Anton

By manfreddini

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Anton Tome 1. "Tu vas tellement flipper que tu aurais aimé rester docile dès le début." Zinaïda a 19 ans... More

PROLOGUE
CHAPITRE 1 - Zinaïda.
CHAPITRE 2 - Anton.
CHAPITRE 3 - Ivan.
CHAPITRE 4 - L'homme au bar.
CHAPITRE 5 - Une journée shopping.
CHAPITRE 6 - Le kidnapping.
CHAPITRE 7 - Les deux frères.
CHAPITRE 8 - Baby-sitting.
CHAPITRE 9 - La rebenok.
CHAPITRE 10 - Les triplés.
CHAPITRE 11 - Axe.
CHAPITRE 12 - Crise d'angoisse.
CHAPITRE 13 - C'est un cauchemar.
CHAPITRE 14 - La phrase de trop.
CHAPITRE 15 - Colère.
CHAPITRE 16 - Emprisonnée.
CHAPITRE 17 - Vetrograd.
CHAPITRE 18 - Diversion.
CHAPITRE 19 - Intrusion.
CHAPITRE 21 - Le vrai monde.
CHAPITRE 22 - Boris.
CHAPITRE 23 - Menteuse.
CHAPITRE 24 - Vengeance.
CHAPITRE 25 - Pacte avec le diable.
CHAPITRE 26 - Sam.
CHAPITRE 27 - Poète.
CHAPITRE 28 - Moment présent.
CHAPITRE 29 - Réconfort.
CHAPITRE 30 - Enfuis-toi.
CHAPITRE 31 - Éducation.

CHAPITRE 20 - Confidences.

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By manfreddini

Ils t'ont créé à partir d'une arme et t'ont dit de trouver la paix.

Zinaïda

Le soir même

Nous avions installé Anton dans sa chambre, par la suite j'avais mis plusieurs couvertures au sol.
Dans le genre lit douillet j'ai vu mieux..

  Anton était toujours aussi comateux, sauf quand j'avais dû passer ma main sous lui pour chercher la télécommande. Sa lame avait trouver machinalement son chemin vers mon cou, nous étions resté dans cette position presque cinq minutes avant qu'Anton n'assimile que c'était moi.

  Je zappais un peu, comme toujours, et observait sa chambre. Je n'eus que très peu d'occasion de voir ce qu'il s'y trouvait car il n'aimait pas qu'on la voit. Pourtant elle est ordinaire, comme la mienne ou celle de Dimitri. La seule différence est qu'il possède un fauteuil dans un des coins.
Un fauteuil de psychopathe, ça lui va bien au teint.

  Les programmes n'étaient pas intéressant puisqu'il se faisait déjà tard, une chaîne sur deux je tombais sur des programmes bien trop osé à mon goût.
Je m'étais mise d'accord avec moi-même et avais mis un programme pour enfant. Les minutes passaient lentement quand Anton tapota à côté de lui. Je ne réagissais pas. Le silence régna de nouveau puis Anton passa sa tête au-dessus de moi.

- Qu'est-ce que tu fais là ? dit-il.

- Je veux m'assurer que ça soit moi qui t'enterre, répondis-je.

Il se rallongea incrédule pendant une dizaine de minutes, je riais quelques fois quand c'était drôle mais lui se faisait invisible. Puis il brisa le silence. Sa voix était rauque, il était entrain de s'endormir.

- Zinaïda ?

Pas de ved'ma ou de rebenok cette fois-ci ? Bizarre.
J'hésitai a répondre mais finit par m'exécuter.

- Anton ?

- Tu voudrais bien.. hum...

Il s'éclaircit la voix comme si il avait besoin de temps pour poser sa question, ou d'un peu de courage.

- Qu'est-ce que tu veux Anton ?

- Tu voudrais bien dormir avec moi ?

Sa question me tomba dessus, je m'assis pour le regarder. Ses yeux étaient fermé mais il sembla sentir ma présence car il me regarda instinctivement.

  J'étais incapable de lui répondre, au mieux c'était un piège et il m'égorgera dès que je poserai mes fesses sur ce lit, au pire c'était une réelle demande et j'allais me retrouver à dormir avec lui. Je pesais le pour et le contre. Je me tâtais à achever ses souffrances moi-même.

- Tu divagues complètement, tu veux que moi je dorme avec toi, dans le même lit. Que la rebenok ou la ved'ma partage ton lit, ton intimité. Nikolai nous avait assuré que tu allais t'en sortir mais t'es déjà entrain de nous quitter je ne vois pas d'autres possibilités, lui dis-je.

- Je ne veux pas mourir seul, répondit-il simplement.

Mes épaules s'affaissèrent, toute colère me quitta. Son aveu résonnait dans ma tête, tellement que j'acceptai, je m'assis sur son lit mais tenais tout de même a avoir ma propre couverture.
J'ai tellement de choix, ça fait plaisir.
Je regardai au sol et pris la première qui me venait. Je m'assis, le dos contre la tête de lit et continua de regarder la télévision.

Pendant ce temps Anton m'observait, il ne me jugea pas, ne me dévisagea pas, ne me tua même pas dans sa tête. Il me regardait simplement, comme si c'était la première fois qu'il me voyait, comme si c'était la première fois qu'il me rencontrait et surtout comme si c'était la première fois qu'il me remarquait.

- Pourquoi c'est toi qui me surveille ? D'habitude c'est Dimitri.

D'habitude ?

- Dimitri à une important mission d'après lui, il voulait l'annuler pour être là pour toi mais étant donné que je n'ai rien à faire je me suis porté volontaire.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ? dis-je distraite.

- Pourquoi tu t'es porté volontaire ?

- Je n'en sais rien, un réflexe sûrement.

Malgré que mes yeux étaient rivés sur la télé j'avais pu voir la déception se dessiner sur son visage, il n'espérait quand même pas que j'avais sauté sur l'occasion pour me retrouver seule avec lui dans un lit. Il semblait ailleurs tandis qu'il me posa une nouvelle question.

- Tu nous en veux ?

- Pourquoi ?

- Pour t'avoir kidnappé.

- Pas vraiment, mais je commence à en avoir ma claque d'avoir un couteau contre ma gorge.

- Ça fait longtemps que je ne te l'ai pas fait.

Il acheva sa phrase comme si on parlait d'un plat que je n'aime pas, d'un film qui ne me plait pas ou d'une blague que je ne pige pas. Dans un second temps il semblait avoir oublié l'heure qui était passé.

- Plus ou moins une heure, dis-je.

- T'abuses.

- Ah non non, je voulais simplement prendre ta télécommande tu as bien faillit me trancher la gorge.

- Mauvaise habitude.

Mauvaise habitude ? Donc tout est normal, ça le tuerait de s'excuser ?

- Ne sois pas désolé surtout, dis-je d'un ton amère.

Il marqua un silence. Il n'en avait apparemment pas l'intention.

- Tu as raison.

- Pour ? dis-je interloqué.

- Je suis désolé.

Cette fois-ci son regard s'était ancré dans le mien. Je restai bouche bée, en une fraction de seconde il fuyait mon regard comme si il regrettait, comme si il avait honte ou qu'il n'avait pas l'habitude.

- Pourquoi tu es si méchant avec moi ? demandai-je.

Ça semblait être le bon moment pour poser ce genre de question.

- Méchant ?

Il prit une moue enfantine, j'eus l'impression que je l'avais choqué, voire même blessé.

- Oui.

- Je n'avais pas l'impression d'être méchant.

Il semblait touché et il l'était. Il attrapa son paquet de cigarette et m'en tendit une. Je l'aidais à s'assoir, j'avais oublié sa blessure à l'épaule pourtant il était torse nu et son torse était enveloppé dans un bandage. J'appuyai mes doigts sur sa blessure et il grogna.

- Mince, je suis désolé, m'excusai-je immédiatement.

- Ce n'est rien, dit-il en finissant de s'assoir.

Nous fumâmes puis il reprit.

- Mon attention n'était pas d'être méchant envers toi, je voulais me tenir à distance c'est tout.

- Pour quelle raison ?

- Parce que en étant proche de toi je te protège des autres et en parallèle, en m'éloignant de toi je te protège de moi.

- Je n'ai pas peur de toi.

- Réalise la chance que tu as.

Il se rallongea, ne dit plus rien et se mit dos à moi me laissant seule avec cette information. J'ai déjà été témoin de ses pulsions, il a déjà tué des gens, il a déjà dû en torturer mais je me refuse à croire qu'il puisse être un réel danger. Les paroles d'Ivan firent échos dans ma tête. Je tentai de chasser ces parasites et tentai de dormir. J'éteignis la télé, seule la lune illuminait la pièce.

- Donc tu me déteste ?

Je sursautai, il n'était pas censé dormir lui ?

- Non, dis-je somnolente.

- Pourquoi ?

Je n'en pouvais plus de ses "pourquoi" malgré ça je répondis sincèrement.

- Parce que tu as été élevé et habitué à agir ainsi, ce n'est pas moi qui suit entrer dans ta vie il y a quelques mois et qui ne suit rien pour toi qui va te changer. Tu es comme ça, et ni toi ni moi ne pouvons changer quoi que ce soit car les gens ne changent jamais.

- Et pourquoi tu penses ça ?

- Je ne le pense pas, c'est un fait, c'est tout.

- Et en quoi c'est un fait ?

Il ne me jugeait pas ou n'était pas hautain, il cherchait à savoir. Nous nous étions retourné pour se faire face. Son regard était rivé sur moi, il était avide de réponse, incapable de l'obtenir lui-même.

- Un homme qui aime peut frapper, tromper, tuer. Un homme qui déteste, le peut également. Seulement pour le premier homme il faudrait alors lui retirer ce sentiment, l'amour. C'est tout autant impossible que de retirer la haine du second. Donc tout le temps ou le premier aimera et le second détestera ils seront violents, infidèles et meurtrier. Un changement peu apparaître mais il ne sera jamais éternel, ça ne durera qu'un temps puis un jour le naturel le rattrapera. Dans ton cas, tu as été élevé autour des meurtres et du pouvoir, tu ne connais que ça et n'apprécie que ça. Moi, j'ai été élevé dans l'amour et le confort, je n'ai connu que ça. Je ne pourrais pas te demander d'être plus doux comme tu ne pourrais pas me demander de tuer. Je ne te changerais pas et tu ne me changeras pas.

- Tu ne l'as pas apprécié ?

- De quoi tu parles ?

J'ai l'impression qu'il ne communique que en rébus.

- Ton enfance. Je veux dire, tu as dit que j'avais grandi autour des meurtres et du pouvoir, que je n'avais connu que ça et que je n'apprécie que ça. Quant à toi, tu as juste dit que tu connaissais l'amour et le confort pas que tu l'appréciais.

- En effet, je ne l'ai pas toujours aimé.

- Raconte.

- Et pourquoi je le ferais ?

- On fait un pacte ? Tu me racontes et moi je te racontes. Je t'en dirais autant que tu m'en dis. Marché conclue ?

- Conclue.

Il s'asseya tant bien que mal, se concentrant que sur moi. Quant à moi, je regrettais déjà.

- Quand j'étais jeune, il y avait cet homme... Le meilleur ami de mon père. Il a eu plusieurs comportements déplacés et...

  Zinaïda tais-toi.

  - ...Quand mon père l'a su il a fuit, comme son meilleur ami. Je ne l'ai plus jamais vu et ma mère m'a élevé moi et ma petite sœur du mieux qu'elle pouvait. Mon grand frère était resté en Russie avec mes grands parents et ma jumelle...

  Ferme la, bon sang !

  - ...Est décédé quand j'avais huit ans.

  Je me tus, il ne répondit pas, son expression ne changea même pas. Il me fixait sans s'arrêter, sans même cligné des yeux.
Il a fait un AVC ?
Je me sentis gêner, je n'aurais pas dû lui dire, je n'aurais pas dû rester dormir avec lui, j'aurais dû laisser Dimitri annuler sa mission. J'aurais pu l'assurer à sa place pendant que lui serait rester ici avec Anton.

  Ma vue se brouilla, ma respiration se coupa, je vais mourir. Je n'arrivais pas à respirer, mon corps me guida de lui-même vers la porte, je posai ma main sur la poignet mais une autre vint se poser sur la mienne.
C'est Anton.. essayais-je de me rassurer.
Je levai les yeux et c'était lui, l'homme qui hante chacune de mes nuits. Je tapai mon front de ma main droite. Il faut que je me calme.
T'es ridicule, ridicule, ridicule..

  - Respire je suis là.

  La voix était celle d'Anton mais elle sortait de la bouche de mon bourreau.
Il va se moquer de toi.
Je me fis guider délicatement par l'homme vers le lit.
Je m'assis et essayais de reprendre mon souffle.

  - Mon père était un homme honorable, commença Anton.

  Ma vue était toujours brouillé, je n'apercevais rien, tout était flou. Mais je pouvais reconnaître sa silhouette entre mille et ce n'était pas celle d'Anton.

  - Ma mère quant à elle, avait une âme d'artiste, et un esprit de battante...

  Ma respiration se calma et Anton m'apparut de plus en plus net.

  - ...Un jour, mon grand père est décédé, cet homme qui avait fait la guerre, qui était à la tête du réseau, qui avait connu toute les pires atrocités était décédé. Le patriarche n'était plus...

  La voix d'Anton se brisa légèrement.

  - ...Dès lors, mon père a changé, il a bu... Énormément. La pression était trop lourde sur ses épaules et pourtant Irik le secondait...

  Il fixa mes mains qu'il serrait toujours entre les siennes. Ses yeux gris brillaient.

  - ...Un jour j'ai tout perdu, mon père et ma mère, a quelques heures d'intervalles. Irik m'a adopté, c'était presque une fatalité. Il m'a vite mis au travail, "tu n'es pas ton père, tu as les épaules pour ça" c'est ce qu'il m'avait dit le jour de mes quatorze ans. Je n'aurais jamais cru, que ce matin là, ma vie aurait changé du tout au tout...

  Il pleurait à présent, mais il ne faisait pas de bruits, seul l'humidité des gouttes qui tombaient sur mes mains se faisaient sentir. Sa musculature et son expression continuellement dur contrastait avec les émotions qui le submergé, il était entrain de se noyer. Il était immobile, une véritable statue, une muse qui aurait pu inspiré Dante Alighieri. Je n'étais que spectatrice, incapable de dire quoi que ce soit.

  - ...Je me suis retrouvé affablé de responsabilité pendant que Dimitri allait au collège. Je n'avais plus jamais mis les pieds à l'école, je n'avais plus le temps, Irik testait ma culture général entre chaque mission. Je demandais un oncle, c'est tout. Tout ce que j'ai obtenu a été un patron, un professeur et un bourreau, conclua-t-il.

  - Tu n'étais pas obligé de me raconter tout ça Anton, dis-je après avoir repris mes esprits.

  - Ta crise de panique s'est arrêté.

Je ne m'y attendais pas, je ne savais pas quoi répondre, au départ.

- Tu ne peux pas m'avoir dit tout ça simplement dans le but d'arrêter ma crise, est-ce que tu m'as menti ? dis-je.

- Tout était vrai, nous avons conclue un marché, et je respecte toujours les pactes que je fais.

C'est ce que le diable dirait...
Je décidai de mettre un terme à cette conversation et me mit dos à lui, le plus loin possible.

- Rapproche toi s'il te plaît, demanda Anton.

- Pourquoi ?

- J'en ai besoin, s'il te plaît.

Je m'exécutai, faudra vraiment qu'un jour j'apprenne à mettre les besoins des autres après les miens. Je me reculai un peu pensant que ça lui suffirait, mais j'avais eu tord puisqu'il entoura ma taille de son bras et me rapprocha plus de lui. Son corps est la seule chose chaude dans un monde glacial. Et même si je préférais me prendre une balle dans la tête que l'avouer, ça ne me dérangeait pas autant que je ne le pensais. Je m'endormis rapidement mais pas pour longtemps, je sentis la main d'Anton serrer l'arrière de ma tête, j'ouvris les yeux et j'étais à présent face à lui, assise, complément affalé sur lui. La pièce était plongé dans le noir, seul la lumière du couloir nous éclairer. Son autre bras est tendu en direction de la porte. Je tournai ma tête et vis un homme qui me dévisagea.

- Laisse nous la fille Smirnov, sinon nous reviendront encore et encore, dit l'homme à la
porte.

- Touche la et je te brise la nuque, conclua Anton.

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