Je m'avance prudemment vers la porte d'entrée et lâche un soupir de soulagement en voyant que c'est ma mère (NDA: vous me détestez n'est ce pas ;)).
Je lui ouvre la porte et elle me sourit avant de se figer en voyant Matthew.
« — Bonjour Mrs Pears ! » S'exclame mon camarade de classe.
Ma mère lui fait un signe de tête.
« — Bonjour, tu es ? » Demande-t-elle.
« — Oh ! Matthew Smith, je suis dans la classe de Hailey. » Explique-t-il.
« — Ton nom me dit quelque chose... » Lui répond ma mère.
« — C'est moi qui ait accompagné Hailey à la soirée de la semaine dernière. » Ajoute-t-il.
« — Ah oui ! »
Elle lui lance un sourire avant de se tourner vers moi.
« — J'avais oublié mes clés en faite, je viens juste les chercher et je vais faire les courses. » M'explique-t-elle rapidement.
Je hoche la tête.
« — T'as besoin d'un truc ? » Me demande-t-elle en attrapant son trousseau de clé.
Je secoue la tête négativement.
« — Ok ! A ce soir. » S'exclame-t-elle avant de lancer un sourire à Matthew et de claquer la porte.
On retourne dans le salon mais quelqu'un toque à nouveau à la porte.
Je soupire et dis à Matthew de rester là, à tous les coups c'est ma mère qui a oublié de prendre les sacs pour les courses.
J'ouvre rapidement la porte sans vraiment regarder qui est-ce.
Je relève la tête en voyant que ce ne sont pas les talons vernis de ma mère qui sont arrêtés juste sur mon palier.
Oh non, tout sauf lui.
Je reste figée à le regarder, la bouche grande ouverte.
Je ne l'attendais mais vraiment pas.
Il se gratte la nuque et parait un peu gêné.
C'est la journée où ils ont tous décidé de se pointer chez moi à l'improviste ou quoi ?
« — Tu fais quoi ici ? » Lui demandais-je d'un ton dur.
La façon dont il m'a parlé n'est toujours pas passé.
« — Je passais comme ça. » Dit-il d'un ton las.
Je lève les yeux au ciel, son attitude m'exaspère. Il fait comme s'il venait à contre cœur mais je ne l'ai pas supplié pour qu'il vienne alors il peut ravaler cet air complètement lassé de son visage.
« — Non mais Leith t'a pas à te pointer chez moi sans aucune raison et faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes ! » M'exclamais-je.
Il me fixe quelques instants et son regard change.
Il fronce les sourcils.
« — Je comprends mieux. » Me dit-il avec un air de dégoût.
Je me tourne pour voir Matthew qui est appuyé sur l'encadrement de la porte du salon et m'interroge du regard.
« — Je pense que je vais y aller. » Dit soudainement Leith.
Mon sang se glace et je me tourne vers lui.
« — Non tu ne le penses pas ! » M'exclamais-je à moitié en criant.
Matthew s'approche de nous.
« — Tu étais limite en train de me foutre à la porte et là tu me supplies de rester. » Ricane Leith d'un air mauvais.
Je secoue la tête.
« — Non, je ne te supplie en aucun cas. Je dis juste que tu n'as aucune envie de partir. Ton égo est seulement blessé et tu t'imagines des conneries en sachant très bien au fond de toi que je ne serais jamais capable de telles atrocités. » Dis-je doucement en lui lançant un regard noir.
« — Epargne moi tes leçons de psychologie tu veux bien ! » Soupire-t-il.
Une main se pose sur mon épaule et je vois à nouveau le regard de Leith dévié vers cette main.
« — Je vais y aller. » Me chuchote doucement Matthew en me souriant.
Je hoche la tête.
Il s'apprête à traverser le porche mais Leith l'attrape par le bras.
« — Franchement c'est beau de me traiter de salop en disant que je vais aller draguer ta meuf quand toi tu ne peux pas rester en place et que tu vas voir ailleurs. » Dit soudainement Leith en me lançant un regard que j'ignore complètement.
Je lâche un gloussement ironique alors qu'ils se tournent tous les deux vers moi.
« —Tu fais pitié Leith, tu penses vraiment qu'on est aussi tordu que toi. Je ne suis pas comme les filles que tu fréquentes alors ne penses même pas à cette hypothèse ! » M'écriais-je.
Le concerné lève les yeux au ciel.
« — Très beau discours, t'as fini ? » Ricane-t-il.
« — Faites ce que vous voulez tous les deux mais ne venez pas me faire la moral après en bons samaritains, c'est vous qui faites pitié ici ! » Continue-t-il.
J'ai littéralement l'impression de tourner en rond avec lui.
Matthew se détache de l'emprise de Leith et me lance un dernier regard avant de me remercier et de partir, me laissant avec Leith, l'homme le plus impitoyable et le plus diabolique de l'univers.
Il se lèche les lèvres et s'approche de moi, me dominant de toute sa hauteur.
« — Il était un bon coup au moins ? » S'exclame-t-il en m'examinant de son regard noir.
Je le repousse alors qu'il continue d'avancer à grand pas.
« — Tu as aimé ? » Continue-t-il.
Je plante mon regard dans le sien alors qu'il s'arrête à moins d'un mètre de moi.
« — Je ne suis pas une salope Leith ! » Lui dis-je en le défiant du regard.
« — Ah bon ? » Me répond-il en arquant un sourcil.
Il me sourit.
Il se penche doucement vers mon visage, son souffle frappant mon nez alors que je me fige et que je reste interdite, terrifié par ce que je vois dans ces yeux. Il a tout d'un être diabolique.
Un petit rictus malsain se dessine sur le coin de sa bouche alors que son regard dévie doucement vers la mienne, il remonte ensuite lentement ses yeux vers les miens, laissant comme des brûlures sur ma peau en alerte.
Son souffle chatouille doucement mon cou alors qu'il se penche vers mon oreille.
« — Tu préfères le mot putain peut être, plus ancien mais qui a tout autant une valeur très profonde et réaliste. » Me chuchote-t-il au creux de l'oreille.
Ma respiration se bloque alors qu'il s'éloigne complètement de moi et qu'il fasse un pas en arrière.
« — T'es un idiot. » Lui dis-je.
« — Et toi alors ? » Glousse-t-il.
J'ai tellement envie de me frapper la tête contre un mur à cet instant.
Je prends une grande inspiration.
« — Tu veux vraiment savoir pourquoi il était là ? » Lui dis-je.
Il hoche la tête et rien que l'idée de lui enlever ce petit air malin sur son visage ne me fait pas hésiter une seconde pour lui répondre.
« — A cause de toi ! Il avait peur que tu foutes Tracey dans ton lit malgré tout. Et tu sais ce que j'ai dit ? Je t'ai défendu comme une idiote mais maintenant j'ai vraiment l'impression que je n'aurais pas dû parce que tout ce que tu fais c'est t'amuser avec les autres. » Lui dis-je.
Son expression change un peu mais il a toujours cet air qui me donne la nausée et aussi envie de l'embrasser.
« — Tu m'as défendu ? » Soupire-t-il.
« — Tellement idiot de ma part. » Soupirais-je.
« — Exactement. »