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Je suis de retour !
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Ce n'est pas ainsi que j'avais envisagé de rentrer au pays. Cette permission devait être spéciale, doublement spéciale même avec le mariage de mon grand frère et les fêtes de Noël.
Trois semaines de vacances.
C'est ce que l'on m'avait accordé après un an investi en mission à l'étranger. Mon rôle d'infirmier chez les Marines étant trop important et sous peu représenté, j'avais passé mes rares jours de repos avec les gars plutôt que de les cumuler pour revenir voir ma famille.
Mais là, je ne pouvais pas me dérober face à ce double évènement. Pour être sûr que je rentre, Théo m'a demandé d'être son témoin. J'ai été honoré qu'il pense à moi. D'un autre côté, il n'avait pas vraiment le choix, je suis son seul frère.
Tout était validé par l'état-major, et plutôt deux fois, qu'une. Mon supérieur approuvant que je rentre chez moi pour refaire le plein de repos et de bons moments passés en famille. C'est vrai que j'étais épuisé et que le moral n'était pas au top.
Et puis, il y a eu cette sortie en convoi pour effectuer une patrouille en dehors de la ville, comme nous en accomplissons régulièrement. Sauf que, ce vendredi quinze novembre, rien ne s'est passé de la manière dont nous l'avions prévu. Nous devions nous suivre en file indienne jusqu'au point de ravitaillement et revenir.
Un trajet aller-retour que nous devions réaliser en trois heures. Mais avant même de toucher au but, le premier camion a roulé sur une mine. L'explosion a été terrible. Le deuxième véhicule surpris par la déflagration s'est déporté de la route pour éviter la collusion avec celui qui était en feu. Et ça a été un nouveau drame. Nouvelle mine. Nouvelle explosion.
C'était un carnage.
Ma fourgonnette de secours remontait la colonne de camions pour porter assistance à nos frères. Mais c'était impossible de s'approcher des deux véhicules qui étaient en feu. Et soudain, des tirs nous ont arrosés de partout. Sortant de nulle part, nos ennemis se sont mis à nous canarder comme dans une fête foraine avec le tir aux pigeons.
Le piège s'était refermé sur nous.
Ils nous attendaient, planqués sous le sable des bas-côtés. Ils étaient bien trop nombreux et, quand les renforts sont arrivés, ils n'ont pu que constater les dégâts.
Le bilan était sans appel. Sur trente soldats, nous n'étions que sept de vivants. Plus ou moins amoché. Dans ce malheur, j'ai eu de la chance. J'ai pu me planquer sous un véhicule, je n'ai été atteint que par une balle qui a suivi ma côte sur toute sa longueur déchirant la peau de mon flanc. Heureusement, elle est ressortie aussitôt. Là où j'ai pris cher, c'est avec un éclat de mine qui s'est planté dans ma jambe.
C'est ce dernier qui me vaut de me déplacer avec des béquilles, après deux opérations pour extraire les fragments et un mois passé dans un hôpital militaire. Ce n'est pas ainsi que je pensais revenir chez moi. En héros estropié.
Habillé de mon uniforme, je me dirige vers l'extérieur de l'aéroport pour prendre un taxi. Forcément, j'attire les regards. Un homme s'approche pour se proposer de porter mon sac. Ce n'est pas de refus, je galère assez avec mes béquilles.
Il dépose mes affaires dans le coffre du taxi avant de me remercier de me battre pour le pays. La façon de me saluer m'indique qu'il a été lui aussi un soldat. Un vétéran sans doute.
Marines un jour. Marines toujours.
Après vingt minutes de route, le taxi se gare devant chez moi. Je prends quelques secondes pour regarder autour de moi. Rien n'a changé.
Pourquoi le faudrait-il d'ailleurs ?
Je n'ai pas informé mes parents de mon arrivée. J'ai trois jours d'avance. Ils vont être surpris, surtout que je n'ai pas voulu qu'ils soient prévenus pour mon hospitalisation. Ça ne servait à rien de les inquiéter.
Les aboiements de mon chien Lucky signalent ma présence, alors que je me trouve sur le perron de cette maison en bois blanc où flotte un drapeau américain. Je sonne, et après quelques secondes, c'est ma mère qui ouvre la porte et pousse le montant de la moustiquaire.
Elle reste sans voix, pose ses mains tremblantes sur sa bouche.
— Bonjour, maman.
— C'est bien toi... Oh ! Mon chéri.
Elle réagit enfin et vient se jeter dans mes bras pour se serrer contre moi. Que c'est bon de sentir tout l'amour maternel dans cette embrassade.
— Ça suffit, Lucky. Au pied !
Mon chien arrête instantanément de japper tout autour de moi et va s'asseoir auprès du maître de maison. Je relève mon regard et tombe dans celui de mon père. Ses yeux sont voilés. Mais contrairement à ma mère, il reste stoïque et ravale ses larmes.
Les hommes ne pleurent pas chez les Williams.
— Bienvenue, fils.
Il me serre la main avant de récupérer mon sac tandis qu'elle me presse pour avancer.
— Viens, entre.
Ma mère ne me lâche pas le bras de peur que je m'évapore sans doute.
— Tu es blessé ?
Quelle perspicacité, mon très cher père !
— J'ai reçu une balle et un éclat de mine dans la cuisse.
— Tu n'as pas été assez vigilant, alors. Un bon soldat...
Je lui coupe la parole pour tenter de lui expliquer.
— Nous sommes tombés dans une embuscade.
Mais c'est peine perdue, mon père - ancien militaire, vétéran de chez les Marines - ne m'écoute déjà plus. Heureusement, mon frère et sa fiancée sont là et j'ai droit à un véritable accueil en ce dimanche de la mi-décembre.
Un mois – jour pour jour – après le chaos.
— Connor ! gueule mon frangin. Dis donc, c'est la grande forme.
— Théo, moi aussi je suis content de te revoir. Salut, Jessica. Toujours aussi belle.
Cette dernière coquelicote, alors que je lui claque une bise.
— Arrête de draguer ma fiancée.
— Justement, j'en profite tant qu'elle n'est pas encore ta femme.
Une silhouette bouge sur la terrasse et je me demande qui peut bien être invité au barbecue du dimanche. Mon frère, s'apercevant que je tente de discerner qui cela peut être, me renseigne.
— Tu te souviens de James Mayer.
Le grand brun s'approche sans me quitter du regard. Si je m'en souviens ? Oh oui, je n'ai pas oublié ce connard, qui – à Noël dernier – s'est pointé avec sa compagne en amenant une partie du repas du réveillon pour en mettre plein la vue à tout le monde. Sauf à moi.
Il me tend la main que je serre fortement pour imposer ma supériorité. Ce n'est pas parce que je suis blessé que je ne suis plus en mesure de me montrer le plus puissant. Il ne se démonte pas et ajoute un rictus à cette joute de testostérone.
— James !
— Connor ! Ravi de te revoir.
Tu parles. On a dû échanger deux mots l'année dernière.
— Ce n'est pas réciproque.
— Allons, vous n'allez pas commencer tous les deux, nous sermonne ma mère. Installe-toi confortablement sur le canapé, mon chéri. Je te confectionne une assiette. Tu dois avoir faim. Forcément, secoue-t-elle la tête en tapotant ma joue. Tu as maigri, mon fils.
— La bouffe, ce n'est pas la priorité de l'armée, tu sais, Mama.
— À quoi t'attendais-tu ? cinglent les mots de mon père. À débarquer au Club Med ?
— Je te confirme qu'ils ne partagent que le sable et la chaleur.
Je me lève tant bien que mal et je me casse sur la terrasse en sautant sur un pied. Je ne suis revenu que depuis cinq minutes que j'ai déjà envie de lui éclater la tronche.
Mon père ne changera jamais. J'ai été trop con de croire que de m'enrôler dans l'armée aurait modifié sa façon de me percevoir. J'ai pensé à tort que de partager cet engagement nous rapprocherait. Au contraire, je le sens encore plus distant et dur envers moi.
Pourtant quel père ne serait pas heureux et soulagé de voir son gamin rentrer sain et sauf après trois ans dans les Marines. Bon, ok, un peu amoché, mais merde, je suis vivant. Je ne fais pas partie des vingt-trois mecs qui sont revenus dans un sac mortuaire.
Comment ai-je pu envisager qu'il puisse être fier de moi pour une fois ?
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➥ Nous voilà repartis dans un univers différent pour cette nouvelle histoire de Noël. J'espère qu'elle vous plaira tout autant que mes autres Christmas romances « L'amour sous contrat » « Un bébé pour Noël » ou bien « Un Noël Rock'n'roll ». Les avez-vous lu ?
➥ Connor rentre au pays après sa blessure et l'on ne peut pas dire que son père l'accueille, les bras ouverts. Pourquoi d'après vous ?
➥ On fait la connaissance de James. Je rêve ou c'est tendu comme un string entre Connor et lui ?
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📍 Ce soir, on retrouve à 19 h 00 le chapitre de James
🎭 Quel con !
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🎅 Bonne dimanche, mes Christmas Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨