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Je ne sais pas où chercher...
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THÉO
Assis dans la salle de pause de mon shop de tatouages, je tente de me ressaisir en buvant un café tandis que Willow tape nerveusement son briquet sur la table, le fait tourner entre ses deux doigts et le laisse retomber sur le dessus en bois. Et elle recommence. C'est sans fin. Ce qui a le pouvoir de me stresser. Un peu plus encore.
— Tu peux arrêter. Sors fumer une clope au lieu de me briser les tympans avec ce bruit insupportable.
— Ça m'aide à réfléchir, Boss.
— Et ? Tu as une idée ?
— Peut-être. Je vais passer un coup de fil. Je reviens.
En fin de compte, elle sort du Shop. Je regarde ma montre et mon prochain client ne va pas tarder à débarquer. J'ai voulu annuler tous mes rendez-vous, mais Willow m'a convaincu d'essayer de tatouer celui qui était déjà là à mon arrivée. Cette parenthèse de deux heures m'a permis de me canaliser pour éviter de péter un câble sans pour autant oublier Jodie ni la situation dans laquelle elle se trouve. Mais je deviens fou de rester là à attendre, surtout que je n'ai aucune nouvelle de son coéquipier.
Si je mets la main sur cet enfoiré avant les flics, je vais l'envoyer en enfer sans passer par la case prison. Mais pour ça, il faudrait que je sache où chercher.
— Théo !
— Connor, James... Merci d'être venus.
Je n'ai pas réfléchi avant de les appeler, j'avais besoin de leur soutien, de leurs idées, car franchement je n'arrive même plus à raisonner tant la peur à coloniser la moindre parcelle de mon corps.
— Des news ?
— Non, Connor. Je ne sais pas où chercher. Elle peut être n'importe où...
— Si elle a son téléphone sur elle, il faut tenter de la localiser.
— Comment veux-tu que j'arrive à faire ça ? Son collègue flic m'a assuré qu'il allait s'en occuper.
— Tu as confiance en ce mec ?
Je ne sais pas quoi répondre à mon frangin. Depuis tout à l'heure, je me repasse la scène en boucle et un truc me dérange dans son attitude.
— Apparemment, ce n'est pas le cas, sinon, tu m'aurais répondu aussitôt. Pourquoi ?
— C'était trop bizarre.
— Qu'est-ce qui t'a semblé étrange ? me questionne, James.
— Il m'a bien fait comprendre qu'il aurait été meilleur que moi pour la surveiller et a ajouté que j'aurais dû la lui laisser.
— Tu penses qu'il a un crush sur Didi ?
— Déjà à notre première rencontre, je l'avais trouvé très protecteur, à la limite d'être possessif, et puis il m'a menacé...
Je leur raconte brièvement notre échange. Je ne veux pas m'apitoyer sur ce que ce mec a laissé sous-entendre. La seule qui compte, c'est Jodie. James vient se poser à côté de moi et ajoute.
— C'est peut-être une bonne chose, alors.
— Tu trouves, je m'énerve. Ce mec veut clairement me piquer ma femme !
— S'il tient à elle, il fera tout pour la retrouver.
— James a raison. La seule chose qui compte, c'est qu'il la sorte des griffes de cette enflure.
Willow entre comme une furie dans la pièce en annonçant la nouvelle.
— Mon pote veut bien nous aider.
— Et en quoi le peut-il ? se renseigne James.
— C'est un petit génie de l'informatique. Là, il est en train de déverrouiller l'accès aux caméras qui se trouvent devant ton immeuble.
Willow dépose son ordinateur portable sur la table et l'ouvre. Après avoir tapoté quelques codes que son pote lui donne au téléphone, ma rue apparaît. Nous nous rapprochons tous de l'écran pour voir ce que les images vont nous révéler.
— J'ai demandé à Sheldon de commencer à regarder un peu avant ton départ de chez toi pour observer s'il y a un mec louche.
Nous scrutons le moindre mouvement ou passage de piétons.
— À mon avis, intervient Connor, il ne va pas se balader en longeant le trottoir.
— Demande à ton pote si l'on peut voir les bagnoles garées en amont de la rue ?
Il change de caméras pour balayer les stationnements et je scrute chaque auto, mais c'est impossible d'apercevoir si quelqu'un attend dans l'habitacle. La cloche tintinnabule en annonçant l'arrivée de mon prochain client.
— Fais chier.
— Tu vas bosser ?
— Oui, James, Willow voulait que je m'occupe pour ne pas péter un câble.
— Elle a raison. On va continuer à mater la vidéo, m'assure mon frangin.
— Merci, vous m'appelez si un mec louche entre dans l'immeuble.
— On va faire mieux que ça, annonce Willow, mon pote à trouver à quoi ressemble cette sous-merde.
La photo de cet enfoiré s'affiche en médaillon dans l'angle de l'écran et je me demande comment Jodie a pu craquer pour un type aussi imbuvable. Ça se lit sur ses traits, que ce mec est un gros connard. Connor confirme mon impression pendant que Willow va accueillir le client. Je n'ai vraiment pas envie d'y aller.
— Le type porte la perversité sur lui, c'est flagrant !
L'entendre le nommer ainsi me colle des frissons dans tout le corps et dire que mon petit Chat est avec ce sadique qui a fait de sa vie un enfer.
— Bon là, c'est toi qui sors de l'immeuble, on ne devrait pas attendre trop longtemps pour le voir arriver.
Je tente de regarder dans tous les coins pour l'apercevoir avant de devoir laisser ma place. Je sais bien que Connor et James vont être des plus attentifs, mais j'aurais préféré rester avec eux.
— Putain, le voilà !
Ce que je ressens est violent en le découvrant devant mon immeuble. Il est appuyé contre un tronc d'arbre en scrutant son téléphone. Il attend, mais quoi ?
— Regarde, ta voisine vient de sortir, il en profite pour entrer.
Dans moins de deux minutes, il va être en face de Jodie. J'enrage. Je sens cette boule de haine monter en moi.
— Boss ! Ton client attend.
— Offre-lui un café, le connard vient de pénétrer dans l'immeuble.
Elle retourne à la boutique et je serre les poings en imaginant ce que Jodie a dû ressentir en le découvrant derrière la porte. La vidéo s'accélère un peu pour aller au moment qui nous intéresse. Et soudain, je la vois sortir. L'autre connard tient son bras et, à la tête qu'aborde mon amour, je sais qu'il lui fait mal. Son visage porte les stigmates d'un coup et j'ai envie d'envoyer balader tout ce qui se trouve sur la table. Mon petit Chat...
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JODIE
Mais qu'est-ce qu'ils font là avec Andrew ? Ils le connaissent ? Moi qui pensais qu'ils étaient plus que des collègues. Je comprends mieux leurs attitudes, mais aussi pourquoi elle n'a pas voulu ajouter les preuves à ma plainte. Ou pourquoi il n'a pas relaté lors de sa déposition toutes les fois où il a remarqué des traces sur mon corps. Leurs voix m'ont l'air plus proches. Donc je me concentre sur ce qui les oppose. C'est-à-dire... Moi.
— Tu n'aurais pas pu suivre le plan ? l'engueule Mélissa. Tu devais juste fouiller son appartement pendant que le tatoueur était au laboratoire.
— Quelle idée t'est passée par la tête pour l'enlever ? Depuis quand prends-tu des initiatives ?
— C'est bon, Chuck, cette nana n'a pas le droit de me traiter ainsi. C'est moi qui décide quand je n'en veux plus. Elle n'aurait jamais dû me quitter, me rejeter et encore moins porter plainte.
Andrew est complètement dingue. Il parle de moi comme si je n'avais pas mon mot à dire, comme si ma vie ne comptait pas, comme si j'étais sa priorité.
— Lâche l'affaire, Andrew. Elle est enceinte.
— Ta gueule, Mélissa, si tu n'avais pas pris sa plainte, je n'aurais pas cette injonction au cul.
— Tu devais te tenir à carreau, tu es vraiment trop con, Andrew.
Je savais bien qu'il ne se plierait pas à cette décision. Au contraire, ça l'a mis en colère et lui a donné une nouvelle occasion de s'en prendre à moi.
— Tu voulais que je la regarde sans réagir pendant que l'autre tatoué était en train de la baiser ? Impossible, elle est à moi.
— On va faire quoi d'elle, maintenant ? lui demande Mélissa.
Comment ça ? Ils ne vont quand même pas me tuer ?
— Elle doit avouer où est caché le colis. Je vais la travailler au corps pour qu'elle dise où il est planqué.
— Ta gueule, Andrew, sinon elle va comprendre, le reprend Mélissa.
Mais de quoi parlent-ils ? C'est quoi, ce paquet, qui se trouve au centre de leur discussion ?
— On l'a récupéré tout à l'heure. Si tu avais attendu comme c'était prévu, on n'en serait pas là.
— Oh, c'est bon Chuck ! Je n'en ai rien à foutre de ta morale à deux balles. On a tous les trois ce que l'on voulait. Vous avez remis la main sur le colis et, moi, je vais partir loin avec elle.
Non, ce n'est pas possible que je redevienne sa chose. Je ne le supporterai pas. Mes collègues doivent me sortir de là. Mon bébé ne pourra pas endurer ses mauvais traitements.
— Mélissa ! Chuck ! À l'aide !
Ils entrent dans la pièce où je suis attachée. Leurs pas s'arrêtent à quelques mètres de moi.
— S'il te plaît, Mél. Délivre-moi.
J'entends qu'on se rapproche de moi, mais ce n'est pas ma collègue. La prise douloureuse dans mes cheveux ne peut que venir de la part d'Andrew.
— Tu vas fermer ta belle bouche ou je vais y enfoncer ma queue pour te faire taire.
— Non ! Vous ne pouvez pas...
Ma phrase reste en suspens quand j'entends une déflagration. Je tremble de tous mes membres tant j'ai peur qu'ils aient tiré sur moi. La prise dans mes cheveux se relâche et je perçois un bruit sourd comme si quelque chose de lourd venait de tomber au sol.
— Ne me tuez pas. Pensez à mon bébé. S'il vous plaît, épargnez-le.
— Calme-toi, Jodie. C'est fini.
— Chuck ! Détache-moi, je m'affole, complètement paniquée.
Il embrasse mon front et je me fige.
— Il ne te fera plus de mal. Je ne l'aurais pas laissé faire.
Je sens que mes mains sont libérées ainsi que mes pieds, puis il me retire le bandeau qui cache mes yeux. J'ai du mal à les ouvrir, la lumière m'aveugle, je les cligne à plusieurs reprises quand Mélissa s'adresse à moi.
— Tiens, bois. Ne va pas nous faire un malaise !
J'hésite. Mais ils viennent de me détacher, ce n'est pas pour causer ma perte. J'avale une partie de la bouteille et la lui rends. Craintive, je cherche du regard Andrew quand j'aperçois un corps gisant au sol.
— Vous l'avez tué ?
Je découvre le corps sans vie d'Andrew. Une grande flaque rouge entoure sa tête. Je commence à paniquer, à trembler. Alors Chuck pose ses mains sur mes épaules pour me recentrer. Il plante son regard fou dans le mien. Il tente de me canaliser en me parlant calmement.
— Tu n'as rien vu. Tu n'es jamais venue dans ce garage. Tu as compris, Jodie ?
— Mais... Vous l'avez tué, je sanglote sous le choc.
— Si tu nous balances, tu tombes avec nous. Alors si tu veux reprendre ta vie, tu la fermes, m'ordonne Mélissa. Pense à ton gosse, tu tiens à ce qu'il grandisse en venant te voir au parloir ?
— Et comment allez-vous expliquer que vous m'avez retrouvée ?
— Tu lui as échappé le temps qu'il ouvre le portail. On t'a récupérée sur le bord de la route.
Après tout, je m'en fous de la version qu'ils vont donner. Le tout, c'est que je sois en vie. Libre. Ma banane vient de bouger et je respire mieux.
Mon tout petit va bien...
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➥ Grâce aux caméras de surveillance, ils savent qui a enlevé Jodie. Est-ce que ça va les aider pour la retrouver ?
➥ Jodie comprend que ses deux collègues et son connard d'ex se connaissent. Comment est-ce possible ?
➥ C'est quoi, cette histoire de boîte à chaussure que Jodie aurait soi-disant cachée, mais dont elle ignore l'existence ?
➥ Chuck tire sur Andrew pour protéger Jodie et la sauver de son ex. Pensez-vous que c'est la seule raison ?
➥ Chuck et Mélissa ordonnent à Jodie de donner une nouvelle version aux flics. A-t-elle d'autre choix que de leur obéir ?
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📍 Samedi, on lira le chapitre de THÉO & JODIE :
🎭 C'est irréel...
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🥰 Bonne journée, mes Tattoos Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Romance ✨