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« La vérité est dure à entendre... »
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THÉO
Son coéquipier vient de passer pour la récupérer. Elle bosse de jour et j'irai la chercher ce soir au commissariat. Il n'est pas question qu'elle reste seule et sans surveillance.
Cette nuit, allongés sur son canapé, nous nous sommes câlinés, rien de plus. Nous avons beaucoup parlé aussi. Elle m'a enfin confié l'enfer que cette pourriture d'Andrew lui a fait vivre. Jodie s'est mise en couple après qu'elle a compris qu'elle ne pourrait pas me reconquérir. J'étais fiancé, j'allais me marier et avoir un bébé. Alors il y a un an, elle a voulu tourner la page. Elle a viré nos comptes Instagram – à Jess et à moi – pour tenter de m'oublier.
Elle l'a rencontré au commissariat. Il était venu afin de porter plainte pour le vol de sa voiture. C'est elle qui a pris sa déposition. Il a su la charmer. Ai fil des rendez-vous, il a décelé qu'elle allait mal. Que de me savoir en couple la rendait fragile, triste et vulnérable. Et cette pourriture en a profité alors qu'il était venu chez elle pour lui donner un cours de fitness pour soi-disant la détendre. Et puis à force de gentillesse, d'attention, il est arrivé à ses fins...
Il s'est comporté avec elle comme le font tous ces pervers narcissiques. Il a joué avec elle, lui laissant miroiter monts et merveilles dans un premier temps. Celui de gagner sa confiance. Celui de se montrer tel un prince charmant, jusqu'à ce qu'elle se croie aimée, jusqu'à ce qu'elle baisse la garde. Elle a emménagé dans son appartement au bout de deux mois et c'est là que le calvaire a commencé.
En tout premier lieu, ce fut des mots, des réflexions de plus en plus dures sur son physique, puis sur sa manière de tenir son intérieur, de préparer à manger, de s'occuper de lui et de ses plaisirs. Les humiliations montaient crescendo, la laissant croire qu'elle n'était bonne à rien. Et puis, un soir où il était rentré alcoolisé, il l'a frappée sans aucune raison.
Une gifle suivie d'excuses et de promesses de ne plus recommencer.
Ça a duré, juste le temps que la marque s'efface sur sa joue. Qu'il lui fasse croire qu'il était redevenu le mec qu'elle avait rencontré quelques mois auparavant. Seulement quelques jours de répit puis tout a recommencé. Il a déchaîné sa colère sur elle, l'obligeant même à avoir un rapport sexuel non consenti. Elle avait beau lui crier son refus, il lui renvoyait au visage qu'elle était son jouet, sa propriété et qu'il avait tous les droits sur elle et notamment de disposer de son corps comme il le voulait.
Suite à cette nuit, elle l'a fui. Laissant derrière elle ses affaires et le peu de choses qui lui appartenaient. Jodie est retournée vivre chez ses parents pensant s'y trouver à l'abri, mais ce connard venait la harceler jusqu'à leur domicile. Lors d'une soirée organisée par ses collègues du commissariat, elle a voulu s'amuser, oublier tout ce que ce mec lui avait fait subir et c'est là qu'après avoir couché avec ce mec dans les chiottes, qu'elle est tombée enceinte.
Jodie ne s'en est pas aperçue dans un premier temps. Prise par le travail, par la peur de cet enfoiré qui la laissait tranquille pendant quinze jours, trois semaines puis qui revenait la harceler. Elle était loin de penser que son corps accueillait un bébé. Et puis, les modifications de ce dernier sont apparues accompagnées par des nausées matinales.
Son coéquipier n'arrêtait pas de la chambrer en lui disant qu'elle avait tous les symptômes de la femme enceinte. Alors elle a réalisé un test et les examens qui s'en sont suivis lui ont confirmé qu'elle avait dépassé son quatrième mois. Impossible d'avorter.
Jodie était éprise d'indépendance. Et pour faciliter ses déplacements en étant proche du commissariat, elle a emménagé dans cet appartement sécurisé, il y a trois semaines à peine. Mais maintenant que l'autre connard a retrouvé où elle habite, la peur est remontée en flèche. La résidence a beau être surveillée sans relâche jour et nuit, elle ne s'y sent plus en paix.
Alors après avoir présenté mes arguments et avoir négocié âprement, Jodie a accepté de venir vivre chez moi pendant quelques jours. Le temps qu'elle reprenne des forces, qu'elle retrouve du calme et de la sérénité indispensable pour le bien-être du bébé.
En attendant que j'aille la chercher, j'ai du boulot sur la planche. Je file directement chez moi. Je dois me lancer dans un peu de ménage et de rangement pour que Jodie se sente bien accueillie. Je vais aussi préparer sa chambre afin qu'elle voie que ma démarche est sincère.
J'ouvre les fenêtres de toutes les pièces en grand. Et je m'active pour que mon appartement brille et sente bon le propre. Je m'octroie une pause bien méritée le temps que le sol sèche. Je bois un café tout en fumant une clope en étant assis sur le plan de travail avec les jambes qui pendent dans le vide. Ce sera la dernière entre ses quatre murs. Je ne dois pas polluer l'atmosphère de ce futur bébé.
Je vais tellement bien m'occuper de Jodie, qu'elle ne voudra plus jamais repartir. Enfin, ça, c'est ce que j'espère. En attendant que cela arrive, je vais prendre de ses nouvelles. Je lui envoie un message rapide.
« Salut, petit Chat, je pense à toi »
Je sais bien que je n'aurai pas de réponse instantanée si elle se trouve en intervention. Autre sujet dont nous avons débattu hier. Elle va devoir changer de poste et ne plus agir sur le terrain. Ce n'est pas raisonnable pour le bébé ni pour elle. Même si elle m'a assuré que c'est son coéquipier qui se charge de plaquer les plus récalcitrants au sol et de leur passer les menottes. Elle doit se montrer prudente.
Jodie doit en parler à sa hiérarchie afin d'obtenir un poste dans les bureaux. Je reconnais que c'est moins fun, mais c'est aussi moins risqué. L'autre point sensible a été qu'elle porte plainte contre ce connard d'Andrew. J'ai été effaré quand j'ai compris qu'elle n'en avait rien dit, à part son coéquipier - qui forcément a vu certains dégâts - personne ne sait ce qu'elle a vécu à cause de ce mec.
J'en suis resté sur le cul.
Jodie a eu honte et n'a pas voulu passer pour une victime qui n'a pas pu se défendre face à son agresseur. Son boulot de flic lui tient à cœur. Ça n'a pas été simple à son arrivée de s'imposer dans ce milieu, qui reste assez machiste. Alors, devoir déposer une plainte auprès de ses collègues pour coups et blessures, viol et harcèlement moral lui paraissait insurmontable.
Pourtant, la situation l'exige face à la menace que représente ce mec. Elle doit pouvoir obtenir une procédure d'éloignement pour qu'il arrête de l'approcher comme il l'a tenté hier soir. Elle m'a rétorqué que cette démarche n'est que de la poudre aux yeux s'il a envie de s'en prendre à elle, ça ne le stoppera pas. Elle intervient bien trop souvent auprès de femmes qui ont été agressées ou violentées par leur ex-mari ou conjoint et ça, même si on leur a assigné l'interdiction de les approcher. Cependant, j'espère que ça sera suffisant pour qu'il la laisse tranquille.
Je jette un dernier regard à sa chambre et je suis assez fier du résultat. Les draps sont propres et changés. J'ai terminé le ménage dans la pièce et la salle de bains attenante. Je lui ai même composé un petit bouquet de fleurs en coupant quelques roses dans les plantations de la cour intérieure de l'immeuble.
Il ne me reste plus qu'à préparer le repas pour ce soir et je pourrais me rendre à la boutique. J'ai plusieurs tatouages à réaliser aujourd'hui.
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— Salut Boss ! C'est quoi, ce bordel ?
— Quelle belle façon de m'accueillir.
— Pourquoi as-tu annulé ou déplacé tous les rendez-vous après 18 h 00 ?
— Parce que je dois terminer de bosser pour 19 h 00.
— C'est nouveau, ça ? Il n'est pas question que je me tape toutes les fermetures ?
— Ce n'est que temporaire, Willow. À partir d'aujourd'hui, tu ne prends plus de rendez-vous après 18 h 00. Jusqu'à nouvel ordre, la boutique fermera à 19 h 00.
— En quel honneur, on va avoir des horaires de bureau ?
— Je dois m'occuper de... Quelques trucs.
— Je parie, elle s'amuse, que ça concerne la belle Jodie !
— Si l'on te le demande, Willow, tu diras que tu n'en sais rien. C'est compris ?
— Je serai muette comme une tombe.
Je reçois la notification d'un texto et je file dans ma pièce pour le lire quand j'entends Willow me crier.
— Tu es complément bleu de cette nana !
Sa remarque est accompagnée de son rire aigu, et je n'essaye même pas de répliquer, car c'est la vérité. Je m'empresse de déverrouiller mon portable pour lire la réponse de Jodie.
« Tu me manques aussi, à ce soir »
Je souris comme un con en lisant juste ces quelques mots. Il me tarde déjà que la journée se termine pour pouvoir la retrouver.
J'ai enchaîné les tatouages sans prendre la moindre pause pour manger. Willow a râlé après moi en me disant que j'agissais en dépit du bon sens en ne prenant pas soin de moi. Ce à quoi j'ai rétorqué que c'était juste le temps qu'on adapte le planning. Et puis je ne vais pas faire le grand ménage tous les jours. Dès demain, les rendez-vous seront plus espacés.
19 h 00
Je termine juste à temps, je laisse Willow encaisser mon client pour gagner quelques minutes. Le soir, la circulation est dense. Heureusement, en moto, on se faufile et avance plus rapidement.
19 h 30
Je suis pile à l'heure. Je lui envoie un texto pour lui signaler ma présence. Je retire mon casque en attendant qu'elle me réponde. Je m'allume une clope tout en regardant le ballet incessant de gens qui entrent et sortent du bâtiment. J'aperçois son coéquipier, dont j'ai fait la connaissance ce matin. Il s'approche de moi et m'indique.
— Jodie n'a pas terminé.
— Ce n'est pas grave, je vais l'attendre.
— Elle en a pour un bon moment, je la ramènerai.
— C'est à moi de prendre le relais. Tu peux rentrer chez toi.
Pour qu'il comprenne ma détermination, je retire la clé de ma moto et glisse mon casque sur mon avant-bras. J'entame la marche vers le commissariat quand il crochète mon biceps.
— Je t'ai à l'œil le Tatoué.
— Ça tombe bien, moi aussi.
Un duel oculaire s'installe et ni l'un ni l'autre ne compte lâcher. Je ne suis pas d'accord pour agir avec violence et encore moins sur un policier, mais qu'il ne me cherche pas. Torse contre torse, on se toise.
— Stop ! Arrêtez ça tout de suite.
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➥ Jodie a tout raconté à Théo. Et comme il le lui avait assuré, il n'est pas parti. À quel point est-il accro à Jodie ?
➥ Comprenez-vous que Jodie n'a pas porté plainte contre cet enfoiré ?
➥ Théo adapte ses horaires pour l'accueillir chez lui et être présent pour elle afin qu'elle se trouve en sécurité. Cela sera-t-il suffisant pour que Andrew arrête de harceler Jodie ?
➥ Le ton monte entre Théo et Chuck. Pourquoi son collègue agit-il ainsi avec Théo ?
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📍 Mardi, on lira le chapitre de JODIE & THÉO
🤔 Je suis tombée dans son piège...
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🥰 Bon dimanche, mes Tattoos Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Romance ✨