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Il doit l'apprivoiser !
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La sortie du port s'effectue sans encombre. Les tâches à réaliser reviennent par réflexe malgré les mois sans avoir pris le bateau pour une virée en mer. Depuis l'arrivée de Mackenzie, mes balades se comptent sur les doigts d'une main.
Préférant consacrer mon temps libre à ma fille plutôt que de naviguer. Pourtant me savoir sur l'eau m'apaise. Se sentir aussi petit au milieu de l'océan ne m'a jamais inquiété.
Ce n'est pas vraiment le cas de Connor. Son envie de mettre un pied sur le bateau vient d'être balayée par un inconfort digestif. Il n'en est pas au stade de vomir tripes et boyaux par-dessus bord. Il est juste nauséeux.
Connor est allé se coucher à la proue du bateau à même le bois. Pour soi-disant parfaire son bronzage, il a retiré son tee-shirt et son jean. Il exhibe sa musculature remarquable et commence à faire des pompes le temps que je gagne la mer en étant juste en caleçon. D'après lui, pratiquer un exercice physique va l'aider à combattre les nausées.
Il aurait préféré que je m'inclue à cette pratique, mais je dois m'assurer du fonctionnement de mon bateau. Être en pleine mer ne veut pas dire se rouler les pouces. J'ai un cap à garder, une voile à surveiller.
Visiblement, sa technique a fonctionné. Connor se dirige vers moi sans trop tituber. Il a repris des couleurs et de l'assurance. Il contourne la cabine avant de me rejoindre.
— Tout roule ?
— Oui, si le vent persiste d'ici un quart d'heure on aura atteint la crique et l'on pourra jeter l'ancre.
Connor se rapproche de mon dos et me souffle sur la nuque.
— Tu seras enfin à moi.
— Je pourrais te faire visiter la cabine. Ce n'est pas très grand, mais...
— Tant que je termine en toi, ça me va.
Son torse chaud se colle à mon dos et j'en soupire d'aise. Seules ses plaques m'offrent un peu de fraîcheur. Les miennes se trouvent sous mon tee-shirt. C'est peut-être bête, mais savoir que l'on partage ce signe d'appartenance me rapproche de lui. Du soldat qu'il est et qu'il va redevenir.
— Tu n'auras qu'à les tenir entre tes doigts pour penser à moi.
— Comme si j'avais besoin de ça...
— Tu as compris ce que je veux dire.
— Oui, Soldat.
Ses mains passent sous mon haut avant de me le retirer tout en frôlant au passage mes tétons dressés d'envie. Il glisse ses doigts sur mes plaques, qui tintent comme je le fais régulièrement avec les siennes et je comprends d'autant plus pourquoi il me les a offertes.
— Ce bruit spécial, c'est moi. Une association que tu as faite depuis nos débuts. Il te suffira de les frotter comme Aladdin avec la lampe magique pour formuler un vœu.
— Pour quelqu'un qui ne croit pas au souhait...
— Justement, je n'envisageais plus d'aimer, puis je t'ai trouvé et regarde, je me retrouve marié, alors...
Ma main se pose sur les siennes pour resserrer notre étreinte. Je ne peux lâcher la barre, mais il doit ressentir que j'approuve ses mots.
— On va y arriver, Soldat. On va s'en sortir, parce que notre amour est pur, vrai et tellement intense qu'il ne peut pas nous être retiré.
— Frottons vite tes plaques et espérons que Dieu puisse t'entendre.
Je sais qu'il n'est pas pratiquant, mais visiblement en cas d'extrême urgence une petite prière ne peut pas nuire.
— Ça ne se voit peut-être pas, mais, les derniers mois, j'ai beaucoup discuté avec le haut paternel.
— Tu en as ressenti le besoin.
— Ça me permettait d'évacuer toute cette tristesse, peur et angoisse.
Connor termine sa confidence en posant sa tête contre mon omoplate. Apaisés et heureux, nous sommes restés ainsi pendant quelques minutes.
— Tu veux prendre la barre ?
— Tu me guides ?
— Avec plaisir.
Nous échangeons nos places. Automatiquement, Connor dispose ses mains sur le gouvernail, tandis que les miennes se nouent sur ses abdominaux.
— Il te suffit de maintenir le bateau dans cet axe. Cette aiguille doit indiquer la direction nord, nord-est.
— Ok !
— Tu gardes un œil sur la voile qui doit demeurer tendue avec une bonne prise au vent. Le reste s'effectue tout seul.
Connor est fier comme Artaban en réalisant ce rêve de gosse. Il s'en sort bien et je n'ai qu'à contrôler ses prises de décisions. Ce qui me laisse du temps pour profiter de sa peau hâlée et réchauffée par le soleil.
— Ce n'est pas loyal de me distraire dans mon travail. Je suis responsable de ton bateau. De cet héritage légué par tes parents. J'ai une sacrée pression.
— Tu y arrives très bien, Soldat.
— Tu ne parles pas beaucoup d'eux.
Parce qu'il n'y a pas grand-chose à raconter sans doute.
— Que veux-tu savoir ?
— Quel rapport avais-tu avec ton père ?
— C'était un homme occupé et les seuls moments que nous avons partagés que tous les deux se sont passés à bord de ce voilier.
— Et ta mère ?
— Rien à voir avec la tienne. Elle travaillait avec mon père. En y réfléchissant, c'était leur couple avant moi. C'était un binôme uni avec un enfant. J'ai du mal à percevoir ce lien familial. Les souvenirs que j'ai de nous trois à table sont pour mes anniversaires ou à Noël. Là, ils me consacraient une semaine entière.
— Qui veillait sur toi alors ?
— Ma grand-mère paternelle.
— Elle est toujours en vie ?
Je marque un temps d'arrêt avant de continuer la gorge serrée.
— Non, j'avais seize ans quand elle m'a quitté. Elle s'est endormie et ne s'est jamais réveillée.
— C'est une belle mort...
— C'est ce que l'on me dit toujours. Certes, elle n'a pas souffert d'une longue maladie, mais je n'étais pas prêt à la perdre, et encore moins de cette façon. C'est moi qui l'ai découvert dans son lit. Je trouvais bizarre qu'elle ne m'ait pas préparé mon petit-déjeuner, alors je suis monté jusqu'à sa chambre.
— Ça a dû être un choc pour toi.
— Le monde s'est effondré. La terre venait de m'engloutir en me prenant la personne que j'aimais le plus.
Connor tout en gardant le cap tente de me consoler de cette perte, qui a été suivie par celle de mes parents puis par Éva...
— Je suis un chat noir, tu devrais peut-être me fuir.
— N'importe quoi ! Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ?
— Toutes les personnes auxquelles je tenais sont mortes. Je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose...
Les larmes passent le barrage de mes cils sans attendre mon autorisation.
— Amour... Arrête de dire de la merde. Viens dans mes bras. Je ne peux pas lâcher cette foutue barre ?
Je contourne le corps puissant de Connor pour me blottir dans ses bras. Aussitôt il détache une main de la roue et m'étreint pour me consoler de mes pertes. Il embrasse le sommet de mon crâne tandis que sa main caresse mon dos. Je m'apaise. Je suis à ma place et pour le prouver à Connor je resserre mes bras autour de sa taille.
Ayant repris mes esprits, mes obligations reprennent. Je regarde autour de nous et nous sommes presque arrivés à la crique.
— Tu vois le gros rocher face à toi ?
— Oui !
— Suis cette direction, je vais préparer ce qu'il faut pour jeter l'ancre. Attends que je te dise stop pour mettre en place les modifications que je viens de te montrer.
— Ok !
Je me reprends et me rends à bas bord pour effectuer la manœuvre. Connor suit à la lettre mes instructions, et deux minutes après, nous voilà arrimés au milieu de ce merveilleux décor.
— Je comprends mieux pourquoi tu voulais venir ici.
— On ne peut accéder à ce petit bijou de nature sauvage que par bateau. On va être tranquille dans cet écrin.
— Le premier à l'eau à gagner.
Aussitôt dit, il vire son caleçon tout en me défiant d'en faire autant et saute dans cette eau si claire que l'on peut voir le fond. Il ne m'a même pas laissé le temps de lui proposer la découverte de l'endroit en plongée.
La fougue de la jeunesse.
Je vais préparer tout le matériel dont on aura besoin. Quand il aura terminé de barboter, il remontera. Connor ne va pas manquer de me chambrer, mais ce n'est pas grave. Il est heureux, c'est tout ce qui compte.
Soudain, je sens un corps – trempé et froid – se coller contre mon dos. J'en frissonne de bonheur.
— Espèce de poule mouillée. Tu ne t'es pas encore mis à poil ?
— Comme tu peux le voir.
— Qu'est-ce que tu branles ? Viens, elle est super bonne.
— Je n'en doute pas.
Je continue de préparer les masques, les détendeurs, quand je sens – au travers de mon chino – sa raideur se nicher entre mes fesses. Je comprends mieux son impatience.
— J'ai toujours rêvé de baiser dans l'océan.
— La proposition est alléchante. Avant ou après la plongée ?
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➥ Connor explique à James pourquoi il lui a offert les mêmes plaques qu'il porte. Le son qu'elles produisent quand elles sont frottées devrait aider James à penser à Connor. Il n'en a pas vraiment besoin, mais l'attention de Connor est touchante...
➥ Pour la première fois, James parle de ses parents. Ça n'a rien à voir avec l'amour maternel qu'a reçu Connor, mais il n'a pas l'air d'avoir été malheureux pour autant, non ?
➥ James pense être un chat noir, car toutes les personnes à qui il tenait sont mortes. Ce qui décuple sa peur de voir partir son homme au front. Est-ce compréhensible ?
➥ Quel choix serait le meilleur avant ou après la plongée ?
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📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :
🎭 James et son programme vont me rendre fou !
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🥰 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨