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Comment va se passer la rencontre ?
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Ce dimanche n'en finit pas de me surprendre. Après la trahison de Jack, suivi de l'esclandre qu'il a provoqué en voyant que sa femme le mettait à la porte et demandait le divorce. Après l'évanouissement de Shannon et notre décision de passer notre jour de repos avec elle. Voilà qu'on apprend que Jack n'est pas le père de Connor.
Maintenant la question qui se pose, c'est de savoir si Connor va trouver le courage d'aller le voir.
Je me dirige vers la chambre de ma Princesse pour changer sa couche et laisser Connor discuter de la façon dont il doit agir avec Shannon. Je termine de la rhabiller quand je sens la présence de mon amant dans mon dos duquel il se plaque. Il rapproche sa bouche de mon cou. Son souffle chaud me percute. Je tente de résister pour éviter à ma peau de se couvrir de chair de poule. Mais c'est peine perdue quand j'entends sa voix rocailleuse me demander d'un ton juste audible.
— Tu veux bien m'accompagner ?
— Pour aller où ?
— Tu sais bien.
Oui, bien sûr que je me doute de l'endroit où il souhaite se rendre, et même de la personne qu'il tient à rencontrer.
— Si tu penses que je peux t'être utile.
— Je vais avoir besoin de ta force pour y arriver.
Je me penche vers ma fille et lui annonce.
— On va aller se promener, mon petit ange.
— Merci, Amour.
Je me retourne pour lui répondre avant de l'embrasser.
— De rien, Soldat.
Shannon a préféré rester chez elle pour se reposer. Elle ne souhaite surtout pas interférer dans la rencontre entre son fils et son ancien amant.
Connor s'accroche à la poignée de la poussette tant il est tendu.
— Et s'il ne voulait pas me voir ou entendre parler de moi ?
— C'est une éventualité. Mais si au lieu de te présenter et de le lui annoncer frontalement, on y allait en faisant semblant d'être intéressés par l'achat d'une voiture.
— Tu veux que je lui laisse le temps de me reconnaître, c'est ça ?
— Oui. Et si ce n'est pas le cas, tu pourras le lui dire par la suite.
— Essayons comme ça.
Après quinze minutes de marche, le garage est en ligne de mire. Connor se stoppe et se pose sur un banc. Il en a besoin pour soulager sa jambe. Ce n'est pas la peine que je lui demande s'il a mal, ses traits tirés parlent d'eux-mêmes et depuis plus de cinq minutes, son boitement s'intensifie.
— Tiens, bois un peu d'eau et avale un cachet.
— Merci.
Le regard dans le vide, il n'ajoute rien d'autre. Alors que je vérifie que ma Princesse n'a pas froid. Je réajuste la couverture et la remonte au maximum sur son petit corps endormi. Le soleil a beau être rayonnant, nous sommes tout de même au mois de décembre.
À trois jours de Noël.
— On y va ?
Connor se lève bien décidé à traverser la route pour rejoindre le garage. Il a attendu que le client parte pour être sûr que Dean soit disponible pour nous accueillir. Le showroom est assez vaste, mais bon nombre de voitures se trouvent à l'extérieur. Pourtant Connor dirige la poussette vers l'intérieur.
— Je ne veux pas que Mackenzie ait froid du temps qu'on va discuter dehors.
— Merci de penser à son bien-être, alors que tu t'apprêtes à rencontrer Dean.
Il avance vers la porte vitrée qui s'ouvre automatiquement. Voilà, il a franchi la première étape. Il est passé en mode Marines. Il a une mission à accomplir et va tout mettre en œuvre pour y arriver. Je ne sais même pas s'il en est conscient. Il s'est redressé, a bombé le torse. Son port de tête est plus long, plus droit et son regard est imperturbable.
Connor est impressionnant.
On ne dirait pas que cinq minutes avant, il avait la trouille au ventre. Même si cette dernière ne l'a pas quitté, Connor arrive à tout intérioriser afin de montrer son assurance extérieure.
Il pratique quelques arrêts devant les voitures qui se trouvent sur son chemin. Celui qui mène au bureau de Dean. Il s'intéresse à un bolide noir. Un coupé décapotable. Pas du tout la cible que nous visons. J'en informe Connor qui me répond avec un demi-sourire.
— Au contraire, il va vite rappliquer. Soit pour me faire remarquer gentiment que ce n'est pas la voiture la plus appropriée en ayant un enfant en bas âge. Soit en me flattant pour mon excellent choix. Je veux voir jusqu'où il est prêt à aller pour réaliser une vente.
— Reste concentré sur la bagnole, il vient dans notre direction.
La panique se lit sans ses iris l'affaire d'une seconde. Pas une de plus. Contact visuel dans : cinq, quatre, trois, deux, un...
— Messieurs, bonjour. En quoi, puis-je vous être utile ?
Connor lui tourne toujours le dos, le temps de retrouver un peu de sérénité. Alors je lance l'échange.
— Nous cherchons une voiture pour mon compagnon.
Je fixe Dean pour voir sa réaction face à l'information que je viens de lui livrer sur le couple homosexuel que nous formons. Connor attend tout comme moi en scrutant son profil dans la glace du rétroviseur.
— Très bien, annonce-t-il sans se montrer négatif. Votre compagnon pourrait peut-être me dire en quelles circonstances il aura besoin de sa voiture. Usage personnel ou professionnel ? À utiliser seul ou en famille ? Par exemple, ce modèle ne conviendra pas à votre bébé.
— Pourquoi ? je continue. Je ne peux pas y installer un siège auto ?
— Si, bien sûr, c'est possible sur la place du passager.
Dean contourne la voiture et ouvre la portière du côté droit. Aussitôt, Connor se redresse et se décale à l'opposé de cet homme aux tempes grisonnantes. Bien loin d'être troublé par le mouvement, Dean continue sa démonstration.
— Comme vous pouvez le voir, vous trouverez de quoi fixer le siège du bébé. Par contre, il n'y aura plus de place pour vous. Le coupé cabriolet est conçu pour accueillir deux personnes.
— Vous auriez quoi, alors qui pourrait convenir à nous trois sans tomber dans le break familial ?
Dean se redresse en entendant la voix rocailleuse de Connor tant il est tendu.
— J'ai... Suivez-moi.
Dean, qui jusque-là était imperturbable, a perdu de sa superbe. Il n'a pourtant échangé qu'un regard furtif avec Connor.
— Vous ne comptez pas agrandir votre jolie famille.
— Non... Enfin pas pour le moment, ajoute Connor.
Sa réponse me surprend, car, même si elle est négative, elle n'a pas été catégorique. Quant à Dean, il continue sans oser s'adresser directement à mon amant.
— Alors, partons sur ce genre de modèle.
Il nous déballe ses arguments en bon vendeur qu'il est. Connor tente d'attirer son attention en se déplaçant pour être dans sa ligne de mire. Mon soldat s'agace du comportement de ce grand brun flirtant avec la cinquantaine.
— C'est Shannon qui m'a conseillé de venir vous voir. D'après elle, vous êtes le meilleur pour me trouver une perle.
Cette fois-ci, l'arrêt est net. Plus aucun son ne sort de la bouche du vendeur. Il reste les yeux plongés dans ceux de Connor. Il ne se démonte pas et le fixe sans flancher. Pourtant sa main, collée à sa jambe, n'arrête pas de trembler sans qu'il arrive à contrôler ces mouvements nerveux.
Je crochète ses doigts aux miens pour exercer une pression lui signalant ma présence et mon soutien.
— Tu es donc... Connor ?
— Lui-même !
— Tu as tellement changé en neuf ans. Je ne t'aurais pas reconnu.
— Vous croyez ? Pourtant, vous avez réagi au premier regard.
— Tu as les mêmes yeux que Shannon, il annonce, ému.
— Tu sais donc pourquoi je suis là.
— J'en ai une petite idée, il sourit, en relevant l'angle de sa bouche. Encore une chose qu'il partage avec son fils. Shannon a enfin accepté que son mari ne soit pas ton père ?
Connor tremble de plus en plus. Pourtant il se raccroche à ma main et continue de poser des questions.
— Ma mère ne savait donc pas ?
— Elle n'a jamais voulu l'admettre, préférant préserver sa famille avant tout. C'était inconscient et au fil des années c'est devenu une conviction.
— C'est pour ça que tu es parti ?
— Oui, j'ai tenté de refaire ma vie, mais...
— Tu n'as pas pu oublier, ma mère.
— Impossible. Et puis je voulais te revoir. Mais tu t'étais enrôlé chez les Marines. Heureux de constater que tu en es revenu en vie.
— Je dois y retourner...
La stupeur le frappe et enclenche une sorte d'urgence en lui. Il s'avance vers Connor, qui se statufie à côté de moi. Dean se stoppe à un mètre de lui pour lui demander :
— Tu m'autorises...
Connor ému réalise ce pas, qui les sépare encore pour fondre sur son père. Leur accolade est franche et tellement touchante.
— Mon fils...
Leurs larmes coulent abondamment et je me fais la réflexion que, chez les Carlson, on a le droit de pleurer.
C'est touchant de voir ces deux hommes – aussi grands l'un que l'autre – être émus de se rencontrer. Ils sont aussi massifs, même si Connor l'est bien plus, sont aussi bruns, malgré les quelques cheveux blancs qui parsèment ceux de Dean. Leur posture est similaire, leurs mains aussi. Des paluches larges et puissantes dont les veines sont apparentes sur le dessus. Ils possèdent la même inclinaison du pouce qui donne l'impression qu'il est légèrement plié.
Les preuves visuelles s'accumulent pour tenter d'annihiler le moindre doute qui pourrait encore persister.
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➥ Connor tient à ce que James l'accompagne. C'est important qu'il soit là pour le soutenir, non ?
➥ Connor laisse James discuter avec Dean. Il a besoin de temps pour se faire à l'idée qu'il se trouve face à son vrai père. Il y a de quoi être impressionné ?
➥ La rencontre entre le fils et le vendeur de voitures a lieu et ils sont touchants tous les deux. Enfin, je trouve...
➥ Connor obtient la certitude que Dean est bien son père. Ce dernier a l'air d'être au courant, non ?
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📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :
🎭 Faire plus ample connaissance !
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🎅 Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨