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À quel moment dois-je m'inquiéter ?
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Le service va commencer et Connor n'est toujours pas de retour au restaurant. J'ai bien vu qu'il n'était pas parti tout de suite. La discussion qu'il a eue avec son frère a eu l'air de porter ses fruits. J'espère que Théo prendra la meilleure décision pour lui.
Je regarde mon téléphone et je n'ai aucune réponse à mon message. Connor m'a pourtant certifié qu'il gardait son portable avec lui. Je tente de l'appeler et tombe sur sa boîte vocale après trois sonneries.
Je ne sais plus quel exercice effectuer pour me calmer. Me rassurer. Connor est parti avec ma fille et il ne me répond pas. À quel moment suis-je censé paniquer ?
Après avoir vérifié que les tables ont bien été dressées, je lui envoie un nouveau message sur WhatsApp. Au moins, je verrais s'il l'a reçu et lu. Les deux chevrons passent au vert. Il est noté en ligne, pourtant il ne me répond toujours pas.
À bout de nerfs, je tente un appel vidéo pour savoir si tout va bien, et où il se trouve pour lui intimer de rentrer. Il décroche enfin.
— Tu daignes me répondre !
— Désolé, je viens de voir tes messages, mon téléphone était en mode silencieux. Je ne l'ai pas entendu.
— Ma fille va bien ?
— Oui, regarde, elle dort. L'air marin et la balade lui ont été fatals.
— Tu devrais rentrer, le service commence dans un quart d'heure.
— On arrive !
Il raccroche et je me retrouve comme un con à regarder mon écran noir. Aussi sombre que mon humeur. Connor n'avait pas l'air dans son assiette. Je dirais qu'il était gêné ou qu'il me planquait un truc.
Pourquoi ? Parce qu'il ne m'a pas répondu ? Il sait que j'ai dû m'inquiéter. Est-ce pour ça qu'il a réagi bizarrement ?
— Chef !
— Oui ? Un souci, Charles ?
— La sauce aux champignons. J'ai peur que l'on n'en ait pas assez.
Je le suis pour vérifier le plat qui la contient et mon second à raison.
— Bien vu, relances-en une. Je vais t'aider à la préparer.
M'occuper l'esprit et me vider la tête en pelant des champignons, c'est exactement ce dont j'ai besoin pour passer mes nerfs.
Connor arrive enfin en dirigeant la poussette de ma fille vers moi.
— Je monte me doucher rapidement et coucher Mackenzie.
Il repart aussitôt et je décide de le suivre. Tout est prêt et mon second peut gérer les finitions sur les entrées.
Je l'aide à monter la poussette dans les escaliers. Et à peine la porte de l'appartement refermée, je l'observe dans ses déplacements.
— Tu t'occupes de coucher la petite pendant que je passe vite sous l'eau ?
— Pas de soucis. Tu vas bien ?
— Oui ! Pourquoi ?
— Tu ne m'as pas embrassé. Tu fuis mon regard, tu as l'air nerveux... Je continue ?
— C'est juste que je suis à la bourre.
Connor disparaît dans la salle de bains. Je sais qu'il me cache quelque chose. Il n'a pas déposé un smack quand je lui ai fait la réflexion. Ce n'est pas dans ses habitudes même en retard, il n'oublie pas contrairement à moi.
Je couche ma princesse dans son lit après avoir embrassé son front. Elle bouge jusqu'à trouver sa place. Son doudou contre sa joue, je la regarde plonger dans son sommeil. J'allume le baby phone et me dirige vers la salle de bains. L'eau coule encore et je découvre Connor avec les bras tendus en appui contre le mur. Il laisse la cascade dévaler sur son dos, sa chute de reins, ses fesses musclées, que j'adore malaxer.
Mais c'est son corps contracté qui m'alerte.
J'ouvre la porte vitrée de la douche et éteins l'eau avant de me mouiller. C'est tout juste s'il réagit.
— Connor ? Tu vas bien ?
— Laisse-moi deux minutes, je te rejoins.
— Tu veux que...
— James ! Deux minutes. C'est trop demandé ?
— D'accord...
Je sors de la pièce embuée sans que Connor ait changé de position. Il est toujours appuyé, la tête basse entre les épaules, ses muscles saillants tressautent et je voudrais bien savoir ce qui a pu arriver pendant cette balade pour le retrouver dans cet état.
J'ai l'impression de revenir des semaines en arrière quand Connor venait de rentrer de sa mission. Il était hargneux dans ses paroles. Les traits tout le temps tirés. Son corps douloureux le mettait de mauvaise humeur.
A-t-il mal ? Enfin, plus que d'habitude ?
Je l'attend assis sur son lit et découvre qu'il boite un peu plus.
— Tu t'es fait mal à la jambe ?
— Mouais...
— Tu veux te reposer ? Je peux gérer les desserts si tu as besoin de t'allonger.
— Non, c'est bon.
Je me lève et viens me coller à son dos encore humide.
— Je suis trempé...
— Parle-moi, Connor. Je vois bien qu'un truc cloche ?
— On en discutera après le service.
Je ne sais pas si je dois être soulagé d'apprendre qu'il veut bien qu'on aborde ce qui l'embête. Ou si je dois flipper en me demandant ce qui a pu le mettre dans cet état.
— C'est grave ?
Il soulève les épaules sans me donner de réponse. Il se détache de mon étreinte et termine de s'habiller. Son attitude m'alerte et réveille en moi une peur irrationnelle. Elle devra pourtant attendre la fin du service. Les clients ne doivent pas pâtir de cette mauvaise situation.
Deux heures après, Connor envoie les deux derniers desserts. Il s'active aussitôt à tout ranger et nettoyer tandis que je l'informe.
— Je monte notre repas à l'appartement. Il te reste quelques trucs à grignoter.
Il ouvre la zone réfrigérée sous le plan de travail et dépose deux coupelles sur le plateau.
— C'est tout ?
— J'ai déjà emballé le reste.
Il se dirige vers l'étagère de derrière pour ranger quelques plats et je peux observer qu'il boite toujours autant.
— Tu as pris un antalgique ?
— Oui. Ça va passer. J'ai un peu trop poussé.
— En faisant quoi ?
— En courant.
— Mais tu es dingue ?
— James !
D'un regard réprobateur, il me désigne deux de mes employés encore présents.
— Je monte, j'annonce en colère.
Je n'attends pas de réponse, je sais pertinemment qu'il ne va pas daigner m'en fournir une. La seule chose qui me tempère, c'est de voir ma fille dormir. Ma jolie marmotte.
Je dépose le plateau sur la table du salon puis je vais préparer le biberon de Mackenzie. Je file dans la chambre pour passer une tenue plus décontractée composée d'un short et d'un tee-shirt. De retour au salon, je découvre Connor, le nez plongé dans son portable en train de pianoter un message. Dès qu'il m'entend, il le range dans sa poche.
— Tu vérifiais les commentaires sur la photo que j'ai postée de mon plat sur Instagram ?
— Non. Je répondais à un truc. On mange.
Comme à notre habitude, je prends place sur le canapé et il s'assoit à même le sol pour pouvoir étendre sa jambe. Nous mangeons en silence, ce qui nous est rarement arrivé. De toute façon, je n'ai pas faim, alors autant lui demander ce dont on doit parler.
— Je t'écoute.
Connor relève enfin son regard vers moi. Et l'éclat que je décèle dans ses iris verts me prouve bien qu'un truc cloche.
— Je sors !
Je recrache le café que je tentais de boire pour dissiper la boule logée dans ma gorge.
— Tu... Quoi ?
— Je suis attendu pour une soirée.
— Et je peux savoir avec qui et où ?
— Avec un pote. Il passe me chercher dans quinze minutes.
Son téléphone vibre et il répond aussitôt après avoir lu le message.
— Je constate que tu l'entends quand c'est lui qui t'envoie des textos.
— Il voulait juste savoir si j'avais terminé de bosser.
— Et donc tu sors ?
— C'est ça.
Il achève de manger sa barquette de fruits découpés comme si de rien n'était. Comme s'il ne percevait pas la colère montée en moi.
— Visiblement, je ne suis pas invité.
— Tu dois t'occuper de Mackenzie.
— Je vois que ça t'arrange pour une fois.
— Je l'avoue !
— C'est qui, ce mec ?
— Tu ne le connais pas.
Je me déteste d'agir ainsi. Bien sûr, qu'il a le droit de sortir, mais la jalousie que je ressens prend le pas sur tout le reste.
— Tu as décidé de cette sortie à quel moment ?
— Sur la plage pendant mon jogging.
— Tu comptes t'y rendre même en ayant mal ?
— Ça va mieux avec le comprimé.
Il se lève et débarrasse nos assiettes tandis que je m'occupe du plateau. Il commence à les laver et j'en profite pour me coller à son dos. Le frisson qui transperce son corps me sécurise sur l'effet que j'ai toujours sur lui.
J'ai besoin de me rassurer comme je le peux. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis qu'il est parti en balade je vois le mot danger clignoter partout.
— Et si je déposais la petite chez ta mère.
Connor ne me répond pas et termine de laver son assiette comme s'il ne m'avait pas entendu.
— C'est bon, j'ai compris. Tu ne veux pas que je vienne.
— Ce n'est pas le genre d'endroit que tu apprécies.
— Je croyais que tu ne savais pas où tu allais ?
— Dans une boîte gay. Mais je ne connais pas encore son nom. C'est bon, là ?
— Et donc, ce mec est...
— Oui, il l'est !
Sa réponse me colle un parpaing dans le bide. Il sort dans un endroit réservé aux gays et il s'y rend avec un gars qui partage son orientation sexuelle. À quel moment dois-je commencer à m'inquiéter ? Je le suis jusqu'à la chambre et je le regarde se déshabiller.
— Vous avez déjà...
— Oui !
— Et tu comptes remettre ça ?
— Non ! il s'indigne. C'est bon ? Tu es rassuré ? Je sors juste avec un pote pour discuter et boire un verre.
— Pourquoi ne pas le prendre ici ?
— Parce que... Je ne veux pas perturber le sommeil de la petite.
— Tu n'as rien trouvé de plus probant comme excuse ?
Son téléphone vibre à nouveau. Connor consulte le message, et il se dépêche de passer son jean et un tee-shirt noir. Ma fille choisit ce moment pour se réveiller. Je ferme les yeux de dépit.
Ce n'est décidément pas mon soir.
Connor embrasse Mackenzie, que j'ai prise dans mes bras. Il me regarde droit dans les yeux.
— Fais-moi confiance... Je t'aime.
Il dépose un smack sur ma bouche et s'en va. Aussitôt, je me dirige vers la fenêtre qui donne sur la rue pour voir qui est ce mec.
Je reste sans voix quand je découvre avec qui il compte passer la soirée.
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➥ James s'inquiète que Connor soit en retard et ne réponde pas. Réaction normale ?
➥ Que se passe-t-il pour que Connor agisse de cette façon ?
➥ Connor est redevenu le petit con du début, non ?
➥ Une idée de qui est ce mec ?
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📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :
🎭 Si je m'attendais à lui !
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🎅 Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨