W [EN PAUSE]

By Mandi_Eelis

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Bienvenue au camping « À la belle étoile » Ce panneau, Valentin l'a déjà vu un million de fois. En exagérant... More

Avant-propos
Partie I
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Partie II
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Partie III
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Partie IV
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78

Chapitre 45

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By Mandi_Eelis

— Ça t'entraîne pour l'année prochaine, comme ça.

— Haha... Trop drôle.

Laura me tape sur l'épaule. Elle a vu le dépit dans mon regard quand j'ai reçu le message de Valerio, mais je suis resté maître de moi-même. Après tout, c'est vrai, on peut bien faire ce qu'on veut chacun de son côté. Surtout que Nadia veut lui parler de quelqu'un...

Du moment que ce n'est pas lui, le mec en question.

— On va passer une soirée rien que tous les deux, ça m'avait manqué ! pépie-t-elle en me faisant un câlin.

Je lui tapote maladroitement les épaules. C'est vrai, quand on était petits on était toujours collés ensemble quand on se voyait. Enfin, c'est surtout moi qui étais toujours collé à ses basques.

— On va nager ?

Je hausse les épaules.

— Ma dernière baignade des vacances, allez !

Elle rebrousse chemin sur le sentier, et je la suis de bonne grâce. Ça me changera les idées.

Sur la plage, je jette un œil en direction de la cabane, et il me faut à peine plus de temps pour repérer Nadia que Valerio. J'essaye de refreiner ma jalousie mais c'est plus fort que moi.

— Bon, on va à la piscine parce que sinon tu vas être chiant.

— Comment ça, chiant ?

— Tu vas faire que les regarder, au lieu de t'amuser. Allez, viens !

Traînant des pieds, je la suis jusqu'au camping, puis au mobil home où nous récupérons nos draps de bain.

— Tu veux faire du toboggan ? proposé-je en arrivant sur place.

— C'est pour les gamins, ça.

— Je croyais que tu voulais t'amuser.

— Ouais mais nan...

— Ouais mais si. Allez !

Je lui attrape la main et l'emmène vers les toboggans sans lui laisser le choix.

— Je vais perdre mon maillot de bain !

— Mais n'importe quoi.

Je la laisse passer devant moi et elle souffle bruyamment pour me signifier son mécontentement.

— C'est pour avoir essayé de me soutirer des informations, dis-je.

Son visage s'éclaire.

— Il y a vraiment des informations à soutirer, alors ?

Je lève les yeux au ciel.

— Avance, là.

— Ohlala.

— T'es pas trop triste de quitter machin ?

— Très habile, bravo. Et non, c'était sympa, mais on a été clairs dès le début.

— Tant mieux alors.

Lorsqu'on arrive en haut, je lui dis qu'elle peut changer d'avis si elle ne veut vraiment pas en faire, mais elle secoue la tête.

— C'est bon, c'est le dernier jour, je peux bien me ridiculiser un peu.

— Tu te prends tellement la tête, sérieux. Laisse-toi glisser !

C'est ce que je fais toujours, moi. Et je le fais même maintenant, en me donnant de l'élan pour dévaler le tunnel d'eau.

— Youhouuu !

Derrière moi, j'entends le rire de Laura résonner contre les parois, et elle pousse également un cri en s'élançant à ma suite.

***

— En vrai, demande Laura entre deux bouchée, tu crois que je pourrai venir vous voir aux prochaines vacances ? Je serai pas si loin.

— Ça dépend. Peut-être que mes parents voudront que je rentre.

J'agite mes jambes dans le vide. Ma cousine m'a convaincu de prendre la voiture pour aller manger ensemble en-dehors du camping. Du coup, on a acheté des kebabs dans le village d'à-côté et on s'est posés à l'aire de pique-nique le long de la rivière pour les manger.

— Ils ont pas l'air trop en stress, d'ailleurs.

— Non, ça va. Ils sont peut-être pressés que je parte !

Elle pouffe de rire et s'essuie la bouche.

— Je pense pas. Ils vont être tous seuls, ça va leur faire bizarre. Quand je suis partie, maman m'appelait tous les jours au début.

— C'est pas trop le genre de maman, commenté-je.

— Tu serais surpris ! Et Valerio, ses parents le vivent comment ?

— On le saura demain, je suppose...

— Oh, c'est vrai !

On continue de manger en silence, et je deviens un peu morose en pensant à leur arrivée demain. J'adore ses parents, mais ça veut dire moins de temps ensemble...

— D'ailleurs, il va dormir dans leur bungalow, je suppose.

— Ouais.

Elle m'observe par-dessus son sandwich, et je détourne le regard en direction de la rivière.

— T'es vraiment accro à lui...

— Arrête.

— C'est pas un reproche.

— Eh bah ça y ressemble.

On est tous les deux assis sur une table de pique-nique, et elle se laisse glisser vers moi.

— Ecoute. Tu me connais, je ne suis pas romantique, et je ne vais pas te poser dix milles questions en long en large et en travers tout en te donnant des conseils pour lui décrocher la lune ou je sais pas quoi.

Je cligne des yeux.

— Même si, j'avoue, j'ai très envie que tu te confesses à moi ce soir. Je peux être une bonne prêtresse, rigole-t-elle quand je lui lance une frite.

— Accouche, là ! T'essaies de dire quoi ?

— Oui, pardon, soyons sérieux. Je veux juste te dire que vous devriez faire attention si ne voulez pas tout gâcher.

L'atmosphère redevient soudain très sérieuse.

— Attention à quoi ? Aux autres ?

— Nan. Enfin, peut-être, mais je ne parlais pas de ça. C'est juste que vous êtes H24 ensemble, c'est ce que j'essayais de te dire tout à l'heure. Par exemple, est-ce que tu vas lui faire des crises de jalousie à chaque fois qu'il voudra sortir avec des gens de sa promo l'année prochaine ?

J'ai les doigts qui tremblent un peu.

— Non.

Et je le pense vraiment. Je n'ai pas envie d'être ce genre de personne.

— Il va faire des soirées sans toi, parce que t'es pas tout seul dans sa vie, tu sais.

— Je sais, réponds-je en tendant de garder un ton égal.

— Et toi aussi, t'as une vie en-dehors de Valerio.

— Mais je sais, ça ! m'emporté-je. Ma vie elle était H24 en-dehors de Valerio, jusqu'à maintenant !

Elle pince les lèvres, et je fusille mon kebab du regard. Elle me soûle, à dire des trucs comme ça, putain.

— T'énerve pas.

— Bah si ! Tu fais ta psychologue, là.

— Est-ce que quelqu'un sait que t'es amoureux de Valerio ?

— Stop dire ça !

— Parce que si personne ne sait, personne ne te dira ce que je te dis là. Moi je veux juste t'aider, t'es mon cousin et je veux pas que tu souffres.

Alors pourquoi tu me fais souffrir en disant des choses comme ça ? ai-je envie de lui répondre.

— Je croyais que l'amour c'était pas ton truc, rétorqué-je à la place.

— C'est vrai, j'ai peut-être jamais été amoureuse, mais j'ai plein de potes qui le sont ou qui l'ont été et je vois ce que ça fait quand on aime pas quelqu'un correctement.

— Alors quoi, j'aime mal, c'est ça ?

— Pas du tout. Enfin, pas encore, en tout cas. Je te dis juste de réfléchir à ça pour éviter de vous étouffer et que ça vous bouffe.

Elle mord à pleines dents dans son kebab, signifiant qu'elle a terminé son petit discours, et je l'imite.

Je sais que ses mises en garde vont tourner en boucle dans ma tête cette nuit, et ça me fatigue d'avance. Laura sait appuyer là où ça fait mal, même quand son intention n'est pas de blesser. Je sais qu'elle dit ça pour m'aider, comme elle le dit, mais c'est douloureux de réaliser qu'elle a raison.

— Tu vas lui dire ou pas ? me demande-t-elle.

— De quoi ?

Je fais l'innocent alors que je sais très bien de quoi elle parle. Elle lève les yeux au ciel, et je continue de manger.

— J'en sais rien... finis-je par répondre.

— Pourquoi ?

— J'ai pas envie de tout foutre en l'air.

— Excuse-moi, mais je crois que tu as déjà commencé.

— Non. C'était pour le jeu, et il le sait très bien.

— Ah ouais, vachement commun de se rouler des patins pour des paris. Mes potes font ça tous les jours.

Je soupire, réfléchissant à une manière simple de lui expliquer.

— C'est particulier entre nous.

Elle hausse un sourcil.

— On sait que... qu'on peut se permettre des trucs. Implicitement. Tu vois ?

— Non.

— Raaah...

Elle glousse, et je secoue la tête.

— Je sais pas comment t'expliquer, on est juste super proches.

— Comme un couple, mais qui ne s'embrasse pas et qui ne couche pas ensemble.

Je reste silencieux quelques instants, surpris par l'exactitude de son résumé.

— Ouais, admets-je en me sentant tout bizarre. Mais, c'est un peu ça, l'amitié, non ?

— Pas quand on a envie de s'embrasser, non.

Elle a raison. Je commence même à me demander comment j'aurais réagi si par exemple Valerio m'avait embrassé plus tôt. Est-ce que je l'aurais repoussé ? Je n'en suis pas sûr, et ça me fait me poser encore plus de questions. Sur moi-même, mon orientation sexuelle, tout.

— J'ai jamais eu d'attirance romantique ou sexuelle pour quelqu'un, confié-je alors.

— Ah ouais ?

— Ouais.

— Avant Valerio, tu veux dire ?

— ... Ouais. Enfin, je sais pas.

Elle enroule ses bras autour de ses genoux et se tourne face à moi, maintenant qu'elle a terminé son dîner.

— Tu ne sais pas si tu as déjà été attiré par quelqu'un avant Valerio ?

— Je sais pas si...

Les mots peinent à sortir de ma bouche, mais je veux les dire. Je veux savoir si les dire à voix haute m'aideront à leur trouver du sens. A trouver du sens à notre relation.

— Si je...

Elle ne me brusque pas, et je chiffonne les restes d'aluminium que j'ai dans les mains pour en faire une boule.

— Je ne sais pas si depuis tout ce temps...

Je ferme les yeux pour tenter de mettre de l'ordre dans mes pensées, et la main fraîche de Laura se pose sur mon épaule. Je les rouvre, et tombe dans son regard compatissant.

— Ne finis pas ta phrase. J'ai compris.

Ravalant ma salive, j'acquiesce doucement, reconnaissant. Je ne suis pas obligé de mettre des mots dessus maintenant, et ça me soulage, quelque part.

— Tu crois que c'est grave, si on recommence ? chuchoté-je.

Elle hausse les épaules avec un léger rire.

— Bah, ça dépend.

— De quoi ?

— Si ça te fait du bien ou du mal.

Je réfléchis quelques instants. Ça ne me fait pas souffrir d'embrasser Valerio, parce que je préfère mille fois n'être rien de plus que son ami et l'embrasser pour un jeu stupide, que ne rien être du tout pour lui.

— Et à lui, ajoute-t-elle.

Je fronce les sourcils d'incompréhension.

— Pourquoi ça lui ferait du mal ?

— J'sais pas, dit-elle en haussant les épaules. A ton avis ?

Mon téléphone vibre au même moment, et je le récupère aussitôt, car je sais que c'est lui qui m'écrit. Enfin, j'espère.

Mon cœur se serre en voyant son message, et j'ai envie de rentrer tout de suite.

Je n'ai pas envie d'être ce genre de personne, possessive et étouffante, mais si au fond de moi je le suis déjà ? Est-ce que je suis voué à perdre Valerio quoi que j'essaye de faire ?

***

Laura be like :

Je sais que je dis ça souvent, mais j'ai beaucoup aimé ce chapitre 😂

Bon, en vrai, il était ARCHI DUR à écrire ! Vraiment, faire parler Valentin c'est pas simple, his lips are sealed 😭 (and his mind too)

D'ailleurs, je crois que c'est pas simple non plus de décrypter ses paroles cryptiques 🙄

On reste toujours sur un rythme classique de publication parce que je n'ai pas eu trop le temps d'écrire et donc de m'avancer ces dernières semaines, du coup je vous dis à jeudi ❤

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