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Autant parler à un sourd !
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Alors que la policière s'occupe de l'enregistrement de l'attaque que nous avons subi, ses deux collègues reviennent. Ils ont l'air moins sûrs d'eux et leurs regards sont fuyants. Ils repassent la bande et l'arrêtent à plusieurs reprises. Ils recueillent des notes, font de nouvelles requêtes sur l'ordinateur sans rien nous dire. Alors Connor – que j'étais arrivé à garder calme jusque-là – prend la parole.
— Vous pourriez nous partager le fruit de vos recherches ? On peut peut-être vous aider ?
— Nous avons découvert des prénoms cités dans l'enregistrement.
— Ce qui nous a permis, avoue le second, de recouper certaines informations.
— Et ?
— Nous allons vous demander de signer votre déposition et nous vous tiendrons au courant de la suite dans les prochains jours.
— Impossible !
Connor ronchonne et je le comprends.
— Mon mari est un Marines et, demain, il repart en mission.
— Pas question que je ne sache pas s'ils ont été arrêtés !
— Monsieur Williams, nous comprenons votre point de vue, mais nous devons collecter les preuves et surtout trouver ce qui ne correspond pas entre vos deux versions.
— Vous savez que nous n'avons pas menti donc c'est que forcément son alibi est faux.
— C'est aussi ce que nous pensons, mais...
— Mais quoi ?
— Nous n'avons rien pour le moment qui prouve le contraire en dehors de vous.
— Nous allons repasser aux peignes fins les vidéos des caméras qui couvrent le restaurant, argumente l'autre flic qui était resté silencieux.
— Il n'y en a pas pour surveiller la corniche de la plage ?
Les deux policiers se regardent et le plus ancien nous répond.
— Nous ne les avons pas visionnées.
— Comment ça ?
— Le suspect avait un alibi, donc...
— Vous avez pensé que l'on racontait un mytho.
Ils n'ont pas besoin de nous en dire plus. Ils préfèrent demander par téléphone qu'on leur procure les vidéos.
— Retourner au bateau, on vous appelle dès que nous avons des nouvelles.
— Nous repartons dans l'après-midi.
— Nous allons faire de notre mieux.
Connor est prêt à continuer cet échange stérile, mais j'agrippe son bras et le pousse à sortir du commissariat. J'en ai ma claque de ces flics qui ne mettent pas en œuvre tout ce qu'il faut pour trouver la vérité. Après tout – comme ironise Connor –, c'est juste une agression sur deux homos.
— On ne va pas passer notre journée ici. Laissons-les travailler.
Connor râle, mais il me suit tout de même. Après quelques mètres, il retrouve son calme et me demande.
— Que veux-tu faire, Amour ?
— Vu l'heure, on rejoint le bateau pour manger ?
— Ou sinon on retourne au restaurant pour voir...
— Pas question, Connor. Imagine qu'on tombe sur ce connard.
— Justement ! Je veux le forcer à avouer, je connais quelques techniques...
Je me place devant lui afin qu'il arrête sa marche pour qu'il entende mon point de vue.
— Non, on ne peut pas se faire justice soi-même. On va bien et c'est tout ce qui compte. Ces homophobes nous ont assez pourris la soirée, la nuit et la matinée. Il ne nous reste que cette journée à passer tous les deux, je ne veux plus perdre une seule minute à cause de ces connards.
Son baiser est tout aussi passionné que mes paroles. Il reflète la puissance associée au goût amer que nous laisse ce passage chez les flics. Pour le coup, nous ne pensons pas aux conséquences d'un tel baiser dans la rue. C'est une remarque qui ne m'est jamais venue à l'esprit quand j'étais en couple avec Eva. Ce sont des gestes naturels lorsqu'on est hétéro. Mais c'est loin d'être le cas pour des homosexuels.
— Tu as raison, James. Désolé, je voulais juste qu'ils soient arrêtés.
Connor me tient encore dans ses bras et je n'en ai rien à foutre de ce que les passants peuvent penser. J'ai le droit d'être heureux avec mon mari et de vouloir en profiter.
— Moi aussi, mais là, ça traîne trop en longueur. On a porté plainte, donné l'enregistrement, identifié le serveur. On ne peut rien faire de plus.
Nous préférons marcher pour retourner au bateau afin de tenter de digérer tout ce qu'il vient de se passer. Tout en longeant la corniche, nous discutons de tout et de rien tout en admirant le ressac des vagues assez nombreuses en cette fin de matinée.
— Regarde.
Je me tourne dans la direction indiquée par Connor quand je reconnais nos voisins de table d'hier soir au restaurant. Un jeune couple de Français qui se sont mariés il y a quelques semaines. Pendant le repas, nous avons échangé quelques phrases.
— Comme le monde est petit. Vous allez bien depuis hier soir ?
Ravi de voir qu'ils se souviennent de nous, Connor ne peut s'empêcher de leur demander.
— Votre repas s'est bien terminé ?
— Oui. Et votre balade digestive ? veut savoir Claire avec un grand sourire.
— Pas aussi bien qu'on l'aurait pensé. On a été agressé par trois hommes, alors qu'on admirait le phare.
Horrifiée, Claire retient un cri et se raccroche à son mari, qui plisse les sourcils d'incompréhension.
— Dites-nous, c'est bien Darwin qui s'est occupé de votre table.
— Oui, mais, peu de temps après votre départ, il est venu s'excuser en nous notifiant qu'il avait terminé son service et c'est celle qui vous a apporté les derniers plats qui a pris le relais.
Connor se tourne vers moi avec cet air satisfait, qui annonce « tu vois, j'ai eu raison d'insister ».
— Amour ! Nous tenons la preuve que son alibi est faux.
Claire et Christophe nous regardent sans comprendre notre réaction sans doute. Mais Connor continue dans son idée.
— Vous seriez d'accord pour venir répéter ça au commissariat.
— Attends, Connor, ne t'emballe pas. Ils méritent une explication.
Je m'efforce de leur donner le plus de détails possible. Entre ce que nous avons vécu sur la plage, la nuit atroce que nous avons passée. Puis la déception que nous ressentons après ce que nous ont sorti les policiers.
— Bien sûr que nous allons leur dire ce que nous savons. On vous suit, nous informe Christophe, révolté par le comportement de ces flics.
Après quelques minutes d'une marche intensive, nous revoilà devant les policiers qui gèrent notre plainte. Enfin, là, ils boivent un café et fument une clope.
— Messieurs, nous n'avons pas assez avancé...
— On s'en doutait, grimace Connor, c'est pour ça que nous avons demandé à Claire et Christophe de venir vous relater ce qu'ils savent.
Ils les conduisent dans le bureau et nous devons les attendre à l'accueil.
— Tu veux un café ?
— Va pour un jus de chaussette.
Connor – assis sur les bancs en plastique – ne quitte pas du regard la porte de la salle d'interrogatoire.
— Tu sais que tu n'as pas le pouvoir de voir au travers.
— Dommage, ça aurait été bien utile.
L'attente nous paraît interminable. Connor trace des sillons dans le sol en effectuant des allers-retours incessants. Alors je tente de capter son attention.
— Serais-tu d'accord pour qu'on leur propose de monter sur le voilier pour une balade ?
— Je croyais que tu voulais qu'on reste que tous les deux ? s'étonne mon homme toujours à cran.
— Au point où l'on en est, je soulève mes épaules. Ça serait une façon de les remercier.
— Attendons de voir ce que ça donne. Si ça se trouve, ils ne voudront plus...
La porte s'ouvre et Connor bondit sur ses jambes pour se diriger vers le couple.
— Ça a été ?
— Nous avons pris leurs dépositions. Maintenant, laissez-nous faire notre travail.
— Avez-vous pu visionner les vidéos des caméras de surveillance de la plage et de la corniche ?
— Nous n'en avons pas eu le temps puisque nous avons interrogé vos amis.
— Allez ! Viens, ça ne sert à rien d'insister.
Connor n'arrive pas à passer outre. La justice lui tient à cœur, tout comme défendre la cause homosexuelle. Cet homme têtu, ingérable par moments, droit, respectueux des lois et des personnes, est le mien. Et malgré son insolence, sa pointe d'arrogance, je ne le changerai pour rien au monde.
— Nous ne sommes pas convaincus que notre témoignage ait servi à grand-chose, malheureusement, ajoute Claire totalement dépitée.
— Vous pensez qu'ils s'en foutent ?
— C'est une évidence ! confirme Christophe, tout aussi en colère que Connor.
Le jeune couple est du même avis que nous et ça nous rassure quelque peu. Nous ne sommes pas en train de nous monter la tête. Comme convenu avec Connor, nous leur proposons une balade à bord du bateau. Ils se consultent juste en se regardant et leur complicité est évidente. Ils n'ont pas besoin de mots pour se répondre. Claire avec ce grand sourire – qui la caractérise – nous annonce.
— C'est une proposition qui ne se refuse pas. Ça sera avec plaisir. Vous êtes adorables.
— C'est nous qui vous remercions d'avoir déposé en notre faveur.
Nous nous dirigeons vers la Marina et je réfléchis au repas que je vais préparer pour nous quatre quand on aperçoit deux individus qui s'enfuient du bateau en nous voyant arrivés.
Aussitôt Connor, Christophe et moi, nous nous lançons à leur poursuite. Tandis que Claire appelle la police sous la demande expresse de mon homme. Il faut à tout prix que nous mettions la main dessus pour prouver notre bonne foi dans cette histoire.
— Prends à gauche, me conseille Connor.
Son idée étant qu'on les encercle et leur bloque les deux sorties de la Marina.
Espérons qu'ils n'aient pas prévu de sauter à la mer ou qu'ils n'aient pas une embarcation qui les attend pour fuir rapidement.
∞ ∞∞ ∞
➥ Connor et James sont dépités. Il y a de quoi, non ?
➥ James tient à ce qu'ils lâchent l'affaire parce que c'est du temps perdu sur leur dernier jour à passer ensemble. A-t-il raison ?
➥ Malgré la déposition de Claire et Christophe, l'enquête ne progresse pas. On peut dire qu'ils freinent des quatre fers, non ?
➥ Vont-ils arriver à arrêter ces deux individus ou bien vont-ils s'enfuir comme le craint James ?
📍NDA : Hier, j'ai passé un message sur mon profil Wattpad pour vous annoncer une surprise.📍
Je vous ai donné 2 indices et vous ai demandé de découvrir de quoi il en retournait. Quelques-unes d'entre vous ont joué le jeu et je les en remercie. Deux d'entre elles ont même trouvé la réponse.
Roulement de tambour 😂😂😂😂
Vous savez que l'histoire comporte 116 chapitres (donc plus que 10 avant la fin), mais voilà, je n'arrive pas à me séparer de ces deux mecs, qui ont conquis mon cœur au fur et à mesure de leurs aventures.
Donc, j'ai laissé en plan les deux autres histoires que je suis en train d'écrire pour replonger dans leur univers (oui, il y a plus de 3 mois que j'ai fini d'écrire celle-ci).
Donc me voilà partie pour des Bonus, comme j'avais pu le faire avec l'histoire de Hugo et Yohan.
J'ai bouclé cette nuit le Bonus 1 qui est en 3 parties et qui se situe 1 mois après la fin.
Maintenant, j'ai besoin de vous. Vous avez très souvent de belles idées que vous me laissez dans les commentaires, alors c'est le moment de vous exprimer.
Notez-moi, ici, des idées de ce que vous souhaitez retrouver :
➥ Quand est-ce que le bonus 2 et 3 aura lieu ? Dans 1, 2, 5 ans... Plus ? À vous de me dire.
➥ De qui souhaitez-vous avoir des nouvelles ou le point de vue ?
➥ Quels instants de leur vie voulez-vous que j'aborde ?
C'est votre moment, alors lâchez-vous ! Je garderai les propositions qui me parlent le plus et m'inspirent pour écrire ces chapitres bonus.
Heureux-ses de la surprise ?
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📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :
🎭 Ils ne doivent pas nous échapper !
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🥰Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨