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Ça, c'est sûr, ce n'est pas du Coco Charnel !
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JODIE
Shannon a eu une très bonne Idée en me proposant cet après-midi entre filles. Nous avons parcouru les boutiques et j'ai pu me trouver deux pantalons de grossesse, plusieurs tee-shirts larges, un pull à grosse maille et une jolie robe bandeau. Par contre, il n'est pas question que je porte ces soutiens-gorge pour femme enceinte, qui ressemblent plus à deux parachutes déployés tant ils sont grands, amples, imposants. Et surtout moches. Comme si l'on n'avait pas le droit de rester sexy pour son homme sous prétexte que l'on porte la vie.
Nous venons d'entrer dans une boutique de lingerie et avec Shannon nous cherchons un modèle qui pourrait accueillir mes seins devenus volumineux tout en demeurant affriolants. Ce qui n'est pas chose aisée. Jusqu'à maintenant, j'étais dans la norme et n'ai jamais eu besoin de me poser de telles questions, mais, là, j'ai pris au moins deux tailles de plus et tout de suite ça complique l'affaire.
C'est la troisième enseigne de dessous dans laquelle nous entrons et j'espère qu'ils auront autre chose que ces trucs basiques que l'on m'a présentés jusqu'à présent. La vendeuse nous harponne à peine le seuil de la porte passée et j'ai horreur de ça. « C'est bon, meuf, laisse-moi au moins jeter un œil avant de vouloir me conseiller ». Shannon lui répond sur un ton plus calme et mesuré que le mien.
— Si nous avons besoin de vous, nous vous ferons signe.
Comme la nana ne bouge pas assez vite pour elle. Shannon avance rapidement avec la poussette de Mackenzie. La gamine éclate de rire.
— Encore, Mamy.
J'étais prête à quitter la boutique tant le comportement de la vendeuse m'a gonflée, mais, cette fois-ci, elle se déplace et nous laisse regarder. Nous ne trouvons pas plus notre bonheur, mais avec Shannon nous avons envie de jouer aux pestes. Alors je passe en cabine et pendant trente minutes au moins, j'essaye des ensembles en veillant à ce que l'on ne découvre pas mon corps. Les traces sont encore visibles même après les avoir masquées sous du fond de teint. Du moins moi, je ne vois que ça. Me regarder dans le miroir reste une vraie torture. Je me demande comment Théo peut avoir envie de moi avec tous ces impacts violacés.
Je tente de faire abstraction des dégâts que me renvoie la psyché pour laisser croire à la vendeuse que je suis intéressée par ses modèles tous plus moches les uns que les autres. Je suis enceinte certes, mais ce n'est pas une raison pour que je porte des dessous de mamy ou de jeune fille effarouchée.
Je réponds au message de Théo, qui veut savoir si tout va bien. Pour m'amuser, je lui envoie des photos de deux soutiens-gorge que je viens de passer, destinées à l'effrayer en lui faisant croire que je vais les acheter. Je m'assois dans le fauteuil en velours ras pour siroter un verre de jus de fruits qu'elle nous a servi, pensant qu'elle allait vendre plusieurs de ses dessous, qui n'ont rien de sexy. Rien à voir avec ceux de la marque Coco Charnel.
J'ai découvert cette marque lors de vacances à Paris. L'accueil et la gentillesse du personnel n'avaient rien de comparable avec celui-ci. Leur boutique luxueuse était chaleureuse et je m'y suis sentie bien aussitôt la porte poussée. Les modèles dessinés par Perle Barresi, une jeune créatrice au talent fou, en ont fait un endroit incontournable de la capitale.
— Vous aimez ce nouveau modèle ? Il est un peu plus, enfin bien moins...
Il n'a rien du tout et se trouve très loin de ce que je recherche. Alors après l'avoir laissée attendre quelques minutes, je lui tends le fameux ensemble au travers du rideau derrière lequel elle se trouve. J'entends Shannon glousser et parler avec Mackenzie, qui gambade dans la boutique, ce qui ajoute une dose de stress supplémentaire aux vendeuses lorsque la petite frôle les vitrines ou les décors.
Bon, la récréation a assez duré, ça ne m'amuse plus.
— Tenez !
Je lui colle les derniers ensembles dans les bras et elle se rend à la caisse avec un grand sourire pensant avoir conclu la vente de la journée. Elle le perd très rapidement quand elle nous voit nous diriger vers la sortie.
— Mesdames, vos articles...
— Nous ne prendrons rien, lui annonce Shannon avec un air satisfait.
Elle a du mal à retenir son envie de rire face à la réflexion de Mackenzie.
— Elle est fâchée, la dame !
— C'est parce qu'elle vient de comprendre que tatie n'achètera rien, lui explique Shannon. Et si nous allions manger une glace.
La petite valide le choix en frappant dans ses mains. Elle est vraiment cool et tout l'amuse. Assises toutes les trois sur un banc de la galerie marchande, nous dégustons nos sorbets. À la fraise pour Mac et au citron pour Shannon et moi. La fontaine d'eau en face de nous fascine la petite. Tellement occupée à regarder les jets changer de couleurs, elle vient de faire tomber de la glace sur sa jolie robe bleue.
— Oups !
— Ce n'est rien, ma chérie. Elle ira à la machine dès ce soir.
— Papa ne va pas être content !
— Ton père râle pour un oui ou pour un nom, alors ne t'inquiète pas pour si peu.
— Et puis, là, il a d'autres soucis.
Mackenzie plisse les yeux et plonge dans les miens.
— Parrain est en train de finir le dessin de Noël qu'il a sur le bras. Tu as même choisi la couleur de la robe. Tu te souviens ?
— Oui ! Rose !
— C'est ça.
— Papa a mal ?
— Un petit peu. Mais il est fort. Il va tenir le coup et puis il est avec Connor.
— Papa Nono, elle me reprend sérieuse. J'ai deux papas, elle ajoute fièrement en relevant le menton et croisant ses bras sur son petit corps.
Je me doute que c'est une notion que lui apprend Connor. Lui qui ne voulait pas entendre parler d'avoir des gamins, il est devenu accro à cette gamine. De toute façon, c'est impossible de ne pas l'être, elle est exceptionnelle. Je caresse mon ventre et mon geste l'intrigue immédiatement.
— Tu as un bobo ?
— Non, au contraire.
— Jodie attend un bébé, la renseigne Shannon.
Mackenzie fixe ma main qui se balade sur cet arrondi de plus en plus visible.
— Tu veux lui dire bonjour ? Je lui propose, amusée par l'attention qu'elle me porte.
Elle se tourne vers Shannon pour savoir comment elle peut faire.
— Tu poses ta main bien à plat et tu lui parles si tu veux.
Mac descend du banc pour se placer en face de moi et d'un geste assuré, elle situe sa paume juste au-dessus du nombril.
— Coucou, bébé. Je suis Mackenzie et toi ?
— Il n'a pas encore de prénom.
— Pourquoi ?
— On lui en donnera un quand il sera né. En attendant, on l'appelle « Banane ».
Elle éclate de rire et place ses doigts dans sa bouche pour étirer chaque coin.
— Regarde, moi aussi je suis une banane. C'est Papa Nono qui m'a appris.
— Ça ne pouvait être que lui, je lui affirme gentiment.
— Connor a raté sa vocation de clown, ajoute Shannon avec un sourire teinté de tristesse.
D'après ce que m'en a dit Théo, son frère va mieux après son incarcération forcée, mais il reste fragile. Et il lui arrive encore d'avoir des crises qui le renvoient à ce cauchemar. Je connais ce mécanisme, même si je réalise mon possible pour ne plus en avoir, mes nuits en sont trop souvent peuplées. Mais grâce à Théo, ils s'espacent avec l'aide de son amour et de ses bras musclés qui me sécurisent.
— Jodie, ça va ?
— Oui, oui...
— Tu es blanche comme un cachet d'aspirine. On dirait que tu as vu un fantôme.
C'est presque ça...
∞ ∞∞ ∞
THÉO
Pour une fois, je ne suis pas mécontent qu'un client se désiste à la dernière minute. D'habitude, j'aurai râlé, mais, là, je n'en ai pas l'énergie. Pas après la crise que vient de vivre Connor. Il a besoin qu'on l'entoure, alors même si nous ne sommes qu'en fin d'après-midi, je ferme la boutique. De toute façon, je n'ai pas la tête à travailler sur mes futures commandes de tatouages. Et puis, Jodie me manque aussi. J'ai envie de la prendre dans mes bras, de savoir si elle va bien, si sa sortie avec ma mère et ma filleule s'est bien passée.
Je gare la moto devant chez mes parents juste à côté de la voiture de James. Ils sont en train de discuter, alors je les laisse seuls et ne les attends pas pour entrer.
— C'est moi !
— Chut, Mackenzie dort, me reprend ma mère.
— À cette heure-ci ?
— Oui, elle n'a pas fait la sieste pendant notre virée shopping, par conséquent elle est allée se reposer un peu avec Jodie.
— Elle ne va pas bien ? Je m'alarme. C'est le bébé ?
— Non, ne t'inquiète pas, elle était juste fatiguée. Elle m'a avoué qu'elle ne faisait pas de nuits complètes.
— Tu vas devoir lever le pied sur les câlins, fiston.
— Salut, Dean. Je ne vois pas de quoi tu parles !
On se tape dans la main en se marrant, tandis que ma mère secoue la tête de gauche à droite en nous observant agir en mâle alpha. Dean est vraiment le père, l'ami et le confident dont tous les mecs rêveraient d'avoir. J'ai la chance qu'il soit tout ça pour moi. Il ne montre aucune différence entre Connor et moi. Nous sommes ses fils, c'est tout. Fin de la discussion ! Comme il aime le préciser quand on en parle.
Je me dirige vers la chambre pour voir Jodie et me rassurer. Je les trouve toutes les deux couchées dans le lit de Connor. Jodie tient Mackenzie dans ses bras et le tableau qui se joue devant moi est magnifique. Je l'imagine dans quelques mois avec notre fils...
— Elles dorment bien, me souffle James.
Je ne l'avais même pas entendu arriver. Il se place à côté de moi et les regarde se reposer sans se douter qu'elles ont du public. Surtout que Connor vient de nous rejoindre. James l'entoure de ses bras tandis que nous restons là sans rien dire, juste bercé par les respirations paisibles de ces deux merveilles.
— Vous devriez les laisser tranquilles, nous sermonne Shannon.
Nous la suivons dans le couloir et je crispe ma main sur son poignet pour l'arrêter.
— Tu es sûre qu'elle va bien ?
— Elle t'en parlera ce soir au calme.
— Tu ne peux pas me dire ça et me laisser dans l'ignorance.
— Elle a vu son collègue.
— Qui ? Chuck ?
— Il me semble. Ils ont discuté un peu, puis Mackenzie s'est mise à râler dans sa poussette en observant Jodie avec cet homme. Alors on est parti.
— Elle t'a semblé contrariée ? Effrayée ?
— Elle était mal à l'aise, ça, c'est certain. Mon intervention a paru la soulager.
— Elle ne va pas pouvoir reprendre le travail dans ces conditions, je secoue la tête par la négative.
— C'est sa décision. Tu ne peux pas la garder sous cloche.
Certes, mais ma mère ne connaît pas la vérité sur son enlèvement.
— Je sais bien, mais, à chaque fois que je ne suis pas avec elle, il lui arrive quelque chose.
— Vous devriez en parler, Théo. Jodie a son mot à dire, tu ne peux pas fixer les règles sans tenir compte de ce qu'elle souhaite. Tu dois lui laisser son libre arbitre, surtout après ce qu'elle a vécu avec l'autre taré. Elle a besoin de reprendre confiance en elle. De retrouver sa liberté de penser. Et d'agir. Ton rôle est de la soutenir, de l'aider à y arriver et de l'aimer. Le reste, c'est à elle de l'accomplir.
C'est ainsi que je compte agir pour la protéger de ses deux collègues pas nets du tout.
— Merci, maman. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
— Je suis certaine que tu t'en sortirais très bien. Allez, viens. On va retrouver les autres. Connor avait l'air d'avoir une petite mine.
— Il a eu une crise au salon de tatouage.
Ma mère accélère le pas pour rejoindre la véranda et nous tombons sur une scène qui nous coupe le souffle et nous statufie sur place. C'est impossible !
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➥ Jodie, Shannon et Mackenzie font les boutiques. Un bon moment passé entre filles. Shannon sait comment lui changer les idées, non ?
➥ Elles jouent un tour à la vendeuse bien trop collante et insistante. Ont-elles bien agi ?
➥ Ce que Shannon apprend à son fils n'est pas rassurant. Pourquoi Jodie avait-elle l'air mal à l'aise en présence de Chuck ? Qu'a-t-il pu lui dire ?
➥ D'après vous que se passe-t-il sous la véranda qui met Shannon et Théo dans cet état ?
NDA : Pour ceux qui n'ont pas eu la référence par rapport à la marque de lingerie de Coco Charnel et sa créatrice Perle Barresi. Vous pouvez la retrouver dans mon histoire «Les Dessous Sexys de la Voisine» elle apparaît sur mon profil !
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📍 Samedi, on lira le chapitre de THÉO & JODIE :
😱 Je hurle, mais personne ne m'entend...
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🥰 Bonne journée, mes Tattoos Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Romance ✨