostia
En manque de lecture ?

9. Trahison et fracture

3.4K 168 217
By Jen_D_

Comme promis, voilà la suite, mais un seul chapitre aujourd'hui ^^ (c'est pas le Lexa day tous les jours hein :p)

Merci pour les votes et les ajouts. J'espère que l'histoire vous plaît et que ce chapitre ne dérogera pas à la règle :)

Surtout si vous avez besoin de plus d'infos (ou illustration pour une référence ou un mouvement - bon pas dans ce chapitre, mais ça vaut pour le reste - sur quelque chose ou si vous avez une question, n'hésitez pas ! J'ajouterai/répondrai dès que je peux :)

Je vous poste la suite demain !

Bonne lecture !

---------


Clarke

Le moment partagé en famille avait été génial, puis j'avais reconduit maman à l'hôpital et étais rentrée avec Mad'. Elle avait voulu qu'on regarde un film ensemble, mais j'avais encore pas mal de travail à écouler, je pus voir qu'elle avait l'air déçue mais elle comprenait.

Je m'attelai rapidement à la tâche, mais mon esprit était concentré sur le futur match à venir. Je finis par laisser tomber ce que je faisais, en soupirant et essayai de trouver des vidéos des matchs des Hill Fighters. Après un petit moment de recherches, je finis par enfin en trouver une. Bon, ils avaient l'air nettement moins redoutables que les Grounders, c'était déjà ça de pris !

J'observai les mouvements en détail, la façon qu'ils avaient de « communiquer », leur technique était bonne, mais ils leur manquaient quelque chose. Ils étaient loin d'être mauvais, mais sans les sous-estimer, je pense qu'on avait largement nos chances de gagner ce match aller !

Une fois rassurée, je me remis au travail, et au bout d'un certain temps, ce fut le visage de la fameuse Costia qui vint dans mon esprit. Je triturai ma lèvre inférieure de mes doigts puis, je cédai à ma curiosité, malsaine peut-être ? Je tapai le nom de cette magnifique blonde sur le net. J'appris qu'elle faisait partie de l'équipe des Grounders, il y avait de ça quelques années. Elle avait été retrouvée, couvertes de coups et de sang, inconsciente par la capitaine de l'équipe. On ne savait pas qui l'avait agressée, elle sortait après une victoire de son équipe. Emmenée aux urgences par « la fameuse capitaine des Grounders », le verdict avait été sans appel : coma.

Bah merde. Je cherchai un peu plus d'informations sur son agression. L'équipe contre qui elle jouait était celle des Ice Warriors. Je fis vite le rapprochement. Je ne savais pas comment l'expliquer, mais j'étais quasi certaine que c'était cette tarée d'Ontari qui était à l'origine de l'état de Costia. Des images me vinrent tels des mauvais flashbacks : l'attitude de Lexa quand la foldingue avait voulu me rentrer dedans après le coup du ballon, puis celle à la journée d'ouverture. Anya aussi s'était interposée, et elle lui avait dit quelque chose qui avait fait passer un moment de doute dans le regard d'Ontari !

Se pourrait-il que Lexa ait voulu lui rendre la monnaie de sa pièce ? J'avais eu certaines réponses à mes questions, mais ces réponses appelaient d'autres questions. Ma curiosité prenait bien trop le dessus. Je me voyais mal aller voir Lexa pour le lui demander. Puis une idée me vint, je connaissais quelqu'un qui pourrait fouiller un peu mieux et qui pourrait trouver une explication...

« Reyes ! J'ai besoin de tes aptitudes d'enquêtrice hors pair ! »

« Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Clarke ? »

Étrange, habituellement, elle aurait fait une blague, ou « son égo » aurait réagi.

« Tout va bien ? »

« Je suis un peu fatiguée. La soirée d'hier a été assez... »

« Ouais. Est-ce que tu peux essayer de trouver plus d'informations sur une certaine Costia Becmann ? Elle est dans le coma, suite à une agression, je voudrais savoir quel lien elle a avec Lexa. À part le fait qu'elle faisait partie de son équipe. Il y a des zones de flou qui me gênent. »

« Pourquoi tu veux savoir un truc pareil ? »

« J'ai croisé Lexa à l'hôpital en allant chercher ma mère. Enfin, on s'est bousculée, parce qu'on regardait pas où on allait. Et je te jure que c'était pas la Lexa qu'on connaît ! Elle avait l'air bouleversée, triste peut-être ? Et apparemment, elle sortait de la chambre de cette Costia. »

« Pourquoi t'es aussi curieuse quand il s'agit de Lexa ? »

« Je comprends pas. »

« Tu veux savoir si elle a un lien avec ta soeur. Maintenant ça. Se pourrait-il que tu sois tombée sous le charme de la grande Woods ? »

Ah enfin, je retrouvais la vraie Raven !

« Dis pas de conneries. Ça m'a juste... perturbée. J'ai été surprise de la voir aussi... »

« Humaine ? »

« Ouais, exactement ! »

« Je m'en charge ! J'essaie de t'amener plus d'infos demain, tu pourras attendre jusque là ou ta curiosité va faire un malaise ? »

Je ris franchement.

« Je peux peut-être essayer de la retenir jusque demain ! Quel est ton prix, Reyes ? »

« Ce sera gratuit, cette fois. »

Sérieusement ?

« Tu es sûre que tu vas bien ? T'es malade ? »

« Chut, je bosse, Boucle d'Or. »

Bizarre. J'allais devoir lui faire cracher le morceau !

Ma curiosité plus ou moins satisfaite, je me remis dans mes cours. Ce n'est que quand je sentis une main se poser sur mon épaule que je finis par décrocher, dans un sursaut.

– Mad'... Tu m'as fait peur !; elle se mit à rire.

– Désolée. Tu manges avec moi ?; elle se tordit un peu les mains.

– Bien sûr ! Tu as préparé quelque chose ou tu as une idée en tête ?; elle releva la tête avec un grand sourire.

– Chips, sandwiches et télé ?; j'éclatai de rire.

– Allez ! J'ai intérêt à m'entraîner tous les jours si je veux pas devenir énorme !; elle rit à son tour et je la suivis pour la préparation des plateaux télé.

Nous nous installâmes ensuite dans le canapé, devant la télé, avec nos plateaux. Nous étions à la fin de la saison 6 de Buffy, avec Dark Willow en action. Après le passage du « sauvetage » par Alex, Madi avait l'air un peu perdue. Je mis le dvd sur pause.

– Qu'est-ce qui se passe ?

– Je voulais savoir si tu avais eu des informations sur cette fille... Celle qui a les mêmes yeux que...; je soupirai.

– Oui. Elle s'appelle Lexa. Et oui, vous avez bien la même mère biologique. Mais, il semblerait qu'elle ait aussi abandonné Lexa. Elle a dû vivre plus ou moins la même chose que toi.; elle ferma les yeux et se tendit.

– Donc, ce n'est pas quelqu'un de bien ?; je lui fis un sourire triste pour lui confirmer.

– Non, en effet.

– Est-ce que... Est-ce que ça veut dire que je suis une mauvaise personne aussi ?; je fus choquée par sa question. Je la pris dans mes bras sans réfléchir.

– Bien sûr que non. Ce n'est pas parce que c'est elle qui t'a mise au monde que tu es aussi « mauvaise » qu'elle. Si tu veux mon avis, tu vaux bien mieux qu'elle. Tu ne devrais même pas avoir de telles pensées. Parfois, les gens sont comme ça. Ce n'est pas pour autant que leurs enfants sont pareils. Et puis... Tu n'as pas été élevée par elle, donc il n'y a aucun risque pour que tu deviennes comme elle !

Elle fut rassurée et nous finîmes la saison, et je lui fis comprendre qu'il était temps d'aller se coucher.

Le lendemain, j'enchaînais les heures de cours avant de pouvoir rejoindre mes amis pour pouvoir manger le midi. Je vis Finn au loin. Génial. Je lui en voulais toujours pour avoir versé du laxatif dans les verres. La rupture était mal passée, certes, mais c'est surtout ce geste qui aurait pu nous coûter notre place après tous ces efforts qui me restait en travers de la gorge.

Je dis bonjour à tous mes amis et passai à côté de Finn sans même le regarder.

– Princesse...; je me figeai, fermai les yeux, j'inspirai un grand coup et repris mon avancée.

Je pris un plateau et attendis mon tour. Une fois servie, j'allai m'installer à une table, attendant mes amis. Quand je vis Finn se poser juste en face de moi, je pris mon plateau et allai m'installer ailleurs. Ce dernier ne se démonta pas et vint encore se mettre devant moi. Je lâchai mes couverts, le fixai d'un regard noir.

– Dégage de là. Tout de suite.; il avait l'air étonné de mon ton agressif.

– Tout doux, Princesse...; je l'interrompis aussi vite.

– Stop. Tu arrêtes avec ce surnom. Tu as perdu le droit de le prononcer au moment même où tu m'as envoyé chier. Maintenant, dégage. J'aimerais manger et tu me coupes l'appétit là.; il serra les dents.

– Écoute, je suis désolé, d'accord ? Je sais que mon attitude était puérile.; je levai les yeux au ciel.; J'aurais jamais dû faire ça. Et je comprends que tu te sois énervée !; je ricanai méchamment.

– Amen, Collins a compris pourquoi j'étais énervée, bravo.; il eut un air blasé.

– Je comprends pourquoi tu m'as viré, et tu as eu raison, je ne remets pas ça en cause. J'ai été un sale con jaloux. Je te voyais observer Lexa et ça m'a rendu dingue.

– C'est notre meilleure adversaire, bien entendu que je l'observe, c'est mon rôle aussi.; il soupira.

– Je ne vois... Voyais pas ça de cette façon. Je demande juste à toujours faire partie du groupe.

– Libre à toi. Mais je ne serai pas là. Pas pour l'instant. Je n'ai toujours pas digéré ton attitude. Et tes excuses n'y changeront rien.; il détourna le regard, un long moment. Je regardai ce qui retenait son attention. Je vis Raven le regarder, déglutir et tourner la tête. Qu'est-ce que...; Me dis pas que...; son attention revint à moi et je vis un éclair de crainte passer rapidement dans ses yeux.; On a à peine rompu que tu te fais Raven. Génial.; je pris ma tête dans mes mains, inspirant et expirant pour faire taire la colère que je sentais monter. Ça ne voulait pas se calmer.

– Je suis désolé... C'est arrivé comme ça... On avait bu et...; je serrai la mâchoire, posai deux doigts à la base de mon nez et soufflai, sa voix me retournait le ventre.; Je n'avais pas l'intention de...; je tapai du poing sur la table.

– Stop.; ce mot n'avait été qu'un souffle. D'un froid glacial car il se tut instantanément, retenant sa respiration.; Fous le camp.

– P... Clarke...; je tapai plus fort puis me levai, récupérai mon sac et m'en allai.

Il m'avait définitivement coupé l'appétit et surtout, j'étais tellement énervée que je n'arrivais même plus à respirer. Quelque chose compressait ma poitrine, comme un poids au niveau du thorax. Une boule de plomb qui me heurtait de plein fouet. J'avais besoin d'air, j'avais besoin de solitude. J'avais besoin de me défouler.

Je me dirigeai vers le dojo, j'enfilai une tenue de sport, des baskets de course et mis mon sac dans le casier, je gardai juste la clef, mon téléphone et mon casque. Je lançai une playlist de techno bien brutale pour tenter de me calmer. Je m'échauffai rapidement et me retins de partir à toute vitesse.

Je courus longtemps, mes jambes me faisaient mal mais ma tête et ma poitrine étaient toujours en ébullition. J'avais une colère qui ne demandait qu'à sortir. Il ne me devait rien. Il avait rompu, alors peu importe qu'il aille coucher ailleurs... Mais le soir même... Ah puis qui j'étais pour juger ? Après tout, quand il avait rompu avec elle, il était venu le lendemain, je ne voulais pas mais... J'étais vraiment une hypocrite, pour le coup !

Mes jambes me faisaient mal mais j'accélérai quand même. Je courus tête baissée dans un sprint qui était censé m'achever. À force de ne pas regarder où j'allais, je finis par heurter violemment quelqu'un, la personne tomba par terre et je trébuchai moi aussi et finis étalée sur la personne que je venais de renverser dans ma course.

Je relevai la tête et aperçus Niylah, je retirai mon casque.

– Excuse-moi, je ne regardais pas où j'allais ! Je suis désolée.; je pus voir un sourire moqueur étirer ses lèvres.

– Ne t'excuse pas, c'est très agréable de se faire rentrer dedans par toi...; qu'est-ce qu'elle venait de dire ? Elle éclata franchement de rire devant mon air ahuri.

– Je...; je me raclai la gorge puis me rendis compte de la situation. J'étais affalée à moitié sur elle. Je me sentis rougir et je me redressai rapidement et lui tendis la main pour l'aider. Elle saisit ma main et se releva.; Je suis désolée encore.; je détournai le regard, gênée, ce qui la fit rire encore plus. Je soufflai.; C'est pas drôle.

– Oh que si. Alors qu'est-ce qui t'arrive pour courir à cette vitesse sans regarder ?; j'accrochai son regard puis baissai la tête pour ne pas qu'elle y voit les différentes émotions qui se disputaient en moi.; Clarke ?; je soupirai.

– C'est compliqué.; elle me lança un regard « mais encore ? » ; Finn...

– Ah le petit-ami possessif ?; je la regardai, surprise, puis souris en me rendant compte de son ton.

– Plus vraiment, non.; elle me fixa, sans comprendre.; Il a rompu à la soirée.; elle retint son souffle, sembla réfléchir puis expira.

– Ce qui explique pourquoi tu étais... Je tiens à m'excuser, d'ailleurs.

– T'excuser ?

– Oui, pour t'avoir refaite pleurer. Je n'aurais pas dû t'appeler comme ça, je n'en avais pas le droit.

– Oh... C'est rien.; je baissai la tête au souvenir de mon état quand je sentis des doigts se poser sous menton pour me redresser la tête.

– Je suis désolée. Je te paie un café ou ce que tu voudras pour me faire pardonner, ça te va ?; je levai les yeux au ciel puis acquiesçai de la tête.

Elle sourit et m'emmena dans un coffee shop non loin. Je commandai un café et un smoothie. Nous discutâmes, rîmes pendant un certain temps. Elle était vraiment gentille, elle m'interrogea sur mes études, sur ma famille et la discussion se poursuivit sur tout et sur rien. J'en appris plus sur elle, aussi, évidemment. C'était sa dernière année à l'université, et son dernier championnat, par extension.

Elle me proposa de me raccompagner à l'université, et j'acceptai, mes jambes étaient encore douloureuses. Elle se gara à côté de ma voiture, et je pus voir à l'extérieur que Finn et Raven parlaient de façon assez tendue. Je voyais Raven bouger beaucoup les mains, elle avait un regard assez dur. Finn levait les mains pour essayer de l'apaiser.

– Elle est toujours comme ça ?; elle désigna Raven de la tête.

– C'est Raven !; je ricanai.

– Elle défend son amie, je suppose ?

– Peut-être.; elle me regarda, fronça les sourcils, sans comprendre.; Ils ont couché ensemble après la soirée.; elle eut l'air choquée.

– Pardon ?

– Selon Finn, c'est arrivé comme ça, ils avaient bu, c'était pas prévu. Ce dont je ne doute pas. Je connais Raven...

– Sympa la pote.

– Je peux pas lui en vouloir. Ils étaient ensemble avant... Il a rompu avec elle, parce qu'il est tombé amoureux de moi, et le lendemain, il était chez moi à me dire tout ça. Ce serait hypocrite de lui en vouloir.

– Dis donc, c'est compliqué chez vous !; je ricanai.; File-moi ton téléphone ?; je la fixai avec un regard interrogateur, elle n'eut pour réponse qu'un geste de la main pour me presser à le lui donner. Ce que je fis. Elle tapota sur le clavier un moment, puis son téléphone sonna.; Voilà, tu n'as plus qu'à enregistrer, si tu veux aller boire un verre ou juste discuter, ce sera avec plaisir.

Je vis ensuite Raven et Finn me fixer de dehors. Finn avait l'air énervé, tout à coup. Encore sa jalousie mal placée ? J'aperçus du coin de l'oeil que Niylah avait vu la tension de mon ex. Elle eut un léger sourire, elle se tourna vers moi et m'enlaça, je fus prise de court, je me figeai.

– Quand tu veux. N'hésite pas.

– Merci, Niylah.

Elle me sourit et je sortis de la voiture pour rejoindre Raven.

– Un souci ?

– Sérieusement, Clarke ? Avec la blonde qui n'a fait que te faire du rentre dedans à la soirée ?; le ton de Finn était agressif. Je serrai les poings.

– Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?; moi aussi j'étais capable de jouer sur l'agressivité.; Ça t'a pas dérangé de sauter ton ex et mon amie le soir même de notre rupture.; je vis Raven baisser la tête, coupable, je lui saisis la main pour lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas.

– C'est pas...

– Quoi ? Pas pareil ? C'était pas prévu ? Bah moi non plus ! Je l'ai juste rencontrée par hasard ! Je vois même pas pourquoi je me justifie, je te dois rien. On n'est plus ensemble.; je lâchai Raven et me dirigeai vers le dojo.; Rav' ? Tu viens, on a un entraînement ! Et Kane va nous faire une analyse, je crois.

Elle me suivit, sans un mot, tête baissée.

– Rav', je t'en veux pas. Ce serait du foutage de gueule et je serais une bien piètre amie. Quand il a rompu avec toi, de ma faute, il était chez moi le lendemain. Je peux pas t'en vouloir d'avoir encore des sentiments pour lui. Et si c'était juste comme ça, et bah, c'est pareil. Lui, par contre, je lui en veux à cause de sa putain de jalousie !; je la vis se relâcher et expirer tout l'air qu'elle retenait. Elle me prit dans ses bras.

– Merci, Boucle d'Or. T'imagines pas comme je me sentais mal.

– Si tu veux être avec lui, fonce.

Raven

J'avais eu peur de la réaction de Clarke quand elle avait compris que Finn et moi avions couché ensemble. J'avoue ne pas trop savoir où j'en étais. Je n'en avais pas parlé avec lui, je me sentais trop coupable. Je ne savais même pas moi-même ce que je voulais. De toute manière, la culpabilité me rongeait trop pour penser à autre chose.

Quand Finn s'était assis face à Clarke, sa réaction avait été rapide et attendue aussi, il faut le dire. Je la voyais mal réagir autrement. Est-ce que c'était pour son geste ou pour la rupture, ça, par contre, je n'en étais pas certaine. Elle avait fini par se lever pour aller manger seule, mais il l'avait suivie. Quand je le vis faire, je grimaçai, je connaissais suffisamment Clarke pour savoir qu'elle n'allait vraiment pas aimer. Et vu son attitude, elle était tendue, je pouvais le voir d'ici. Elle se contenait, mais au moindre souffle contraire, elle allait céder à la colère. Je n'entendis rien de leur conversation, je voyais de loin qu'elle se retenait de hurler ou de se lever pour lui en mettre une.

Puis, Finn se tourna et accrocha mon regard, je crois qu'il ne s'en était même pas rendu compte. Sauf qu'il resta fixé un peu trop longtemps, et Clarke finit par regarder ce qui retenait autant l'attention de Finn, et évidemment, elle croisa mon regard. Je baissai la tête, mais c'était trop tard, elle avait vu. Et ma réaction, complètement débile et puérile lui donnait une réponse. Je la vis du coin de l'oeil, elle était hors d'elle. Quand il s'en rendit compte, il lui donna certainement des explications que je ne pouvais entendre. Elle tapa du poing sur la table et prononça quelque chose, comme il poursuivait, elle tapa plus fort, et finit par s'en aller. Merde.

Je fermai les yeux et soupirai. Elle allait m'en vouloir. Mais qu'est-ce qui m'avait pris de céder comme ça ? Le soir de leur rupture. Je me tapai le front, quelle conne !

– Wow. Elle est remontée, Raiponce ! Qu'est-ce qui lui prend ?; je vis Octavia m'interroger du regard.; Toi ! Tu sais quelque chose.; je soupirai.

– O'...

– Crache le morceau, Reyes ! Il a rompu, d'accord, mais là... Il y a forcément autre chose !

– On a couché ensemble.; j'avais prononcé ça très bas, tête baissée. Comme une gamine prise sur le fait.

– Vous... Quoi ?! Oh, t'es dans la merde, Reyes !; je relevai le visage vers elle.

– Merci, je suis au courant !

Je sortis pour essayer de rattraper Clarke et m'excuser, lui expliquer. Je me rendis au dojo, j'étais quasi certaine de la trouver là-bas, à se défouler. Mais je la vis quitter le bâtiment en courant. Ça, c'était pas bon. Du tout.

Finn finit par me rejoindre.

– On lui doit rien.

– Collins, arrête tes conneries. On a couché ensemble alors que ça faisait seulement quelques heures que tu avais rompu. On a merdé.

– Est-ce que...; je l'interrompis.

– C'est pas le moment de parler de ça, on verra quand elle sera calmée, déjà. On parle pas de ça. On a merdé. Je sais pas ce que ça veut dire, et c'est hors de question qu'on parle de ça, là tout de suite. Pas avec Clarke qui s'est barrée comme ça.; il soupira et s'en alla, il savait que je ne parlerai pas plus.

Je décidai de rester et d'attendre ici, j'allais m'installer contre le mur. Le temps passa difficilement. C'était vraiment long. Et elle ne revenait toujours pas.

Finn revint le soir, il me vit assise par terre, contre le mur, je me levai et allai le voir.

– Elle est toujours pas revenue...; il semblait inquiet, lui aussi.

– Elle doit vraiment m'en vouloir.; je ne répondis rien.; Écoute, je sais que tu veux qu'elle se soit calmée, mais on doit en parler quand même. C'est pas anodin quand même.

– Finn, tu fais chier ! C'est pas le moment de parler de ça !

– Dis-moi que t'as rien ressenti peut-être.; je le regardai avec un air moqueur.; T'as compris ce que je voulais dire.

– Oui mais pas maintenant.; je commençais sérieusement à m'énerver.

La discussion se poursuivit, une discussion qui tournait en rond, puisqu'il insistait et que je continuai à le « repousser ». Une voiture était arrivée entre temps. Je finis par me tourner pour regarder, après un certain temps. Finn en fit de même et la discussion allait peut-être enfin s'arrêter. Je commençai à avoir mal au crâne avec ce dialogue de sourds !

Je pus voir que Clarke était dans la voiture, à côté de Niylah. Étrange. Elles avaient l'air de discuter tranquillement, de rire aussi. Je pus voir des gestes, sans savoir ce qu'il en était. Je fronçai les sourcils. Ça ne ressemblait pas à Clarke. Enfin, peut-être qu'elles ne faisaient que discuter, mais clairement, Niylah ne faisait pas ça juste pour parler. J'avais pu l'observer à la journée d'ouverture, elle flirtait avec elle. Bien que Clarke n'y ait pas réagi, il était indéniable que la grande blonde en pinçait pour notre Boucle d'Or ! Je vis Finn se tendre. Il n'appréciait pas et j'en ressentis un pincement au coeur. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire, maintenant ? Et puis, il était mal placé pour lui faire la moindre critique.

Clarke finit enfin par sortir de la voiture pour s'approcher de nous. Elle avait son regard fixé sur moi, mais elle ignorait totalement Finn. Je ne savais pas sur quel pied danser. Est-ce qu'elle m'en voulait à ce point ? Je sentais que j'allais passer un mauvais quart d'heure !

– Un souci ?

– Sérieusement, Clarke ? Avec la blonde qui n'a fait que te faire du rentre dedans à la soirée ?; et il fallait qu'il la ramène. Je fermai les yeux.

– Qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?; wow, je connaissais Clarke, mais ce ton était assez rare chez elle.; Ça t'a pas dérangé de sauter ton ex et mon amie le soir même de notre rupture.; aïe, je baissai la tête. Je me sentais vraiment coupable, jamais je n'aurais dû faire ça. Soudain, je sentis une main saisir la mienne, je relevai la tête et vis Clarke, son regard vers moi avait l'air amical.

– C'est pas...

– Quoi ? Pas pareil ? C'était pas prévu ? Bah moi non plus ! Je l'ai juste rencontrée par hasard ! Je vois même pas pourquoi je me justifie, je te dois rien. On n'est plus ensemble.; elle était vraiment remontée contre lui. Est-ce que c'était la rupture ? Sa jalousie ? Ou ce qu'il avait fait ? Elle finit par me lâcher la main.; Rav' ? Tu viens, on a un entraînement ! Et Kane va nous faire une analyse, je crois.; discussion close. Même moi j'aurais lâché l'affaire à ce moment-là. Et Finn l'avait bien saisi, lui aussi.

Je suivis Clarke, sans rien dire. J'avoue que je ne savais pas trop ce qu'elle allait me dire. Son regard était amical, mais ce serait totalement justifié qu'elle m'en veuille.

– Rav', je t'en veux pas.; je devais halluciner !; Ce serait du foutage de gueule et je serais une bien piètre amie. Quand il a rompu avec toi, de ma faute, il était chez moi le lendemain. Je peux pas t'en vouloir d'avoir encore des sentiments pour lui. Et si c'était juste comme ça, et bah, c'est pareil. Lui, par contre, je lui en veux à cause de sa putain de jalousie !; j'expirai longuement. J'étais soulagée, je la pris dans mes bras pour la remercier de ne pas m'envoyer chier.

– Merci, Boucle d'Or. T'imagines pas comme je me sentais mal.

– Si tu veux être avec lui, fonce.; oh bah, ça c'était une surprise par contre !

– Tu es sérieuse ?; elle hocha la tête en souriant.; Je ne sais même pas ce qu'il y a... On a juste couché ensemble, c'est arrivé juste comme ça.; elle me regarda dans les yeux, sérieuse.

– Je te connais, Rav'. Tu as forcément encore des sentiments pour lui. Si c'est le cas, vas-y, je ne t'en voudrai pas !

– Alors si tu es si... dure avec lui, c'est à cause de ce qu'il a fait ?

– Et de sa jalousie déplacée, oui. Allez, il est temps de se préparer !

– Oui ! D'ailleurs, j'ai une surprise pour l'équipe !

On se changea, puis on fut tous sur le tatami pour s'échauffer. Après un échauffement intense, on fit deux équipes. Le match était serré, comme d'habitude ! Tout se passa bien, Kane siffla la fin de match et nous demanda d'aller nous changer pour la séance d'analyse des Hill Fighters.

Nous observâmes tous le match en détails. Ils avaient pas mal de failles, et surtout, ils n'avaient pas toujours une excellente communication, et il semblait y avoir quelques tensions. Kane nous expliqua de ne pas tenir compte de ça, ça arrivait sur d'autres matchs, mais il ne fallait pas se fier à ça. Il finit par nous dire que nous avions plus que nos chances, que notre niveau était un peu plus élevé et que si nous les affrontions comme nous l'avions fait pour l'équipe d'Azgeda, on devrait mener et gagner sans mal. Il renvoya tout le monde.

– Attendez ! J'ai une surprise !; toute l'équipe me regarda, perplexe.; Allez, je vais pas vous manger !

Ils me suivirent jusqu'au local où on entreposait le matériel. Et là, il y avait la fameuse machine que j'avais « trafiqué » sous une bâche. Je me mis à côté et enlevait ladite bâche. C'était une machine à lancer les balles. J'en avais récupéré une dans une décharge et l'avais retapée et modifiée !

– J'ai modifié quelques petites choses pour qu'elle lance des balles de Footbrawl ! On pourra bosser notre réactivité et notre vitesse ! Bon, faudra y aller doucement au départ sinon bonjour le carnage ! On testera ça la prochaine fois !

Je pus voir Clarke avec un sourire radieux, tous les autres étaient bouche bée et je finis par les rejoindre. Murphy alla regarder la machine de plus près. Je m'approchai mais lui laissai un certain espace.

– C'est quoi ça ?; il me montra un bouton de réglage, j'ouvris les yeux en grand.

– Ne touche...; trop tard. J'étais juste devant la machine, et une balle partit à une telle vitesse qu'il m'était impossible d'esquiver correctement, je bougeai légèrement et la balle heurta mon genou.

La douleur fut foudroyante, j'entendis un « crac » qui n'était pas normal, je finis par m'écrouler au sol. Je tendis les mains vers mon genou, me mordant les lèvres pour ne pas crier. Clarke fut à mes côtés, rapidement.

– Rav' ? Enlève tes mains.; je secouai la tête.; Je sais que tu as mal mais enlève tes mains, je dois voir.; j'obtempérai mais la douleur fut trop forte et je hurlai, j'entendis la machine faire le bruit de rechargement

– Faut...; j'arrivai à peine à respirer, alors parler...; arrêter.; et je pointai du doigt.

Mais Bellamy était déjà à côté de la prise et il enleva la prise au moment même où une autre balle allait être lancée. Je reposai la tête par terre, les yeux fermés, je me retenais de crier, la douleur était à peine supportable.

– Je l'emmène aux urgences !; je fermai les yeux, j'allais passer ma nuit aux urgences, et je sentais que je n'allais pas aimer le verdict.; Rav', il va falloir te lever, on va t'aider. Surtout ne pose pas le pied gauche au sol, on va te soutenir, d'accord ?; je hochai la tête.

Wells vint à ma droite et tendit sa main, Bellamy remplaça Clarke et me tendit la main aussi, je saisis leur main et ils me soulevèrent, je m'appuyai sur la jambe droite, mais ma gauche me faisait un mal de chien. Wells ne réfléchit même pas : il passa une main sous mon genou valide et l'autre dans mon dos et me souleva.

– Elle est où ta voiture, Clarke ?

Clarke le guida jusqu'à la voiture, il me posa aussi délicatement qu'il le pouvait. Il dut se contorsionner pour pouvoir me poser sans me faire trop mal.

– Allez, Reyes ! T'es une guerrière ! Tu vas t'en tirer !; j'entendis des pas rapides s'approcher, Murphy...

– Raven...; il était vraiment très pâle et semblait mal à l'aise.; Je suis désolé, je voulais pas... Je pensais pas que...; je n'avais pas la tête à ça, il était sincère, mais j'avais trop mal.

– On en reparlera quand j'aurais moins mal.; mon ton avait sec et agressif, il baissa la tête et s'en alla.

– Il l'a pas fait exprès, tu sais...

– Je sais, Wells, mais...

– Ferme-la, Clarke t'emmène !

Clarke fit aussi vite qu'elle put, une fois arrivées sur le parking de l'hôpital, elle se tourna vers moi :

– Tu restes là, tu bouges pas. Je t'enferme dans la bagnole et je ramène un fauteuil !; j'allais protester ; Et ferme-la ! T'as pas le choix !

Elle sortit rapidement, verrouilla les portes et me laissa là. Je soupirai. Elle revint à peine quelques minutes plus tard.

– Bon... Ça va être délicat. Est-ce que tu es capable de sortir de la voiture juste sur ta jambe droite ?

– Je crois.

J'appuyai sur ma jambe droite et mes bras pour m'extraire de la voiture. Clarke était à côté de la portière pour m'aider une fois que ma jambe serait à l'extérieur. Je serrai les dents, mais je finis par poser ma jambe valide sur le sol. J'étais assise sur le siège arrière, je soufflai, et repris ma respiration lentement. Clarke ne bronchait pas et attendait que je sois prête. Je lui en étais vraiment reconnaissante. Je hochai la tête pour lui faire comprendre que j'acceptais son aide. Je lui tendis mes mains, elle les saisit et tira doucement vers elle pour m'aider à m'extraire de la voiture.

Je réussis, mais je tanguai un peu, Clarke se rapprocha, me colla à elle, une main qui entourait ma taille pour m'aider à garder l'équilibre. Je me reposai un peu sur elle le temps de respirer.

– Bon... Hors de question que tu forces plus. Retourne-toi et agrippe la portière, je vais venir mettre le fauteuil derrière toi, tu n'auras plus qu'à t'asseoir.; je fis ce qu'elle me demandait et attendis.; C'est bon, j'ai mis le frein, attends.; elle vint à côté de moi et me proposa une main pour m'aider à me « laisser tomber » dans le fauteuil.

Une fois assise, je posai mon pied gauche sur le repose-pied, mais une douleur lança dans toute ma jambe. Je serrai la mâchoire, mais quelques larmes m'échappèrent. Clarke marcha aussi vite qu'elle pouvait. Je pouvais sentir son impatience dans sa façon d'avancer. Si elle n'avait pas peur de me faire tomber et d'aggraver mon état, elle serait en train de courir. Un léger sourire étira mes lèvres.

Nous arrivâmes à l'entrée des urgences, Clarke me « gara » sur le côté et alla chercher les documents à remplir. Elle revint à côté de moi et me tendit les feuilles à remplir ainsi qu'un stylo. Elle appela sa mère pour lui dire où elle était.

Je venais de finir de remplir quand Abby arriva à toute vitesse, elle me vit dans le fauteuil et vit ma jambe.

– Comment tu vas ?; elle avait dit ça tout en s'accroupissant.

– J'ai mal.; elle hocha la tête avant de se relever et d'aller voir l'accueil, elle parla quelques minutes.

Je la vis ensuite partir dans une pièce, elle en revint peu après avec un gobelet d'eau, qu'elle me tendit ainsi qu'un cachet.

– Pour la douleur. C'est pas grand chose, c'est tout ce que je peux faire pour le moment, j'ai demandé à ce que ton dossier soit traité en priorité.; elle me fit un clin d'oeil et s'en alla. Clarke choisit ce moment pour revenir.

– Une vraie mère poule ! T'en fais pas, tu vas passer vite, je crois qu'elle a appelé son collègue pour qu'il vienne te chercher dès qu'il a fini ce qu'il est en train de faire !

– Je pouvais attendre un peu.; je ronchonnai, ce qui fit rire Clarke.

– C'est ça ! Reyes patiente, on aura tout vu !; je souris à sa remarque. J'avais encore mal, je n'étais pas d'humeur à rire.

Et effectivement, vingt minutes après, un médecin arriva pour récupérer mon dossier, il me questionna rapidement, Clarke se chargea de répondre, lui expliquant que j'avais encore mal. De toute manière, moi j'ai juste senti une balle me rentrer dedans et ça m'a fait mal. Il allait pas pouvoir faire grand chose de ces infos !

Il m'emmena en salle d'examen, le médecin découpa mon jean au niveau du genou, il observa mon genou, il fit une grimace qui n'augurait rien de bon. Il reprit le fauteuil et m'amena dans une autre pièce. Il se tourna vers Clarke :

– Vous pouvez aider votre amie à se déshabiller pour la radio ?; elle hocha la tête.

Elle s'arrêta devant la cabine, mit le frein du fauteuil, ouvrit la porte et vint se poster devant moi avec les mains tendues. Je posai le pied droit par terre et saisis ses mains, elle me hissa à elle et m'aida tant bien que mal jusque dans la cabine. Je m'appuyai contre le mur, gardant ma jambe gauche relevée.

Elle verrouilla la porte.

– Je vais déjà enlever tes chaussures et chaussettes. Va falloir que tu serres les dents pour le côté gauche ! On va commencer par là, ce sera fait, comme ça !

Elle s'agenouilla au sol, attrapa mon mollet, je serrai les dents, au point qu'elles grincèrent. Elle délaça ma chaussure et tira doucement sur les lacets pour donner du mou et enlevai la chaussure plus facilement. Et en effet, je ne sentis même pas quand elle l'enleva. Elle passa ses doigts sous l'élastique de la chaussette et la fit rouler le long du pied pour ne pas brusquer ma jambe.

– Voilà, tu peux respirer, maintenant !; j'expirai d'un coup tout l'air.

– Je te pensais pas si délicate, Boucle d'Or !; elle éclata de rire.

– Si t'es capable de plaisanter, c'est que t'as moins mal ! Le cachet commence à faire effet !; je hochai la tête.; Tu peux t'asseoir le temps que j'enlève l'autre ?; je m'assis doucement sur le banc et Clarke enleva chaussure et chaussette bien plus vite que pour le côté gauche.; Voilà.

– Et maintenant on attaque le pantalon, c'est ça ?; elle hocha la tête, je soupirai. Je me levai pour déboutonner et dézipper mon jean. Je commençai à le descendre, mais arrivé à mi-cuisse, la douleur revint.

– Attends, je vais t'aider. Je vais descendre ton jean, mais il va falloir que tu lèves ta jambe gauche. Je sais, c'est douloureux, mais... L'avantage, c'est qu'il n'y a plus beaucoup de tissu à faire passer, vu qu'il a découpé ton jean ! Allez, respire un grand coup et on y va. Prête ?; je fis ce qu'elle me dit.

– Prête.; elle descendit le pantalon et je levai un peu la jambe pour la sortir du peu de jean qu'il restait.

Quand ma jambe fut sortie, je me sentis mieux. Je m'appuyai sur elle et me tortillai pour enlever l'autre jambe. Quand le jean fut suffisamment descendu, Clarke me fit asseoir sur le banc pour me libérer la jambe droite.

Je me relevai en attrapant son bras, elle se colla à moi, entoura ma taille d'une main et j'avançai à cloche pied. Elle ouvrit la porte et me fit avancer jusqu'à l'appareil de radiographie. Le médecin demanda à Clarke de quitter la salle, le temps que la radio soit faite. Elle sortit alors.

Une fois l'examen passé, le médecin m'aida à retourner à la cabine pour me changer. Mais je me voyais mal remettre mon jean, ce serait impossible. Clarke était là, elle avait son sac de sport, elle en sortit un pantalon de sport, un peu large et me le tendit en souriant.

– Bon, il pue la sueur, mais c'est toujours mieux que remettre ton jean !

Elle m'aida à mettre le pantalon puis ouvrit la porte et alla récupérer un autre fauteuil, le nôtre avait été embarqué.

Nous retournâmes à la salle d'attente. Le médecin arriva trente minutes après et nous emmena dans une salle pour nous donner les résultats.

– Mademoiselle Reyes, votre genou est cassé.; je fermai les yeux.; Un collègue va venir pour vous mettre une attelle, immobilisation complète du genou. Vous allez devoir rester ici quelques jours...

– Attendez... On a un match samedi.

– Impossible pour vous de jouer !; je pestai.

– Je pourrai au moins sortir pour encourager mon équipe ?; le médecin sembla réfléchir, il acquiesça.

– De toute manière, je suppose que le docteur Griffin viendrait me l'imposer, n'est-ce pas ? Fauteuil et béquilles obligatoires ! Je ne plaisante pas ! Je vous laisse sortir samedi midi, mais en fauteuil et des béquilles pour pouvoir vous lever et rester un peu debout ! Interdiction de poser votre pied au sol, c'est bien clair ? Si vous voulez éviter toute complication, vous avez plutôt intérêt !

Un de ses collègues arriva peu après pour m'installer dans une chambre, Clarke me dit qu'elle allait chercher des affaires de rechange et de toilettes pour que je sois tranquille. Elle m'envoya un message pour connaître le numéro de ma chambre. Abby avait fait en sorte que je sois à son étage.

Clarke arriva dans ma chambre avec des vêtements, des affaires de toilettes, mon ordinateur portable et mes cours.

– Je suis désolée, mais je vais y aller, sinon demain, je vais être un véritable zombie ! J'irai voir un de tes profs pour qu'ils t'envoient les cours que tu manques ! Je passerai dès que je peux, samedi, je peux venir te chercher si...; je la coupai.

– Déstresse, Boucle d'Or ! Allez, fous-moi le camp et va dormir ! T'as une sale gueule !; elle se mit à rire.

– T'as pas vu la tienne, alors !; elle hésita.

– Allez, fous-moi le camp !; elle se leva et commença à s'en aller ; Merci !; elle me regarda et hocha la tête avec un sourire.

Je fermai les yeux et sentis le sommeil me rattraper.

Continue Reading

You'll Also Like

23K 2K 59
Dans un monde où l'âme a une valeur marchande, Lexa, une femme accomplie à qui tout réussi, verra sa vie chamboulée en trouvant une flamme rouge égar...
31.8K 1.5K 17
6 mois après le mariage d'Alex et Kelly et la révélation de son identité au monde entier, Kara n'en peut plus. Évidemment les personnages et les lieu...
237K 13.5K 59
//! Les personnes de cette histoire proviennent pratiquement tous de la séries « The 100 » et non de mon imagination.!// Clarke est une jeune fille a...
223K 7.6K 68
Les planètes n'étaient pas alignées en leurs faveurs, mais le destin à bien fait les choses.