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1 an après...
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L'ouverture de la boutique devra attendre encore un peu. Ce matin, j'ai envie de traîner quelques minutes de plus au lit. La raison porte un prénom. Enfin, c'est ce que je me dis, sauf que, là, je n'arrive pas à mettre un sur cette femme qui est nue à mes côtés. J'ai un peu trop abusé de la vodka hier soir dans ce bar. Après une journée particulièrement chargée en nombre de tatouages, j'avais besoin de me détendre. Juste prendre un petit remontant avant de retrouver mon appartement vide. Et puis, une chose en entraînant une autre. Ou plutôt, un verre en entraînant un autre, j'ai terminé la soirée avec cette nana. Sabrina ? Ou peut-être Amanda ? À part qu'elle s'appelle, Carla ? Je me souviens juste, comme bon nombre de prénoms féminins, que celui-ci s'achève par un « a ».
— Darla ?
— Essaye encore, beau gosse !
— Mila ?
— Toujours pas. Si tu me lèches le minou, je te le dis.
— Tu sais quoi ? En fin de compte, ça m'importe peu de trouver comment tu t'appelles puisqu'on ne va pas se revoir. Alors, on va en rester là. Tu veux un café avant de partir ?
— Ce n'est pas de refus, beau gosse.
Je lui en sers un, puis je m'occupe de ma chatte, qui se frotte à mes jambes pour que je remplisse sa gamelle avec des croquettes. Je change l'eau se trouvant dans son bol, alors qu'elle grimpe sur le plan de travail à côté de moi.
— J.Lo ! Descends de là !
Cette chatte n'écoute rien. Sa tête se colle contre mon torse nu pour que je la câline. Elle sait comment s'y prendre afin que j'oublie où elle se trouve. J.Lo a élu domicile chez moi depuis six mois. Tous les soirs, elle m'attendait sur le rebord de ma fenêtre, jusqu'au jour où j'ai craqué. Je l'ai laissé entrer dans mon appartement et dans ma vie.
— Elle sait comment s'y pendre, se marre mon coup de cette nuit en caressant J.Lo. Allez, beau gosse, je me casse. Si tu as envie que l'on remette ça, je bosse tous les soirs au bar.
La nana dont je n'ai toujours pas retrouvé le nom claque la porte et je termine mon deuxième café en câlinant la seule à qui j'accorde toute mon attention depuis des mois.
Après une bonne douche, je saute dans mon jean noir, je passe mon blouson en cuir par-dessus mon tee-shirt de la même couleur. J'enfile mes Vans et me saisis de mon casque. Dans la coupelle posée sur la commode de l'entrée, je récupère mes clés et ma sacoche dans laquelle, j'ai fourré mon bloc avec mes dessins de tatouages ainsi que ma tablette.
Je bosse sur un projet qui m'occupe depuis quelque temps. Un dos complet à encrer avec deux vitraux et un décor de chapelle. Cette cliente est exigeante et je n'ai pas le droit à l'erreur. Ce matin, elle vient pour que je commence à remplir certaines zones du tatouage - dont j'ai déjà réalisé les contours - avec différentes couleurs.
Je regarde l'heure sur mon téléphone, je vais devoir me magner. Pour cela, j'accélère et double quelques voitures, qui se traînent sur cette rocade rapide. Ce qui est loin d'être leur cas. Au lieu d'emprunter la voie de droite réservée aux véhicules lents, ils se plantent sur celle du milieu et emmerdent tout le monde. Je termine de les dépasser quand je vois apparaître une bagnole de flics dans mon rétroviseur. Et merde !
Les sirènes s'enclenchent quand ils arrivent à ma hauteur et une nana me montre d'un signe de la main de sortir à la première aire de repos. C'est elle qui descend en premier du véhicule et vient me contrôler.
— Bonjour, veuillez couper le contact et me présenter vos papiers.
Je m'exécute tout en la détaillant. Son visage ne m'est pas étranger, je ne les oublie pas contrairement au nom. Pourtant, celui-ci ne m'échappe pas. Je lui présente ma carte d'identité et mon permis quand je la vois tiquer. Elle lève son regard sérieux sur moi, puis replonge dans la lecture des deux papiers.
— Pourriez-vous retirer votre casque ? Soulever la visière n'est pas suffisant pour que je puisse vous identifier.
Je m'exécute en lui souriant. En voilà un de prénom que je ne pourrai jamais oublier.
— Jodie ! Jodie Bennett... C'est bien toi ?
— C'est bien moi... Théo Williams. Tu n'as pas vraiment changé.
— Merci. Par contre toi... Tu es encore plus belle. Une vraie femme...
— Un souci Bennett ?
Son collègue s'est rapproché en voyant que Jodie prenait trop de temps pour vérifier mon identité.
— Aucun. Il est en règle, et la moto aussi. Vous pouvez partir, Monsieur Williams.
— Bonne journée à vous, me salue froidement l'autre flic.
Je traîne un peu pour remettre mon casque afin de détailler cette nana avec qui j'étais au lycée. Ça doit bien remonter à douze ou treize ans que l'on ne s'est pas revu. Comme je me suis permis la remarque, elle, elle a bien changé.
Je range mes cartes d'identités et en découvre une troisième. Elle a glissé la sienne où sont notés son nom et son numéro de téléphone. Juste avant que la voiture ne redémarre, elle se tourne vers moi. Je lève mon pouce en l'air pour qu'elle comprenne que j'ai bien récupéré ses coordonnées. Je place deux doigts contre ma joue afin qu'elle pige que je l'appellerai. Son sourire me répond et je sens que ma bouche s'étire pour le lui rendre.
C'est de bonne humeur et en sifflant que j'entre dans mon salon de tatouage. Heureusement, Willow était à l'heure pour l'ouverture.
— Salut patron. Alors, tu as eu une panne de réveil ?
— Ne m'en parle pas. J'ai été arrêté par les flics pour un léger excès de vitesse.
Je range mes affaires et mon casque dans la pièce qui nous sert pour manger, boire un café ou fumer une clope. Je croise mon reflet dans le miroir du couloir. Le sourire qui est né en rencontrant Jodie ne s'efface pas et je me demande depuis quand je n'ai pas eu une telle banane.
— Ton rendez-vous t'attend dans ton bureau.
— Merci Willow. Tu as géré ! Je te le revaudrai.
— Ça tombe bien, puisque tu en parles. J'ai besoin de partir plus tôt demain.
— Ton dernier rendez-vous est à quelle heure ?
— À 16 h 00 !
— Ça te va si tu termines après ?
— C'est nickel, Boss !
Avec enthousiasme, Willow vient déposer un baiser sur ma joue avant de se rendre dans la pièce où elle réalise les piercings. Elle est toute fofolle, mais elle met une bonne ambiance et, après ce que j'ai vécu avec Jess, j'en avais bien besoin.
Elle a débarqué un soir avec sa copine pour se faire tatouer. Sans rendez-vous, j'étais prêt à le leur refuser. Mais elles étaient tellement belles et amoureuses que je n'ai pas eu le cœur de les refouler. Et puis, je n'avais pas encore J.Lo, personne ne m'attendait à la maison...
Willow est revenue le lendemain matin et, au culot, elle m'a demandé si je ne voulais pas l'embaucher. Et depuis, elle pose des piercings, s'occupe de l'accueil des clients et de gérer la prise de rendez-vous. Il faut dire que c'est une vitrine ambulante pour son métier. Tout comme mon corps est recouvert de tatouages, le sien expose en plus une belle collection de bijoux. Willow en possède au niveau du nez, des oreilles, sourcils, langue, nombril, sans compter ceux qui ne sont pas visibles, mais dont elle n'a pas honte de parler.
Tiens ! Qu'est-ce que je disais ?
— En plus, je termine en beauté, la nana veut que je lui perce le clitoris. Depuis notre dernier salon, je n'arrête pas d'en poser.
— Il faut dire que tu as su bien en parler !
Je me marre en repensant au buzz qu'elle a réalisé ce jour-là et qui continue sur nos réseaux sociaux. Avant de me préparer à tatouer, j'envoie un message à Jodie, car, ensuite, je serais trop occupé par mon boulot.
« J'ai été ravi de te revoir. On pourrait boire un verre un de ces soirs ? » Théo.W.
J'espère qu'elle me répondra favorablement en attendant, j'ai le dos d'une cliente qui s'impatiente.
— Salut, Nikita. Alors, montre-moi comment la peau a cicatrisé depuis notre dernière séance.
— Comme tu peux le constater, tout est nickel. On passe à la couleur aujourd'hui ? Il me tarde de voir comment les vitraux vont ressortir.
— J'ai besoin que tu valides d'abord les teintes que je vais employer. Regarde, j'ai repris ton tatouage zone par zone.
Elle scrute attentivement le croquis, puis la projection sur ma tablette pour qu'elle fasse pivoter le dessin afin de le voir sous des angles différents.
— Ça me convient très bien.
Elle se couche sur le ventre et comme à chaque séance, elle place ses oreillettes pour écouter de la musique qui la détend avant de laisser pendre ses bras de chaque côté de la table.
— C'est parti.
Je prépare le matériel, m'installe sur mon tabouret à roulettes, réajuste la lampe pour éclairer la bonne zone, je passe mes gants et si tout se déroule comme prévu, je vais tatouer cette cliente pendant quatre heures.
Je tapote son épaule pour lui signaler que la session est terminée. J'applique le gel frais sur sa peau, qui a rougi à certains endroits. Elle se relève, place son tee-shirt devant sa poitrine et se dirige vers la psyché sur pied pour voir le résultat. Je lui tends un petit miroir qu'elle prend dans sa main pour qu'elle puisse découvrir son dos sans se contorsionner.
— Il est magnifique. Je ne sais pas quoi dire.
Elle a du mal à contenir ses larmes. C'est une réaction qu'ont certains clients. Un mélange de joie, d'endorphines libérées par la séance, un trop-plein d'émotions. Elle bouge d'un côté et de l'autre pour apercevoir chaque détail.
— Tu as réfléchi à mon offre ?
— Je ne peux pas te le refuser quand je vois un tel chef-d'œuvre.
— Merci, Nikita, de m'accompagner au prochain salon du tatouage.
— Ça sera avec plaisir de pouvoir montrer aux yeux de tous ton fabuleux travail.
— Par contre, je vais devoir rapprocher nos rendez-vous pour le terminer à temps.
— Pas de souci. En ce moment, c'est plutôt calme niveau boulot.
Pendant que je range mon matériel, j'en profite pour discuter un peu.
— Tu bosses dans quel domaine ?
— La restauration, je suis serveuse. Le dernier établissement où je travaillais a fermé.
— Il se pourrait que tu aies retrouvé du boulot, alors.
— Comment ça ?
— Mon meilleur ami possède un restaurant et il galère pour trouver une serveuse compétente. Ça te dit d'aller manger un bout ?
— Je te suis.
Je lui file un casque et elle monte à l'arrière de la moto. En moins de vingt minutes, nous sommes arrivés.
— Jolie façade.
Elle glisse le casque sur son avant-bras et ouvre sa veste en cuir. Elle passe une main dans ses cheveux courts et noirs comme un corbeau.
— On y va ?
— C'est bon pour moi.
On entre, et le restaurant est pratiquement complet. Je me dirige vers la cuisine et ouvre la porte battante.
— Salut, la compagnie.
— Théo ?
— Ça va, frangin ?
Connor délaisse son plan de travail et se déplace vers moi de sa démarche claudicante. Il n'a plus besoin de béquilles. Il a récupéré le maximum qu'il pouvait de sa capacité, mais il gardera à vie cette façon de marcher. Il y a certaines zones qui n'ont pas pu se réparer. Il me rejoint et m'enlace pour un hug fraternel. James s'approche et il imite son mari.
Il forme un couple heureux, même s'ils se chamaillent à longueur de journée.
— Tu aurais une table de libre pour ma cliente et moi ?
Connor jette un coup d'œil rapide par la lucarne pour l'apercevoir.
— Depuis quand invites-tu une cliente ? Tu l'as pécho ? Ou bien tu comptes le faire après le repas ?
— Ça t'arrive de songer à autre chose qu'au sexe ?
Je jette un regard amusé à mon meilleur ami, qui me confirme.
— Il ne pense qu'à ça !
— Plains-toi, Amour.
Connor lui tape la fesse et se marre. Il est entièrement redevenu celui qu'il était avant son départ forcé pour la base. Le bonheur d'être libre et de vivre heureux en plus.
— Bon alors, si tu ne la baises pas, pourquoi l'as-tu invitée ?
— Pour vous la présenter.
— Je te savais vieux jeu, me chambre, mon frangin, mais pas à ce point.
— Laisse-le parler, le gronde, James.
— Elle est serveuse en recherche d'une place.
— Voilà qui est intéressant.
Connor ouvre la porte et s'adresse à ma cliente.
— Ne reste pas là. Entre. Je m'appelle Connor et ce beau mec, c'est mon mari, James. C'est lui, le Boss.
— Enchantée, je suis Nikita Marschall.
— Théo nous a dit que tu étais serveuse ?
— Il y a quinze jours, je l'étais encore.
— Que sait-il passer, alors ? tient à savoir James.
— Des promoteurs ont acheté plusieurs terrains pour y construire des résidences privées.
— J'en ai entendu parler, précise mon meilleur ami. C'est à la grande mode de vivre dans ces endroits surveillés 24h/24 où tu ne peux entrer qu'en montrant patte blanche.
— En parlant de patte blanche, va te laver les mains.
Apparemment, mon frère ne l'impressionne pas et, sans se démonter, elle retire sa veste, ce qui expose sa peau recouverte d'encre. Nikita passe ses mains sous l'eau, ajoute du savon et elle les frotte comme il se doit avant de les sécher avec un papier essuie-tout.
— Voyons ce que tu vaux !
Connor lui tend une assiette. Elle récupère un torchon propre, le place sur son bras afin qu'il pende de chaque côté. Puis elle se saisit du plat avant de le déposer sur le linge blanc.
— C'est pour quelle table, Chef ?
— La huit, lui répond James.
— Si l'ordre commence en démarrant de la cuisine, ce doit être celle du couple avec la dame blonde habillée d'une robe verte.
— C'est exact, lui confirme mon frangin avec un sourire en coin.
Sans plus attendre, elle se rend en salle pour apporter son assiette. Apparemment, elle agit comme il le faut, car James et Connor se tapent dans la main. Dès qu'elle revient, elle se plante devant eux et balance.
— J'ai le job ?
— Tu l'as ! Tu commences demain.
Voilà une bonne chose de faite. Je regarde mon téléphone et c'est le désert, aucune réponse de Jodie à mon message.
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➥ Une soirée à boire un peu trop apparemment. Et Théo termine avec une gonzesse dans son lit, dont il ne se souvient pas le nom. Sa vie a l'air chaotique, non ?
➥ On a découvert la chatte de Théo, comme certaines l'ont remarqué dans le casting, elle va avoir une place dans l'histoire. Théo l'a appelé J.Lo. Pourquoi d'après vous ?
➥ Il est arrêté et contrôlé par une nana qu'il a connue au lycée. Jodie Bennett. Visiblement, là, il n'a pas oublié son prénom, même après autant de temps. Que pensez-vous de cette rencontre ?
➥ Jodie lui a glissé sa carte avec son numéro de téléphone et Théo lui envoie un message pour qu'ils aillent boire un verre. C'est une bonne idée de se revoir après autant d'années ?
➥ Vous n'aurez pas attendu longtemps pour retrouver Connor et James. Un an après, Connor a l'air d'aller mieux, même s'il garde des séquelles au niveau de sa cuisse.
➥ Nous voilà plongé directement dans l'univers de Théo. Ce tome étant bien plus court que ce que j'ai l'habitude d'écrire, il va être plus direct, donc pas de slowburn a attendre ! J'espère que ce nouveau style vous plaira...
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📍 Demain, on lira le chapitre de THÉO
🎭 Une attente qui ne m'enchante guère !
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🥰 Bonne journée, mes Tattoos Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Romance ✨