Hunter

By marissanjb

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Lorsque Hunter rencontre Rain accidentellement dans une boîte de nuit, il ne pense pas vraiment à recontacte... More

Chapitre Un
Chapitre Deux
Chapitre Trois
Chapitre Quatre
Chapitre Cinq
Chapitre Six
Chapitre Sept
Chapitre Huit
Chapitre Neuf
Chapitre Dix
Chapitre Onze
Chapitre Douze
Chapitre Treize
Chapitre Quatorze
Chapitre Quinze
Chapitre Seize
Chapitre Dix-Sept
Chapitre Dix-huit
Chapitre Dix-neuf
Chapitre Vingt
Chapitre Vingt-et-un
Chapitre Vingt-deux
Chapitre Vingt-trois
Chapitre Vingt-quatre
Chapitre Vingt-cinq
Chapitre Vingt-six
Chapitre Vingt-sept
Chapitre Vingt-huit
Chapitre Vingt-neuf
Chapitre Trente
Chapitre Trente-et-un
Chapitre Trente-deux
Chapitre Trente-trois
Chapitre Trente-quatre
Chapitre Trente-cinq
Chapitre Trente-six
Chapitre Trente-sept
Chapitre Trente-huit
Chapitre Trente-neuf
Chapitre Quarante
Chapitre Quarante-et-un
Chapitre Quarante-deux [Partie 1]
Chapitre Quarante-deux [Partie 2]
Chapitre Quarante-trois
Chapitre Quarante-quatre
Chapitre Quarante-cinq
Chapitre Quarante-six
Chapitre Quarante-sept
Chapitre Quarante-huit
Chapitre-Quarante neuf
Chapitre Cinquante
Chapitre Cinquante-et-un
Chapitre Cinquante-deux
Chapitre Cinquante-trois
Chapitre Cinquante-quatre
Chapitre Cinquante-cinq
Chapitre Cinquante-six
Chapitre Cinquante-sept
Chapitre Cinquante-huit
Chapitre Cinquante-Neuf
Chapitre Soixante
Chapitre Soixante-et-un
Chapitre Soixante-deux
HORS CHAPITRE : C'est censé parler de moi
Chapitre Soixante-trois
Chapitre Soixante-quatre
Chapitre Soixante-six
Chapitre Soixante-sept
Chapitre Soixante-huit
Chapitre Soixante-neuf
Chapitre Soixante-dix
Chapitre Soixante-et-onze
Chapitre Soixante-douze

Chapitre Soixante-cinq

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By marissanjb

RAIN

Ma robe a coûté hyper cher. Je l'aimais beaucoup, vraiment. Elle réussissait à me mettre en valeur, d'une façon que je ne croyais pas encore possible. Chacun de ses détails, je les adorais, à croire qu'ils étaient crées pour me plaire. 

Alors maintenant, savoir que Hunter va la foutre sans ménagement dans la benne à ordures de l'hôtel dans lequel on vient de s'arrêter, ça me fait quelque chose. Un grand pincement au cœur, une sorte de tristesse éphémère mais puissante. 

Je ne me connaissais pas aussi matérialiste.

Ma raison me dit que je réagis comme ça parce qu'il faut que je ressente autre chose depuis que le grand Sierra vient de resurgir dans ma vie. Mais j'aurais préféré d'autres émotions  qu'une tristesse morbide. Comme, je ne sais pas moi, de la satisfaction, de l'enthousiasme ou du confort. Pourquoi ne puis-je pas tout simplement accepter l'amour qui m'envahit en ce moment ? Mon Dieu, pourquoi faut-il toujours que j'y mêle quelque chose de sombre ?

Je n'ai actuellement aucune réponses à ça.

Le nouvel acolyte d'Hunter -qui a choisi de s'installer à la place passager sans me concerter quand nous avons quitté le mariage précipitamment- ne m'inspire pas une grande confiance. Il fait grandir en moi un sentiment d'insécurité, et c'est sans doute parce que je n'approche aucun homme de près, à moins que je ne le connaisse un minimum, ou que ce soit vraiment nécessaire. Le temps m'a rendu ainsi, c'est dire à quel point ça m'ennuie. Le pire c'est que nous nous trouvons dans un périmètre inférieur à un mètre. C'est générateur de stress pour moi.

Cet homme s'appelle Calvin, et mis-à-part le fait qu'il m'a vu en sous vêtements -ce que j'aurais bien voulu éviter, aucun homme ne m'a vu vêtue de cette manière pour une première rencontre- il n'a pas franchement l'air dangereux. Malgré tout, je n'ose pas engager une conversation avec lui, je ne sais pas pourquoi ça semble si "risqué" pour moi. Après tout, je devrais être contente, il m'a peut-être évité un rhume. Quoique après les torrents de pluie qui m'ont frappé, je ne parierai pas trop là-dessus. Mon nez n'arrête pas de couler depuis qu'on est entré dans la voiture.

Nous attendons donc dans un calme olympien, que Hunter revienne. Je ne vais pas mentir, ce silence me panique. La nuit est toujours aussi noire, même si la lune essaie au mieux de faire son job, éclairant de manière insuffisante l'horizon. La pluie n'a toujours pas cessé, ce que je trouve inquiétant. Elle est vachement tenace ce soir. Ou peut-être l'est-elle généralement sans que je ne le remarque vraiment.

- Dis donc, Mamzelle Rain, vous avez relancé le cœur de ce pauvre Hunter.

Je continue de regarder les gouttes de pluie glisser le long de la vitre à laquelle mon front semble attiré comme un aimant. Ça me donne un côté dramatique. Bien qu'elle soit froide, elle m'apaise. Je n'ai pas énormément de vêtements sur moi, il a d'ailleurs fallu que j'accepte la veste de Calvin. Une sorte de vieux treillis ayant perdu sa couleur d'avant. Je suis gelée. 

- Non, Calvin, c'est juste... C'est mieux. Il va mieux. Et moi aussi, je pense. Pour le moment.

Étant assise sur le siège centrale de la banquette arrière, j'observe Calvin déguster la part de gâteau qu'il a enveloppé dans un bout de nappe de table. Ce mec est incroyable. Éclairé par les néons rouges et bleus de l'enseigne de l'hôtel, il a même l'air surréaliste.

Il prend un air pensif en mâchant très lentement. Comme s'il se concentrait à faire une tâche qui ne demande aucune concentration particulière.

- Quand on est un clodo, on se demande toujours où est-ce qu'on va vraiment dormir, une fois la nuit venue. On est dans l'attente parfois funeste, que notre vie changera le jour suivant, que Dieu aura une certaine merci à notre égard, d'une façon. On est triste et malheureux, mais ça se devine aisément. On a aucune maison, Rain. De temps à autre, on a même l'impression de ne plus vivre, de se laisser exister, et d'observer cette existence ratée, se détériorer encore plus. On est minable et sale. Des milliers de regrets viennent nous saccager l'esprit tous les jours comme pour qu'on n'oublie jamais.

Je ne sais pas trop pourquoi il me parle de ça. Ce ne doit pas être son but que je le prenne en pitié, malgré que je ne puisse m'en empêcher. Ce doit être atroce de vivre ou "d'exister" dans ces conditions.

Il se reprend tout à coup, de sa voix grave et profonde.

- Ce soir, j'ai eu l'impression d'avoir ça. D'avoir une maison, d'être entouré, d'être apprécié. Ça change, d'habitude les gens ne m'adressent aucun regards, ou ils les remplissent de pitié et de compassion, comme s'ils étaient désolés pour moi, alors que ce n'est pas de leur faute si je devenu ce que je suis. Tout à l'heure, personne ne savait rien de moi, on me voyait autrement, on me parlait, on osait me regarder. Et c'est peut-être ça avoir une maison au final, se sentir bien avec des gens qui ne vous obligent pas à être quelqu'un d'autre que vous, et qui aime votre compagnie. J'en suis sûr, vous venez de retrouver la vôtre sous cette pluie, dans cet étang crasseux et visqueux, avec Monsieur Sierra.

- Tiens, on parle de moi ?

Hunter vient d'ouvrir la portière du conducteur. Il ressemble à un gars qu'on vient de plonger dans un verre d'eau. Ses cheveux lui donnent un air d'adolescent, une mèche fine lui barre le front si ce n'est son regard. Je peine à le reconnaître dans la faible luminosité qu'oblige la nuit. 

- J'ai réservé les deux dernières chambres de l'hôtel. Je sais bien que ça n'a rien à voir avec les hôtels Sierra, mais ça fera l'affaire pour une nuit. A ce qu'il paraît il y a même un room service disponible peu importe l'heure. Et puis de toute manière avec cette pluie qui menace de se transformer en tempête, c'est mieux pour nous tous. La note est déjà payée qui plus est. 

- Ben dis donc ! En voilà une autre bonne nouvelle ! Tu es plein de surprise Hunter, lâche Calvin en se hâtant, quittant la voiture sans se faire prier.

Je crois savoir à quelle autre nouvelle il fait référence, mais il est déjà trop loin de moi pour que je ne puisse lui demander. Je ne suis même pas certaine que j'ai envie de lui demander en fait.

A mon tour, je quitte la voiture en étant plus que saisie par le froid extérieur. Ma peau est encore humide, même si elle ne rivalise pas avec la texture collante et emmêlée de mes cheveux. Tout ce à quoi j'aspire maintenant c'est à une bonne tasse de thé et d'un bain bien chaud. Il est plus que nécessaire que j'efface tous les microbes et toutes les autres saloperies qui traînent sur mon corps.

Sur le chemin menant jusqu'à l'intérieur de l'hôtel, Hunter vient se mettre à ma droite. Il tient un sac de shopping Harrods à la main. D'une manière inconnu, ce sac semble pouvoir se protéger des gouttes, dans le genre imperméable. Hunter ne dit pas grand chose au début. Ses yeux se perdent sur les places du parking, plus pleines les unes que les autres. 

A un moment, je sens qu'il tourne sa tête vers moi.

- Je suis content que tu sois venue ce soir. 

Depuis quand Hunter Sierra parle-t-il de ce qu'il pense ? Je m'abstiens de lui en toucher un mot. Nous avons été si proches tout de suite, je n'ai pas envie de tout gâcher en me jetant trop rapidement dans ses bras. Oh Seigneur, qu'est-ce que ses bras me manquent ! Je ne suis même pas sûre qu'il accepterait de toute façon, je suis vraiment dégoûtante en ce moment. C'est dire si j'ose imaginer l'odeur qui doit s'échapper de moi. 

- A la base, j'étais venue pour Ava et Benett.

Il m'ouvre la double porte de l'hôtel, ce qui continue de m'étonner. Ce n'est pas l'homme que j'ai abandonné lâchement sous la flotte il y a quelques mois. C'est quelqu'un d'autre qu'il faut que j'apprenne à connaître. A redécouvrir. J'aime cette sorte de nouveau challenge. C'est fou comment parfois les gens changent rapidement.

Il fait si bon à l'intérieur. J'ai le sentiment d'avoir oublié le goût de la chaleur à force d'avoir erré dans ce "marécage". En passant dans le hall aéré et garnie de plantes plus hautes et plus vertes au fur et à mesure que mon regard scrute l'endroit, je remarque une jeune fille présente au guichet me dévisageant.  J'ai bien envie de lui répondre par un regard noir, révélateur de ce que je pense, pourtant j'ai des raisons de croire que ce serait idiot. Après tout, dans la tenue dans laquelle je me trouve, elle peut bien continuer de mal me regarder. Quand ses yeux se tournent vers Hunter -qui m'attend, je me suis arrêté sans bien savoir pourquoi- et qu'un sourire admirateur envahit le visage de cette fille, je comprends autre chose. Elle le trouve canon, ce qui lui fait se demander pourquoi une fille dans mon style traîne avec lui.

Ca n'a rien de nouveau. La jalousie est un vice qui tâche le cœur des gens et le repeint parfois entièrement. 

Hunter vérifie sa carte magnétique d'un coup d'œil. Il me mène ensuite jusqu'à un ascenseur avec plus de miroirs qu'il n'en faut à l'intérieur. Je le laisse me montrer le chemin étant donné que Calvin nous a déjà bien devancé. A l'heure qu'il est, il doit déjà être en train de profiter de sa chambre. Du room service et sans doute d'un bain.  

- Ava et Benett ? Je ne me souviens même plus de leurs visages pour être franc.

Il me fixe intensément à présent. Je détourne le regard en relançant la conversation. Ce moment dans l'ascenseur a des airs d'éternité. J'ai l'impression que mon corps entre en symbiose avec le sol. D'ailleurs, il faudra m'excuser des quelques résidus de terre et d'eau qui flottent encore auprès de moi comme de la vulgaire super glue. 

- Comment tu as su ? Pour le mariage ?

Je ne peux pas croire qu'il se soit pointé à mon ancien journal, et que par un hasard mystérieux, Ava lui en ait parlé. 

- Naomi est une fille chouette. 

Naomi... Ca fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vu. Je voulais profiter de mon séjour pour voir ma mère, peut-être. C'est ma mère, je l'aime évidemment, mais je ne ressens pas le besoin de la voir, elle ne manque pas. En revanche, en quittant Naomi, j'ai comme un vide qui s'agrandit au fond de moi. Savoir qu'elle a aidé Hunter, ça devrait me rendre furieuse. Seulement non, je ne suis pas en colère. Au contraire, ça me réchauffe le cœur. 

- Oui, Naomi est vraiment quelqu'un de surprenant. Tout comme ce type, Calvin. Il a une vie vraiment difficile.

L'ascenseur s'arrête au quatrième étage. Il débouche sur plusieurs couloirs, un à droite, un autre à gauche, et finalement, un dernier en face de nous. Hunter empreinte celui-ci en agitant son sac pendant sa marche. En le suivant, je ne peux qu'attester de la décoration épurée qui se dégage déjà des murs. C'est un peu comme si je venais d'entrer dans un de ces immeubles  de Manhattan, très chic, avec des tableaux impressionnistes accrochés à deux mètres de distances chacun. Il y a aussi des sortes de tables peu larges collées aux murs. Certaines sont couvertes de fleurs pleine de vie, pendant que d'autres contiennent des chocolats ou encore des livre épais. Le rendu me laisse sans voix. Mieux vaut ne pas parler des tapis colorés qui sont pour ainsi dire, la seule touche de couleur de ces couloirs immaculés.

- Je l'aime bien, Rain. Il est simple. On se comprend.

- Peut-être que lui te comprend, mais je ne vois pas tellement comment tu peux le comprendre. Même moi, je ne pourrais pas comprendre ce qu'il endure quotidiennement. On en a parlé dans la voiture quand tu étais parti jeter l'une de mes plus belles robes.

Hunter s'arrête devant une porte en ébène.

Il coule un regard vers moi rempli de quiétude. J'espère qu'il se sent coupable, quelque part au fond de son pectoraux en acier.

- Je t'en rachèterai une encore plus belle. Maintenant, entre là-dedans.

Je  l'écoute. A nouveau, il me laisse passer devant lui, très naturellement, après avoir glissé sa carte dans un endroit fait pour. Une seconde plus tard, la porte se referme derrière nous.

- Je crois que tu as raison. Je ne peux pas comprendre Calvin comme je le voudrais. Et ça m'attriste. Il faudra que je fasse quelque chose pour lui.

Hunter se déchausse tout à coup. Il gagne un air sérieux, froid même. J'en profite pour scruter l'endroit. La pièce est immense, avec un petit salon élégant, dans une harmonie de meubles en bois, dans le genre chalet. Plus loin, devant une vitre qui fait presque la taille du mur, un lit kingsize nous fait face. Je peux sentir d'ici l'odeur de propre qui se dégage des draps. Tout simplement délicieuse. Il y a aussi un bureau un peu plus loin, un coin déjeuner et un dressing impressionnant "dissimulé" derrière un mur vitré. A part quelques linges de maison, il est vide et très foncé.

Je m'empresse d'informer Hunter de ma première intention, évacuer la saleté qui m'habite.

- Il faut absolument que j'aille me laver, donc je ne vais pas plus tarder et y aller.

Je me dirige vers la porte où doit se cacher la salle de bain.

- Attends, Rain ! Il y a quelque chose que je voulais savoir.

Je m'arrête dans ma marche, peu sereine. De quoi veut-il parler ? En resserant ma veste contre moi, j'ai l'impression de me protéger. Mais de quoi au juste ? 

- Je t'écoute.

- J'ai croisé Auberon Briscoe en arrivant tout à l'heure. Il m'a parlé d'un certain baiser. Un baiser qu'il aurait échangé avec toi. Qu'est-ce que ça signifie ?









FIN DU CHAPITRE NIARK NIARK NIARK !
Encore une fois, c'est pas cool de ma part de vous laisser ici. J'espère que ça ira quand même.

Allez a+ !


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