Le loup et moi 2 [terminée]

By Herrade_Riard

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Tome 2 ! Après toutes ses mésaventures l'année passée, Théo espérait pouvoir enfin vivre la vie tranquille à... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Épilogue

Chapitre 14

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By Herrade_Riard


Le dimanche passe encore plus vite que le samedi et, à 15 h, Martin doit à nouveau reprendre le train dans le mauvais sens. Je ne suis certes pas dépendant de cet alpha mais, bon, tout de même...

La semaine suivante commence pour le moins mal dès que je mets les pieds dans la salle de philosophie et que je vois qu'une pile de copies doubles est posée sur le bureau.

— J'ai déjà corrigé vos devoirs sur table, nous annonce notre prof, Mme Trignart, d'un air satisfait tandis que nous nous asseyons.

Oh non !

Je me tasse sur mon siège dans l'espoir d'y disparaître. Moi qui espérait qu'elle les avait perdues ou que son chien les avait mangées (ce sont des choses qui arrivent, croyez-moi) !

Je jette un regard désespéré au loup qui hoche la tête mais, comme d'habitude, il ne m'est pas d'une grande aide. Il se contente, eh bien, de hocher la tête, justement.

— Dans l'ensemble ce n'était pas trop mal, malgré quelques contresens récurrents, commente la prof en soulevant le tas de feuilles. Il n'y a qu'une seule copie vraiment mauvaise dont l'auteur a manifestement le cerveau ramolli.

Mon cœur bat douloureusement. Est-ce qu'elle pourrait parler de moi ? Il est vrai que mon cerveau ne fonctionne pas toujours très bien, et...

Je manque défaillir lorsque Mme Trignart se lève, la pile de copies dans les mains. Elle commence par le haut de la pile. Mes mains se mettent à trembler.

— Les copies sont par ordre décroissant de notes, nous annonce-t-elle avec un sadisme certain.

Tac tac tac.

Elle commence à parcourir la salle à petits pas lents, prenant tout son temps certainement dans l'espoir de voir l'un ou l'autre d'entre nous exploser de stress (ce qui lui ferait moins de copies à corriger pour la prochaine fois).

Joséphine est la deuxième personne à recevoir son devoir. Je jette un œil sur ma droite. Elle a eu 17.

La distribution continue. Je ne reçois toujours rien. Le tas diminue de plus en plus.

— Nous arrivons aux notes en-dessous de la moyenne, annonce la prof en tendant quelque chose à Simon, un bêta de la meute Imbert, qui fait la grimace. Mais il se reprend presque aussitôt et chuchote quelque chose à son voisin. Ce n'est pas lui qui risquerait d'exploser de stress, c'est sûr.

Toujours rien pour moi. Plus que six feuilles doubles. Plus que trois. Plus qu'une.

Mme Trignart me la balance sur ma table sans le moindre commentaire. Mes yeux tombent sur le chiffre tracé en rouge tout en haut à gauche.

3/20.

Je tourne aussitôt la feuille avec que quelqu'un d'autre que Joséphine ait pu voir le chiffre qui y était écrit. Tout le monde a cependant pu constater que j'étais le dernier à recevoir ma copie et donc que c'est moi l'élève au cerveau ramolli. Comme si j'avais besoin de cela !

— Ce n'était que le premier contrôle, essaie de me consoler Joséphine après le cours. Tu auras beaucoup d'autres occasions de te rattraper. Et puis ce texte était difficile.

Je lui jette un regard découragé.

— Mais tu avais dit que tu le trouvais plus simple que d'autres !

La jeune fille se mord la lèvre.

— Euh... oui... Mais il n'était pas pour autant des plus limpides.

Nous avons une heure de trou avant le prochain cours et nous traversons donc le couloir d'un pas lent. Nous passons devant un banc sur lequel sont affalés Éric et un groupe de Raspail qui nous suivent du regard sans un mot. Les yeux de mon soi-disant grand frère se posent sur ma camarade. À ma grande surprise, je vois les joues de Joséphine se colorer et elle enroule nerveusement une mèche de ses cheveux autour de son index.

Je fronce les sourcils. Est-ce qu'elle trouve Éric Raspail intéressant ? Je ne vois vraiment pas pourquoi. Certes, c'est un alpha musclé et je suppose que, pour quelqu'un qui n'est pas apparenté avec lui, il pourrait passer pour un beau garçon. Mais il reste un psychopathe mangeur de lapin alors que Joséphine est une douce oméga.

Je me rends alors compte que je me comporte comme les autres loups qui adorent se mêler de la vie privée des autres. Après tout, mon camarade a bien le droit de rougir en voyant Éric Raspail. C'est son problème, pas le mien. Je ferais mieux de m'occuper d'arranger mon cerveau ramolli avant de rater mon bac, redoubler et passer une année de plus loin de Martin.

Joséphine ne tarde pas à sortir de son trouble.

— Tiens, me dit-elle en sortant une feuille pliée en deux de son sac. C'est la liste des livres de philo que j'ai lus cet été. Tu devrais en parcourir certains.

Je saisis le morceau de papier.

— Merci beaucoup ! Je m'y mettrai dès que possible...

Elle me jette un regard compatissant.

— Cela ne doit pas être facile, d'être séparé de son alpha.

Je pince les lèvres en serrant la feuille.

— Cela n'a rien de compliqué ! Les alphas ne sont pas indispensables non plus. On survit très bien sans eux.

Joséphine hoche la tête, mais je la sens peu convaincue.

Nous n'avons pas cours au même endroit et nos chemins se séparent quelques mètres plus loin. La jeune fille tourne sur la droite tandis que je monte l'escalier jusqu'au premier étage, le moral à zéro. Je me sens tendu comme un arc. Mes mains tremblent toutes seules et je transpire à grosses gouttes.

Je reconnais soudain ces symptômes : mon corps s'apprête à se transformer en loup sans me demander mon avis !

J'ai tout juste le temps de me précipiter dans les toilettes les plus proches de là. J'essaie d'aller me cacher dans une cabine, mais mes jambes me lâchent avant et je tombe à quatre pattes en gémissant. Mes vêtements explosent lorsque je me transforme d'un seul coup, incapable d'y résister.

Je me mets à tourner en rond devant la rangée de lavabos, paniqué. Mais enfin, je ne peux pas me balader au lycée sous ma forme de loup ! Il faut que je me retransforme tout de suite ! Oui mais je n'ai plus d'habits ! Qu'est-ce qui serait le pire : dévoiler la présence de loups à Gardelune ou passer pour un pervers aux yeux de l'administration ? Oh là là, je n'en sais rien, moi !

Je réprime un glapissement lorsque la porte des toilettes commence à s'ouvrir.

Zut zut zut zut zut. Quelqu'un arrive !

Je recule jusqu'au fond de la petite pièce. Il n'y a aucune cachette possible ! Je vais être vu !

Le battant pivote de plus en plus en grinçant. Je me fige comme une statue. Peut-être que je pourrais passer pour un loup empaillé, si je reste suffisamment immobile ? Un élève ne trouvera peut-être pas si étonnant de voir un animal empaillé dans les toilettes d'un lycée, si ? Il y a bien des squelettes dans les salles de SVT, alors...

Et puis je vois la personne qui achève d'entrer. Pour la toute première fois de ma vie, je suis soulagé de reconnaître Éric Raspail. Oui, soulagé ! À croire que le monde s'est mis à tourner à l'envers et que c'est désormais nous qui marchons la tête en bas et non plus les Australiens !

Les yeux de l'alpha s'écarquillent en tombant sur moi. Ses narines frémissent et il paraît me reconnaître à l'odeur (il paraît que je sens le bonbon, dixit Martin).

— Théo ?

Il referme précipitamment la porte derrière lui et s'approche de moi. Je lève des yeux implorants vers lui.

— Qu'est-ce que tu fais sous ta forme de loup ? juge-t-il utile de me gronder. Tu ne devrais pas te transformer au lycée ! Et si un humain te voyait ?

Je secoue la tête dans tous les sens pour essayer de lui faire comprendre que je n'y suis pour rien et qu'il est donc absurde de me réprimander.

Comprenant le message, il s'agenouille devant moi et pose une main sur ma tête.

— OK, dit-il. Pour commencer, arrête de paniquer. Ça n'arrangera pas les choses.

Je grogne. Comme si je pouvais arrêter de paniquer sur commande ! Et je ne panique pas. Je suis juste... un peu stressé, voilà. Et j'ai apparemment le cerveau ramolli.

Éric plante ses yeux dans les miens. Je cligne des paupières, surpris.

Et, soudain, il dit sur un ton très autoritaire :

— Reprend ta forme humaine.

L'effet produit est instantané. Mon corps de loup se tortille dans tous les sens et, moins d'une seconde plus tard, je suis humain.

Je prends plusieurs grandes inspirations, à quatre pattes sur le carrelage.

— Co... comment est-ce que tu as fait ? je bafouille en claquant des dents.

Il paraît surpris.

— J'ai juste utilisé ma voix d'alpha.

— Ta voix d'alpha, je répète sans comprendre. Qu'est-ce qu'une voix d'alpha ?

Je suis nu. Cette fois-ci, mon caleçon n'a pas jugé bon de tenir. Je ne vais plus en avoir un seul, à force. Ma garde-robe n'est pas si fournie que cela. Éric retire sa veste et me la tend. Je l'enfile aussitôt avec soulagement. Comme il est plus grand que moi, elle descend jusqu'à mi-cuisse, comme une sorte de tunique.

Éric fronce le nez avec mépris.

— Imbert ne t'a jamais fait écouter la sienne ? Bah, il n'est peut-être tout simplement pas capable de l'utiliser, ce minable.

Je fronce les sourcils. Je ne sais toujours pas de quoi parle Éric, mais Martin n'est pas un minable et il est certain qu'il est capable de faire la chose évoquée, quoi qu'elle puisse être.

— Contente-toi de m'expliquer de quoi il s'agit, je grogne.

L'alpha pince les lèvres, n'aimant visiblement pas les ordres. Il est cependant temps que tout le monde sache une bonne fois pour toute que je ne suis pas le genre d'oméga à répandre la paix et la bonne humeur.

— Les alphas disposent d'une voix spéciale coercitive, finit-il par se résoudre à révéler. Ils l'utilisent pour donner un ordre particulièrement important. Les bêtas peuvent difficilement s'y soustraire. Les omégas en sont presque incapables, surtout lorsqu'il s'agit d'un alpha dont ils sont liés d'une façon ou d'une autre.

Je lui jette un regard suspicieux et me souviens de la façon dont mon corps a réagi de lui-même à l'injonction d'Éric. J'en ai plus qu'assez d'apprendre sans arrêt de nouveaux trucs chelous sur les loups.

— Tu veux dire que si tu utilisais cette voix pour m'ordonner par exemple de m'enfoncer la tête dans une cuvette des toilettes je le ferai ? je m'inquiète.

Il paraît indigné.

— Je n'utiliserai jamais ma voix pour quelque chose comme cela. Tous les alphas savent qu'il ne faut pas en abuser.

Je le menace du doigt.

— Eh bien je te prie de ne plus jamais en faire usage sur moi.

L'alpha me jette une oeillade outrée.

— Je l'ai fait pour te rendre service ! se défend-il.

Je croise les bras, furieux.

— Ce n'est pas une raison pour me priver de mon libre arbitre !

Il me regarde un moment sans dire un mot, puis pousse un long soupir.

— Finalement, peut-être qu'Imbert fait juste preuve de prudence en n'utilisant pas sa voix. Les conséquences en seraient trop pénibles...

Mes sourcils se froncent encore davantage. Est-ce qu'il vient de sous-entendre que je serais pénible ? Et si... - Je me sens devenir tout pâle à cette idée - Et si c'était pour cette raison que Martin était parti faire ses études si loin ? Parce qu'il n'arrivait plus à me supporter ?

Éric me tire de ces horribles réflexions en me balançant soudain des vêtements qu'il vient de tirer de son sac de sport.

— Enfile ça, m'ordonne-t-il. Je te raccompagne chez toi.

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