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Ce soldat, qui vient de sonner à ma porte, ne me dit rien de bon...
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Ça fait déjà une semaine que Connor est parti. Sept putains de jours qui sont passés à la vitesse d'un escargot sous anxiolytiques. Tout me semble pesant, au ralenti comme si j'étais englué dans cet espace-temps. Dire que je les compte est un euphémisme. Tous les matins, la première chose que j'ai mise en place, avant même de boire un café, c'est de me planter devant le calendrier pour barrer un nouveau jour. Plus que cent soixante-quinze à rayer...
Mon moral n'est pas au top.
Depuis que Connor est parti avec Phil pour San Diego, je n'ai pas eu de nouvelles. Je savais pourtant que je n'en aurais pas rapidement, mon Soldat m'avait prévenu qu'il ne pourrait plus me joindre une fois à la base. Mais être au courant n'empêche pas que la réalité soit dure à supporter. Dès que mon téléphone sonne, je saute dessus en pensant qu'il aura pu avoir l'accord d'un de ses chefs pour m'appeler. Juste entendre sa voix, savoir qu'il va bien et connaître la décision du médecin militaire. C'est tout ce que je demande pour le moment...
Même Dean, par l'intermédiaire de son ex-beau-frère, n'a pas pu en obtenir encore. C'est inhumain. Qu'est-ce que ça leur coûte de nous dire si Connor est renvoyé au front ? Ou s'il peut effectuer ses six mois sur la base ? Ou même mieux encore, qu'il est reconnu inapte une bonne fois pour toutes et qu'il va revenir au plus vite parmi nous. Ça nous permettrait d'appréhender son absence de façon différente.
Je tourne mon alliance en repensant à ses deux merveilleux jours, que nous avons passés à Las Vegas et ceux de notre lune de miel express. Je regarde sa jumelle, qui se trouve sur mon majeur. Celle de Connor est un peu plus grande, il faut dire que sa main et ses doigts sont impressionnants de force.
Connor a dû me la laisser.
En dehors de ses plaques militaires, les bijoux sont interdits. De ne plus les entendre tinter me sape d'autant plus le moral. Crocheter la chaîne de mon index pour rapprocher son visage de ma bouche ou de mon corps me manque. C'est un vrai supplice. Alors je passe la pulpe de mon pouce sur les miennes. Ce n'est pas comparable, mais le son est là et, si je ferme les yeux, je peux voir mon homme me sourire. C'est pourtant le cœur lourd qu'il m'a laissé cet anneau représentant notre union.
Alors en attendant de la récupérer, Théo a réalisé un tatouage pour la remplacer. Mon meilleur ami a su la reproduire à l'identique. C'était important pour Connor de conserver cette trace de notre cérémonie. Il a même ajouté les lettres de mon prénom sur chacun de ses doigts de la main gauche. Et sur ceux de la droite, la date de notre mariage 27-12-19 complétée par deux cœurs.
Certes, notre union a été rapide. Mais nous y avons pas mal réfléchi. Nous n'avons pas pris cette décision sur un coup de tête ou juste parce que l'on se trouvait à Las Vegas. Tout était clair entre nous. Nous voulions donner un sens à notre amour. Lui permettre de vivre malgré les milliers de kilomètres qui allaient peut-être nous séparer.
L'urgence de la situation a certes légèrement influencé cet acte, qui a été célébré dans cette chapelle blanche sans la présence du faux Elvis pour nous accompagner. Notre famille comme témoins, c'est tout ce dont nous avions besoin et rien de plus.
Soudain, la sonnette retentit. Je me dirige vers l'entrée de ma maison. Je bloque ma respiration sans trop savoir pourquoi. Une mauvaise impression. Intuition ? Qui peut bien se présenter un dimanche matin à 08 h 00 ?
Et si c'était Connor ?
Je sais que c'est du grand n'importe quoi de penser qu'il pourrait être là après seulement sept jours. Pourtant, mon esprit en a décidé autrement. Il a enclenché une vague d'espoir qui me submerge. J'ouvre sans plus y réfléchir.
La déferlante vient de m'engloutir. De m'entraîner au plus profond des océans. Dans ces abysses dont on ne revient pas. Après la sensation de noyade, c'est un séisme qui se produit, tant mes jambes tremblent. Ce qui déclenche un cataclysme au plus profond de moi. Je me raccroche au montant en bois. Je dois me montrer digne. Me tenir droit comme mon Soldat.
Comme celui qui se trouve face à moi dans son uniforme bleu des Marines. Il retire sa casquette, qu'il emprisonne entre son bras et son flanc pour effectuer un salut militaire.
— Monsieur James Mayer ?
— Lui-même.
Il n'y a pas d'erreur.
Ce militaire à la mine patibulaire est bien là pour m'annoncer cette mauvaise nouvelle. Celle que toutes les familles redoutent quand ils ont un enfant ou un mari au front. Je me dis que ce n'est pas possible.
Il n'y a que sept jours qu'il est parti... Ils n'ont pas pu le renvoyer là-bas en si peu de temps, si ?
Connor m'avait promis qu'il serait prudent. Qu'il ne prendrait aucun risque. Qu'il reviendrait de l'enfer. Pourquoi faut-il qu'on m'arrache chaque bonheur que je touche du doigt ? Je ne sais même plus comment respirer ni comment j'arrive encore à me tenir debout face à cet homme, qui me regarde sans sourciller.
Quelle tâche ingrate que de devoir annoncer la mort d'un soldat. Tout comme avait dû le faire Connor à son retour. Il avait restitué à cette épouse une lettre confiée par son défunt mari.
— Je suis le Capitaine Nelson. J'ai ce pli à vous remettre.
Il me tend une enveloppe blanche. Simple. Avec, juste, mon nom inscrit sur le dessus. Mais je n'ai pas le courage de la décacheter. Découvrir les mots de Connor est au-dessus de mes forces. Tant que je n'ouvre pas la lettre, je garde un espoir. Infime soit-il.
— Puis-je entrer.
— Faites.
Je me déplace sur le côté en mode automatique. Je tiens ce pli comme un lien indéfectible avec mon homme. Et s'il était juste là pour la distribution du courrier ?
Tu sais très bien ce que veut dire sa présence.
Non, c'est impossible à admettre, Connor ne peut pas être... Mort. Il m'a promis de revenir. Il tient trop à nous pour se mettre en danger, je martèle mon esprit en me le répétant.
Le Marines s'assoit face à moi sur le canapé du salon. Je le regarde en attendant qu'il parle. En attendant que le couperet tombe. En attendant qu'il m'arrache le cœur.
— Vous êtes bien l'époux de Monsieur Connor Williams.
— Oui. Vous pouvez m'expliquer ce qu'il se passe ? Il est arrivé quelque chose à mon mari ? C'est ça ?
— C'est pour lui que je suis ici.
Mackenzie, pour une fois, choisit mal le moment pour se réveiller.
— Excusez-moi. Je vais lever ma fille et je reviens.
— Ça ne vous ennuie pas si je vous suis ?
Je trouve sa demande bizarre. Déplacé. Mais les pleurs de ma Princesse s'intensifient et je n'ai pas le temps d'interpréter sa requête.
— Si c'est nécessaire.
Je me dirige vers le couloir. Mackenzie a l'air très agitée. Comme si elle avait compris l'urgence de la situation.
Je la prends aussitôt dans mes bras pour la consoler. Je lui parle. Tente de la calmer. Je retourne vers la cuisine, suivi comme mon ombre par le militaire. La situation est irréaliste. Elle me dépasse. Il a peur de quoi ? Que je m'effondre ? Que je me casse pour ne pas entendre la vérité ? Je prépare le biberon de ma fille, alors que le Marines reprend.
— Vous habitez une bien belle maison.
— Merci.
Où veut-il en venir ?
— Monsieur Williams vivait-il ici ?
— Oui, et aussi à l'appartement au-dessus de mon restaurant.
— Pourrais-je avoir l'adresse ?
Je me retourne à bout de nerfs, prêt à exploser devant son attitude.
— Allez-vous m'expliquer ce qu'il se passe ?
— Monsieur Connor Williams est accusé de désertion. Les détails sont dans la lettre.
Complètement sonné par l'annonce, je me laisse tomber sur une chaise. Je n'ai pas dû bien comprendre ? Connor est considéré comme déserteur ? Les pleurs de ma fille reprennent tandis que je me sens défaillir.
Mais alors... Ça veut dire que Connor est en vie ? Mon homme est vivant ! Il n'a pas sauté sur une mine. Il n'a pas été tué pendant une ronde...
— Vous voulez que je la prenne ?
— Hein ? Quoi ?
— Votre fille. Je peux la tenir dans mes bras le temps que vous retrouviez des couleurs.
— Pas question !
Je la serre contre moi. Lui embrasse le front et la couche contre mon torse pour lui donner son biberon.
— Avez-vous eu des nouvelles du soldat Connor Williams depuis son départ ?
Je dois être sûr de ma déduction. Je veux l'entendre dire de la bouche de ce Marines.
— Vous n'êtes donc pas là pour m'annoncer son décès ?
— Non.
Je souffle de soulagement. Je me redresse sur ma chaise. Connor n'est pas mort, je me répète en boucle.
— Tu entends ma Princesse, Papa Nono est en vie.
Je lui embrasse le front et ne peux m'empêcher de verser quelques larmes. J'ai eu tellement peur de le perdre.
— Je ne pas ici pour vous annoncer son décès. Je suis là pour enquêter sur sa disparition.
Toute la joie que je ressentais vient de s'évanouir. Il n'est pas mort, mais il ne sait pas non plus où il se trouve. A-t-il eu un accident en se rendant à la base ?
— Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
— Il est parti dimanche dernier avec le soldat Phil Jefferson. Ils devaient rejoindre la Marine Corps Base Camp Pendleton à San Diego.
— Ils se sont bien présentés à la caserne. Monsieur Jefferson est aussitôt reparti pour embarquer dans l'avion le ramenant sur le front, mais sans Monsieur Williams.
— Mon mari devait passer une visite de contrôle avec le médecin militaire. Il a été blessé lors de sa précédente affectation et...
— Ce n'est pas ce qui est noté sur son ordre de mission. Il devait reprendre ses fonctions en même temps que le soldat Jefferson.
Il reprend un papier logé dans sa poche pour le relire et vérifier mes dires. Je me permets de lui demander.
— Qui l'a émis ?
— Le commandant Flanagan.
Je comprends la méprise et souffle tout l'air contenu dans mes poumons. Ce que remarque directement le Marines.
— Vous me semblez soulagé, il tique. Je peux savoir pourquoi ?
— Vous devriez prendre contact avec le Commandant Freeman. C'est lui qui s'occupe du dossier de mon mari.
— Comment ça ?
Je lui explique la situation. L'inaptitude reconnue par l'armée après sa blessure à la cuisse. La dénonciation de Jake, puis l'intervention de Dean envers son beau-frère. Le militaire note les informations avant de se lever.
— Merci pour votre collaboration, je vais continuer mon enquête.
— Quand pourrais-je avoir des nouvelles de mon mari ?
— Quand on l'aura retrouvé et qu'ils auront statué sur son accusation de désertion. Bonne journée, Monsieur Mayer.
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➥ Seulement une semaine est passée et James n'en peut plus déjà. Comment va-t-il pouvoir tenir pendant les six mois ?
➥ Un militaire se pointe et l'on sait ce que cela veut dire et ce qu'il vient annoncer dans ces cas-là. C'est normal que James ait pensé que Connor était mort, non ?
➥ Connor est accusé de désertion. Comment cela est-il possible ?
➥ Le soldat lui souhaite une bonne journée ? J'ai envie de lui balancer tout ce que j'ai sous la main. Et vous ?
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📍 Samedi matin, on lira l'échange épistolaire entre James et Connor qui porte sur la première semaine de ce dernier à la base et sur la manière dont James supporte la séparation.
🙏 J'espère que vous allez apprécier ce nouveau genre d'écriture. Sacré challenge que j'ai essayé de relever grâce au soutien de SaraBaron2 merci ma belle.
😱 Dimanche on retrouvera le chapitre de Connor :
C'est de mal en pis...
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🥰 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Romance ✨