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By Mandi_Eelis

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Bienvenue au camping « À la belle étoile » Ce panneau, Valentin l'a déjà vu un million de fois. En exagérant... More

Avant-propos
Partie I
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Partie II
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Partie III
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Partie IV
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78

Chapitre 23

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By Mandi_Eelis

Je pianote sur mon téléphone, gagné par l'ennui. De gros nuages sont arrivés ce matin, et on dirait qu'il va se mettre à pleuvoir d'un instant à l'autre. C'est sans doute ce que doivent se tenir les vacanciers, car il n'y a pas grand-monde au minigolf.

— Tu veux que j'aille voir s'il y a besoin de vider les poubelles ? demandé-je à Ben, histoire de trouver une occupation.

— Bonne idée, oui. Tiens, les sacs sont juste là.

Le minigolf n'étant pas très grand, j'en ai vite fait le tour, et plutôt que de retourner dans la cabane, je m'accoude au comptoir. Il y a un petit vent frais qui est le bienvenu.

— Qu'est-ce qui se passe, quand il pleut et qu'il n'y a personne ? Tu fermes ?

— S'il fait vraiment très mauvais temps, oui. A la place, on va filer un coup de main au resto.

Moi qui pensais gratter des heures de repos, c'est loupé.

— Ah ouais ?

— Les gens se rabattent sur la restauration d'intérieur, alors on file un coup de main. Et s'il y a pas besoin, on en profite pour faire un peu de ménage en salle ou dans les cuisines. On prépare aussi pour le lendemain.

— Et au lac ?

— Pareil. Mais si on est trop nombreux à se retrouver au chômage technique, on libère les saisonniers. Vous rattraperez vos heures plus tard.

— D'accord.

Je réarrange correctement les serviettes et couverts en plastique, mais ça m'occupe trente secondes. J'ai horreur de tourner en rond, bon sang.

— Tu as la bougeotte, non ?

— Tu lis dans mes pensées.

— Je te rassure, les moments de creux comme ça sont rares. La première semaine d'août, tu seras tellement occupé que tu repenseras à cette journée en te disant : Pitié, rendez-moi le calme !

— Haha, peut-être.

***

Comme attendu, il s'est mis à pleuvoir en début de soirée. N'ayant ni l'envie ni la motivation de sortir, nous décidons de rester tous les quatre au mobil home ce soir, campés devant Intervilles sur France 3.

Affalé sur la banquette entre Valerio et ma mère, je fais office de porte-saladier, dans lequel chacun vient piocher des poignées de popcorn toutes les trente secondes.

— Les garçons, qu'est-ce qui a trois têtes en sept lettres ?

Je me penche sur le cahier de mots fléchés de maman.

— Touffu ! s'exclame Valerio.

— Mmh... Non, il y a un E à la fin.

— C'est quoi, ça, Touffu ? demande mon père.

— Laisse tomber, mes parents connaissent pas Harry Potter, dis-je à Valerio.

— Le cerbère ?

— Mais bien sûr ! s'exclame ma mère. Merci, chéri.

Je m'absorbe dans les courses de vachettes, partageant le popcorn avec mon voisin puisque ma mère s'attaque à une nouvelle grille de mots-fléchés plus récalcitrante que la précédente. Je me demande si c'est comme des devoirs de vacances, pour elle. Horrible.

Au bout d'un moment, je sens l'épaule de Val s'affaisser contre la mienne, et je tourne légèrement la tête pour constater qu'il s'est endormi. Ça me fait sourire.

J'ai les dents et les doigts tout collants de caramel, mais je continue de grignoter en étant le moins brusque possible pour ne pas le réveiller.

— Il dort ? chuchote ma mère en se penchant devant moi.

— Oui.

Sa tête glisse sur mon épaule.

— Le pauvre, il serait mieux dans son lit.

— Nan, il dort bien, là.

— Il va avoir mal à la nuque.

Je soupire doucement. Si je le réveille maintenant, il ne va jamais se rendormir. Or, je sais qu'il en a besoin. C'est une vraie marmotte.

— Mais non.

J'ai conscience que c'est du pur égoïsme. J'apprécie le contact de Valerio. Ça a toujours été le cas, et il n'y a jamais eu aucune ambiguïté entre nous. Tout est tellement... Naturel.

Comme ce baiser. Et c'est précisément ce qui tourne en boucle dans un coin de ma tête depuis douze mois. C'était presque trop naturel. Trop bien.

Mais ce n'est pas bien d'aimer embrasser son meilleur ami. Alors, ce n'est peut-être pas si bien d'aimer autant le toucher.

Valerio a un frisson dans son sommeil, et je pose brièvement ma tête sur la sienne. C'est instinctif, pourtant je me pince les lèvres l'instant d'après. Ça devrait être comme d'habitude, sauf que ça ne l'est pas. Je n'éprouve plus seulement de l'affection, mais aussi de la gêne. De la gêne d'éprouver autant d'affection.


***

Valentin quand sa mère veut mettre Valerio au lit :

Le chapitre arrive tardivement aujourd'hui, et je n'ai même pas encore répondu à vos commentaires sur le dernier, je m'y attelle demain ❤

Et comme promis, la prochaine correspondance arrive dans la foulée 😊

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