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Va-t-elle être un problème ?
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Je vérifie les préparations pour le service de ce mercredi midi. Je termine ma sauce vierge, qui accompagnera le tartare de daurade. Je jette un coup d'œil à ma brigade. Ils sont tous les trois à leurs postes prêts à démarrer le service.
D'habitude, il règne une bonne ambiance, je ne suis pas de ces chefs à crier contre mon personnel. Mais à midi, je dois avouer que je suis stressé. Pourtant, tout est en place. Mes cuistots sont au taquet et je peux compter sur eux comme à chaque fois.
— Chef, il y a des modifications sur le menu du jour ? veut savoir Daly.
Je lui détaille les quelques changements que ma serveuse note sur son terminal. À midi, Connor, Théo et Jess goûteront à mes plats avant qu'on discute des transformations qu'ils m'ont demandé de réaliser sur le repas de leur mariage.
C'est la première fois que Connor vient manger dans mon établissement.
— Leur table est prête ?
— Oui, Chef. Déstresse. On ne reçoit pas le roi d'Angleterre, se marre Daly.
— Ces personnes sont importantes pour moi, alors je veux que tout soit parfait.
— Bien, Chef. Je vais ajouter des fleurs...
— Comment ça, Daly ? râlé-je en sortant de la cuisine. Tu n'as pas...
— Franchement pète un coup, tu vas exploser.
Les petits bouquets ronds sont en place et je souffle de soulagement. J'aime que les tables soient joliment dressées et mettre des fleurs fraîches est le raffinement supplémentaire pour une belle présentation.
— Arrête ce petit jeu.
— C'est bon, j'ai compris... Chef Mayer.
Elle s'approche de moi en mode ingénue et passe son index sur ma lèvre, tandis que je me crispe. Je pose ma main sur son épaule pour la repousser.
— Je sais ce qui pourrait te détendre. Tu ne veux pas qu'on fasse un tour aux vestiaires.
— Il ne se passera plus rien entre nous. L'autre soir, j'étais...
— Triste, perdu et en manque. Mais, reconnais que c'était bien.
— Je n'aurais jamais dû céder à tes avances. Nous avions trop bu et l'on s'est laissé emporter, de plus, tu es mon employée. Je n'envisage pas ce genre de relation avec le personnel.
— Bien, Chef. C'est comme tu veux.
Je suis soulagé qu'elle ait compris, je n'ai pas anticipé son attaque furtive. En un claquement de doigts, Daly se met sur la pointe des pieds pour déposer un smack sur mes lèvres. Je la repousse, mais c'est trop tard. Connor vient d'entrer et de voir le geste de Daly. Forcément, il fallait qu'ils soient en avance. Théo et Jess apparaissent eux aussi. Je me dirige vers mes amis en plaquant un sourire de façade sur mon visage tendu.
Comme si je ne l'étais pas assez, il a fallu qu'il soit témoin de ça. Remarque, ça finira de le convaincre qu'entre nous, rien n'est possible.
— Connor.
Je lui tends la main pour le saluer, mais ce dernier garde les siennes en appui sur ses béquilles. Je tente de faire comme si rien n'était en souhaitant la bienvenue à mon meilleur ami et à sa fiancée.
— Je suis heureux de vous accueillir dans mon établissement. Daly va vous montrer votre table.
Cette dernière reprend une attitude professionnelle et les guide jusqu'à celle que j'ai sélectionnée pour eux.
— J'ai pensé que tu serais bien installé sur la banquette, je signale à Connor qui n'a toujours pas décroché un mot.
— Ne te formalise pas, il a passé une sale nuit. Et ce matin, mon père lui a pris la tête, me confie mon ami qui se tient un peu en retrait.
— Ok...
Je suis presque soulagé de savoir que ce n'est pas à cause de ce qu'il a vu en entrant qu'il est aussi renfermé. Ténébreux, taciturne. Ses grands yeux verts ont perdu de leurs éclats.
— Je vous laisse aux bons soins de Daly. Commander ce qu'il vous plaît, c'est la maison qui régale.
— Daly ? reprend Connor d'une voix charmeuse en ne quittant pas mes yeux. C'est ça ?
— Oui, Monsieur. Vous désirez boire quelque chose ?
— Votre meilleure bouteille de vin.
Connor passe la commande en soutenant toujours mon regard. Il me défie et attend de voir si je vais me défiler. Il devrait savoir que ce n'est pas mon genre. Daly me sollicite visuellement pour détecter si elle doit exécuter la demande de mon invité.
— Fais-leur goûter un bordeaux.
— Ça sera un jus de fruits pour moi.
Je me tourne vers mes amis et je comprends tout de suite à la façon dont Théo me regarde.
— Félicitations. Je suis tellement heureux pour vous deux.
J'embrasse Jess et serre la main de Théo qui se lève pour effectuer une accolade.
— J'aurais voulu te l'annoncer autrement, mais tu connais les femmes, me confie-t-il.
— Pas de soucis, Théo. Je suis vraiment heureux pour vous. Je sais que vous essayez depuis un moment. Alors, c'est forcément une bonne nouvelle.
Je me tourne vers Jess et lui demande.
— Tu es enceinte de combien ?
— Quatre mois. Regarde. Elle se recule sur sa chaise pour me montrer son petit ventre rond, qui pousse sous sa robe fluide.
Je déglutis en pensant forcément à Éva. Je ne peux pas lui en vouloir d'être au comble du bonheur, mais je serre les dents.
— Donc on va oublier le tartare de daurade en entrée. Pas de poisson cru pour toi.
— Quel dommage ! Moi qui adore ça. Mais bon, je peux bien me sacrifier pour quelques mois. Le bébé passe avant tout, ajoute Jess en posant ses mains sur son ventre.
C'en est trop pour moi. Je m'excuse et file en cuisine pour assurer le service. Je me dirige vers les vestiaires pour asperger mon visage avec un peu d'eau et tenter de me reprendre. Je dois faire abstraction de tout ça et me concentrer sur les plats que je vais devoir envoyer.
C'est une chance, le restaurant sera plein dans quelques minutes et je n'aurai pas le temps de cogiter pendant le moment du service.
— C'est à cause d'elle que tu me repousses ?
Forcément, Connor m'a suivi dans cette pièce un peu à l'écart du tumulte de la salle et de la cuisine. Il se tient dans mon dos à une distance raisonnable. Pourtant, je m'étonne de ressentir un manque face à l'absence de son corps qui ne se colle pas au mien. J'en ai envie ? Besoin ?
C'est du grand n'importe quoi !
Je me redresse et le regarde au travers du miroir. Ses mâchoires sont serrées, sa mine est dure et renforcée par cette barbe un tout petit peu plus longue que d'habitude. Je me retiens de me tourner pour la caresser et voir si elle est plus douce. Il porte une chemise blanche avec de fines rayures noires à manches courtes. Il a laissé les premiers boutons ouverts me permettant de deviner ses poils sombres agrémentés d'une chaîne en argent où ses plaques militaires – portant son numéro de matricule – doivent pendre en bon soldat qu'il est.
— Tu comptes me répondre maintenant que tu m'as bien maté. Pour un mec qui n'en a rien à foutre de moi, je te trouve bien attentif.
Je sais que je l'ai blessé l'autre soir alors que nous étions assis sur le banc face à l'océan.
— Daly n'est en rien concernée par ma décision. Nous deux, c'est une erreur. Une pulsion, voilà tout. L'attrait de quelque chose de nouveau. Tu as une belle gueule et un corps...
Je vois dans son regard émeraude que mes mots le font souffrir. Mais il vaut mieux que ça soit maintenant. Il ne doit pas espérer ou imaginer qu'il pourrait y avoir un truc entre nous. C'est impossible.
— Je pensais que les mecs de ton âge assument ce qu'ils ressentent. Mais tu es comme tous les autres. Tu te planques derrière de fausses raisons.
— Crois ce que tu veux, Connor. Je ne changerais pas d'avis.
— Alors pourquoi ta respiration devient-elle erratique quand mon corps frôle le tien ?
J'ai envie de lui répondre que je n'en sais rien. Mais je peux constater que je n'ai plus les idées claires dès l'instant où il se trouve bien trop près. Mon alarme interne résonne et répercute son état d'urgence contre mes côtes douloureuses. Parce que j'apprécie trop son parfum boisé, son torse viril, qu'il vient de plaquer contre mon dos. Sa main rugueuse se balade sur mon cou pour le tirer vers lui. J'aime sa force sauvage... Non, mais qu'est-ce que je raconte ?
— Arrête, Connor.
— Tu vas devoir y mettre plus de convictions. Vas-y, James, repousse-moi ! Envoie-moi chier. Dis-moi d'aller me faire foutre !
Sa colère est viscérale. Il appuie plus fortement son bassin contre mes fesses et je n'ai pas pu retenir un gémissement, qui vient de franchir mes lèvres, que je pensais scellées.
— Tu sens comme je bande pour toi ? Je suis sûr que toi aussi tu es dur.
Je ferme les yeux pour ne plus voir son petit air satisfait se dessiner sur sa bouche pleine rehaussée par une moustache entretenue, qui le rend irrésistible.
— Quand tu arrêteras de nier l'évidence, tu sais où me trouver.
Connor se décolle de mon corps en fusion. Aussitôt, je me sens vide. Il se recule, me tourne le dos et sort du vestiaire. Mes mains se posent à plat sur le lavabo. J'ai une trique d'enfer que je dois ignorer. Concentration maximum.
Ce soir, je n'aurai qu'à me branler devant un porno et ça ira mieux.
En attendant, j'ai un service à effectuer. La porte s'ouvre et son arrivée me contrarie.
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➥ Apparemment, James a un peu trop bu et a couché avec Daly. Est-ce que ça va compliquer la relation avec son employée ou bien va-t-elle lâcher l'affaire ?
➥ L'annonce de la grossesse de Jess peine notre restaurateur. Il est heureux pour son ami, mais forcément il pense à Éva. C'est normal, mais devrait-il essayer de tourner la page ?
➥ James est une vraie tête de mule, malgré ce que ressent son corps, il continue de nier l'évidence. Pendant combien de temps va-t-il tenir encore ?
➥ Est-ce que c'est Connor qui revient dans le vestiaire ?
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📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR.
🎭 Perturbations en vue !
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🎅 Bonne soirée, mes #Christmas #Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨